Jardon Henri-Antoine

Militaires

Verviers 03/02/1768, Guimarães 25/03/1809

Général d’empire, dont le nom est inscrit sur l’Arc de Triomphe de l’Étoile à Paris (pilier ouest, colonne 38), Henri Jardon a connu une carrière militaire particulièrement riche en péripéties. 

Fils de Léonard Jardon et d’Elisabeth Lambertine Sechehaye, benjamin de neuf enfants, Henri-Antoine Jardon semblait promis à la succession de son père, boulanger de son état, quand, comme certains de ses frères, il est aspiré par le tourbillon révolutionnaire de 1789. Volontaire engagé dans le régiment des patriotes menés par Fyon, il gagne ses galons sur le terrain et devient lieutenant après la « bataille » de Zutendael. Malgré leur bonne volonté et leur détermination, les patriotes liégeois ne peuvent rien face aux Autrichiens qui remettent le prince-évêque sur son siège (1790). Contraint à l’exil, Jardon trouve refuge en France, singulièrement à Givet, où les proscrits forment légion pour venir en aide à la République dans la guerre déclarée à l’Autriche (20 avril 1792). 

Désigné à la tête d’une compagnie de la « Légion liégeoise », Jardon se distingue sur différents champs de bataille de façon si convaincante que, le 23 mars 1794, la Convention le promeut général de brigade. N’acceptant cet honneur qu’à la condition de rester à la tête de « ses » tirailleurs liégeois, il est intégré à la division Souham, et fait partie de l’Armée de Sambre et Meuse qui, sous les ordres de Jourdan, repousse les Autrichiens au-delà de la Meuse, après la prise de Charleroi et la bataille de Fleurus (26 juin 1794). Durant la campagne de Hollande, le Verviétois multiplie les faits d’armes, ce qui accroît d’autant son aura auprès de ses troupes (1795).

Promu commandant militaire du département de la Dyle (fin 1795), Jardon déprime jusqu’au moment où éclate une révolte de paysans en Campine, qu’il réprime (siège de Diest et bataille de Hasselt, automne 1798). Début 1799, il reçoit l’ordre de rejoindre l'armée du Danube, sous les ordres de Jourdan puis de Masséna. Dans le Valais, dans la vallée du Rhône comme sur le Rhin, Jardon et ses hommes apportent une contribution précieuse dans le succès des desseins français.

Après deux ans d’inactivité pour cause de réduction des cadres de l’armée (1801-1803), Jardon est rappelé pour assurer le commandement du département des Deux-Nèthes. Dans la foulée, le 11 décembre 1803, il est fait chevalier de la Légion d'honneur et, le 14 juin 1804, commandeur. Reparti en guerre du côté de l’Espagne cette fois (1808), à la suite de l’empereur, il prend part aux opérations devant conduire à la soumission du Portugal. C’est au cours d’une attaque destinée à prendre position à Guimarães que, s’étant porté aux avant-postes pour exhorter ses troupes, Henri Jardon est frappé d’une balle en pleine tête. Mort au combat (c’est la raison pour laquelle son nom est souligné sur l’Arc de Triomphe), il est enterré sur place.

On comprend à la lecture des principaux faits d’armes qui précèdent qu’une légende ait entouré ce général, Verviétois d’origine, à la vie si riche de péripéties. Une rue de la cité lainière porte son nom.

