Code postal
4400

Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée © Sofam

Plaque Marcel COOLS

La famille Cools est originaire du pays flamand. En 1880, Joseph Cools quitte la Campine avec sa famille pour s’établir en Wallonie ; comme d’autres migrants, les parents de Pierre Cools (1874-1949) viennent travailler en pays wallon sachant qu’on y bénéficie de meilleurs salaires et de conditions de travail moins pénibles. Avec six enfants, dont le jeune Pierre, les Cools découvrent la région de Seraing, ses hauts-fourneaux, ses mines surtout. Dès l’âge de 12 ans, Pierre Cools est engagé au charbonnage de Marihaye, après avoir travaillé peu de temps à la cristallerie du Val Saint Lambert. En 1900, il épouse Hermance Brossé (1876-1945), une Flémalloise, et le couple donne naissance à Marcel (1906-1942). Établi à Flémalle, le jeune couple partage la vie ouvrière et milite dans les structures syndicales et coopératives, mais souhaite surtout que l’instruction publique offre de nouvelles perspectives à leur fils.


Après ses « primaires », Marcel Cools est engagé comme garçon de bureau au Syndicat des Métallurgistes. Son engagement syndical et politique est à la fois précoce et décidé. Ouvrier dans la sidérurgie, il devient rapidement délégué syndical. Avec son épouse, Amélie Deleau, issue elle aussi d’une famille de militants progressistes affirmés, il achète une partie de l’immeuble de l’Union coopérative mise en liquidation à Flémalle-Haute ; l’ancienne Maison du Peuple devient ainsi la maison des Cools. André y naît en 1927. Permanent syndical, Marcel Cools participe aux mobilisations des années 1930 : grève de Phenix Works en 1934, grande grève du printemps 1936, mobilisation en faveur des républicains espagnols et contre la montée du rexisme. Ainsi est-il « commandant » du « 3e bataillon des milices de défense ouvrière » constitué pour lutter contre les fascismes. Posant des actions concrètes, il héberge à la Maison du Peuple des Italiens qui ont fui le régime de Mussolini dès les années 1920 ; ensuite, vers 1936, il permet à des républicains espagnols de loger en sécurité. Membre du POB, il est élu aux communales de Flémalle et devient échevin de l’Instruction en 1930. Il est aussi le président de la Commission d’Assistance publique.


Au moment de l’invasion allemande de mai 1940, Marcel Cools est mobilisé ; il participe à la Campagne des Dix-Huit Jours et combat notamment sur la Lys. Refusant la capitulation et l’idée de se constituer prisonnier de guerre en Allemagne, il rejoint Flémalle, où il se remet au service des idées politiques qui sont bien connues de tous. Entré très vite en Résistance contre l’occupant, il est arrêté une première fois en décembre 1941 et retenu comme otage avant d’être libéré. Mais avec la création du Grand-Liège et la désignation d’un bourgmestre rexiste par l’occupant à la tête de Flémalle-Haute, les événements se précipitent ; après avoir manifesté son mécontentement, Marcel Cools entre en clandestinité ; quand il en sort en février 1942, il est dénoncé par un sbire de Léon Degrelle, interpellé par la Gestapo qui le qu’il soupçonne de faire partie d’un réseau de renseignements (en l’occurrence le SRA Antoine). Arrêté, emprisonné pendant quelques mois à la citadelle de Huy, il est emmené ensuite à Breendonck puis déporté à Mauthausen. Il est affecté à des tâches de maçon qui finissent par l’épuiser ; il meurt en déportation le 15 août 1942 dans des circonstances qui ne sont pas clairement établies (épuisement ou exécution, voire l’une après l’autre).


À la libération, la mémoire d’une telle figure marquante est honorée de diverses manières à Flémalle. Outre le fait que l’éducation du fils, André, est prise en charge par les amis de son père, une plaque commémorative est apposée sous le porche d’entrée de l’hôtel de ville de Flémalle, avec l’inscription :


