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Jo Van Hove

Coron de l'ancien charbonnage d'Appaumée

Ce bel ensemble, composé de dix-huit maisons identiques érigées à la fin du 19e siècle ou au début du 20e, constituait un coron qui dépendait de l’ancien charbonnage d’Appaumée. En wallon, coron désigne l’extrémité ou le coin d’une rue ; le terme a ensuite été utilisé pour désigner un quartier ouvrier. 

Ces habitations ouvrières sont typiques de l’Europe occidentale pendant la Révolution industrielle. Les corons constituaient des quartiers d’habitations unifamiliales étroites, à un étage, dotées d’un petit jardinet-potager à l’arrière. Ces petites maisons, construites perpendiculairement à la rue, possèdent toutefois un petit jardin à l’avant et une cour à l’arrière. Construites en briques, cimentées et colorées, elles sont ici composées de deux niveaux. Non loin de là, au numéro 58 de la même rue se trouve l’ancienne maison du directeur du charbonnage, imposante bâtisse de la fin du 19e siècle. 

Le coron est aujourd’hui le seul vestige de l’exploitation charbonnière à cet endroit. Tout à côté, le parc public a été aménagé sur l’ancien site charbonnier. Il abrite le complexe de l’écologie urbaine de la Ville de Charleroi, une orangerie, des serres, des ruchers-écoles et un jardin naturel.

Rue d’Appaumée 99-113

6043 Ransart

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Classé comme ensemble architectural le 22 mars 1994

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Porte de Waterloo, à Montignies-sur-Sambre

La porte de Waterloo, dite aussi de la Belle Alliance, du nom donné par les Allemands et les Britanniques à la célèbre défaite de Napoléon, est une ancienne porte des fortifications carolorégiennes construites par les Hollandais en 1816 et détruites en 1870. 

Les fortifications, établies sur les plans de l’ingénieur militaire H. Oortwijn, s’étendaient alors sur tout le plateau, vers le nord, facilitant l’accès de la ville ; cinq portes permettaient d’y accéder. 

La porte de Waterloo, seule située au nord, était un des accès les plus importants de la ville d’alors, situé à l’actuel square Yernaux, et qui a été reconstitué aujourd’hui dans la façade d’une maison en n’en conservant toutefois que quelques éléments. On trouve ainsi un portail à bossages surmonté d’un fronton triangulaire orné d’un écu, sous la couronne royale néerlandaise et décoré d’un trophée militaire (tambours, faisceaux, canons). Contre chaque base du portail se trouvent deux petites bornes en calcaire gravées respectivement « G137 » et « G138 ». Il s’agit de bornes dites « du Génie » servant à délimiter les contours de la forteresse militaire ; on retrouve par ailleurs une borne du même type au centre de la Ville-Haute, dans la rue de Turenne.

Rue Petite Aise 33
6061 Montignies-sur-Sambre

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Classée comme monument le 31 juillet 1985

Institut du Patrimoine wallon

IPW

Chapelle du Calvaire à Montignies-sur-Sambre

Construite au 18e siècle peut-être sur les bases d’un sanctuaire plus ancien, la chapelle du Calvaire est un petit édifice quadrangulaire de briques, aujourd’hui malheureusement décapées. Elle est surmontée d’une toiture d’ardoises en pyramide et est en fait composée de deux chapelles superposées dont celle du bas est de moindre hauteur. On y accède par un large perron à double volée. Le maître-autel est surmonté d’un calvaire datant de la seconde moitié du 17e siècle ou du début du 18e siècle. L’ensemble, laissé à l’abandon ces dernières années, a récemment bénéficié d’un nettoyage en profondeur et attend actuellement une restauration.

Place Albert Ier
6061 Montignies-sur-Sambre

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Classé comme monument le 29 mai 1952

Institut du Patrimoine wallon

Maison Darville

Rue de Bomerée 132, 6032 Mont-sur-Marchienne, Belgique


Classement comme monument le 8 décembre 1997


En 1937, l’architecte carolorégien Marcel Leborgne construit cette maison pour le sculpteur Alphonse Darville, professeur et directeur de l’académie des Beaux-Arts de Charleroi. Né en 1910, ce sculpteur a participé à la décoration de l’hôtel de ville de Charleroi pour lequel il réalise notamment la sculpture en bronze de l’escalier d’honneur. Cette maison illustre bien le travail de Marcel Leborgne, grand représentant de l’architecture moderniste en Wallonie : articulation de la façade principale en deux plans reliés par une courbe qui assouplit l’effet cubique du volume. La façade est animée de verrières horizontales dont celles de l’étage qui sont séparées par des panneaux de brique émaillée. Autre caractéristique de ce type d’architecture : la toiture plate terminée par une frise ondulée formée d’une rangée de tuiles. Les propriétaires actuels, passionnés par le travail de l’architecte, ont acquis la bâtisse en 1993 ; ils ont souhaité son classement et restauré l’ensemble. Il s’agit d’une des rares maisons modernistes classées en Wallonie ; ici sont protégés les façades et toitures, mais également le mobilier fixe et tous les revêtements d’origine. On trouve notamment des parquets en bois exotique, des garde-corps en métal chromé ou un lanterneau en verre de Murano.