Sources

P. HENRARD, dans Biographie nationale, t. X, col. 154-170
Histoire du Général Jardon, Gand, 1838
Charles MULLIÉ, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, Paris, 1852
Remember, Nos Anciens. Biographies verviétoises 1800-1900, parues dans le journal verviétois L'Information de 1901 à 1905, Michel BEDEUR (préf.), Verviers, ed. Vieux Temps, 2009, coll. Renaissance, p. 65-67
Philippe RAXHON, La mémoire de la Révolution française. Entre Liège et Wallonie, Bruxelles, Labor, 1996, p. 109

Lahure Louis Joseph

Militaires

Mons 29/12/1767, Bouchain 24/10/1853

Général d’empire, dont le nom est inscrit du côté sud sur l’Arc de Triomphe de l’Étoile à Paris, Louis Lahure est un Wallon né à Mons alors dans les Pays-Bas autrichiens, à la carrière militaire particulièrement riche de péripéties. Ayant abandonné ses études à l’Université de Louvain pour rejoindre les troupes insurrectionnelles brabançonnes, il est tour à tour dans les rangs de l’armée de Van der Mersch, puis de Schoenfeld, et trouve sa vocation dans les campagnes menées contre les Autrichiens. Lors de la première restauration autrichienne, il trouve refuge en France, auprès du Comité belge à Lille. Là, Lahure rassemble une troupe dont il assure le commandement lorsque la jeune République déclare la guerre à l’Autriche. Ayant rejoint les armées de Dumouriez, il fait campagne dans le Tournaisis et en Flandre, il prend une part active à la défense de Lille (octobre 1792) et participe à la prise de la citadelle d’Anvers (novembre), ce qui lui vaut d’être nommé chef de l’un des bataillons « belges » (1793). 

Après la bataille de Neerwinden et la retraite de Famars (1793), il est aux côtés de Jourdan à Wattignies, avant de faire la bataille de Belgique et de Hollande en 1794-1795, attaché au corps d’armée du général Pichegru. C’est là qu’il se distingue particulièrement, en pénétrant parmi les premiers dans les principales villes des Provinces-Unies. De surcroît, pendant l’hiver 1795, le lieutenant-colonel Lahaure parvient, avec un corps de cavalerie, à s’emparer par surprise d’une quinzaine de bâtiments britanniques – de guerre et de commerce – emprisonnés dans les glaces du Texel, à hauteur du Helder (22 janvier 1795). Qu’une flotte soit ainsi capturée par une charge de cavalerie est assez unique dans les annales militaires.

Après avoir combattu en pays wallon pour assurer l’absorption des nouveaux départements à la République, Lahure trouve d’autres champs de bataille de l’autre côté du Rhin, puis participe à la campagne d’Italie (1797-1799). Recevant un sabre d’honneur (1798), il n’échappe pas à l’armée russe, en juin 1799, qui le fait prisonnier au moment de son transfert à Plaisance : ayant laissé une jambe lors de la bataille de La Trébie, il est libéré sur parole, renvoyé en France, mais son état de santé ne lui permet plus de combattre.

Désigné général de brigade par le Directoire exécutif (19 octobre 1799), Louis-Joseph Lahure est désigné comme député au Corps législatif, en tant que représentant de son « pays » natal, le département de Jemmapes (22 mars 1802). Décoré de la Légion d’honneur, chargé du commandement du Département du Nord (1809), chevalier (1811) puis baron (1813) de l’Empire sans jamais bénéficier de la moindre dotation, il embrasse la cause royaliste en août 1814, obtient la nationalité française en décembre 1814, reprend le commandement du département du Nord (15 avril 1815) pendant la campagne des Cent Jours, celui de la place de Douai (3 mai) qu’il ne rendra que le 13 juillet sur ordre de Louis XVIII.

Admis à la retraite en 1818, Lahure reprend du service en août 1830 comme commandant d’une division du Nord et quand il est mis en disponibilité en mars 1831, il vient se mettre au service du nouveau royaume de Belgique. Lieutenant-général pour la Belgique, il reçoit les honneurs tant du royaume de France que de celui de Belgique. Il ne sortira plus guère de sa retraite, qu’il passe au château de Wavrechain-sous-Faulx près de Bouchain.