RECONNAISSANCE
DE
L’AMICALE S.R.A. ANTOINE
À
COOLS MARCEL
MORT À MAUTHAUSEN LE 15.8.1942


Sources


http://www.wijkginderbroek.be/wijkblaadjes/2011-02/wijkblaadje-feb-11%281%29.pdf (s.v. mars 2015)
Paul BRUSSON, De mémoire vive, Liège, Céfal, 2003
François BRABANT, Histoire secrète du PS liégeois, Paris, la boîte à Pandore, 2015, p. 13-15
Arnaud COLLETTE, Philippe HALLEUX, André Cools. Rebelle d’État, Louvain-la-Neuve, Quorum, 1996, p. 18-30
Christiane LEPÈRE, André Cools : de la contestation à la gestion progressiste, Bruxelles, Labor, 1972, p. 21-25

 

Plaque commémorative Marcel Cools (Flémalle)

 

Porche d’entrée de l’hôtel de ville

287 Grand’Route 

4400 Flémalle

carte

Paul Delforge

Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée © Sofam

Mémorial André COOLS

Mémorial André Cools, réalisé par Michel Smolders, 19 septembre 1993.


Assassiné en juillet 1991, André Cools a fait l’objet d’une multitude de marques de sympathie. Une fois l’émotion passée et alors que la Justice menait son enquête, les autorités communales de Flémalle prenait l’initiative, dès juillet 1992, d’apposer une plaque commémorative dans le porche d’entrée de la Maison communale. Il s’agit d’un premier pas car le conseil communal décide de consacrer un mémorial à son ancien membre (il a siégé au Conseil de 1952 à 1991) et surtout bourgmestre.


De 1965 à 1991, en effet, André Cools a été à la tête de l’entité flémalloise. Parallèlement, député élu en 1958 dans l’arrondissement de Liège, il allait accomplir une carrière nationale et régionale. Militant du Mouvement populaire wallon et sympathisant affirmé du programme d’André Renard en faveur du fédéralisme et des réformes de structures, André Cools devient Ministre en 1968 et les circonstances le propulse en tant que vice-premier dans le gouvernement Eyskens qui introduit plusieurs modifications fondamentales dans la Constitution, dont la reconnaissance du principe des Régions et des Communautés. Président du Parti socialiste (1974-1981), André Cools est le leader de la majorité wallonne qui négocie la mise en place de l’article 107 quater et crée les institutions wallonnes en août 1980. Membre (1980-1990) et président du Parlement wallon de 1981 à 1985, il achève sa carrière politique comme ministre wallon (1988-1990), tout en restant actif dans les projets de redynamisation économique du bassin de Liège. C’est l’ensemble de ce parcours que le mémorial va tenter d’illustrer, mais aussi le profond engagement socialiste, wallon, franc-maçon du « maître de Flémalle.


Ne rencontrant pas l’approbation de la famille, un premier projet est abandonné avant que celui de Michel Smolders soit finalement réalisé, non sans soulever diverses réticences. Finalement, en septembre 1993, c’est une pyramide de trois mètres de haut, à trois faces, en pierre bleue du pays, qui est inaugurée dans les jardins, à l’arrière de l’hôtel de ville de Flémalle. L’espace a été réaménagé pour l’occasion. Les trois faces de la pyramide présentent la particularité d’être différentes l’une de l’autre : la face avant est lisse et polie, tandis que les deux autres sont burinées. Écartant l’idée d’un médaillon en bronze, c’est finalement un portrait en bas-relief qui a été retenu, présentant André Cools sur son profil droit : ce bronze est serti sur le pan lisse de la pyramide. Celle-ci s’inscrit au centre d’un large cercle dont le contour est cintré en pierre bleue, avec diverses phrases inscrites. Des petits pavés de rue complètent la surface arrondie.


Face au portrait d’André Cools qui donne l’impression de continuer à veiller sur « son » hôtel de ville, l’inscription principale au sol mentionne

« André Cools
1927-1991.
Bourgmestre de Flémalle
homme d’État
militant socialiste et wallon
assassiné le 18 juillet 1991 ».


De part et d’autre, des formules et saillies dont Cools était coutumier rappellent divers moments de sa carrière. En partant de droite à gauche, à partir de la face principale de la pyramide, on peut lire au sol :

« Un homme de parole. André Cools fait ce qu’il dit ».
« Le parti ne me doit rien. Je lui dois tout ».
« Il ne faut jamais rougir de ses origines. Ce n’est pas la fonction qui fait l’homme, mais la manière dont il la remplit ».
« Être heureux, et surtout veiller à ne pas être seul à être heureux ».
« Guéris-toi des individus ».
« Il est temps que les hommes prennent conscience du passé pour mieux préparer l’avenir ».
« La régionalisation, c’est de la responsabilité, encore de la responsabilité, toujours de la responsabilité ».
« Ci qui abîme si narenne, abîme si visedge ».


