Léon Wuidar, La grille. 1999

Namur, boulevard du Nord n° 8. Oeuvre visible de l'extérieur, accès intérieur réglementé

Face à une architecture de l'importance de ce centre administratif, l'artiste liégeois, Léon Wuidar a immédiatement compris qu'il fallait jouer la sobriété. Il a opté pour la répétition d'un motif carré régulier, découpé dans la surface des deux panneaux en acier poli, placés au-dessus de l'entrée principale. Les carrés sont agencés sur des lignes verticales et horizontales et font écho à ceux, colorés, qui soulignent les fenêtres. De la sorte, les deux panneaux sont la synthèse des principes géométriques qui prévalent à construction du bâtiment, dont l'artiste a épuré les formes.

Par la répétition d'une forme simple, Léon Wuidar, conformément à sa démarche personnelle, a construit une structure harmonieuse et proportionnée, susceptible d'entraîner l'imagination vers des confins de prime abord insoupçonnés. De discrets motifs de tulipe, gravés au laser, dessinent une seconde "grille" qui se juxtapose à la première et se laisse contempler en approchant. L'artiste propose ainsi la condensation de deux écritures visuelles, qui permettent d'éviter aux panneaux d'apparaître trop impersonnels. Léon Wuidar réussit à exprimer des idées extrêmement fortes, au départ d'un vocabulaire formel très sobre.

À l'intérieur du bâtiment, les carrés découpés autorisent la diffusion de la lumière du jour aux différents étages et laissent voir l'extérieur, tandis que la structure de la grille occulte partiellement ce qui s'y passe. Au dehors, les carrés apparaissent comme des éléments sombres en comparaison aux reflets ombrés qui miroitent sur les panneaux, car l'oeuvre réagit délicatement aux mouvements de lumière. Elle est ainsi miroir pratique, par la réflexion de la lumière, et miroir symbolique, par la possibilité de passage qu'elle offre entre deux mondes, l'un réel, l'autre imaginaire ; qui pourraient être considérés, l'un comme "extérieur" à l'homme, l'autre comme "intérieur" à l'homme.