Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée - Sofam

Monument Joseph WAUTERS

Monument Joseph Wauters, réalisé par Oscar Berchmans avec l’architecte Joseph Moutschenn 28 juin 1931.

Situé place de l’École moyenne, au cœur de Waremme, le monument Joseph Wauters rend hommage à une des personnalités socialistes les plus connues en Wallonie. Avec son bas-relief doré réalisé par Oscar Berchmans, la stèle réalisée par Joseph Moutschen est dévoilée moins de deux ans après la disparition de l’ancien ministre ; devant une foule particulièrement nombreuse, une dizaine d’orateurs prennent la parole, en ce 28 juin 1931 : Émile Vandervelde en tant que patron du POB évoque le parcours politique de Wauters ; en tant que président de l’Association de la Presse Belge, Paul Delandsheere évoque celui qui a été le directeur du Peuple ; après Joseph Van Roosbroeck secrétaire général du POB et sénateur de Malines qui prononce son discours en flamand, Joseph Bondas s’exprime au nom de la Commission syndicale, Arthur Jauniaux au nom des Mutuelles, Victor Servy au nom des Coopératives, Anthony Vienne au nom de la presse socialiste, Fernand Lebeau au nom de la Fédération Huy-Waremme du POB et Georges Hubin en tant que collègue parlementaire.

Sont ainsi évoquées presque toutes les facettes de l’intense activité déployée par Joseph Wauters (Rosoux-Crenswick 1875 – Uccle 1929). Pour être complet, il aurait fallu faire appel à ses professeurs de l’Université de Liège qui l’encadrèrent durant ses études scientifiques et sa défense de thèse en Sciences physiques et chimiques (1901). Il aurait fallu évoquer ses années comme professeur à l’École de Tannerie, de responsable du laboratoire de recherches pour l’industrie du cuir et de secrétaire de la section belge de l’Association internationale des Chimistes des Industries du cuir. Déjà actif au sein des étudiants socialistes, Wauters avait été séduit par la « Charte de Quaregnon » et, homme pragmatique, il avait contribué à fonder mutuelle, coopérative et syndicat, avant d’entrer à la Chambre des représentants, comme élu de Huy-Waremme (1909-1912, 1914-1929). Journaliste puis directeur du Peuple (1910), il devient le délégué du POB auprès du gouvernement du Havre dès les premières semaines de la Grande Guerre. Sous l’occupation, il contribue à la constitution du Comité national de secours et d’alimentation. Après l’Armistice, il devient le premier socialiste élu en Wallonie à siéger dans un gouvernement belge en temps de paix. En charge du Ravitaillement, de l’Industrie et du Travail (1919-1921), il est considéré comme le père d’une série de lois sociales préfigurant un système de sécurité sociale, après l’inscription du suffrage universel dans la Constitution. Parmi d’autres avancées attendues par le POB, outre la suppression de la limitation du droit de grève et la journée des 8 heures, on lui attribue la paternité de l’index. Il sera encore ministre entre 1925 et 1927.

Devant l’école communale, l’espace et le monument qui lui sont consacrés sont à la mesure des éloges qui lui sont prodigués. La décision a été prise dès 1929 et la construction a été entamée en 1930. Le très large espace aménagé devant le monument a été quelque peu rogné avec le temps ; latéralement, la végétation a pris la place de constructions en pierre, mais l’essentiel du monument demeure, avec ses deux hautes statues en bronze, représentant un ouvrier de l’industrie et un agriculteur se serrant la main, bras tendu à l’horizontal, par-dessus la stèle centrale où est incrusté le bas-relief fixant le profil gauche de Joseph Wauters.