L’ensemble a été réalisé par le sculpteur bruxellois Michel Smolders (1929-) qui a travaillé une pierre bleue venant des carrières Jullien. Formé à Saint-Luc puis à La Cambre, M. Smolders a voyagé et travaillé tour à tour au Congo-Kinshasa, en Italie (Carrare) et au Mexique. Sculptant sur pierre comme sur bois, il expose dans peu de galeries, mais ses œuvres sont visibles dans plusieurs églises de Bruxelles, ainsi qu’à Huy et à Boussu. Il est aussi présent au Musée en plein air du Sart Tilman (avec un Grand gisant, 1982), à HEC (Carnaval et Le Chemin, 2013), ainsi qu’à l’Université catholique de Louvain (Le Byzantin). En 1984, il a créé les Symposiums de sculpture à Les Avins-en-Condroz qu’il anime. Il est aussi peintre, dessinateur et graveur.



Sources


Paul DELFORGE, Encyclopédie du Mouvement wallon, Namur, Institut Destrée, 2010, t. IV, p. 119-123
Alain COLIGNON, Nouvelle Biographie nationale, t. IX, p. 86-96
Arnaud COLLETTE et Philippe HALLEUX, André Cools. Rebelle d'État, Ottignies (Quorum), 1996 
De l'Échec du Pacte d'Egmont en 1977 à la Régionalisation en 1980. Le rôle d'André Cools, Colloque du 4 décembre 1993, Institut André Cools, 1994
Christiane LEPÈRE, André Cools, de la contestation à la gestion progressiste, Bruxelles, 1972 
Emmanuel MAURAGE, La longue marche vers la régionalisation. Les carnets politiques d'André Cools (1973-1979), Ottignies (Quorum), 1997
http://www.smolderscarabee.be/mich_bio.php (sv. février 2014)

 

Jardins de la Maison communale

Grand Route 297

4400 Flémalle

carte

Paul Delforge

Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée - Sofam

Monument Philippe-Charles SCHMERLING

Monument Schmerling, 5 septembre 2001.
Réalisé à partir de la copie d’un buste de Léon Mignon.

Grâce aux recherches et aux découvertes de Philippe-Charles Schmerling (1790-1836), la Wallonie peut être considérée comme le berceau des recherches préhistoriques. Ses découvertes dans la deuxième grotte dite d’Engis, vers 1829-1830, le conduisent à étayer les bases vraiment scientifiques de l’ancienneté de l’espèce humaine. Schmerling est le premier à consigner cette théorie par écrit. Si la calotte crânienne humaine qu’il a découverte ne donne pas naissance à « l’homme engisien », elle ouvre la voie à l’affirmation et à la confirmation d’une thèse solide sur les origines de l’homme lorsqu’en 1856 est découvert l’homme de Neandertal. Le crâne I d’Engis remonte bien au Néolithique. Quant au 2e crâne découvert, examiné avec attention par le professeur Fraipont (1936), il s’agit bien de celui d’un enfant néandertalien…

Un monument se devait de rendre hommage à celui qui avait fixé les bases d’une nouvelle discipline, plus précisément à :

Ph.-C. SCHMERLING (1791 -1836)
Fondateur de la paléontologie humaine
Généreux médecin
Professeur de zoologie à l’Université de Liège

Dans le district de Liège, l’homme est contemporain
de l’ours des cavernes et de plusieurs espèces éteintes.
(Schmerling, 1833-1834)

Telle est la dédicace gravée sur une plaque de bronze qui est incrustée sur le bloc en calcaire brut qui sert de piédestal au buste de Schmerling. Aux Awirs, sur la commune de Flémalle, une large esplanade est en effet consacrée à l’illustre personnage dont Léon Mignon avait réalisé le buste pour l’Académie dans les années 1884-1885. À partir d’un modèle en terre approuvé par son commanditaire, Léon Mignon cisèle en effet dans le marbre les traits de l’anthropologue. Ce buste en marbre de 80 centimètres de haut se trouve dans la galerie des bustes de l’Académie. C’est sa copie conforme qui a été reproduite pour être installée un siècle plus tard à Flémalle.

