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6200

Paul Delforge-Diffusion Institut Destrée-Sofam

Monument Oscar BRICOULT

Il n’est guère étonnant qu’un monument rende hommage à Oscar Bricoult à l’entrée d’une rue du quartier d’habitations sociales de Châtelet. En effet, avec Louis Van Laer principalement, Oscar Bricoult a grandement contribué à la constitution d’une société d’habitations à bon marché, Le Foyer moderne, qui complète l’œuvre du Foyer ouvrier. La plupart des maisons se trouvant à proximité du monument Bricoult sont nées de l’initiative de celui qui a également été membre du Comité de patronage des habitations à bon marché pour les cantons de Châtelet et Gosselies, ainsi que secrétaire de la société régionale de la Petite Propriété terrienne. Dans l’ombre de personnalités carolorégiennes socialistes beaucoup plus influentes que lui, Oscar Bricoult s’était mis au service de la collectivité à différentes reprises tout au long de son existence. Employé communal, il presta 35 années au service de la ville de Châtelet, terminant sa carrière comme chef de bureau. 

Durant les deux guerres, son activité suscita le respect : entre 1914 et 1918, il contribue à l’organisation des secours à la population ; entre 1940 et 1944, il est reconnu comme résistant par la presse clandestine. Membre influent de la section locale du POB de Châtelet, il est élu pour la première fois au Conseil provincial du Hainaut en 1932 ; il aurait sans doute continué à y siéger si, en 1949, René de Cooman n’avait abandonné son mandat de député permanent pour siéger à la Chambre. Oscar Bricoult est alors désigné pour le remplacer : le député permanent s’occupera principalement d’enseignement technique et de l’enfance. Vice-président de l’Université du Travail, il accèdera à la présidence de l’Œuvre nationale de l’Enfance quelque temps avant son décès inopiné, le 7 novembre 1954, pendant une réunion de travail du congrès national du Progrès social.

À l’initiative des « communaux de la CGSP », un monument d’hommage lui est dédié :

Monument Oscar Bricoult (Châtelet)

EN RECONNAISSANCE
AU DÉPUTÉ
PERMANENT
OSCAR BRICOULT
1887-1954

LES COMMUNAUX


DE LA C.G.S.P.


La réalisation en a été confiée à Joseph Ganty (1921-2004), bien que ce sculpteur travaille de préférence le bois. Mais Ganty est un touche à tout doué, reconnu à la fois comme aquarelliste, sculpteur et ébéniste.

 Formé à l’ébénisterie à l’école des Métiers d’Art de Maredsous, il multiple les expériences artistiques (modelage, peinture, dessin, aquarelle, gravure, etc.) s’installant dans un premier temps comme « indépendant ». Vers 1950 et pour près de 40 ans, il est chargé de cours à l’Académie de Châtelet ; il donne le cours de sculpture sur bois et de modelage. C’est de cette année 1950 que semble dater le médaillon présent sur le monument dont la date d’inauguration n’a pas été retrouvée. Après quelques mois consacrés à des projets variés au service de la SNCB puis de Solvay, Joseph Ganty devient professeur à l’Institut Saint-Joseph de Saint-Hubert en 1954 ; il y prodigue un enseignement avisé durant une trentaine d’années. Trouvant ses sources d’inspiration en Afrique comme en Chine, il a une prédilection pour les oiseaux, thème que l’on retrouve régulièrement dans son travail. Dans les années 1980, Joseph Ganty est l’auteur d’un manuel à l’usage du sculpteur sur bois qui ne sera publié qu’après son décès, par son disciple Alain Tilmant, ainsi que par Christian Dewez.



http://gw.geneanet.org/astridbricout?lang=fr;p=oscar;n=bricoult
Jean-Louis DELAET, dans Dictionnaire biographique des militants du mouvement ouvrier en Belgique, Bruxelles, EVO, s.d., t. I, A-B, p. 209
Paul PIRON, Dictionnaire des artistes plasticiens de Belgique des XIXe et XXe siècles, Lasne, 2003, t. I, p. 599
Alain TILMANT, Christian DEWEZ, L’ébéniste sculpteur Joseph Ganty. Sa vie, son œuvre, Weyrich, 2005

rue Oscar Bricoult, à l’angle de la rue Chavepeyer, près de la rue des Chasseurs
6200 Châtelet

carte

Paul Delforge

Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée - Sofam

Monument Yvonne VIESLET

Monument Yvonne Vieslet, 1er juillet 1928.
Réalisé par Hector Brognon avec l’aide de Joseph Roger et de l’architecte René Anthoine.

