Gabriel Belgeonne, Moments de complicité. 1999
Namur, boulevard du Nord n° 8. Salle François Bovesse. Accès restreint
Une imposante tapisserie de plusieurs mètres carrés (7 x 2,7 m) rehausse la qualité de la salle de réunion du conseil de direction du centre administratif du SPW. À chacune de ses extrémités, deux formes sombres symbolisent deux villes, deux endroits éloignés l'un de l'autre que rejoignent des traits de différentes teintes et de textures. Les regards rompus aux exercices de l'art auront reconnu la palette et les traits de Gabriel Belgeonne. Les autres apprécieront les nuances équilibrées des tons, sans surcharge, conformément à ce que permet une tapisserie.
L'artiste a en effet soumis entièrement son projet pictural aux possibilités limitées de sa transposition en tapisserie. Loin de faire oeuvre de peintre, Belgeonne a remis un projet qui contenait suffisamment d'ouverture pour laisser aux lissiers toutes les libertés d'interprétation nécessaires à la bonne exécution du projet. Ceux-ci ont pu exploiter toutes les potentialités tactiles et visuelles (variété de points, de matières etc.) de l'art de la tapisserie, tel qu'il se pratique depuis des siècles à Tournai.
Cet arc jaillissant au-dessus du vide suggère l'idée de pont. Une infrastructure qui concerne toutes les formes de déplacement : la route, les voies fluviales et les airs. Au-delà de sa fonction de communication, le pont symbolise encore l'ouverture vers l'autre, la découverte, la rencontre. La fonction du SPW se trouve ici parfaitement symbolisée, dans une oeuvre où la pratique de l'artiste se confond avec la réalisation matérielle de l'oeuvre.