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Orgues de l'église Saint-Martin à Lathuy

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Construite en brique et pierre blanche à la fin du XVIIIe siècle par l’architecte Jean-François Wincqz, l’église Saint-Martin offre une façade à la géométrie appuyée, au centre de laquelle se dresse une tour au portail surmonté d’un cartouche à oculus ovale. La large nef se termine par un chœur rectangulaire qui semble dominer une butte délimitée par le mur du cimetière bordant l’église sur un de ses côtés. Le mobilier se compose essentiellement d’un maître-autel provenant de l’abbaye de la Ramée et d’une chaire du milieu du XVIIIe siècle.

L’orgue classé, construit en 1864, est l’œuvre du facteur Polycarpe-Florentin Cappuyns-Keulemans de Malines. Installé dans la tribune face au chœur, il bénéficie d’une première restauration au début du XXe siècle et de travaux au début des années 1990. Il se caractérise par une façade de tuyaux postiche composée de trois tourelles encadrant des plates-faces.

 

Orgues de l'église Saint-Martin à Lathuy © SPW

Rue du Brocui 3
(en face) (à Lathuy)
1370 Jodoigne

carte

Orgues classées comme monument le 29 août 1990

Institut du Patrimoine wallon

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Wincqz Jean-François

Culture, Architecture

Soignies 24/10/1743, Bruxelles 27/05/1791


Le travail dans les carrières est un secteur d’activités important dans la région de Feluy, Arquennes et Soignies. La famille Wincqz y est active depuis plusieurs générations quand Grégoire (1708-1794) s’impose comme un véritable patron d’entreprise au milieu du XVIIIe siècle. Parmi ses 11 enfants, Jean-François optera par une activité quelque peu différente, mais toujours en rapport avec celle de ses ancêtres.

Très jeune, il paraît avoir des prédispositions pour le dessin et il est envoyé à Gand pour se former dans une école qui deviendra plus tard l’Académie. Ensuite, il se rend à Paris, où il suit les cours publics du Louvre puis ceux de l’Académie parisienne (1766-1773). Auréolé de son séjour parisien, J-Fr. Wincqz reçoit plusieurs sollicitations et reconnaissances à Bruxelles où il s’est installé à partir de 1776. Bien introduit dans les milieux de cour relevant de Vienne, il est nommé architecte de la cour de Charles de Lorraine (2 mars 1780), évinçant ainsi le célèbre Laurent-Benoît Dewez qui n’est plus très en cour (démis de ses fonctions le 5 février 1780). En 1784, Wincqz est nommé professeur d’architecture à l’Académie de Bruxelles.

Spécialiste de la reconstruction ou de l’agrandissement de petites églises rurales, celui qui appartenait à la Logue bruxelloise des « vrais amis de l’Union » est choisi comme expert architecte auprès du Conseil de Brabant pour les églises et le patrimoine religieux. Veuf et sans enfant, il décède en 1791 des suites de maladie et laisse sa signature d’architecte sur une série d’églises du Hainaut, du Brabant, du Namurois et du pays de Liège (Cambron-Casteau, Hennuyères, Folx-les-Caves, Uccle, Grand Rosière, Tourneppe, Hermalle-sous-Argenteau, Floreffe, Grand-Leez, Neufchâteau-lez-Visé, Lathuy…). Outre des aménagements au château de Feluy, il intervient aussi à l’abbaye Saint-Pierre de Gand et au château de Marchin dans un style néo-classique rigoureux, avec des influences baroques.

 

Sources

Jean-Louis VAN BELLE, Une dynastie de bâtisseurs. Les Wincqz. Feluy-Soignies XVIe-XXe siècle, Bruxelles, ciaco, 1990, p. 47-51
Anne-Françoise GOFFAUX, Bernard WODON, Répertoire des architectes wallons du XIIIe au XXe siècle, Namur, 1999, Études et documents, série Aménagement et Urbanisme n°4, p. 153
Eugène DE SEYN, Dictionnaire biographique des sciences, des lettres et des arts en Belgique, Bruxelles, 1935, t. II, p. 1176
Jean-Louis VAN BELLE, dans Nouvelle Biographie nationale, t. III, p. 353-354
La Vie wallonne, IV, 1982, n°380, p. 270-271