 

Sources

Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse
Charles MULLIÉ, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, Paris, 1852, t. 2, p. 149-151 (en ligne)
Capture de la flotte hollandaise au Helder. (2013, septembre 5). Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Louis Joseph Lahure. (2013, mai 23). Wikipédia, l'encyclopédie libre. (s.v. octobre 2013)

 

Mandats politiques

Député représentant le département de Jemmapes (1802-1813)

La bataille de Waterloo, 18 juin 1815 (19h30)

Déboulant à l’est du champ de bataille, sans attendre, les Prussiens (IVe Corps) qui s’étaient rassemblés à hauteur de Wavre enfoncent les troupes françaises jusqu’à Plancenoit (16h30) ; les troupes de Lobau sont débordées et Plancenoit tombe (18h). Malgré un sursaut de la Jeune Garde, les Prussiens tiennent ; il faut deux bataillons de la Vieille Garde pour reprendre Plancenoit sur le coup de 19h. Les réserves utilisées là vont peser sur la suite de la bataille.
Au centre comme à l’ouest, les charges françaises se heurtent à la résistance héroïque et stratégique des hommes de Wellington. De surcroît, l’infanterie française n’est pas soutenue par la cavalerie et Reille n’attaque qu’à 18h30. La Haye tombe aux mains des Français commandés par Ney qui demande des renforts pour en finir avec les positions britanniques en position périlleuse. L’estocade est possible si elle est donnée immédiatement.
Préoccupé à l’est par les Prussiens, Napoléon tarde à réagir. Quand la Vieille Garde est autorisée à monter en ligne (19h30), il est trop tard. Wellington a eu le temps de renforcer son centre : sous les feux de de l'artillerie, de l'infanterie et de la cavalerie des coalisés, la Garde impériale est impuissante et recule, d’autant que le Ier Corps prussien de Zieten titille la position française à hauteur de Papelotte et que le IVe Corps reçoit de nouveaux renforts et reprend définitivement Plancenoit (20h).
À la vue de la retraite de la Garde impériale, le désordre s’installe dans les rangs français. La déroute s'amplifie quand Wellington lance l'ensemble de l'armée alliée en avant. Vers 22h00, Wellington et Blücher se rencontrent, à la ferme de la Belle-Alliance, selon la légende, probablement du côté de Genappe. Rentré à son QG alors que les troupes prussiennes se lancent à la poursuite de Napoléon, Wellington donne à la bataille le nom de l’endroit où il se trouve : Waterloo.

Le site du champ de bataille fait l’objet de commémorations régulières, les uns commémorant une victoire, les autres regrettant la tournure des événements. L’échec au temps de Marcel Thiry n’a rien à envier aux écrits de Victor Hugo.

Références
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La bataille de Waterloo, 18 juin 1815 (16 h.)

Avec une artillerie plus nombreuse, Napoléon dispose d’un léger avantage par rapport à ses adversaires, mais les conditions climatiques sont détestables ; il pleut depuis la veille au moins et les sols sont détrempés. Ralenties par ces circonstances, les manœuvres offensives napoléoniennes visent à attirer les réserves de Wellington vers le château de Goumont (11h30) et La Haye Sainte qui sont attaquées de front. Pendant ce temps, une manœuvre de contournement est entreprise par l’Est.
Cependant, les 8.000 hommes du général Jérôme s’épuisent devant la résistance des 2.000 hommes rassemblés à Hougoumont. En fin d’après-midi, le corps de cavalerie de Kellermann et la division de cavalerie de Guyot sont envoyés en renfort. Mais le cœur de la bataille se déroule à hauteur de La Haye Sainte. Là, les Scots greys surprennent les troupes françaises en plein déploiement et provoquent leur débandade. Dans son élan, la cavalerie va même affronter la grande batterie française, mais la cavalerie française venue en réserve stoppe cette manœuvre audacieuse. Les quatre divisions d'infanterie du 1er Corps d'Erlon prennent alors position et, à 15 heures, sous le feu de la grande batterie, partent à nouveau à l’assaut du verrou que constitue la ferme de La Haye Sainte. C’est à ce moment qu’une partie de la bataille se joue. Quand Wellington fait replier son centre pour le mettre à l’abri de la canonnade, le maréchal Ney croit à un repli général, mais quand les cuirassiers de Milhaud et la cavalerie de Lefèbvre-Desnouettes s’engouffrent à l'ouest de La Haye Sainte, les carrés d'infanterie britannique les attendent. Dans Les Misérables, Victor Hugo, dans son style ample, narre cet épisode dit du chemin creux.
À l’est, enfin, le VIe Corps de Lobau a été obligé de se déployer davantage que prévu : alors qu’elles paraissaient défaites, les troupes prussiennes (du moins leur avant-garde) sont signalées à hauteur de Lasne et occupent le bois de Paris. Napoléon avait négligé cette hypothèse et Grouchy est chargé de stopper l’avancée du IVe Corps de Blücher, conduit par Bülow.