Le nom d’Yvonne Vieslet (Monceau-sur-Sambre 1908 – Marchienne-au-Pont 1918) est associé à un épisode dramatique de la Grande Guerre dans le pays de Charleroi. Après avoir survécu aux privations et aux souffrances des quatre années de guerre, Yvonne Vieslet est une petite fille de dix ans qui, en toute innocence, est victime de la folie meurtrière des « grands ». En octobre 1918, les soldats allemands sont en pleine débandade. Dans leur repli, ils maintiennent prisonniers des soldats français et un camp de passage a été aménagé à Marchienne-au-Pont. Après la distribution de couques et de pains aux élèves de l’entité grâce à l’intervention du Comité de Secours local, la petite fille passe à proximité du camp et est émue par l’état des prisonniers. En dépit d’une interdiction, elle propose sa couque à un détenu et la sentinelle allemande de faction tire dans sa direction, la touchant mortellement. Le récit de ce drame fait rapidement le tour du pays de Charleroi, confortant l’animosité et l’exaspération à l’égard de ceux qui occupent le territoire depuis quatre ans.

Alors que l’Armistice approche, l’événement prend une dimension internationale. À titre posthume, le président français Raymond Poincaré décerne la médaille de la Reconnaissance française en argent (1919). Les écrits se multiplient (poèmes ou récits), apportant toujours davantage de précisions... Une médaille commémorative est frappée ; des milliers de photographies de la petite victime sont vendues ; les autorités communales de Marchienne-au-Pont et de Monceau-sur-Sambre attribuent à une rue le nom d’Yvonne Vieslet et une souscription publique contribue à l’élévation d’un premier monument, rue de Châtelet, à Marchienne-au-Pont, à l’endroit même où la petite fille a été tuée. Dès 1919, une plaque commémorative a été apposée dans la cour de l’école de Monceau-sur-Sambre. En 1956, un second monument verra le jour, à Monceau, devant l’école fréquentée par la petite Vieslet.

Témoignage de l’importance que conserve l’événement dix ans après la fin de la Grande Guerre, la princesse Marie-José est présente le 1er juillet 1928 lors de l’inauguration du monument de Marchienne-au-Pont, devant le Cercle Saint-Édouard. La stèle placée le long de la grand-route est de la même inspiration que la pierre tombale du cimetière de Monceau. Dans un cercle (dans un rectangle au cimetière), la jeune fille est représentée de profil tendant sa couque vers la main du prisonnier français (on ne voit que le bout des doigts de ce dernier). Il n’y a forcément pas de dédicace publique sur la tombe de la jeune fille, c’est une couronne de fleurs qui orne le bas de la stèle. Sur le monument public, outre des effets de taille de pierre et autres légères ornementations, la jeune fille est aussi représentée tenant son cartable dans la main gauche. Quant au texte, il indique sur la face avant :

