C. Bailleux - DPat - SPW

Immeuble, rue Van Opré n° 89

Petit immeuble de bureaux de trois niveaux construit fin 1984 à l’angle des rues Van Opré et Kefer, dont l’entrée se situe d’ailleurs dans cette dernière.

Le troisième Exécutif de la Région wallonne (juin 1983 – décembre 1985) De gauche à droite et de haut en bas : Philippe Busquin, Jean-Maurice Dehousse, André Damseaux, Valmy Féaux, Jacqueline Mayence et Melchior Wathelet © Collection privée

Abritant aujourd’hui des services de la Communauté française (Allocations d’études et Protection judiciaire), cet immeuble fut édifié à la demande du cabinet du Ministre Valmy Féaux qui venait de s’installer à Namur, pour y loger sa cellule « Emploi ». C’est là qu’eut lieu le 13 mars 1985 la première réunion de l’Exécutif régional en territoire wallon. De 1988 à 1992, la cellule « Implantations » du cabinet du Ministre-Président Bernard Anselme (installé rue Kefer) occupa les lieux.

"L’installation de mon cabinet à Namur m’astreignit à de fréquentes navettes vers Bruxelles où restaient localisés les autres Ministres de la Région wallonne. Les réunions de l’Exécutif se tenaient chez le Ministre-Président au boulevard de l’Empereur tous les mercredis. J’obtins quand même que l’Exécutif se réunisse quelques fois à Namur. La première réunion de l’Exécutif à Namur eut lieu le mercredi 13 mars 1985 dans les locaux fraîchement terminés – l’eau sourdait encore des murs – du bâtiment annexe destiné à la cellule « emploi ». La presse salua cette réunion comme un événement historique : des Ministres wallons qui pour la première fois tenaient leur réunion à Namur". Témoignage de Valmy Féaux, in L’Aventure régionale, p. 97. 

Rue Van Opré 89
5100 Namur

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Freddy Joris & Frédéric Marchesani, avril 2009

Wathelet Melchior

Politique, Député wallon, Ministre wallon

Petit-Rechain 6/03/1949

Député wallon : 1980-1981 ; 1981-1985 ; 1985-1987 ; 1988-1991 ; 1992-1995
Ministre wallon : 1980-1981 ; 1985-1987
4e Ministre Président wallon : 1981-1985

Licencié en Droit (1972) et licencié en Sciences économiques de l’Université de Liège (1974), Master of Laws de l’Université de Harvard (1976), aspirant au FNRS (1973-1977), Melchior Wathelet a commencé sa carrière académique comme assistant des professeurs Joseph Stassart (Économie Politique) et René Joliet (Droit Européen) à l’Université de Liège, avant de devenir maître de conférences, et d’être nommé professeur à l’ICHEC en 1981.
Parallèlement, attiré par l’action politique, il milite dans les rangs des Jeunes Sociaux-Chrétiens et fait partie du PSC de Dison (1973). Lors des premières élections communales suivant la fusion et la constitution du grand Verviers, Melchior Wathelet fait sensation en réussissant à se faire élire conseiller communal (octobre 1976). Quelques mois plus tard, avec le sénateur Georges Gramme et le député Willy Schyns, il part à la conquête d’un deuxième siège de député pour le PSC dans l’arrondissement de Verviers et réussit son pari. Sa popularité ne cessera de grimper lui assurant durablement la reconduction de son mandat parlementaire jusqu’en 1995. Durant toutes ces années, il prend une part active dans la transformation institutionnelle de l’État, acceptant de voter les réformes de 1980, 1988-1989 et de 1992-1993, dans le seul but d’arriver à une pacification dans les relations communautaires et par conséquent de renforcer l’unité belge.

Secrétaire politique du PSC durant quelques semaines (1979), il devient surtout Secrétaire d’État dans les 4e et 5e Exécutifs de la Région wallonne présidés par Jean-Maurice Dehousse (22 octobre 1980-21 septembre 1981), qui siègent encore au sein du gouvernement national. En charge de l’Économie régionale wallonne et du Logement, il contribue ainsi à la mise en place de la nouvelle institution régionale. Lorsqu’il entre en fonction, il est âgé de 31 ans et 7 mois et restera, avec Philippe Maystadt, le plus jeune ministre de tous les gouvernements wallons jusqu’à la désignation de Charles Michel en 2000. Plus fondamentalement, il est à l’époque le co-auteur d’une note institutionnelle interne au PSC qui invite à fusionner les institutions francophones, au sein d’une Communauté française forte.