A

JOSEPH

WAUTERS

1875
1929
 

Monument Joseph Wauters – © Photo Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée © Sofam

Ce monument est l’un des premiers à être consacrés à une personnalité socialiste en Wallonie. Sa réalisation a été confiée au sculpteur liégeois Oscar Berchmans (Liège 1869 – Spa 1950), qui jouit alors d’une réputation solide. Son monument à Hubert Goffin, inauguré en 1912, est sa carte de visite la plus visible en région liégeoise jusqu’au moment où il achève le très remarqué fronton de la façade de l’Opéra royal de Wallonie qui constitue sa plus belle réussite (1930). C’est à ce moment qu’il se consacre au monument Wauters. Berchmans est alors âgé de 61 ans et il enseigne à l’Académie de Liège depuis 1919. Depuis sa plus tendre enfance, il évolue dans un milieu tourné vers la peinture ; lui a cependant opté pour la sculpture lorsqu’il a suivi les cours de l’Académie des Beaux-Arts de Liège auprès de Prosper Drion et d’Adrien de Witte (1884) ; il a aussi fréquenté l’atelier de Léon Mignon et de Paul de Vigne auprès desquels il a appris son métier. Au-delà de commandes pour des particuliers, Berchmans est régulièrement sollicité par les autorités communales liégeoises qui lui confient la réalisation de bas-reliefs pour le Palais des Beaux-Arts de l’exposition de 1905, le mémorial Mignon (1906), des bustes et des monuments comme celui déjà cité à Hubert Goffin à Ans (1912), ou celui dédié à Hortense Montefiore-Levi (1911), dont le style est assez comparable au monument Wauters de Waremme. Comme ses collègues, Berchmans a également signé de nombreux monuments aux victimes et aux héros de 14-18, par exemple, le mémorial dédié à l’exploit de l’Atlas V ou le bas-relief apposé contre la façade de l’Université de Liège commémorant les exécutions sommaires de civils par les Allemands durant la nuit du 20 au 21 août 1914. Élève préféré de Léon Mignon, il a touché à tous les aspects de son art. Avec le sculpteur, l’architecte Joseph Moutschen (1895-1977) apporte sa contribution à l’hommage au socialiste Wauters. Professeur à l’Académie de Liège, échevin POB des Travaux publics de Jupille, Moutschen a contribué à la réforme des cours d’architecture de l’Académie de Liège où il fera tout sa carrière comme professeur (1922-1959), puis directeur (1948-1960). Proche du Groupe l’Equerre, architecte moderniste, il jouira d’une forte réputation internationale.

 

Hubert LABY, Joseph Wauters, dans Grands hommes de Hesbaye, Remicourt, éd. du Musée de la Hesbaye, 1997, p. 87-91.
Léon DELSINNE, Joseph Wauters, dans Biographie nationale, t. XXXIII, col. 730-737.
Paul PIRON, Dictionnaire des artistes plasticiens de Belgique des XIXe et XXe siècles, Lasne, 2003, t. I, p. 83
La Wallonie. Le Pays et les Hommes. Lettres - arts - culture, t. III, p. 359
La Vie wallonne, III, 1950, n°251, p. 219
Musée en plein air du Sart Tilman, Art&Fact asbl, Parcours d’art public. Ville de Liège, Liège, échevinat de l’Environnement et Musée en plein air du Sart Tilman, 1996

Place de l’École moyenne
4300 Waremme

carte

Paul Delforge

La transition entre l’Ancien régime et notre époque a été marquée par la Révolution industrielle et les bouleversements sociaux qu’elle a entraînés. Qu’il s’agisse de droit de vote, de protection des travailleurs ou de la construction de la sécurité sociale, retrouvez dans cette leçon les avancées conquises dans ces domaines et qui ont façonnées la société wallonne  telle que nous la connaissons aujourd’hui.

Joachim Guillaume

Politique

Waremme 24/06/1871, Blankenberge 07/07/1954

Depuis 1830, le bourgmestre de Waremme appartient à la famille libérale. En 1890, par exemple, ce parti remportait tous les mandats, ne laissant guère d’espoir aux candidats catholiques, au point qu’il ne fut pas nécessaire de voter en 1895. Cependant, un nouveau courant politique s’enracine dans l’arrondissement de Huy-Waremme : le jeune POB obtient son premier parlementaire – Georges Hubin – aux élections de 1898 et lors du scrutin de 1900, ils sont désormais deux socialistes hesbignons à siéger à la Chambre pour y réclamer principalement le suffrage universel pur et simple, ainsi qu’une législation sociale protectrice des travailleurs. Parallèlement, parfois avec l’aide des libéraux, mais toujours en opposition aux catholiques, le nombre d’élus socialistes s’accroît dans les communes de l’arrondissement hesbignon, ainsi qu’au Conseil provincial. Architecte, Guillaume Joachim fait partie de ces premiers conseillers communaux « socialistes », lorsqu’il est élu, à Waremme, en octobre 1907. Jusqu’au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, cet architecte sera une des figures de proue du POB de Waremme.