À
YVONNE VIESLET

FUSILLÉE A L’AGE DE 10 ANS
PAR UN SOLDAT ALLEMAND
POUR AVOIR DONNÉ SA
COUQUE SCOLAIRE À UN
SOLDAT FRANCAIS PRISONNIER

LE 12 OCTOBRE 1918

La symbolique traverse le temps et n’échappe pas aux rexistes ni aux nazis. Sous l’occupation allemande, un tel monument est considéré comme une provocation pour les sympathisants d’Hitler. Fin 1940, les partisans de l’Ordre nouveau démolissent le monument Vieslet et évacuent les décombres (certaines sources indiquent qu’il fut enlevé, à l’instar de la plaque commémorative apposée dans la cour de l’École de Monceau). En dépit de l’absence d’un élément matériel, le lieu du monument est régulièrement fleuri les 12 octobre des années de guerre en dépit des interdictions. Dès 1946, le monument est restauré à sa place d’avant-guerre, grâce à une souscription publique lancée par les habitants de Marchienne et de Monceau. Le texte de la face avant gravé dans une nouvelle pierre, tandis que la pierre « avec le texte original » est placée à l’arrière du monument. À l’arrière encore, les circonstances du « nouveau » monument sont explicitées :

CE MONUMENT A DU ÊTRE ENLEVÉ EN
1940 PAR ORDRE DE L’AUTORITÉ ALLEMANDE
PARCE QUE JUGÉ INJURIEUX POUR
L’ALLEMAGNE

Enfin, sur la face avant, sur la plinthe inférieure du bac de fleur, la mention suivante a été gravée :

ERIGE
PAR SOUSCRIPTION PUBLIQUE
A L’INITIATIVE DE LA F.N.C.
SECTION DE MARCHIENNES

L’émotion provoquée par la mort violente de la petite Yvonne a-t-elle masqué la réalité des événements ? Dans un ouvrage publié en 1984, Claude Daubanton s’appuie sur le témoignage d’un témoin pour donner une version différente des faits qui se sont déroulés le 12 octobre 1918. Il y avait bien des soldats français retenus prisonniers dans la cour du Cercle Saint-Édouard, à Marchienne. Depuis la rue, les passants observaient la tension manifeste qui opposait les prisonniers épuisés et les Allemands en déroute, chacun éprouvant les mêmes difficultés pour se nourrir. Un quignon de pain jeté depuis la rue atterrit dans la cour et sème le trouble entre détenus et geôliers. La sentinelle allemande qui repousse violemment un prisonnier français est prise à partie verbalement par les Carolorégiens. Sentant la tension monter, un soldat tire pour disperser la foule et la balle atteint mortellement la jeune Vieslet.
La réalisation du monument a été confiée au sculpteur et architecte Hector Brognon (Bois d’Haine 1888 – Bois d’Haine 1977), qui s’est entouré de René Anthoine, architecte à Marchienne-au-Pont, et de Joseph Roger, « spécialiste en monuments » à Marchienne-au-Pont qui ont exécuté le monument et dont la signature figure sur la partie basse (côté droit). Celle de Brognon n’apparaît pas, ce qui ne doit pas étonner : Brognon a l’habitude de travailler avec des « monumentistes » qui ne sculptent pas les figures. Brognon intervient alors et laisse à ses mandants (parfois d’anciens élèves, ou des amis) le soin de signer le monument entier (Baguet).
Professeur à l’École industrielle et commerciale d’Écaussinnes, Hector Brognon a été surnommé récemment « le Rodin de Bois d’Haine » ; au sortir de la Grande Guerre, il jouit d’une solide réputation dans le Hainaut en raison de sa parfaite connaissance de la pierre bleue d’Écaussinnes. Plusieurs commandes de bustes et de statues lui parviennent, ainsi que des monuments aux morts et aux héros des deux guerres destinés aux places publiques (Écaussinnes-d’Enghien) ou aux cimetières (les « Martyrs de Tamines » en 1926, ou le bas-relief Ernest Martel en 1939). Brognon a aussi signé le monument dit de Marguerite Bervoets à La Louvière et a participé à la décoration des frontons et panneaux de l’hôtel de ville de Charleroi (côté rue de Turenne et rue Dauphin).

