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4540

SPW - G. Focant 

Quartier des hôtes de l'abbaye de la Paix-Dieu

En 1631, Jeanne de Marotte devient abbesse de la Paix-Dieu et souhaite transformer radicalement le visage de l’abbaye. Entrée en religion le 15 mai 1611, fille du seigneur de Boussu-en-Fagne (Couvin), elle reste en fonction jusqu’à sa mort en 1663. Sous son règne, de nombreux bâtiments sont érigés parmi lesquels le quartier des hôtes. 

Cet édifice, construit à la place de l’ancienne aile occidentale de l’abbaye, a été bâti entre 1642 et 1644. Avec l’aile de l’abbesse et le cloître (aujourd’hui disparu), elle formait une cour d’honneur au centre de laquelle se trouvait une fontaine, elle aussi détruite depuis lors. Au-dessus de la galerie moderne se trouve une ancienne niche en tuffeau datée de 1642 ; une seconde niche encadrée de colonnes se trouve au pignon sud et est surmontée d’une dalle aux armes de Jeanne de Marotte datée de 1644. 

Sur la gauche, un passage charretier du XVIIIe siècle permet de rejoindre la cour de la ferme. L’aile de l’édifice servait autrefois, comme son nom l’indique, à loger les hôtes de passage dans l’abbaye. Après sa restauration par les architectes Henri Garcia et Yves Jacques, elle a été reconvertie pour l’usage du Centre des métiers du patrimoine. Outre un espace muséal présentant des objets découverts notamment pendant les périodes de fouilles, elle abrite des bureaux, le centre d’information et de documentation, des salles de réunion et des ateliers utiles aux stagiaires venus se perfectionner aux métiers et techniques du patrimoine.

Rue Paix-Dieu 1b
4540 Amay

carte

Classé comme monument et comme site le 4 octobre 1974

Institut du Patrimoine wallon

SPW - G. Focant 

Moulin de l'abbaye de la Paix-Dieu

La présence d’un moulin au lieu-dit Grognart depuis le Moyen Âge pesa dans la décision des moniales de venir s’installer à cet endroit en 1244. La communauté avait besoin de produire de la farine pour subsister et vivre en autarcie. 

Occupant une position stratégique à l’entrée du site, le moulin actuel a été construit en 1665 en moellons de grès et de calcaire et abritait également l’habitation du meunier. Il faisait partie, avec la ferme, la brasserie, le colombier et l’infirmerie, des dépendances de l’abbaye. Sur le côté se trouve l’ancienne roue à aube métallique, installée au XIXe siècle pour remplacer une roue en bois. À l’intérieur, le mécanisme de la machinerie, datant de la même époque, a été conservé. Après la période révolutionnaire et le saccage de l’abbaye, le moulin continue son activité. Transformé pour pouvoir fonctionner à l’électricité, il produit de la farine pendant les deux guerres mondiales. Abandonné vers 1950, il s’est progressivement détérioré jusqu’à la ruine. 

Lors de la restauration, terminée en 2013, la volonté a été de conserver l’aspect originel tout en amenant plus de lumière. Désigné par voie de concours, c’est au bureau d’architecture Atelier 774 (Delphine Peters, Andrea Tenuta et Bertrand Evrats) que l’on doit cette restauration. Au rez-de-chaussée, le bâtiment abrite aujourd’hui la Maison du Tourisme Hesbaye-Meuse et, à l’étage, les bureaux du secrétariat des Journées du Patrimoine en Wallonie. On accède à l’édifice par un porche secondaire, plus discret que le premier, édifié en 1682 sous l’abbatiat de Bernardine de Hody.

Rue Paix-Dieu 1b
4540 Amay

carte

Classement comme monument et comme site le 4 octobre 1974

Institut du Patrimoine wallon

SPW - G. Focant 

Abbaye de la Paix-Dieu

La fondation de l’abbaye de la Paix-Dieu s’inscrit dans un mouvement mystique féminin qui marque le diocèse de Liège au début du 13e siècle. C’est vers 1238 que quelques moniales cisterciennes du Val-Benoît à Liège fondent un nouveau monastère dans le village hesbignon d’Oleye (Waremme). En 1244, l’abbaye est transférée dans un site de vallée, à la confluence de plusieurs ruisseaux. 