Même si son œuvre la plus connue à Liège reste Li Toré, Léon Mignon (Liège 1847 – Schaerbeek 1898) n’est pas qu’un sculpteur animalier. Bénéficiaire d’une bourse de la Fondation Darchis, cet élève studieux de l’Académie des Beaux-Arts de Liège, qui fréquentait depuis son plus jeune âge l’atelier de Léopold Noppius, avait trouvé l’inspiration en Italie (1872-1876). Médaille d’or au salon de Paris en 1880 pour son taureau, il s’était installé à Paris (1876-1884) avant d’être contraint de venir habiter Bruxelles pour pouvoir  exécuter des commandes officielles du gouvernement : c’est l’époque de ses bustes, mais aussi de la statue équestre de Léopold II particulièrement remarquable, d’une série de bas-reliefs pour le Musée d’Art moderne de Bruxelles et le Musée des Beaux-Arts d’Anvers, ainsi que d’une Lady Godiva, sa dernière œuvre.

Signataire du buste de Schmerling, Mignon ne l’a pas connu. En effet, originaire de Delft où il était né en 1790, Schmerling est décédé jeune, à Liège, en 1836. Avec sa formation de médecin, il avait entamé sa carrière dans l’armée des Pays-Bas (1812-1816), avant de s’établir comme médecin civil à Venlo d’abord, à Liège ensuite où il s’établit en 1822. Il y a repris des études et défend sa thèse en 1825. Quatre ans plus tard, il est interrogé par un directeur de carrières à Chockier qui a découvert des ossements : Schmerling se passionne alors pour la question et explore une soixantaine de grottes autour de la Meuse et de la Vesdre, et en dresse une description approfondie. Entreprenant ses « excursions » entre deux visites de patient, il publie sans que l’intérêt capital de ses découvertes n’alerte la communauté scientifique de son temps. Membre de la classe des sciences de l’Académie de Belgique (1834), chargé du cours de zoologie à l’Université de Liège, co-fondateur de la Société des Sciences de Liège (1835), il disparaît en 1836 en laissant une riche collection d’ossements qui ne sera exploitée que bien plus tard.

Non loin de l’endroit où le monument Schmerling a été inauguré en 1989, se trouvaient, le long de la rue des Awirs, quatre grottes : l’une d’elles a disparu dans l’exploitation d’une carrière ; dans Li Trô Cwaheûr, Schmerling a découvert des ossements humains et d’animaux aujourd’hui disparus. En 1899, d’autres chercheurs ont exploré la quatrième grotte qui révéla l’existence d’une sépulture néolithique comprenant les restes de quatre individus. L’initiative du monument remonte à 1988 et en revient au professeur Hamoir du département de Paléontologie de l’Université de Liège, à l’absl « Science et Culture », et aux « Chercheurs de Wallonie ». Sous la conduite de la firme liégeoise Menchior, la pierre calcaire offerte par la société Carmeuse a été taillée par la maison Opsomer (Ivoz-Ramet) qui réalisa aussi la plaque. Si de hautes personnalités (notamment André Cools) assistent à l’inauguration, le monument est aussi un projet partagé par les habitants, notamment par ceux qui acceptèrent de concéder de leur terrain pour accueillir la pierre commémorative. Néanmoins, son emplacement initial, en contrebas de la cavité, n’est pas idéal ; en raison de l’importance de Schmerling, il est décidé d’accorder une meilleure visibilité à son monument qui est déplacé sur la place de l’Église Saint-Étienne (2001). Le projet est mené par les autorités communales et la Direction de l’Archéologie du MET, avec l’appui du Préhistosite de Ramioul et des initiateurs du projet en 1989. La nouvelle inauguration coïncide avec l’organisation du XIVe Congrès de l’UISPP-Union Internationale des Sciences Préhistoriques et Protohistoriques (5 septembre 2001). Dans le même temps, les habitants du quartier se mobilisent autour d’un projet-mémoire (avec le soutien de Qualité-Village-Wallonie asbl).

