de Prémorel Adrien

Culture, Littérature

Bruxelles 17/03/1889, Bruxelles 28/04/1968


Écrivain de la nature, surnommé le « chantre de nos bois et de nos campagnes », rédacteur en chef de la revue Chasse et pêche, Adrien de Prémorel qui est l’un des promoteurs de la cérémonie de la « Bénédiction de la Forêt » à Saint-Hubert s’est passionné toute sa vie pour les animaux et a été un animateur littéraire actif dans « sa » province de Luxembourg.

S’il naît à Bruxelles en 1889, Adrien de Prémorel passe l’essentiel de son temps en Gaume, en Ardenne, puis en Famenne. Depuis le milieu du XIXe siècle, sa famille possède le petit château de Bleid et c’est dans l’atmosphère des forêts et des châtelains-chasseurs que se déroule sa jeunesse. Après des études secondaires, Adrien de Prémorel bénéficie d’un niveau de vie qui lui permet de vivre de ses rentes, tout en se consacrant à la chasse et à l’écriture. Après diverses publications où déjà se mêlent ses passions pour la chasse, la pêche, les plantes et les animaux, il publie en 1931 un premier ouvrage qui fait date : Sous le signe du martin-pêcheur est préfacé par Thomas Braun. Il sera suivi, en 1935, par Cinq histoires de bêtes pour mes cinq fils et, en 1959, par sept récits de Nouvelles histoires de bêtes qui constituent les trois ouvrages majeurs de l’écrivain de la nature.

Contraint à réduire son train de vie dès le milieu des années 1930, Adrien de Prémorel doit renoncer à habiter en Ardenne ; mais il quitte fréquemment son appartement bruxellois pour s’immerger dans « son » Luxembourg, où il continue à partager son temps en parties de chasse ou en réunions de l’Académie luxembourgeoise, dont il est membre et qu’il préside de 1966 à 1968.

Promoteur de la cérémonie de la « Bénédiction de la Forêt » à Saint-Hubert, avec le poète Thomas Braun et l’écrivain Pierre Nothomb, il est devenu, après la Libération, le rédacteur en chef de la revue Chasse et pêche où il signe la quasi-totalité des articles. Il tient aussi une chronique « nature » dans les pages du journal Le Soir. Cet exercice régulier d’écriture lui donne matières à d’autres livres : Au beau domaine des bêtes (1956), Dans la forêt vivante (1959), Le vrai visage des bêtes (1962). Dans cet ouvrage, il tente de réhabiliter toute une série d’animaux considérés généralement comme nuisibles. Quand il s’éteint en 1968, de Prémorel était encore directeur du Guide du tourisme du Luxembourg.

 

Sources

Frédéric KIESEL, dans Nouvelle Biographie nationale, t. II, p. 121-123
La Vie wallonne, II, 1949, n°246, p. 118
La Vie wallonne, IV, 1962, n°300, p. 305-306
La Vie wallonne, IV, 1982, n°380, p. 273
Informations communiquées grâce au Syndicat d’Initiative de Virton et à madame Françoise Fincœur.
Informations communiquées par Jean-Luc Duvivier de Fortemps

Qu’elle soit écrite en langues régionales ou en français, intimiste ou universelle, la création littéraire wallonne est abondante. Du Romantisme aux créations contemporaines, découvrez les genres et les auteurs de Wallonie au travers d’une synthèse et de nombreux textes offrant une première anthologie.

Les rêves d’une Grande Belgique (1916-1921)

En raison de l’occupation allemande en Belgique, la presse belge est plus que jamais patriotique, exalte l’âme belge et l’Union sacrée, et en vient même à s’interroger sur les perspectives d’avenir du pays. Dans les milieux officiels désormais réfugiés au Havre, on évoque sérieusement la possibilité d’élargir les frontières de la Belgique, pour devenir maître de l’embouchure de l’Escaut, pour mieux contrôler les eaux de la Meuse, voire pour protéger davantage la cité de Liège. L’annexion du grand-duché de Luxembourg et celle de la Prusse malmédienne sont considérées comme acquises (fin 1914, début 1915). L’idée d’une ‘Grande Belgique’ est caressée dans certaines milieux où refait florès la théorie des ‘frontières naturelles’ qui permettrait à la Belgique de s’étendre jusqu’au Rhin et le long des bassins mosan et scaldien. Un manifeste, des livres entretiennent les revendications ; certains ministres couvrent aussi l’idée que la Belgique devienne le pays auquel on confierait la garde des Lieux-Saints. Ces idées comme celle d’un retour aux frontières d’avant 1839, encore défendues au moment des négociations de paix (1919), seront très mal accueillies par les « Grandes puissances ».

Références
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Institut Destrée (Paul Delforge et Marie Dewez) - Segefa (Pierre Christopanos, Gilles Condé et Martin Gilson)

Nothomb Pierre

Politique

Tournai 28/03/1887, Habay-la-Neuve 29/12/1966

Docteur en Droit de l’Université catholique de Louvain, avocat, Pierre Nothomb est le secrétaire du ministre de la Justice Carton de Wiart pendant la Première Guerre mondiale. Durant cette période, il est notamment affecté au service de la propagande, ce qui lui permet de donner libre cours à une plume particulièrement active et à ses idées nationalistes belges. Entré en poésie plusieurs années avant la Grande Guerre, Pierre Nothomb est saisi par la hâte de témoigner. Avec une profusion qui marquera plus tard sa vaste production poétique et romanesque, il publie à Paris pas moins de sept gros volumes et de nombreux opuscules qui, tous, à l’exception de son prometteur premier roman, Fauquebois, sont voués au réquisitoire contre la barbarie allemande, à l’histoire de la guerre ou à la ‘politique nationale’. 

D’abord favorable à l’élargissement de la Belgique, il plaidera ensuite en faveur de la constitution d’un nouvel État autour du grand-duché de Luxembourg. L’Armistice ne tarira pas la vaine féconde du poète, de l’essayiste, du romancier ou du biographe. Toujours fidèle aux idées de droite, il siège au Sénat, comme élu direct ou provincial, de 1936 à 1965, en tant que représentant des catholiques de la province de Luxembourg à laquelle il vouait un amour passionné et dont il ne supportait pas qu’elle puisse faire partie de la Wallonie. Il est le père de Charles-Ferdinand Nothomb, et l’arrière-grand-père d’Amélie Nothomb.

 

Sources

Wallonie. Atouts et références d’une région, Namur, 2005
La Wallonie. Le Pays et les hommes (Histoire, Economie, Société), Bruxelles, t. II, p. 287
La Wallonie. Le Pays et les hommes (Arts, Lettres, Cultures), Bruxelles, t. II, p. 433
La Wallonie. Le Pays et les hommes (Arts, Lettres, Cultures), Bruxelles, t. III, p. 45, 102-103
La Wallonie. Le Pays et les hommes (Arts, Lettres, Cultures), Bruxelles, t. IV, p. 238, 251
DELFORGE Paul, La Wallonie et la Première Guerre mondiale. Pour une histoire de la séparation administrative, Namur, Institut Destrée, 2008, coll. Notre Histoire
BECQUET Ch-Fr., Poètes, romanciers, dramaturges, essayistes, historiens, grammairiens et journalistes. Premier répertoire de 366 Wallons, UWE, 1979