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Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Vestiges de l'ancien château de Mont-sur-Marchienne

Le village de Mont-sur-Marchienne est cité pour la première fois dans une liste de biens gérés par l’abbaye de Lobbes au 9e siècle. Les terres appartiennent à l’époque à l’évêque de Liège qui les avait reçues du roi de Germanie Arnould de Carinthie. À partir de la fin du 10e siècle, la seigneurie de Mont-sur-Marchienne se trouve donc en principauté de Liège. Les avoués de cette ville possèdent également la seigneurie de Montigny-le-Tilleul. En 1408, le prince-évêque reprend personnellement la main sur le bien, pour deux longs siècles. En 1616, la seigneurie est engagée à la famille Bilquin-de Cartier. 

Au centre de l’entité, de part et d’autre de la rue Cardinal Mercier, se trouvent les vestiges du château de la Torre, construit au 16e siècle et qui faisait alors office de château-ferme. Vers 1570, l’édifice appartient au bailli de Marchienne avant d’échoir à la famille espagnole de la Torre y Butron Muxica. Au 19e siècle, le château est transformé en centre de délassement par les propriétaires d’une aciérie avant d’être détruit entre 1942 et 1947 afin de faire place à un quartier résidentiel. 

À l’entrée de la rue de l’Industrie et de la rue du Château se trouvent deux tourelles circulaires qui flanquaient autrefois le flanc sud du château. Elles sont surmontées d’une toiture polygonale à clocheton d’ardoises et ont été construites en moellons de calcaire.

Rue Cardinal Mercier 1-2
6032 Mont-sur-Marchienne

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Classés comme monument le 13 juillet 1989

Institut du Patrimoine wallon

 Jo Van Hove

Église Saint-Paul de Mont-sur-Marchienne

Sanctuaire d’allure classique, l’église de Mont-sur-Marchienne est l’héritière d’un édifice bâti en grande partie au XVIe siècle. Elle est bâtie en pierre calcaire, composée d’une tour de façade, d’une nef de trois travées épaulée de collatéraux, suivie d’un transept et terminée par un chœur à pans coupés. De nombreuses transformations ont toutefois lieu au XVIIIe siècle : un portail est percé en 1772, un nouveau chœur est érigé… Deux sacristies sont ensuite bâties en 1889 et la tour est rehaussée en 1897. 

Cette église, dédiée à la conversion de saint Paul, conserve un mobilier dont les pièces les plus exceptionnelles, réalisées au XVIIIe siècle, proviennent de l’abbaye du Jardinet à Walcourt (banc de communion, maître-autel, tabernacle…). Les nefs latérales sont décorées de six statues polychromes dont l’une d’elles, représentant sainte Anne, date de 1590. 

Deux pierres tombales armoriées de la famille La Torre évoquent le passé seigneurial de Mont-sur-Marchienne, situé dans le comté de Namur et faisant partie des Pays-Bas espagnols jusqu’en 1713. Ces monuments funéraires évoquent les familles alliées du seigneur parmi lesquelles on retrouve une parenté avec la reine Fabiola (1928-2014).

Rue de l’Église 
6032 Mont-sur-Marchienne

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Classée comme monument le 17 décembre 1991

Institut du Patrimoine wallon

IPW

Château de Monceau-sur-Sambre

Situé dans un vaste parc à l’anglaise et autrefois entouré de douves, le château de Monceau-sur-Sambre est une haute bâtisse en U flanquée de tours circulaires aux angles et remontant pour l’essentiel aux 17e et 18e siècles. Sous l’Ancien Régime, la localité est une des plus anciennes baronnies de la principauté de Liège. Après avoir souffert des guerres menées par le roi de France Louis XIV dans la seconde moitié du 17e siècle, le village connaît une existence indépendante jusqu’à la fin de l’Ancien Régime. 

Demeure seigneuriale, le château est précédé d’un corps d’entrée, seul vestige de l’ancienne ferme castrale, orné d’un fronton décoré des armoiries de la famille de Gavre, propriétaire à partir de 1651. Il s’agit d’une imposante construction de style classique composée de trois ailes, dont celle située à l’est conserve un mur du début du 14e siècle. Ruiné dans la seconde moitié du 16e siècle, l’édifice est rebâti en 1607 à la demande de Guillaume de Hamal. 