Sources

Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse
http://www.trekearth.com/gallery/Europe/Belgium/Wallonia/Liege/Awirs/photo334414.htm 
http://www.hermalle-sous-huy.be/fr/tourisme-hermalle.html (s.v. octobre 2013)
Léon FREDERICQ, Ph-Ch. Schmerling, dans Biographie nationale, t. XXI, Bruxelles, 1913, p. 728-734
Liliane HENDERICKX, Ph-Ch. Schmerling, dans Nouvelle Biographie nationale, t. III, p. 288-
Jacques VAN LENNEP, Les bustes de l’Académie royale de Belgique. Histoire et catalogue raisonné précédés d’un essai. Le portrait sculpté depuis la Renaissance, Bruxelles, Académie royale, 1993, p. 376-377
Willy LEMOINE, Léon Mignon, dans Biographie nationale, t. XXXIII, col. 491-493
Hugo LETTENS, Léon Mignon, dans Jacques VAN LENNEP (dir.), La sculpture belge au 19e siècle, catalogue, t. 2, Artistes et Œuvres, Bruxelles, CGER, 1990, p. 504-508
Paul PIRON, Dictionnaire des artistes plasticiens de Belgique des XIXe et XXe siècles, Lasne, 2003, t. II, p. 231
Musée en plein air du Sart Tilman, Art&Fact asbl, Parcours d’art public. Ville de Liège, Liège, échevinat de l’Environnement et Musée en plein air du Sart Tilman, 1996
Les Chroniques, Flémalle, commission historique, 2010 sur http://www.flemalle.be/ckfinder/userfiles/files/Philippe-Charles%20Schmerling,%20pr%C3%A9curseur.pdf  (s.v. mai 2014)
Michel TOUSSAINT, Les hommes fossiles en Wallonie, Carnets du Patrimoine, n°33, Namur, 2001
Michel TOUSSAINT, Déplacement du monument Schmerling, dans Chronique de l’archéologie wallonne, Namur, Ministère de la région wallonne, 2002, n°10, actualité archéologique 2001, p. 99-101

Place de l’Église Saint-Étienne
4400 Flémalle

carte

Paul Delforge

© SPW-Patrimoine-Guy Focant

Monument André COOLS

Inauguré le dimanche 19 septembre 1993 dans les jardins de la maison communale de Flémalle, le monument en hommage à André Cools (1927-1991) se présente sous la forme d’une pyramide (symbolisant l’appartenance maçonnique du défunt) ornée d’un bas-relief réalisé par le sculpteur Michel Smolders présentant les traits de l’ancien Ministre assassiné. 

Celui-ci joua un rôle majeur dans les négociations préparatoires aux réformes de l’État de 1970 (en tant que Vice-Premier Ministre), 1980 (comme président du PS) et dans une moindre mesure 1988 (aux côtés de Guy Spitaels), et il fut également, de 1981 à 1985, président du Conseil régional wallon. 

Devant le monument, un hommage est rendu à l’homme d’État : « André Cools (1927-1991). Bourgmestre de Flémalle, homme d’État, militant socialiste et wallon assassiné le 18 juillet 1991 ». Tout autour du monument sont reproduites des citations d’André Cools dont une retient particulièrement l’attention ici : « La régionalisation, c’est de la responsabilité, encore de la responsabilité, toujours de la responsabilité ».

Grand-Route 297
4400 Flémalle

carte

Freddy Joris & Frédéric Marchesani, avril 2009

no picture

Château d'Aigremont

Siège d’une forteresse redoutable, le site d’Aigremont est à la fin du Moyen Âge la possession de Guillaume de la Marck, puissant seigneur en lutte avec le prince-évêque Jean de Hornes. Le site est acquis en 1717 par Mathias Clercx, chanoine de la cathédrale de Liège, afin d’y ériger une nouvelle demeure de plaisance. 

Le château actuel a ainsi été bâti entre 1717 et 1725 dans le pur style de l’architecture liégeoise du 18e siècle. Situé sur un rocher abrupt dominant la Meuse, l’édifice est précédé d’une cour d’honneur. 

À l’est de celle-ci se trouvent des jardins à la française. La façade principale est surmontée d’un fronton triangulaire décoré d’une horloge. 

De l’autre côté, la façade arrière adopte la même disposition. Le fronton de celle-ci est décoré des armoiries des Clercx. 

L’intérieur somptueux du château contraste avec la sobriété de l’extérieur. La vaste cage d’escalier est ornée de nombreuses peintures murales à l’italienne, dans l’esprit typiquement baroque. Elles offrent un foisonnement de représentations aux sujets mystérieux et légendaires. Le hall et la cage d’escalier ont été reconnus patrimoine exceptionnel. 