En décembre 1981, Melchior Wathelet prête serment devant le Conseil régional wallon en tant que ministre de la Région wallonne, en charge des Technologies nouvelles, des PME, de l’Aménagement du territoire et des Forêts (23 décembre 1981-10 décembre 1985). Depuis son Cabinet installé à Bruxelles, il va donner une réelle impulsion à des politiques régionales différenciées, mettant l’accueil sur les nouvelles technologies tout en élaborant le premier Code wallon de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme (Cwatu).

En décembre 1985, M. Wathelet devient ministre-Président de la Région wallonne. Si l’on tient compte de la présidence du Comité ministériel des Affaires wallonnes par Alfred Califice (1974-1977), il est le second appartenant au parti catholique et le cinquième ministre à présider un exécutif wallon. En charge des Technologies nouvelles, des Relations extérieures, des Affaires générales et… du Personnel (11 décembre 1985-2 février 1988), le Ministre-Président doit se battre pour faire exister son institution face aux décisions du gouvernement national. Néanmoins, partisan de la « fusion », Melchior Wathelet n’est pas favorable à l’installation à Namur des cabinets ministériels wallons et encore moins de l’administration wallonne. Toujours depuis Bruxelles, il met particulièrement l’accent sur la recherche appliquée et multiplie les actions visant à « mettre le monde dans la tête des jeunes Wallons ». Un renouveau wallon est attesté par de nombreux observateurs ; la politique volontariste qui est mise en place fait sentir ses effets, bien que les initiatives wallonnes se heurtent aux limites de l’autonomie régionale, comme Melchior Wathelet l’exprimera dans son « Appel de Petit-Rechain » (juin 1987). 

Éphémère vice-président du bureau du Conseil régional wallon (3 février-10 mai 1988) durant la mise en place du gouvernement Martens VIII, Melchior Wathelet accède au gouvernement national qu’il ne va pas quitter avant 1995. Vice-Premier-ministre en charge de la Justice (10 mai 1988), il conserve cette fonction et ces compétences au lendemain des élections de novembre 1991 jusqu’au 21 mai 1995. Entre le 10 mai 1988 et le 6 mars 1992, il est aussi responsable des Classes moyennes et, entre le 7 mars 1992 et le 21 mai 1995, il hérite en plus des Affaires économiques et des « Victimes de guerre ». Pendant plusieurs semaines (19 décembre 1991-2 février 1992), nommé formateur par le Palais, il avait tenté de former une majorité en accordant davantage d’importance à la société civile. Mais ses espoirs d’accéder à la fonction de Premier ministre seront battus en brèche, surtout en raison du refus du CVP.

Conseiller communal depuis le 1er janvier 1977, Melchior Wathelet contribue à l’émergence du PSC verviétois et, en 1994, il annonce son intention de devenir le bourgmestre de l’ancienne cité lainière. Empêché d’exercer effectivement la fonction en raison de sa charge ministérielle, M. Wathelet est remplacé par Jean-Marie Raxhon, bourgmestre faisant fonction, et conserve son siège de conseiller communal.

Lors des élections du 21 mai 1995, les premières où s’applique la réforme de la Saint-Michel, Melchior Wathelet reste fidèle à la Chambre devenue fédérale. Restant vice-Premier ministre, Melchior Wathelet devient ministre de la Défense, alors qu’il espérait les Affaires étrangères. Le temps de découvrir ce nouveau département et déjà Melchior Wathelet annonce son départ. Le 3 septembre, il démissionne en effet du gouvernement Dehaene II afin de pouvoir déposer sa candidature comme juge à la Cour de Justice des Communautés européennes à Luxembourg, suite au décès soudain de René Joliet, son ancien professeur à l’Université de Liège. Abandonnant tous ses mandats politiques, M. Wathelet remplit un mandat de huit ans à Luxembourg (1995-2003). Depuis 2003, il est professeur de Droit européen à l’Université de Liège et à l’Université catholique de Louvain, chargé de cours à l’Université du Luxembourg et à l’Université de Bourgogne. Il exerce aussi des fonctions de conseiller dans un Cabinet d’avocats de Neuilly-sur-Seine. Il a été professeur invité de l’Université d’État de Louisiane en 1998, 2000, 2001 et 2004, de l’Université Lyon-III en 2002, 2003 et 2004, de l’Université de Vienne en 2004 et de l’Université d’Hambourg en 2005. Depuis le 7 décembre 2009, il est Ministre d’État.