Sources

Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse
Louis GOFFIN, Yvonne Vieslet, Monceau-sur-Sambre, Collet, 1956
http://www.bel-memorial.org/cities/hainaut/marchienne-au-pont/marchienne-au-pont_monument_yvonne_vieslet.htm  (s.v. juillet 2013)
http://www.charleroi-decouverte.be/index.php?id=113 (s.v. juin 2014)
Claude DAUBANTON, Royale Feuille d’Etain de Marchienne-au-Pont, Marchienne-au-Pont, 1984
Philippe VERHEYEN, Ernest Duray, une vie consacrée à l'industrie et à la politique belge, dans Le Val Vert. Bulletin trimestriel édité par le Cercle d'Information et d'Histoire Locale des Ecaussinnes et Henripont, Ecaussinnes-Lalaing, 1989, n°65-68
Claude BRISMÉ, Histoire des Écaussinnes, recueil n°15 du Cercle d’information et d’histoire locale, 2010
Léon BAGUET, dans Le Val Vert, 1990, n°69, p. 12
Paul PIRON, Dictionnaire des artistes plasticiens de Belgique des XIXe et XXe siècles, Lasne, 2003, t. I, p. 155
Guy SYMOENS, Hector Brognon (1888-1977) le Rodin de Bois d’Haine, dans Les Cahiers du Grand Manage, 2009, n°56

Monument Yvonne Vieslet – © Photo Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée © Sofam

Rue de Châtelet 19
6030 Marchienne

carte

Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée - Sofam

Buste Louis Van Laere

Après avoir quitté la rue des Charbonnages, une des artères importantes de la ville de Châtelet, on entre dans la Cité Van Laere au centre de laquelle s’élève, sur la place, le buste de Louis Van Laere. « S’élevait » serait plus exact car au printemps 2015, le buste avait été emporté et il ne demeurait que le socle formé de trois cubes en pierre bleue, toutes légèrement espacées l’une de l’autre et reposant sur un pied évasé. Sur la pierre supérieure demeure, en lettres noires, l’inscription : LOUIS VAN LAERE, mais on cherche en vain le buste en bronze. En raison d’une série de vols commis dans la région, le buste en bronze de Van Laere a été placé en sécurité par les autorités locales et est conservé par le Service communal de la Culture.


Au lendemain de la Grande Guerre, Louis Van Laere est employé par l’administration communale de Châtelineau ; il reçoit la responsabilité de coordonner une série d’œuvres sociales mises progressivement en place. Ainsi, dès octobre 1922, devient-il le gérant du « Foyer Moderne » et, pendant 40 ans, il sera la véritable cheville ouvrière de cette société de logement, n’étant remplacé qu’en début des années 1960 par le bourgmestre Théo Toussaint. À partir de 1936, Van Laere est l’administrateur de la nouvelle Petite Propriété Terrienne ; il préside aussi une société de prêt dont il fut l’un des fondateurs. Enfin, à la Libération, Louis Van Laere a été aussi le secrétaire communal de Châtelineau (1944-1946).
 

Sources

Informations communiquées par Stéphane Fravezzi, Société d’Histoire « Le Vieux Châtelet », juillet 2015
Ernest MARTIN, Histoire de Châtelineau, Charleroi, 1951, 2 vol.

 

Buste Louis Van Laere (Châtelet)

Cité Van Laere 
6200 Châtelet

carte

Paul Delforge

Photo Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée © Sofam

Buste du peintre Pierre Paulus à Châtelet

C’est en 1998, année de la rétrospective Magritte à Châtelet, que les autorités locales ont décidé de l’aménagement d’une « Promenade Magritte », dans le centre de la ville. À ce parcours consacré au peintre surréaliste se sont ajoutées, par la suite, d’autres références à d’illustres personnalités de Châtelet. 

C’est ainsi qu’en 2000, a été inclus un monument dédié au peintre Pierre Paulus. Situé place d’Outre Biesme, devant l’ancien magasin de meubles « La Fiancée », en plein cœur de la cité, le monument restitue Pierre Paulus à son village natal et rend un hommage tout particulier à celui qui a dessiné le drapeau wallon. Avec l’adoption par le Parlement wallon du décret, le 23 juillet 1998, qui retient le coq rouge sur fond jaune imaginé par Paulus comme drapeau officiel, il devenait urgent pour Châtelet d’honorer le créateur de l’emblème wallon.