Entre le château et ses jardins se trouve une petite chapelle baroque construite en 1725. Dédiée à saint Mathias, elle possède une belle façade décorée d’un chronogramme datant la construction. On y trouve également une niche abritant une statue du saint patron de l’édifice et, au sommet, les armoiries polychromes de Mathias Clercx. 

De l’autre côté, en contrebas, se situe l’ancienne ferme domaniale.

Rue du Château 12
4400 Les Awirs

carte

Classé comme monument et comme site le 16 janvier 1978

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Château de la Châtaigneraie

Cette ancienne gentilhommière a été construite entre 1830 et 1840 par François Chefnay-Demet, bourgmestre de Ramet. Érigé en briques et calcaire mêlant différents styles anciens d’architecture, le château est caractérisé par sa haute tour crénelée accolée à la façade côté jardin. 

L’accès se fait par un haut porche surmonté d’un balcon. La toiture est ornée de trois lucarnes à degrés terminées par de belles girouettes. 

La bâtisse se situe dans un beau parc arboré et est aujourd’hui la propriété de la commune de Flémalle. Le parc, établi à flanc de coteau, est constitué de larges surfaces gazonnées plantées d’arbres. Son attrait principal est la plantation en ligne de dix vieux châtaigniers formant un spectaculaire ensemble végétal qui a donné son nom à l’ensemble. Ceux-ci, plantés lors de la création du parc au milieu du 19e siècle, ont aujourd’hui plus de cent cinquante ans. 

Devenu espace d’exposition en 1979, le château est transformé en vaste lieu culturel dès 1984. Il abrite depuis lors le Centre wallon d’art contemporain de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Ni musée ni galerie, la Châtaigneraie est un espace dédié à la promotion des jeunes artistes de la Région et propose de nombreuses activités diverses et variées. 

Le château abrite également l’espace Marceau Gillard, sculpteur de la région décédé en 1987. Le très beau parc accueille lui aussi ponctuellement des expositions d’œuvres d’art.

Chaussée de Ramioul 19
4400 Ivoz-Ramet

carte

Classé comme site le 21 avril 1988

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Château de Ramet

Entouré d’eau et surplombant la route nationale, le château de Ramet appartenait aux de Fassin aux 17e et 18e siècles. Sa basse cour, placée plus haut que lui, forme un second quadrilatère au sud des douves. 

Le château est une massive bâtisse rectangulaire flanquée d’une forte tour circulaire à l’ouest. Il est le fruit de plusieurs campagnes de constructions et de divers remaniements. On trouve ainsi deux premiers niveaux bâtis en moellons de grès et de calcaire du 17e siècle, sur un soubassement remontant au 13e siècle. 

Le troisième niveau a été élevé en briques en 1724 comme l’indique une date présente sur la girouette de la tour. On retrouve de nombreux éléments décoratifs typiques de l’architecture castrale : lucarnes, meurtrières, frises dentées… Un solide pont enjambe les douves et mène à la basse cour. Celle-ci se compose de bâtiments construits en briques et calcaire aux 17e et 18e siècles. Ces constructions sont dominées par une tour-porche centrale surmontée d’un lanternon décoré d’une horloge. La ferme a été récemment restaurée. 

L’ensemble est aujourd’hui un domaine privé qui ne se visite pas.

Chaussée de Ramet 34
4400 Ivoz-Ramet

carte

Classé comme monument et comme site le 17 février 1984

Institut du Patrimoine wallon

 Jo Van Hove

Église Saint-Lambert de Gleixhe

Située dans un site boisé et ceinturée d’un haut mur de clôture abritant également un vieux cimetière, l’église Saint-Lambert a été érigée en 1779. De style classique, l’édifice a été bâti en briques et calcaire. Il est caractérisé par sa tour carrée formant un avant-corps et recouverte d’une flèche hexagonale. 

Cette église est un des rares exemples d’architecture religieuse Louis XVI conservé dans nos régions et constitue à ce titre un bâtiment d’exception. L’extérieur, simple et modeste, contraste avec l’intérieur et sa très riche décoration. L’édifice abrite un très beau mobilier contemporain de la construction du bâtiment. Dans le chœur, le maître-autel présente une Assomption alors que les autels latéraux sont frappés des armoiries des ducs d’Arenberg, propriétaires du château de Hautepenne tout proche et donateurs du sanctuaire. 

