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La tombe de Joseph-Jean Merlot à Seraing

Cimetière de la Bergerie à Seraing

Le plus important des cimetières de la ville de Seraing comporte les tombes de trois militants wallons sérésiens dans l’allée principale, dont celle d’une des plus grandes figures du Mouvement wallon.

 

Joseph Merlot (1886-1959) : bourgmestre de Seraing, député de Liège et ministre à plusieurs reprises entre 1936 et 1949, fut un des principaux acteurs du Mouvement wallon de l’après-guerre. Sa sépulture, de marbre brun, comporte l’énoncé de ses fonctions, un médaillon le représentant, sous le blason de la ville de Seraing, et diverses citations.


 

 

 

 

 

 

 

Tombe de Joseph-Jean Merlot

Joseph-Jean Merlot (1913-1969), fils du précédent, succéda à son père tant au maïorat de Seraing en 1947 qu’au Parlement, ensuite, et au Gouvernement, enfin. Il démissionna de celui-ci en 1962 en raison du rattachement des Fourons à la Flandre, resta fidèle au PSB dans les années 1960, mais demeura cependant un allié du Mouvement wallon. Son monument funéraire consiste en une grande dalle entourée de fleurs, comportant un buste du défunt et le blason de la ville de Seraing.

 

 

André Renard (1911-1962), leader syndical et figure historique de Wallonie pour son action en 1950, 1960 et la fondation du Mouvement populaire wallon en 1961. Décédé l’année suivante, sa tombe devient le lieu de nombreux hommages, tant du Mouvement wallon que de la part des organisations syndicales. À proximité de la tombe, un monument fut inauguré le 24 septembre 1965 à l’initiative de la Fondation André Renard. Il évoque le métal en fusion, les flammes de la métallurgie et du souvenir. La plaque commémorative rappelle l’importance d’André Renard tant pour le Mouvement wallon que pour le monde syndical : « André Renard, grand militant syndicaliste et mutuelliste. Défenseur de la Wallonie et du socialisme ». Autour de ce monument, plusieurs plaques d’hommage ont pris place, dont celle de la section du MPW de Seraing-Ougrée, portant les mots : « Pour la Wallonie, il a lutté. Continue son combat ».

Boulevard Galilée

4100 Seraing

carte

Freddy Joris & Frédéric Marchesani, avril 2009

Merlot Joseph

Militantisme wallon, Politique

Seraing 14/09/1886, Seraing 31/01/1959

Bourgmestre de Seraing (1921-1947), député POB de Liège (1924-1958), Joseph Merlot a été successivement ministre des Travaux publics (1936-1938), de l’Intérieur et de la Santé publique (1938-1939), du Budget (1946-1948), de l’Administration générale et des Pensions (1948-1949). En 1945, il est nommé Ministre d’État. Sous l’Occupation, le bourgmestre de Seraing est placé sous surveillance par l’occupant avant d’être démis de sa fonction (1941) voire d’être utilisé comme otage. Prenant le maquis, il est dénoncé par Paul Collin, arrêté par la Gestapo et connaît la captivité à Nordhausen jusqu’à la fin de la guerre. À son retour au pays, il accepte de prendre la présidence du Congrès national wallon. Jusqu’en 1953, il assure la direction de toutes les assises wallonnes et en défend la revendication principale : l’instauration du fédéralisme. En 1952, avec François Van Belle, et au nom du Groupe parlementaire wallon, Joseph Merlot réintroduit une nouvelle proposition de loi visant une réforme fondamentale de la Belgique sur la base de deux communautés - wallonne et flamande - et de trois territoires : la Wallonie, la Flandre et le territoire fédéral de Bruxelles. À l’époque, sans succès. 

 

Mandats politiques

Conseiller communal de Seraing (1911-1952)
Bourgmestre (1921-1947)
Député (1924-1958)
Ministre (1936-1939, 1946-1949)
Ministre d’État (1945)

 

Sources

Un siècle de projets fédéralistes pour la Wallonie. 1905-2005, Charleroi, Institut Jules-Destrée, 2005
Encyclopédie du Mouvement wallon, Charleroi, 2001, t. II
Wallonie. Atouts et références d’une région, Namur, 2005

Merlot Joseph-Jean

Officier (Historique)

SERAING 27.04.1913 – LIÈGE 21.01.1969

Joseph-Jean Merlot, dit « JJ », est le fils de Joseph Merlot (1886 - 1959), illustre militant wallon – il présida le Congrès national wallon de Liège de 1945 -, résistant, plusieurs fois ministre et bourgmestre de Seraing. Docteur en droit et licencié en sciences politiques et sociales, Joseph-Jean Merlot devient avocat avant de succéder à son père au maïorat de Seraing, en 1947. Il est élu député en 1954.

Impliqué dans le Mouvement wallon, il défend, dès 1959, l’idée d’une Wallonie trouvant son salut dans une Europe à construire. Lors des grèves de l’hiver 1960-1961, il soutient les grévistes ainsi que les positions du Mouvement Populaire Wallon d’André Renard, s’en prenant ouvertement au Gouvernement et réclamant des réformes de structures.

Ministre des Travaux publics en 1961, il s’investit dans deux chantiers structurels importants pour l’avenir économique de la Wallonie : la réalisation de l’écluse de Lanaye, qui permet d’ouvrir l’accès à la mer pour le port de Liège, et le début de la construction de l’autoroute de Wallonie. Ces ouvrages concrétisent deux très anciennes revendications d’un Mouvement wallon, par ailleurs ébranlé par le projet du Gouvernement figeant la frontière linguistique.

Refusant de cautionner l’annexion des Fourons à la Flandre – annexion également combattue par la fédération liégeoise du Parti socialiste belge (PSB) - Joseph-Jean Merlot démissionne le 31 octobre 1962, déclarant à ses collègues qu’il entend rester fidèle à ses convictions et à la confiance accordée. De même, en 1965, il refuse un nouveau poste de Ministre, jugeant le programme insuffisant pour la Wallonie.

Présidant les fédérations wallonnes du PSB, il contribue alors à faire adopter par son parti le plan élaboré par Freddy Terwagne, balisant le chemin vers la reconnaissance des Régions et vers une véritable décentralisation économique.

Sur cette base, Joseph-Jean Merlot accepte d’intégrer, comme vice-premier ministre et Ministre des Affaires économiques, le Gouvernement de Gaston Eyskens en 1968. Il décède malheureusement des suites d’un accident de voiture avant de pouvoir occuper cette fonction au sein d’un exécutif qui posera les premières bases d’un Etat fédéral.

Homme de convictions et de compromis, dont le pragmatisme a permis aux Wallons d’engranger de réelles avancées sur la route de l’autonomie, Joseph Jean Merlot fut fait officier du Mérite wallon, à titre posthume, en 2012.

Orientation bibliographique :

Paul DELFORGE, MERLOT Joseph-Jean, dans Encyclopédie du Mouvement wallon, notice 4564.
Michel GEORIS, MERLOT Joseph-Jean, dans Nouvelle biographie nationale, t. 9, Bruxelles, Académie royale, 2007, pp. 269-270.
Conseil des Ministres du 31 octobre 1962, procès verbal N° 57, 4p.