Avec un autre POB de la liste (Ferdinand Gillet), Joachim est le premier socialiste à entrer au Conseil de sa ville. En raison d’une alliance avec les libéraux, qui maintient les catholiques dans l’opposition, Joachim accède même d’emblée à un échevinat, en charge des Travaux publics (mars 1908). Il s’agit évidemment là encore d’une première au niveau local pour le POB. En janvier 1912, il devient Premier Échevin. Par rapport aux frères Wauters, Guillaume Joachim ne partage pas leur engagement sur le plan syndical, ni d’ailleurs au sein des mutuelles, mais il contribue par contre au succès des œuvres visant l’émancipation intellectuelle de la population et, co-fondateur avec Joseph Wauters, il fait partie des dirigeants de la coopérative La Justice, créée en 1898 et qui s’étend dans les communes avoisinantes avant 14 : l’objectif est notamment de fournir au prix le plus bas les produits de première nécessité. Joachim s’occupera de l’Union coopérative jusqu’en 1950.

La défaite du cartel libéral/socialiste dans l’arrondissement, lors du scrutin de juin 1912, laisse des traces : entre libéraux et socialistes le divorce est consommé et, lors du scrutin partiel du printemps 1914, le cartel n’est plus de mise : le succès de Georges Hubin à Huy et de Joseph Wauters à Waremme prive les libéraux du moindre siège de député en Hesbaye. C’est dans ce contexte qu’éclate la Grande Guerre.
Rapidement, les Allemands sont aux portes de Waremme. Le 6 août, le bourgmestre libéral Eugène Renier décide de mettre sa famille en sécurité du côté d’Ostende ; l’évolution de la guerre ne lui donnera pas la possibilité de rentrer à Waremme. C’en est fini de la tradition des bourgmestres libéraux à Waremme. En tant que Premier échevin, le socialiste Guillaume Joachim assure l’intérim (août). L’ordre étant strictement assuré, la cité hesbignonne échappe aux atrocités allemandes commises ailleurs. Quand commence la période d’occupation, Joachim est confirmé dans sa fonction de bourgmestre le 17 septembre 1914 ; Joachim le restera jusqu’en décembre 1946, moment où il passe le relai à Edmond Leburton. 

En 1914, en devenant le premier bourgmestre socialiste de Waremme – et l’un des premiers de Wallonie –, Joachim inaugure un siècle de mayorat socialiste sans interruption à Waremme, en dépit de la Seconde Guerre mondiale qui voit Joachim contraint à nouveau de servir d’intermédiaire entre les forces d’occupation et la population, sans renoncer à ses principes démocratiques. Durant les deux périodes de guerre, il veille à assurer le ravitaillement et la sécurité de ses concitoyens ; en 14-18, notamment, il s’appuie sur le réseau coopératif socialiste provincial liégeois et, en tant que maire, prend une série de mesures visant à donner un emploi et des revenus à plusieurs dizaines de Waremmiens, et leur éviter ainsi la déportation. Son action lui vaut une élection triomphale au scrutin d’avril 1921 ; à partir de 1932, le POB disposera de la majorité absolue au conseil communal de Waremme.

Dans le sillage des frères Wauters, Guillaume Joachim accède à son tour à un mandat parlementaire. Ayant d’abord été élu conseiller provincial de Liège, il préside le Conseil de 1922 à 1925. Ensuite, il devient sénateur provincial de Liège (1929-1936), il est ensuite élu directement à la Haute Assemblée par les électeurs de l'arrondissement de Huy-Waremme (1936-1946). Par ailleurs, Guillaume Joachim est l’un des délégués de Huy-Waremme à l’Assemblée wallonne (1923-1940). En 1938, il est membre du comité d’honneur du premier Congrès culturel wallon qui se tient à Charleroi. En janvier 1946, il préside le comité de la section de Waremme de Wallonie libre (janvier 1946-avril 1948).