Les bâtiments actuels, de style Renaissance mosane, datent des XVIIe et XVIIIe siècles et ont succédé à des constructions victimes d’incendies, de pillages, de guerres ou de profondes modifications. L’unité architecturale que l’on perçoit à la Paix-Dieu est due à l’utilisation de matériaux et de techniques traditionnels (briques, calcaire mosan, ardoises). 

Les bâtiments conventuels ont subi d’importantes dégradations après leur vente comme bien national en 1797 et la dispersion des religieuses. Le cloître et la cour d’honneur sont démontés afin d’en récupérer les matériaux. L’église est transformée en grange, l’aile de l’abbesse en distillerie puis en étable et le quartier des hôtes est laissé à l’abandon. Le moulin et la brasserie continuent de fonctionner, mais cette dernière est démolie en 1878. Le moulin est désaffecté dans les années 1950. 

Il faut attendre les années 1992-1993 pour que des mesures conservatoires soient prises par la Région wallonne. Depuis 1997, les bâtiments sont progressivement restaurés et réaffectés afin d’y installer le "Centre de perfectionnement aux métiers du patrimoine" géré par l’Agence wallonne du Patrimoine.

Rue Paix-Dieu 1 B
4540 Amay

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Classée comme monument et comme site le 4 octobre 1974

Institut du Patrimoine wallon

G. Focant - SPW

Tour romane (ou Donjon d'Amay)

Le donjon d’Amay dit « tour romane » dresse sa silhouette quadrangulaire entre la rive gauche de la Meuse et l’agglomération proprement dite, en un lieu propice à la création de douves, encore indiquées sur la carte de Ferraris au XVIIIe siècle. Non datée avec précision, cette maison forte, construite en grès houiller et calcaire mosan pour certains détails, doit remonter au plus tard au tournant des XIIe et XIIIe siècles. Elle était accompagnée jusqu’en 1928 d’un « vieux château », manoir des XVIe-XVIIe siècles ayant pris le relais des fonctions résidentielles du donjon. 

La tour se compose d’une succession de quatre étages sur une hauteur de 15,60 m sous corniche : cave, étage de jour voûté d’arêtes, le premier à être accessible de l’extérieur, étage de nuit et enfin, niveau supérieur remanié tardivement, tout comme la toiture. Les circulations s’opéraient à l’origine par un étroit escalier aménagé à l’intérieur des parois. Bien qu’austère, le bâtiment fournissait un certain confort : cheminée, évier, armoires murales ou latrine. Il a bénéficié d’une restauration dans les années 1980 accompagnée d’interventions contemporaines de l’architecte Herbecq. Dotée d’une annexe fonctionnelle à demi enterrée, la tour a été reconvertie au profit du Syndicat d’initiative local.

Rue de l'Industrie 38
4540 Amay

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Classée comme monument le 5 juillet 1965
Patrimoine exceptionnel de Wallonie

Institut du Patrimoine wallon

SPW - G. Focant

Orgue de l'église abbatiale Saint-Mathieu à Flône

L’abbaye de Flône, fondée au XIe siècle, conserve, au sein d’un ensemble architectural largement reconstruit au XVIIe siècle, un orgue et un buffet remarquables. Ces derniers résultent d’une commande passée au facteur d’orgues malinois Karel Dillens dans les premières années du XVIIIe siècle. L’œuvre de ce facteur, qui était davantage actif dans le nord du pays, revêt un caractère unique en région mosane.  

