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5310

KIK IRPA, Bruxelles

Dalle funéraire d’Hubert de Corswarem

Terre franche du duché de Brabant, Longchamps (Éghezée) constitue une exception tout au long de l’Ancien Régime par rapport au comté de Namur, dans lequel elle est enclavée. En 1330, un important conflit oppose Warnier de Longchamps au bailli du comté de Namur afin que l’on reconnaisse son appartenance à la seigneurie de Bierbeeck, fief du duché brabançon d’Aarschot. Longchamps est définitivement reconnue terre franche ou libre à la fin du XVIIe siècle. La localité est érigée en baronnie en 1652 par Philippe IV au profit d’Hubert de Corswarem, député permanent de l’État noble du comté de Namur. La géographie politique de l’époque est toutefois des plus complexes : l’appartenance du duché de Brabant et du comté de Namur aux Pays-Bas espagnols limite les querelles et permet alors à un noble namurois de posséder une terre franche brabançonne. La famille Corswarem conserve le bien jusqu’à la fin de l’Ancien Régime.

L’église Saint-Feuillen de Longchamps est un édifice classique en briques et pierre bleue du XVIIIe siècle, agrandi au XIXe siècle. Il se compose d’une nef unique de trois travées et d’un choeur d’une travée terminé par une abside à trois pans. L’intérieur est orné de stucs néoclassiques et abrite plusieurs monuments funéraires parmi lesquels celui du précité Hubert de Corswarem, situé contre le mur nord de la nef. Le monument, sculpté en 1670 dans du calcaire de Meuse peint en noir, représente le défunt entouré de ses deux épouses, Isabeau Vandenbroecke et Marie Anne de Glymes. Le défunt porte une armure, une moustache pointue et une longue perruque qui lui retombe sur les épaules. Son casque et ses gants figurent à ses pieds. 

Une inscription gravée se trouve dans le bas de la composition et précise les relations entretenues par le défunt avec le comté de Namur : « Hubert de Corswarem, libre seigneur et baron de Longchamps, comte de Nyele et du Saint-Empire, seigneur de Grand-Leez, Faux et Leuze, pair du comte de Namur, lequel après avoir servi très utilement son roi et sa patrie en qualité de premier député des États nobles de la province dudit Namur (…) ».

Eglise Saint-Feuillen
Rue de Leuze 36
5380 Fernelmont

carte

Frédéric MARCHESANI, 2013

KIK-IRPA, Bruxelles

Eglise Saint-Hubert d’Éghezée

Appartenant à diverses familles à partir du XIIe siècle, la seigneurie d’Éghezée est achetée par le comte de Namur Guillaume II en 1363. La seigneurie hautaine resta dans ses possessions jusqu’en 1755. 

L’église Saint-Hubert, entourée de son cimetière, est une bâtisse en briques et pierre bleue sur soubassement de grès construite en plusieurs étapes entre 1686 et 1845 et composée d’une tour, de trois nefs de trois travées et d’un chœur précédé d’une travée droite. 

Encastrée dans le mur nord du transept nord, l’épitaphe de Nicolas de Woelmont et Marie de Haultepenne, datée de 1790, constitue une des dernières références au comté de Namur. Cette grande dalle de calcaire de Meuse taillée en bas-relief est remarquablement conservée. 

De part et d’autre sont gravés les seize quartiers d’ascendance des défunts ; les blasons des époux figurent en haut de la composition ; un crâne et deux os terminent celle-ci dans le bas. 

Au milieu, l’inscription nous en apprend plus sur le défunt : « (…) Messire Nicolas Constant, baron de Woelmont, seigneur de Frocourt, Éghesée, Mehaigne-Saint-Germain, Soiron, Wignée, membre et ancien député de l’état noble du pays et comté de Namur (…) ».

Route de Gembloux 

5310 Éghezée

carte

Frédéric MARCHESANI, 2013

Bruxelles, KIK-IRPA

Chapelle Saint-Pierre de Boneffe

Située à l’angle de la rue de Taviers-Branchon, la chapelle Saint-Pierre est un petit édifice carré en briques peintes et pierre bleue de style néoclassique. Sommée d’un clocheton cubique coiffé d’une pyramide elle-même surmontée d’une croix, l’édifice comporte une inscription, sur le devant de l’autel « Saint Pierre, protégez-nous comme vous nous avez protégés des cosaques en 1814, de Blücher en 1815 ». 

Elle rappelle le passage de troupes russes et prussiennes dans la région lors des dernières campagnes napoléoniennes. Les cosaques, cavalerie légère de l’armée russe, traversent la Wallonie depuis l’est dans les premiers mois de 1814 afin de rejoindre Paris et la campagne de France. Blücher et les troupes prussiennes figurent parmi les protagonistes les plus importants de la campagne de 1815.

carte

Frédéric MARCHESANI, 2014