En 2012, sur proposition du gouvernement fédéral belge, il a été désigné comme avocat général à la Cour de justice de l’Union européenne à Luxembourg. Il exerce ce mandat jusqu'en 2018.

Sources

Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse -2014
Cfr Encyclopédie du Mouvement wallon, Parlementaires et ministres de la Wallonie (1974-2009), t. IV, Namur, Institut Destrée, 2010, p. 564-569

Mandats politiques

Conseiller communal de Verviers (1977-1995)
Député (1977-1995)
Membre du Conseil régional wallon (1980-1995)
Secrétaire d’État à l’Économie régionale (1980-1981)
Membre de l’Exécutif régional wallon (1980-1981)
Ministre wallon (1981-1985)
Ministre-Président wallon de l’Exécutif régional wallon (1985-1987)
Vice-Premier ministre (1988-1995)
Bourgmestre ff (1995)
Député fédéral (1995)
Vice-Premier ministre fédéral (1995)
Ministre d’État (2009)

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Aubecq Charles

Politique, Député wallon, Ministre wallon

Corroy-le-Grand 23/08/1926, 22/02/2015

Député wallon : 1981-1985 ; 1985-1987 ; 1988-1991 ; 1992-1995 ; 1995-1996*
Ministre wallon : 1985-1987

Entrepreneur en travaux de constructions (1956-1981), élu conseiller communal en octobre 1976, échevin des Travaux (1977-1982), il revêt l’écharpe de maïeur de la Cité du Maca en 1983. Ainsi commence une nouvelle ère pour Wavre. Arrivé tard en politique, Aubecq rattrape le temps perdu et entame une seconde vie. Durant près d’un quart de siècle, il va gérer Wavre comme un patron d’entreprise. Il a d’ailleurs revendu sa société à un groupe anglais fin 1981 quand il a été envoyé au Sénat par les électeurs de l’arrondissement de Nivelles, sur une liste libérale.

Vice-président du bureau du Conseil régional wallon pendant quelques mois (1982-1983), Charles Aubecq devient ministre du Budget, des Finances et des Travaux subsidiés dans l’exécutif wallon présidé par Melchior Wathelet (1985-1988). Son approche ministérielle est aussi celle d’un chef d’entreprise. Chacun reconnaît sa rapidité dans la prise de décisions. Retrouvant l’opposition en 1988, il est un éphémère secrétaire du bureau du Conseil régional wallon, fonction qu’il exercera durant toute la législature suivante (1992-1995).

Président de l’Intercommunale du Brabant wallon à laquelle il donne un nouvel envol à partir de 1983, il se met en congé le temps de ses fonctions ministérielles. En 1989, il reprend la présidence de l’IBW et manifeste son opposition à la scission de la province de Brabant ; il est partisan d’un statut de double appartenance régionale, permettant au Brabant wallon de s’orienter à la fois vers la Wallonie et vers Bruxelles. La réforme institutionnelle de 1993 n’ira pas dans cette direction, ce qui n’empêche pas Ch. Aubecq de mener une campagne victorieuse en faveur de Wavre comme chef-lieu de la nouvelle province. 

Tête de liste FDF-PRL dans le Brabant wallon, il est élu député wallon lors des premières élections directes, en mai 1995. Lors de la séance inaugurale, Charles Aubecq a le privilège de présider la nouvelle assemblée en tant que doyen d’âge. Cédant le fauteuil présidentiel à Guy Spitaels, il reste secrétaire du Bureau (1995-1996) jusqu’à son départ annoncé, pour se consacrer exclusivement à sa ville de Wavre. En octobre 2006, le bourgmestre passe la main à Charles Michel. À quatre-vingts ans, Charles Aubecq reste conseiller communal pour un dernier mandat de six ans. Dans le même temps, il réintègre le Conseil d’administration de l’IBW, dont il avait abandonné la présidence en 2002, ainsi que son comité de gestion ; il préside aussi l’Agence locale pour l’Emploi. Lors du scrutin communal d’octobre 2012, il ne figure plus sur les listes de son parti, ayant décidé de mettre un terme à sa carrière politique.

 

Mandats politiques

Conseiller communal  de Wavre (1976-2012)
Échevin (1976-1982)
Bourgmestre (1983-2006)
Sénateur (1981-1995)
Membre du Conseil régional wallon (1981-1995)
Ministre wallon (1985-1988)
Député wallon (1995-1996)

 

Sources

Cfr Encyclopédie du Mouvement wallon, Parlementaires et ministres de la Wallonie (1974-2009), t. IV, Namur, Institut Destrée, 2010, p. 31-33 - Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse -2014