Les ponts sur la Meuse jusqu’en 980

À l’heure des routes, autoroutes et voies ferroviaires ultrarapides, l’importance du passage d’un fleuve ou d’une rivière paraît plus que secondaire. Pourtant, la possibilité de traverser un cours d’eau a conditionné pendant des siècles la circulation des gens et des marchandises et influencé durablement l’aménagement du territoire. Dès l’époque romaine, les routes qui sont construites suivent le cours des rivières et des fleuves. Les points de traversée ne sont pas fréquents. Outre certains « passages d’eau » généralement en barque, il n’existe que quatre ponts sur la Meuse (peut-être y avait-il encore un cinquième à hauteur d’Andenne). L’importance de cet enjeu se lit par exemple dans le nom de lieu : ainsi Maastricht doit-elle son nom à trajectum ad Mosam (mosa trajectum) « traversée de la Meuse », seul pont construit sur la route Tongres-Cologne. Un autre pont traverse la Meuse à hauteur d’Ombret, sur la liaison routière Tongres-Arlon. Un troisième pont est attesté à hauteur de Dinant, sur la route Bavay-Trèves. Quant au pont que l’on situe à hauteur de l’actuelle Charleville-Mézières, cités fusionnées situées de part et d’autre du fleuve, il a défini la première dénomination du lieu, à savoir Arcae Remorum, Arches (sur la Meuse). Il était situé sur la route reliant Reims à Cologne. Ces constructions paraissent avoir subsisté à ces différents endroits jusqu’au Xe siècle, complétés par d’autres passages d’eau moins élaborés.

Références
Fan01 cartes I, III, IV et VIII


Institut Destrée (Paul Delforge et Marie Dewez) - Segefa (Pierre Christopanos, Gilles Condé et Martin Gilson)