Photo Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée © Sofam

Statue Pasquier GRENIER (par Christine Jongen)

Bénéficiant d’un financement inscrit dans le cadre du Phasing out de l'Objectif 1, la Ville de Tournai entreprend de valoriser davantage son patrimoine historique, au-delà du beffroi, de la cathédrale et du Pont des Trous. Via l’Intercommunale Ideta qui est le maître d’œuvre, un plan stratégique privilégie, en effet, depuis 1995 le développement touristique du Hainaut. 

Se concentrant sur le cœur historique de Tournai, les autorités locales confient à l’artiste plasticienne Christine Jongen (1949-) le soin de mettre en place une quinzaine de statues dans un parcours d’interprétation à travers la « Cité des cinq Clochers ». Une quinzaine de statues en bronze sont les étapes marquantes d’un circuit fortement balisé par une signalétique particulière. Touristes comme habitants de la cité sont ainsi invités à une promenade de deux heures, jalonnées de 43 étapes.

Afin de garantir la qualité de l’initiative communale, le bourgmestre, Roger Delcroix, a confié à un comité scientifique composé d’historiens, d’archéologues et de spécialistes des traditions locales la mission d’encadrer le projet. Répondant aux critères souhaités, Christine Jongen implante quinze statues sur les trottoirs de Tournai, entre la Grand-Place, l’Escaut, la Tour Saint-Georges et le Fort Rouge. 

Née à Bruxelles, formée en psychologie à l’université libre de Bruxelles, Christine Jongen travaille comme journaliste à l'hebdomadaire Notre Temps (1975-1976), avant de se consacrer entièrement à la sculpture. Laissant son inspiration se nourrir aux sources les plus variées, de la Renaissance européenne aux grandes traditions asiatiques ou d’Amérique, elle s’oriente vers la peinture abstraite quand elle s’installe en France au début des années 1980. Menant aussi une réflexion continue sur l’art dans son essai À la recherche de formes, paru pour la première fois à la fin les années 1980, elle présente ses œuvres à plusieurs reprises (Paris, Bruxelles, Genève, Bordeaux, Bézier, Montréal, Rome, Barcelone, Avignon, Padoue, etc.) et dans divers salons d'art français (2000-2003).

Pour Tournai, Christine Jongen crée quinze statues, en bronze, de 70 à 75 centimètres de haut, qui toutes sont déposées sur des piliers de 2,8 mètres de haut, en bois, renforcés par une structure en inox. Coulées selon la technique de la cire perdue dans les ateliers de la fonderie Francart, à Crisnée, les statues sont autant de références au passé de Tournai, évoquant des fonctions (chanoine, évêque) ou des « activités » (tailleurs de pierre, portier, arbalétrier), comme des personnages historiques. 

Parmi celles-ci, Pasquier Grenier (c. 1425-1493) est celui qui symbolise le mieux le succès de la tapisserie tournaisienne. Il a été réalisé dès 2003 et inauguré le 25 mars 2004.

Statue Pasquier Grenier (Tournai)

Au milieu du XVe siècle, les ateliers de Pasquier Grenier réalisent des œuvres remarquables et sont les fournisseurs attitrés de la cour de Bourgogne. Ils livrent aussi à Londres et à Paris. Homme d’affaires, riche collectionneur et diplomate, le plus célèbre des tapissiers tournaisiens exerce une forte influence sur la vie locale et peut aussi représenter la cité lors de missions à l’étranger. Grâce à la famille Grenier, Tournai est devenue le principal centre de l’industrie drapière en occident. 

D’une taille de 73 centimètres environ, du haut de son pilier, la statue de Pasquier Grenier jette un regard circulaire sur la Grand Place de Tournai, observant, sur sa droite, à quelques mètres, le monument Christine de Lalaing. Dans ses habits évoquant le XVe siècle, le personnage tient un parchemin dans sa main gauche.



Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse
http://christine.jongen.pagesperso-orange.fr/GrilleJongen.htm (sv. septembre 2015)
http://www.badeaux.be/Balisages/Bal5/Site15/Site15.html

Grand-Place
7500 Tournai

carte

Paul Delforge

Photo Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée © Sofam

Statue Pasquier GRENIER (par Gigi Warny)

Au tournant des années 1970 et 1980, les autorités tournaisiennes procèdent à la rénovation de leur Conservatoire. Alors que le chantier se termine, six statuettes en bronze sont posées sur le toit-terrasse qui fait face au carrefour du beffroi. 

Oeuvres de Gigi Warny, elles portent le nom de six Tournaisiens ayant acquis une forte notoriété dans différentes activités : Jacques Daret pour la peinture, Pierre de la Rue pour la musique, Lefebvre-Caters pour l’orfèvrerie, Michel Lemaire pour la dinanderie, François Joseph Péterinck pour la porcelaine et Pasquier Grenier (c. 1425-1493) pour la tapisserie.

Celui-ci est certainement le plus célèbre des tapissiers tournaisiens. Au milieu du XVe siècle, ses ateliers réalisent des œuvres remarquables et sont les fournisseurs attitrés de la cour de Bourgogne. Ils livrent aussi à Londres et à Paris. Homme d’affaires, riche collectionneur et diplomate, Pasquier Grenier exerce une forte influence sur la vie locale et peut aussi représenter la cité lors de missions à l’étranger. Grâce à la famille Grenier, Tournai est devenue le principal centre de l’industrie drapière en occident. Il n’est par conséquent pas étonnant que Pasquier Grenier soit considéré comme l’une des six personnalités les plus importantes de l’histoire culturelle et artistique de Tournai.

Car tel est bien le sens à donner aux six statuettes réalisées par Geneviève Warny. Née à Bruges en 1958, cette artiste autodidacte, qui offrait les petites statues qu’elle créait à ses amis, s’est laissée convaincre par l’architecte André Wilbaux de réaliser « six attitudes grandeur nature » pour le fronton de l’ancien Conservatoire de Tournai. Relevant le défi, en travaillant le bronze pour la première fois, Gigi Warny délaisse la psychologie qu’elle étudiait à l’université catholique de Louvain (1983) pour faire de la sculpture son activité principale. Installant son atelier à Louvain-la-Neuve, elle a fourni des œuvres variées à la cité universitaire (fontaine Léon et Valérie en 1984 sur la place de l’Université, La main en diplôme en 1995 près des Halles, Rêverie d’eau en 2001 à la piscine du Blocry). Améliorant et modifiant progressivement ses techniques, elle expose essentiellement en Belgique avant de traverser l’Atlantique et d’être connue aussi au Québec.

 

Statue évoquant Pasquier Grenier



Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse
http://www.gigiwarny.be/Gallerie.html 
http://optimiste.skynetblogs.be/tag/conservatoire+de+musique (sv. février 2014)

Toit du conservatoire
7500 Tournai

carte

Paul Delforge

IPW

Maison des Six-Filles, rue des Six-Filles 4-6

Cette habitation, construite en 1680, accueille la Maison des Six-Filles. Cette ancienne institution charitable a été fondée en 1652 par Joachim Raguez grâce au legs d’un bâtiment du quartier Saint-Brice. Elle était composée de jeunes filles dévouées à l’enseignement des enfants pauvres. 

La maison a été restaurée en 1975 par l’architecte J.-L. Pion sous l’égide de la Fondation Pasquier-Grenier.  La façade, en briques et pierre, austère et fermée, est marquée horizontalement par les bandeaux prolongeant les seuils et linteaux des baies. Le soubassement appareillé d’une hauteur importante est percé de deux portes à piédroits, arc en briques et clé en pierre. 

La porte de gauche est ornée de l’inscription « Anno / Joachim Raguez / 1652 » témoignant de la date de fondation de l’institution ainsi que de son bienfaiteur. L’édifice est couvert d’une corniche récente à blochets supportant une toiture en bâtière de tuiles. La couverture est limitée par deux pignons débordants, celui de gauche ouvert de deux baies à seuil plat, linteau droit et pierre d’angle.

Rue des Six-Filles 4-6
7500 Tournai (Belgique)

carte

Classée comme monument le 21 décembre 1977

Institut du Patrimoine wallon