Cité royale au Ve siècle, Tournai devint en 481 le lieu de sépulture du roi des Francs Childéric, père de Clovis. À partir de ce moment historiquement symbolique, la destinée de la cité ne cessa d’évoluer au fil des siècles. Au Haut Moyen Âge, la ville fut le chef-lieu du pagus Tornacensis, le « pagus de Tournai ». À sa tête se trouvait un comte qui administrait aussi les pagi de Gand et Courtrai ; ses limites prirent de l’importance jusqu’à l’intégration du pagus* au comté de Flandre dont il devint une des châtellenies. Tournai et sa région revinrent à la couronne de France en 1187 avant de retrouver leur autonomie lorsque le roi Charles VI décida en 1383 de créer le baillage* de Tournai-Tournaisis. La ville prospéra rapidement et devint la quatrième du royaume. En 1513, Tournai fut prise par les troupes du roi d’Angleterre Henri VIII dont ce fut l’unique conquête dans nos contrées. Après un bref retour à la France, Charles Quint s’empara de Tournai en 1521 et rattacha la ville ainsi que tout le Tournaisis au comté de Flandre. Pourtant, lors de la réunion des États généraux des Pays-Bas espagnols du 23 décembre 1521, les députés du Hainaut revendiquèrent les terres tournaisiennes. Sommés de choisir, les Tournaisiens choisirent la Flandre. Au fil des années, les magistrats de la ville reçurent également le nom d’États et se distinguèrent de ceux de la Flandre : les États de Tournai-Tournaisis siégeaient en effet aux États généraux. Le territoire se révéla être politiquement autonome et constitua une province des Pays-Bas avec des contributions propres. Le 25 juin 1667, Louis XIV entra dans la ville qui se rallia rapidement au monarque. En 1668, le traité d’Aix-la-Chapelle annexa le Tournaisis à la France, en même temps que la Flandre gallicante et la châtellenie d’Ath. Le Traité d’Utrecht de 1713 fit passer le Tournaisis à la couronne autrichienne mis à part les territoires méridionaux restant à la couronne de France. Après les événements révolutionnaires, Tournai se rendit aux armées françaises en 1792 et fut rattachée au Hainaut dans le département de Jemappes en 1795, tout en conservant son siège épiscopal.