Statue à la mémoire de Pierre Paulus

Dessiné par le peintre Léon Moisse, le piédestal qui soutient le buste de Paulus est, en effet, précédé d’une autre pierre brute, où est incrustée une plaque présentant le coq rouge sur fond jaune du drapeau officiel de la Wallonie. Deux céramiques du maître-potier Clovis Lambert, de la poterie Willy Biron, sont incrustées dans la pierre de granit qui rappelle les rochers de la peinture « Le sens des réalités » de Magritte. L’une des deux céramiques représente le blason et la devise du baron Paulus ; l’autre reproduit son écriture et sa signature :

« Fait pour l’Assemblée wallonne
En 1912
Pierre Paulus »
 

Le peintre Paulus

Au-delà du drapeau wallon, le peintre Pierre Paulus de Châtelet (1881-1959) est apprécié pour son impressionnante production picturale où Charleroi, la Sambre, ses habitants et son industrie constituent ses sujets principaux. 

Engagé dans des études qui devaient le conduire à devenir architecte, Pierre Paulus a croisé la route de Constant Montald à l’académie des Beaux-Arts de Bruxelles, et il s’est alors résolument tourné vers la peinture. Dès les premières années du XXe siècle, il s’affirme comme le peintre des charbonnages et des usines, des mineurs et des métallurgistes, des terrils, des hauts fourneaux, des lourdes péniches chargées de charbon, des paysages industriels, sous un ciel clair ou sous un ciel de pluie, couverts de neige ou illuminés par les lueurs rouges des forges. Rapidement étiqueté comme le continuateur de Constantin Meunier, Paulus devient le chantre du Pays noir. 

Exposées en Europe comme aux États-Unis, ses œuvres ne se limitent pas au caractère social ; il lui arrive de traiter des animaux, des fleurs délicates ou des natures mortes ; il accepte d’ailleurs d’être professeur d’art animalier à l’Académie d’Anvers de 1929 à 1953, mais c’est l’aspect réaliste et anecdotique de même que les couleurs sombres qui caractérisent alors ses peintures.

Le sculpteur Alphonse Darville

Le buste original est l’œuvre d’Alphonse Darville (1910-1990). Celui qui est exposé à Châtelet est une copie de celui qui a été inauguré en 1930 dans le parc Astrid de la ville de Charleroi. 

Né à Mont-sur-Marchienne en 1910, le jeune Darville étudiait encore à l’Académie des Beaux-Arts de Bruxelles. À 20 ans, il était encore fort peu connu quand il s’est vu confier la responsabilité d’inscrire son illustre contemporain dans le bronze pour l’éternité. 

Ce n’est que l’année suivante que Darville recevra le Prix Godecharle puis, en 1935, le Premier Grand Prix de Rome. Co-fondateur de L’Art vivant au pays de Charleroi (1933), attaché à la promotion de la création artistique en Wallonie, co-fondateurs de la section de Charleroi de l’Association pour le Progrès intellectuel et artistique de la Wallonie (1945), Darville contribue aussi à la création de l’Académie des Beaux-Arts de Charleroi, qu’il dirige de 1946 à 1972.

 



Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse
Renseignements communiqués par Claude Coisman de l’asbl Le Vieux Châtelet (mai et juin 2014)
Châtelet, Mémoire en Images, asbl Le Vieux Châtelet, 2003.
Laurent LÉVÊQUE, Alain COLIGNON, Pierre Paulus, dans Encyclopédie du Mouvement wallon, Charleroi, Institut Destrée, 2001, t. III, p. 1244-1245.
Chantal LEMAL-MENGEOT, Pierre Paulus, dans Nouvelle Biographie nationale, t. IV, p. 288-290.
Pierre Paulus (1881-1959). Les couleurs de l’humanisme, Musée des Beaux-Arts, 1998.
Geneviève ROUSSEAUX, Alphonse Darville sculpteur, Charleroi, Institut Jules Destrée, 1982, coll. « Figures de Wallonie ».
Alphonse Darville : 60 [soixante] années de sculpture, catalogue d’exposition, 20 novembre 1982 - 16 janvier 1983, Jean-Pol DEMACQ [préface],  Charleroi, Musée des Beaux-Arts, 1982.
Alphonse Darville 1977, Charleroi, Impaco, 1977.
Paul DELFORGE, Essai d’inventaire des lieux de mémoire liés au Mouvement wallon (1940-1997), dans Entre toponymie et utopie. Les lieux de la mémoire wallonne, (actes du colloque), sous la direction de Luc COURTOIS et Jean PIROTTE, Louvain-la-Neuve, Fondation Humblet, 1999, p. 285-300.
Paul PIRON, Dictionnaire des artistes plasticiens de Belgique des XIXe et XXe siècles, Lasne, 2003, t. I, p. 290 ; t. II, p. 190.