L’église conserve également du mobilier provenant de l’édifice précédent parmi lequel une chaire de vérité de 1665, deux confessionnaux décorés de motifs géométriques et des fonts baptismaux à base romane surmontés d’une cuve gothique du XVIe siècle. De belles dalles funéraires de l’Époque moderne se trouvent à l’intérieur alors que des croix gothiques ont été installées à l’entrée du mur de clôture du cimetière.

Rue Louis Mestrez

4400 Gleixhe

carte

Classée comme monument le 13 juillet 1987

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Château de Hautepenne

Implanté dans un site boisé et escarpé, le site de Hautepenne constitue un ensemble qui ne manque pas de charme. Le château est campé sur une assiette cernée de hauts murs et bordé d’un jardin en terrasses. 

L’édifice actuel a été construit sur un plan en L aux 17e et 18e siècles. Il vient se greffer à un donjon probablement construit vers 1330 par Lambert de Harduemont, premier seigneur de Hautepenne. Cette haute tour de cinq niveaux a été bâtie en grès et est coiffée d’un bulbe polygonal. 

De style Renaissance mosane, le logis du 18e siècle donne sur une première cour. On accède à une seconde cour par un beau portail. En retour d’angle se trouve une seconde aile de style Louis XV érigée au 18e siècle à la demande du duc d’Arenberg dont la famille fut propriétaire des lieux entre 1752  et 1892. Celle-ci a été bâtie en briques peintes et calcaire. 

Au nord du château se trouvent les dépendances, elles aussi datées du 18e siècle. Elles sont encadrées de quatre tours carrées en brique protégeant l’entrée. À cause de son appartenance à une famille allemande (le duché d’Arenberg se trouve en Allemagne, non loin de la frontière luxembourgeoise), le château a été mis sous séquestre par l’État belge en 1919. Cette situation perdura jusqu’au rachat de l’ensemble en 1926 par Antoine France. Le domaine se trouve toujours dans sa famille et constitue une propriété privée qui ne se visite pas.

 

Rue Hautepenne 6
4400 Gleixhe

carte

Classé comme monument et comme site le 31 août 1984

Institut du Patrimoine wallon

Orgues de l'église Saint-Matthias à Flémalle

L’église Saint-Matthias est un important édifice de briques et de calcaire édifié en trois temps : la nef a été érigée entre 1714 et 1717 ; la tour date de 1830 ; le transept et un nouveau chœur ont été ajoutés en 1908. 

Le sanctuaire abrite quelques belles œuvres d’art, principalement du XVIIIe siècle (maître-autel, stalles…). La nef est décorée de très beaux stucs, contemporains de sa construction. L’église renferme également de belles croix et dalles funéraires du XVIe au XVIIIe siècle, ainsi que le monument funéraire armorié de Halin de Libert, bienfaiteur de l’église, daté de 1716. À l’extérieur, à droite de l’entrée, se trouve un beau calvaire en bois. 

Toutefois, la pièce maîtresse de l’église se situe en tribune, face au chœur. Les très belles orgues de l’église sont, en effet, installées dans un buffet en chêne daté de 1598. L’instrument date, pour sa part, de la fin du XVIIe siècle voire du début du XVIIIe siècle. Remanié au XIXe siècle, il a été doté, au XXe siècle, d’une pédale à commande électrique. Il a été acquis par la municipalité de Flémalle-Haute en 1809 de l’église supprimée de Saint-Adalbert.

Les fabriciens de Saint-Jean chargèrent le facteur d’orgue liégeois François-Joseph Cralle de négocier personnellement la revente de l’instrument. La note de frais, qu’il rentra à l’issue de sa mission, informe qu’il commença par insérer des annonces dans les gazettes. Plusieurs paroisses ou mairies se manifestèrent. Il s’agit de Mortroux, Tilff, Grâce, Barvaux, Eisden et, enfin, Flémalle-Haute. La note de frais de Cralle précise que c’est un certain Pipelart, alias Pipelar, maire de cette dernière localité, qui fit l’acquisition.

Avenue Marcel Cools
4400 Flémalle

carte

Orgues classées comme monument le 3 octobre 1974

Patrimoine exceptionnel le 12 mai 2022

Institut du Patrimoine wallon