Références
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La bataille de Waterloo, 18 juin 1815 (10 h.)

La bataille de Waterloo s'est déroulée le 18 juin 1815 sur le territoire des communes actuelles de Lasne et de Braine-l'Alleud. En mars 1815, Napoléon a quitté l’île d’Elbe et a repris le commandement des armées. Traversant la France, il franchit la Sambre à hauteur de Charleroi, le 15 juin, à la tête de l’Armée du Nord. Son objectif est de lancer une offensive rapide et de diviser les forces coalisées dirigées respectivement par le duc de Wellington, à la tête de soldats britanniques, allemands et néerlandais et par le maréchal Blücher, à la tête de troupes prussiennes.
Le 16 juin, les troupes françaises, réparties en deux ailes, prennent l’ascendant sur les Prussiens à Ligny, mais perdent du temps à hauteur des Quatre-Bras. Le 17 juin, le maréchal Grouchy reçoit mission de poursuivre les Prussiens que Napoléon pense en repli du côté de Namur et Liège. Alors que des Prussiens sont trouvés à Namur et du côté de Gembloux, que d’autres se replient du côté de Wavre, Grouchy est à Walhain le lendemain matin. Napoléon, quant à lui, passe la nuit des 17 et 18 juin, dans son QG, à la Ferme du Caillou.
Dans le même temps, Wellington dispose ses troupes sur la position reconnue de Mont Saint-Jean où Blücher doit le rejoindre. Ses hommes (environ 66.000) font face au sud, de part et d’autre de l’axe Charleroi-Bruxelles. Par mesure de protection et de surprise, la plupart des unités sont sur la contre-pente et le dispositif est précédé, d’ouest en est, par trois points d’appui constitués de châteaux-fermes de défense : château de Goumont (ou Hougoumont), la Haye Sainte et Papelotte.
Le 18 juin à 10 heures, les armées françaises (environ 72.000 hommes) sont en position à un kilomètre au sud du plateau de Mont-Saint-Jean. À gauche de la chaussée de Charleroi, le IIe Corps de Reille (20.000 hommes) devance le IIIe Corps de cavalerie de Kellermann (3.400 cavaliers). À droite de la route, le Ier Corps de Drouet d’Erlon (20.000 hommes) précède le IVe Corps de cavalerie de Milhaud (2.700 cavaliers). À hauteur de la chaussée, un peu en retrait, le VIe Corps de Lobau (10.000 hommes). Derrière ces principaux Corps, d’autres forces sont en soutien.