Sources

Paul DELFORGE, Encyclopédie du Mouvement wallon, Charleroi, Institut Destrée, 2001, t. II, p. 886
Lionel JONKERS, 1914-2014. Cent ans de mayorat à Waremme, s.l., s.d. [2014]
Jean-Jacques MESSIAEN, Arlette MUSICK, Mémoire ouvrière. 1885/1985 Histoire des Fédérations. Huy-Waremme, Bruxelles, PAC, 1985
Paul VAN MOLLE, Le Parlement belge 1894-1972, Ledeberg-Gand, Erasme, 1972, p. 200
Histoire du Sénat de Belgique de 1831 à 1995, Bruxelles, Racine, 1999, p. 414

Mandats politiques

Conseiller communal de Waremme (1907-1946)
Échevin (1908-1914)
Bourgmestre (1914-1946)
Conseiller provincial (-1929)
Sénateur provincial (1929-1936)
Sénateur (1936-1946)

Wauters Joseph

Politique

Rosoux-Crenswick 08/11/1875, Uccle 30/06/1929

Petit cultivateur dans les riches terres de Hesbaye, le père Wauters quitte le village de Rosoux pour s’installer à Waremme, y ouvrir une boucherie et tenir un négoce de bétail et de semences. C’est dans la capitale de la Hesbaye que Joseph Wauters, aîné de dix enfants, peut entreprendre des études à l’École moyenne. Vu l’excellence de ses résultats, il poursuit sa scolarité à l’Athénée de Liège, avant d’obtenir une licence à la Faculté des Sciences de l’Université de Liège (1898). Continuant sur sa lancée, il est nommé assistant et défend avec brio une thèse de doctorat en Sciences physiques et chimiques (1901). Professeur à l’École de Tannerie, adjacente aux bâtiments de l’Université, il devient le responsable du laboratoire de recherches pour l’industrie du cuir. Auteur de contributions scientifiques, il participe à plusieurs congrès européens, et, en raison de sa spécialisation, est choisi comme secrétaire adjoint de la Bourse aux Cuirs de Liège, ainsi que comme secrétaire de la section belge de l’Association internationale des Chimistes des Industries du cuir. Un tel parcours, rapide et brillant, n’est qu’une facette, certainement la moins connue, de la vie de Joseph Wauters. Car son nom est traditionnellement attaché aux avancées sociales les plus hardies du XXe siècle : ministre de l'Industrie et du Travail, il est considéré comme le père d’une série de lois sociales préfigurant un système de sécurité sociale, après l’inscription du suffrage universel dans la Constitution (1919).

La « combinaison » entre l’élément chimique et le facteur politique s’est réalisée dès les années 1890 passées à Liège : secrétaire du Cercle des Étudiants socialistes de l’Université, membre de la Générale des Étudiants, J. Wauters se révèle un orateur doué, notamment lorsqu’il s’agit de défendre le principe du suffrage universel. Séduit par la Charte de Quaregnon (1894), il retient l’idée d’un collectivisme préservant la propriété privée, mais dans une juste répartition, et surtout celle de la coopération. Tout en encourageant la formation de syndicats de défense des intérêts ouvriers (surtout des paveurs), il fonde une mutuelle destinée à la fois à supporter les soins médicaux pour les humains et à se prémunir contre la mortalité du bétail (1895). Cofondateur de la coopérative « La Justice » en 1898, il implante progressivement mais solidement la mercerie/boulangerie dans sa Hesbaye agricole. Tout en plaidant pour l’action commune des forces syndicales, politiques et mutualistes, il milite encore en faveur d’un enseignement obligatoire et gratuit pour les enfants, et en faveur d’un enseignement professionnel et technique. Dans la foulée des mesures entreprises par le docteur Ernest Malvoz, Joseph Wauters dote la région de Waremme d’un sanatorium, d’un hôpital, etc.