Place d’Outre Biesme
6200 Châtelet

carte

Paul Delforge

Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée - Sofam

Plaque René MAGRITTE

Plaque commémorative sur la maison habitée par Magritte en 1917, réalisée par Léon Moisse, 11 octobre 1996.

Né à Lessines en 1898, le jeune René Magritte va habiter à Châtelet de 1904 à 1917. En raison de la célébrité de cette figure de proue du surréalisme, les lieux où il a vécu ont fait progressivement l’objet d’investigation : on sait par conséquent que Magritte a vécu au 77 de la rue des Gravelles du 4 avril 1904 au 7 mars 1913, qu’il a déménagé au n°79 de la même rue où il a habité du 2 novembre 1914 au 15 novembre 1915, puis au n°95 du 18 avril 1917 au 3 octobre 1917. L’intérêt de connaître les lieux où René Magritte a passé son adolescence a été démontré à plusieurs reprises. Émile Lempereur soulignait par exemple que dans la même rue vivaient les frères Chavepeyer avec lesquels Magritte dut deviser tout en passant du temps à jouer et s’amuser. Quant à Liliane Sabatini, elle a rappelé qu’en 1912, la mère de Magritte s’est jetée dans la Sambre et que son corps a été retrouvé, sa chemise relevée par-dessus la tête. Cet événement tragique apparaîtra à travers toute l’œuvre de l’artiste (la présence de l’eau, des visages voilés...) et là où certains voient de l’érotisme, les psychanalystes observent des représentations (in)conscientes de ce drame qui s’est déroulé à Châtelet.

Dans la perspective de « l’année Magritte 1998 », de multiples manifestations prennent prétexte du centième anniversaire de la naissance du peintre pour honorer plusieurs facettes de sa vie et de son œuvre. Dans le programme des activités, une série d’acteurs culturels de la ville de Châtelet mènent des projets qui débordent le cadre des commémorations. Alors que l’Athénée local obtient l’autorisation de porter le patronyme de l’artiste (1996), la Société d’Histoire « Le Vieux Châtelet » soutient la création d’une balade Magritte évoquant l’adolescence du peintre en terre châteletaine ; en 1998, la Ville de Châtelet, « Le Vieux Châtelet », la Bibliothèque communale, l’Académie de Musique, l’Académie des Beaux-Arts, l’Athénée René Magritte, la Poste et le Cercle Philatélique, l’ACAPI et le CEDITI (Internet) s’associent pour organiser un « Printemps Magritte » ; par ailleurs, un bas-relief représentant l’artiste est apposé sur une façade de l’Athénée et, sur la place du Marché, est dressée la statue monumentale en bronze de Charles de Rouck, évoquant « La Géante » de Magritte ; quant à la maison de style art nouveau qu’avait fait construire, en 1911, Léopold Magritte au n°95 de la rue des Gravelles, elle est, depuis 2004, un espace qui accueille des expositions de peintures, d’aquarelles, de sculptures et de photos.