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Deux gouvernements généraux (12 juin – 20 août 1814)

À partir du 12 juin 1814, la fusion des deux gouvernements du Bas-Rhin et du Rhin-Moyen est effective ; le gouvernement général du Bas-Rhin est placé sous la direction unique de Sack. Dans le même temps, une convention a été signée entre les puissances alliées, le 31 mai, qui prévoit une révision territoriale importante : désormais, la Meuse constituera la frontière entre la Belgique et le Bas-Rhin, la première occupant la rive gauche, le second la rive droite. Cet accord ne devient effectif que le 20 août 1814 au moment où la Prusse évacue effectivement toute la rive gauche de la Meuse, hormis la ville de Liège. Le siège du département de l’Ourthe est établi à Herstal.
Par ailleurs, depuis le 1er août 1814, le baron Charles de Vincent a cédé son poste de gouverneur général de la Belgique au prince d’Orange-Nassau. Plus qu’un changement de titulaire, il s’agit de la détermination du sort des anciennes provinces autrichiennes. Si la Convention de Bâle (janvier 1814) avait prévu la manière de gérer les territoires reconquis et si les puissances alliées étaient unanimes à rétablir la France dans ses limites au 1er janvier 1792, il restait à définir à qui attribuer définitivement les territoires soustraits à la France. Dans le Traité de Paix dit de Paris du 30 mai 1814 (art. 6), apparaît pour la première fois le principe que les anciennes Provinces-Unies bénéficieraient d’un accroissement de territoire, et même si on sous-entend ainsi que lui reviendrait toute la rive gauche de la Meuse, rien n’est décidé ; la Convention de Londres du 20 juin 1814 confirme le principe mais sans en préciser les modalités, tandis que le prince Guillaume souhaite l’union de tous les anciens Pays-Bas et de la principauté de Liège avec les anciennes Provinces-Unies. Quand le prince d’Orange-Nassau devient gouverneur général de la Belgique (1er août), la situation se précise, mais reste indécise.


Pasinomie, Collection des lois, décrets, arrêtés et règlements généraux qui peuvent être invoqués en Belgique, t. III, 1er janvier 1814-15 mars 1815, Bruxelles, 1860


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Trois gouvernements généraux (février-juin 1814)

Avant la reconquête militaire des puissances alliées, celles-ci avaient convenu la manière d’organiser les territoires repris : la Convention de Bâle (12 janvier 1814) prévoyait en effet la constitution de trois gouvernements généraux : le Bas-Rhin, le Rhin-Moyen et la Belgique avec, à leur tête, un gouverneur (le conseiller intime d'État prussien Sack, Juste Gruner et le baron Charles de Vincent), détenteur du pouvoir législatif. La Justice et l’Exécutif restaient aux mains des « Alliés ». Cette tripartition est effective dès la fin février 1814, mais ne dure que jusqu’au 12 juin 1814 date de la fusion des deux gouvernements du Bas-Rhin et du Rhin-Moyen.

Pasinomie, Collection des lois, décrets, arrêtés et règlements généraux qui peuvent être invoqués en Belgique, t. III, 1er janvier 1814-15 mars 1815, Bruxelles, 1860


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Europe napoléonienne

De Rivoli (1797) à Waterloo (1815), du petit caporal à l’empereur, Napoléon a marqué son époque. Au-delà des batailles, victoires et défaites, il introduit les germes de modifications profondes des sociétés européennes. Intégrés dans la France républicaine sous la forme de départements depuis 1795, les anciennes provinces wallonnes partagent le sort de l’empire, bénéficiant d’un vaste marché sans frontière pour le commerce et l’industrie, et d’un système politique, administratif, judiciaire et d’enseignement auquel les habitants de l’espace wallon paraissent particulièrement réceptifs. À la suite de Hervé Hasquin, on peut dire qu’au soir de la bataille décisive de Waterloo (18 juin 1815) :

 "- [...] rien ne permet d'affirmer qu'une majorité des habitants de la Belgique regrettait la domination française ;
- il apparaît cependant qu'une grande partie de la population du pays liégeois et du Hainaut nourrissait des sentiments francophiles [...]
- à propos du sentiment national belge : d'emblée, on peut en exclure l'existence dans le pays liégeois, lequel se sentait manifestement plus proche de l'ancienne France que des autres régions formant aujourd'hui la Belgique ».


Références
Atout ; FH04-187; H91


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