La démission du député Pascal Braconier (nommé sénateur provincial) ouvre les portes de la Chambre des représentants au jeune Joseph Wauters. Son maiden speech porte sur les conceptions socialistes en matière fiscale, mais son intervention en faveur des ouvriers agricoles marque ses collègues (1909). Député de l’arrondissement de Huy-Waremme, il n’est cependant pas reconduit le 2 juin 1912. Peut-être est-ce pour cette raison qu’il ne siège pas à l’Assemblée wallonne. Lors des élections partielles de mai 1914, il retrouve un siège qu’il occupera jusqu’à son décès. Ephémère conseiller communal (1909-1910), il abandonne ses fonctions universitaires au moment où, député, il prend la direction du journal socialiste Le Peuple (1910), quotidien auquel il collaborait depuis 1900. La politique l’a emporté sur les sciences.

Délégué du POB auprès du gouvernement du Havre dès les premières semaines de la Grande Guerre, il contribue à la constitution du Comité national de secours et d’alimentation et, en dépit de l’occupant, défendra ses principes et ses valeurs durant les quatre ans de guerre. En 1919, il est fait Grand Officier de la Légion d’Honneur. À l’heure de l’Armistice, Joseph Wauters, qui avait à plusieurs reprises réclamé la constitution d’un gouvernement d’union nationale, est désigné à une fonction ministérielle dans l’équipe Delacroix. En charge du Ravitaillement, de l’Industrie et du Travail, il peut être considéré comme le premier socialiste élu en Wallonie à siéger dans un gouvernement belge en temps de paix. Son sens de l’organisation excelle aux difficiles moments de la reconstruction : il contribue à rétablir les moyens de circulation, à approvisionner la population et instaure une forme d’assurance-chômage volontaire, des bourses de travail, des commissions paritaires d’industries, et un Fonds national de crises. On lui attribue aussi volontiers la paternité de l’index, le fameux indice des prix à la consommation qui, sur base de l’analyse de l’évolution du prix d’un certain nombre de produits de consommation quotidienne, permet une adaptation des salaires proportionnée. En 1920, il parvient à faire adopter une loi garantissant une pension de vieillesse pour les salariés de 65 ans. Il contribue à la création de la société nationale des habitations à bon marché. En 1921, l’article 310 du code pénal qui limitait abusivement le droit de grève est abrogé, tandis qu’est votée la loi du 14 juin obligeant la journée des 8 heures et la semaine des 48 heures sans diminution de salaire : un fameux succès pour le monde du travail.

Malgré ou à cause de ce bilan, le POB se retrouve dans l’opposition entre 1921 et 1925, mais quand se constitue le Cabinet Poullet bipartite, J. Wauters retrouve son ministère de l’Industrie et du Travail, avec la Prévoyance sociale (17 mai 1925-20 mai 1926), qu’il conserve dans le Cabinet tripartite Jaspar I (20 mai 1926-21 novembre 1927). Prenant une part active dans la lutte contre la crise monétaire, il s’efforce de consolider les acquis sociaux et d’introduire une série d’autres mesures, dont la plus marquante est la signature de la Convention internationale du travail sur la journée des 8 heures. L’alliance avec les catholiques et les libéraux ne dépassera pas l’année 1927 condamnant le POB à l’opposition jusqu’en 1935. Mais les 18 mois passés au gouvernement ont été suffisants pour conforter la réputation du ministre socialiste de Huy-Waremme, décédé prématurément des suites d’une longue maladie en 1929.

Ses funérailles ont été quasi nationales et, d’emblée, le nom de Joseph Wauters entre dans la mémoire collective comme celui d’un grand homme ayant contribué à aider durablement tous ses contemporains, avant, pendant et après la Grand Guerre. À l’entame du XXIe siècle, une centaine de rues portent encore son nom dans toute la Wallonie (contre aucune en Flandre) et, en 2005, dans le cadre du 175e anniversaire de la Belgique et d’un « jeu-concours » organisé par La Meuse et RTL pour désigner « le Belge des Belges », Joseph Wauters arrivait en cinquième position et comme premier Wallon.

Sources

Hubert LABY, Joseph Wauters, dans Grands hommes de Hesbaye, Remicourt, éd. du Musée de la Hesbaye, 1997, p. 87-91.
Léon DELSINNE, Joseph Wauters, dans Biographie nationale, t. XXXIII, col. 730-737.

Mandats politiques

Conseiller communal de Waremme (1909-1910)
Député (1908-1912, 1914-1929)
Ministre (1918-1921, 1925-1927)