C’est sur la façade de ce bâtiment qu’a été apposée et inaugurée, en octobre 1996 déjà, une plaque en forme de chapeau boule, avec la mention :


RENE MAGRITTE
VECUT DANS CETTE RUE DE
1904 A 1917. IL A COMMENCE
A PEINDRE DANS CETTE MAISON
CONSTRUITE PAR SON PERE
1898 - 1967


Cette plaque originale est due à la créativité du peintre Léon Moisse, soutenu par l’association « Le Vieux Châtelet ». Fonctionnaire communal, attaché notamment à l’échevinat des Beaux-Arts de Châtelet, le peintre avait réussi à convaincre les autorités locales et en particulier l’échevin des Beaux-Arts, Jacques Collart, de rendre un hommage appuyé au célèbre Magritte avant les cérémonies du centenaire. Élève de Gibon et de Ransy, Moisse est un artiste particulièrement original dans la mesure où, à de rares exceptions (ses portraits du mime Marceau), il s’est affirmé comme le peintre des trognons de pomme, libérant une imagination particulièrement fertile, non dénuée de poésie et d’humour. On s’abstiendra désormais de jeter ce trognon, tant il peut être sublimé par les décors où il se retrouve, par les diverses techniques utilisées par l’artiste, voire même par une forme de parodie avec certaines œuvres célèbres. Passionné par l’œuvre de Magritte, Moisse a largement contribué (par ses recherches, ses dessins et ses initiatives) à sortir de l’oubli les liens qui unissaient l’artiste à sa cité.

Sources

Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse
Émile LEMPEREUR, dans La Vie wallonne, IV, 1969, n°328, p. 288-289
Liliane SABATINI, La jeunesse illustrée ou la mémoire de Châtelet, Charleroi, Gilly dans l’œuvre de René Magritte, dans Chantal MENGEOT, Anne SOUMOY (dir.), « Charleroi 1911-2011 ». L’industrie s’associe à la culture, Charleroi, septembre 2011
Philippe ROBERTS-JONES, Nouvelle Biographie Nationale, t. VIII, p. 251-254
Liliane SABATINI (dir.), Un double regard sur 2000 ans d’art wallon, Tournai, La Renaissance du Livre - Crédit communal, 2000
René Magritte et le surréalisme en Belgique, Bruxelles, Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, 1982
Paul PIRON, Dictionnaire des artistes plasticiens de Belgique des XIXe et XXe siècles, Lasne, 2003, t. II, p. 190

 

Plaque René Magritte (Châtelet)

Rue des Gravelles 95
6200 Châtelet

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Paul Delforge

Monument français à Châtelet

En octobre 1920, un comité provisoire se forme pour ériger un monument en l’honneur des Français morts durant la guerre. Réalisé par le sculpteur Jacques Marin, il représente la force morale repoussant la force brutale : celle-ci est symbolisée par un énorme bloc de pierre surplombant le héros qui l’arrête, alors que le coq gaulois lance un cri de victoire dans sa direction. 

Le monument est inauguré le 12 septembre 1921 et, par la suite, les fêtes de septembre en l’honneur de la Wallonie seront l’occasion de rassemblements. La place à proximité de ce bâtiment est par ailleurs baptisée « place Franco-Belge ».

Rue des Français
6200 Châtelet

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Freddy Joris & Frédéric Marchesani, avril 2009

Photo J. Massaux - SPW-Patrimoine

École Sainte-Marie de Châtelet

Ancien couvent des Dominicaines, l’école Sainte-Marie est située en retrait de la voirie autour d’une cour pavée encadrée par des bâtiments en brique et calcaire édifiés à la fin du XVIIIe siècle. L’aile principale est composée de sept travées, interrompues par une tourelle circulaire de trois niveaux surmontée d’une toiture hexagonale à bulbe. De part et d’autre de la cour arrière, deux grandes ailes néogothiques ont été ajoutées au XIXe siècle.

Le 28 mai 1794, les Français occupent Châtelet. Une de leurs premières actions consiste à chasser les sœurs de leur couvent pour y installer un hôpital militaire. La chapelle est saccagée, on y organise un bal improvisé où l’on témoigne de la fureur anticléricale qui caractérise cette seconde vague d’invasion française dans nos régions.

6200 Châtelet

carte

Frédéric MARCHESANI, 2014