À la fin du 19e siècle, l’ensemble est acheté par un industriel de la région qui le fait restaurer. Le château reste possession de sa famille jusqu’à sa vente à la commune de Monceau-sur-Sambre en 1938. Il est aujourd’hui la propriété d’une asbl chargée d’assurer la promotion et la sauvegarde du domaine. Dans le parc entourant les bâtiments se trouve une collection d’arbres d’une grande richesse, parmi lesquels un chêne pédonculé quatre fois centenaire et un chêne rouge d’Amérique bicentenaire.

Place Albert Ier
6031 Monceau-sur-Sambre

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Classé comme monument le 13 janvier 1989

Institut du Patrimoine wallon

Bruxelles Kik-Irpa

Cité de l'enfance de Marcinelle

Les révoltes sociales de la fin du 19e siècle frappent les bassins industriels et des hommes influents, comme le Carolorégien Jules Destrée, vont militer pour secouer les mentalités et faire naître des préoccupations plus sociales. 

En vue d’améliorer la vie quotidienne de la classe populaire vont ainsi fleurir des habitations à logements multiples, cités-jardins, écoles, jardins d’enfants, coopératives et autres hôpitaux. L’architecte Marcel Leborgne est l’un des principaux artisans de cette émancipation de Charleroi et de l’élévation de bâtiments à vocation sociale. 

La cité de l’enfance de Marcinelle est inaugurée le 14 mai 1939 ; il s’agit d’une œuvre harmonieuse, méditée et réalisée avec un grand désir de perfection. Cet orphelinat d’un type nouveau est construit dans une zone jugée salubre et comporte treize pavillons isolés pouvant abriter huit filles ou huit garçons. Ils offraient la possibilité de créer des cellules familiales, chacune étant surveillée par une éducatrice qui jouait le rôle de « mère ». 

En 1947, le site est étendu sur plus de 10 ha comprenant quinze nouveaux pavillons et un bâtiment de quatre étages abritant les services administratifs. Le portail, le pavillon d’entrée, la totalité des bâtiments construits au cours des deux premières phases d’aménagement, la pouponnière, ainsi que le tracé et le cheminement du parc ont fait l’objet d’une mesure de classement.

Avenue Mascaux

6001 Marcinelle

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Classé comme ensemble architectural le 4 avril 2013

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Résidence Albert

Achevée en 1938 en bordure de l’avenue Meurée, porte d’entrée vers l’ancienne commune de Marcinelle, la résidence Albert est le premier immeuble de cette ampleur élevé à Charleroi grâce à l’ossature en béton armé. L’immeuble comporte huit niveaux d’appartements de grand standing équipés du confort moderne et destinés à satisfaire les exigences de la société bourgeoise, tout en offrant l’avantage d’être pratique et économique. On retrouve ainsi, à la fin des années 1930, un ascenseur, le chauffage central et l’électrification complète des cuisines et salles de bains. À l’origine, tous les appartements étaient équipés d’une cuisine « Cubex », système fonctionnel de rangement à casiers standardisés inventé en 1931. Ils possédaient tous également une chambre de bonne.  

Avec sa rotonde d’angle dégagée et ses façades articulées de part et d’autre de celle-ci grâce à des terrasses courbes, l’immeuble ne manque pas de rappeler l’esthétique navale, source d’inspiration fréquente du mouvement moderne. Les fenêtres en bandeaux accentuent l’horizontalité, offrant d’impressionnantes vues panoramiques sur le paysage. Au rez-de-chaussée sont prévus un duplex commercial et un garage pour une dizaine de voitures. Il s’agit ici d’une des nombreuses réalisations de l’architecte Marcel Leborgne (1898-1978).

Avenue Meurée 97-99
6001 Marcinelle

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Classée comme monument le 13 septembre 2010

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Jo Van Hove

Église Saint-Martin de Marcinelle

L’église Saint-Martin, édifice remarquable situé sur un petit tertre, est l’héritière d’un édifice roman qui subsista jusqu’en 1484, date à laquelle le prince-évêque de Liège Jean de Hornes la fit reconstruire en conservant toutefois la tour érigée entre le XIe siècle et le XIIIe siècle . L’édifice subit encore quelques transformations par la suite dont la reconstruction du transept au début du XVIIIe siècle.

L’intérieur du sanctuaire porte la marque de son constructeur : une clé de voûte située dans le bas-côté sud représente un ange tenant entre ses mains le blason de Jean de Hornes. Du côté du bas-côté sud également, à l’extérieur cette fois, se trouve une tête sculptée provenant des fonts baptismaux du XIIIe siècle, aujourd’hui disparus. Le toit et ses charpentes, victimes d’un incendie en 1935, ont été restaurés la même année.

Grand-Place
6001 Marcinelle

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Classée comme monument le 10 novembre 1941

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