L’instrument occupe un jubé de la seconde moitié du XVIIe siècle, contigu à la façade principale de l’église. Il se compose de deux buffets : un grand corps comprenant les tuyaux du Grand-Orgue et de l’Écho, et sa réplique, plus petite, le Positif de dos, encastrée dans la balustrade. Bâtis de la même manière, ces deux buffets montrent une tourelle centrale et des tourelles latérales séparées par des plates-faces. Des feuilles d’acanthes et de chardons, des éléments végétaux ainsi que des chérubins constituent la majeure partie de la décoration sculptée de l’ensemble, plus abondante toutefois sur le buffet secondaire. L’instrument se distingue d’un point de vue technique par la présence, entre autres, de trois claviers et d’un des rares pédaliers à la française conservés dans nos régions. 

Le trait caractéristique le plus important reste cependant la conservation de la majorité de ses composants internes originaux, bien qu’aujourd’hui muets, parvenus jusqu’à nous sans les mises au goût du jour, fréquentes dans ce genre d’ouvrage.

 

Orgue de l'église abbatiale Saint-Mathieu de Flône - G. Focant © SPW

Chaussée Romaine
4540 Flône (Amay)

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Classé comme monument le 1er août 1933
Patrimoine exceptionnel de Wallonie (buffet et orgue)

Institut du Patrimoine wallon

Guy Focant - SPW

Collégiale Saint-Georges-et-Saint-Ode

La collégiale Saint-Georges-et-Sainte-Ode occupe un site chargé d’histoire.  Celle-ci débute à l’époque celtique et se poursuit avec l’établissement d’une villa romaine suivi d’un premier sanctuaire chrétien, dédié, au VIe siècle, à Saint-Georges par une certaine Ode. 

La première mention de ce lieu de culte remonte cependant au VIIe siècle. Cette ancienneté est confirmée par des fouilles archéologiques qui ont mis au jour un sarcophage datant vraisemblablement du VIIIe siècle et abritant la dépouille de sancta Chrodoara, assimilée à la personne d’Ode. Au-delà de cette découverte, les fouilles ont également mis au jour des modifications carolingienne et préromane de l’édifice mérovingien.  

L’église romane, partiellement conservée qui fait suite à ces premières implantations, date du XIe siècle, bien vite complétée au XIIe siècle. L’édifice roman disposait d’un contre-chœur inclus dans un massif encadré de deux tours, déportant l’entrée sur les flancs de l’église, elle-même modifiée à deux reprises aux XVIe et XVIIe siècles pour donner de plus en plus d’ampleur à l’avant-corps.  

Les nefs, percées de baies en plein cintre conservent une allure romane qui tranche avec l’intérieur de l’édifice, entièrement repris durant la plus grande partie du XVIIIe siècle.  Les piliers et le plafond de bois ont ainsi fait place à des voûtes soutenues par des colonnes, le tout surélevant l’ensemble. Comme le transept, les bas-côtés ont également été reconstruits et des entrées latérales aménagées dans les tours, en lieu et place des précédentes, situées dans les bas-côtés.  Ces modifications ont touché le chœur, qui s’est vu adossé d’une salle capitulaire.  

L’intérieur de l’église, entièrement stuqué, porte clairement l’empreinte du XVIIIe siècle et montre une décoration faite de motifs floraux et symboliques. La seule exception décorative est un jubé du XVIIe siècle, fermant le contre-chœur. Un cloître enserre le chœur oriental dans une disposition originale.

 

 

Place Sainte-Ode 2

4540 Amay

carte

Classée comme monument le 1er août 1933
Patrimoine exceptionnel de Wallonie 

Institut du Patrimoine wallon

Guy Focant (SPW)

Château de Jehay

Témoin remarquable d’un complexe seigneurial avec ses douves, sa chapelle castrale, sa tour-porche, sa ferme domaniale et son corps d’habitation, le château de Jehay, mentionné dès le XIIe siècle, a acquis sa physionomie actuelle au XVIe siècle. 

De style gothico-Renaissance, les façades extérieures offrent un exemple rare d’appareillage en damier de pierres calcaires et de moellons de grès. 

Le complexe est actuellement la propriété de la Province de Liège qui l’exploite à des fins touristiques et de promotion artistique.

 

Rue du Parc 1
4540 Amay (Jehay)

carte

Classé comme monument le 4 octobre 1974
Patrimoine exceptionnel de Wallonie

Institut du Patrimoine wallon