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4650
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Collège royal Marie-Thérèse à Herve

Le collège royal Marie-Thérèse est encore aujourd’hui un des rares témoins de la politique religieuse et d’enseignement de l’impératrice d’Autriche dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. 

La suppression de la compagnie de Jésus par le pape Clément XIV en 1773 provoque dans les Pays-Bas autrichiens la suppression de dix-sept collèges et incite Marie-Thérèse à créer des collèges royaux sur le modèle des collèges thérésiens autrichiens. L’établissement de Herve, actuellement le seul à toujours porter le nom de sa fondatrice, est créé le 9 mars 1777. 

Les anciens bâtiments du collège englobent les constructions du refuge des Récollets de Bolland et sont inaugurés le 1er janvier 1778. Le collège est toutefois supprimé dès 1794 par les troupes françaises qui réquisitionnent les bâtiments. De leur passage, nous conservons une trace discrète mais révélatrice. Sur une des portes du collège a été gravée l’inscription « République française une et indivisible ». En 1803, après la pacification religieuse apportée par le Concordat, un établissement scolaire privé intègre l’ensemble qui renoue définitivement avec l’enseignement.

 

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Frédéric MARCHESANI, 2014

G. Focant - SPW Patrimoine

Collège royal Marie-Thérèse

Le domaine rural de Herve fut un des noyaux constitutifs du comté puis du duché de Limbourg. Vers 1270, la bourgade fut élevée au rang de ville par le duc de Limbourg Waleran IV : ses habitants furent réputés bourgeois et une cour de justice de la franchise de Herve fut instituée. La ville possède un château fort à côté de l’église dont la tour-donjon servait de refuge. La franchise fut élevée en seigneurie hautaine en 1655 et passa dès l’année suivante des les possessions de Robert d’Aspremont-Lynden dont les descendants restèrent seigneurs jusqu’à la fin de l’Ancien Régime. La position centrale de Herve attira toutes les attentions du pouvoir central qui aurait voulu en faire la nouvelle capitale du duché de Limbourg ; sous le régime autrichien, elle devint ainsi le siège de divers organismes du duché sans en devenir le chef-lieu pour autant.

Portrait de l’impératrice Marie-Thérèse conservé au collège royal de Herve. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

Le collège royal Marie-Thérèse est encore aujourd’hui un des rares témoins de la politique religieuse et d’enseignement de l’impératrice, par ailleurs duchesse de Brabant et de Limbourg. Fondatrice de nombreux établissement d’enseignement à l’origine de nos athénées, Marie-Thérèse laisse son nom à bon nombre de collèges. La suppression de la Compagnie de Jésus décidée le 21 juillet 1773 par le pape Clément XIV provoqua dans les Pays-Bas autrichiens la suppression de dix-sept collèges tenus par les Jésuites. Cette décision papale incita Marie-Thérèse à créer des collèges royaux sur le modèle des collèges thérésiens autrichiens afin de les remplacer. Le collège royal Marie-Thérèse de Herve, actuellement le seul à toujours porter le nom de sa fondatrice, fut fondé le 9 mars 1777 par un décret qui ordonna de créer un certain nombre d’établissements dans les Pays-Bas autrichiens, dont un devait se trouver dans le duché de Limbourg. 

Mieux située au cœur de la province, la ville de Herve fut choisie au détriment de la capitale du duché. Les bâtiments du nouveau collège englobent les constructions du refuge des Récollets de Bolland et furent inaugurés dès le 1er janvier 1778 par Charles-Alexandre de Lorraine, gouverneur général des Pays-Bas. Le collège fut supprimé dès 1794 par les troupes françaises qui réquisitionnèrent les bâtiments. En 1803, un établissement privé appelé « école spéciale » intégra les bâtiments qui renouèrent avec l’enseignement. L’appellation de l’institution évolua encore et fit à nouveau référence à sa fondatrice après l’indépendance de la Belgique : collège de Marie-Thérèse ou collège thérésien (1838), collège Marie-Thérèse (1872) et enfin collège royal Marie-Thérèse en 1927.

Rue de Charneux 36
4651 Herve

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Frédéric MARCHESANI, 2013

KIK-IRPA, Bruxelles

Château de Bolland

Le hameau de Bolland abrite un ensemble architectural exceptionnel, composé d’un château et de sa basse-cour, d’une ferme fortifiée, d’un moulin et d’une église. 

Jusqu’au XIVe siècle, l’endroit constituait une terre inféodée relevant du marquisat d’Anvers, partie intégrante du duché de Brabant. 

Durant les trois siècles suivants, les seigneurs de Bolland ne cessèrent de revendiquer leurs biens comme terre franche et furent protégés par les ducs de Limbourg. À partir de 1314, ils relevèrent leur fief devant la cour féodale du duc de Brabant au titre de marquis d’Anvers. 

Au XVIIe siècle, les seigneurs de Bolland décidèrent de se placer sous la protection des rois d’Espagne en leur qualité de ducs de Brabant et de Limbourg suite aux nombreuses guerres européennes. Le territoire devint dès lors une terre franche rattachée au duché de Limbourg. La seigneurie possédait une haute cour de justice.

La seigneurie fut citée pour la première fois en 1147 lorsque le premier sire de Bolland, Winand de Houffalize, s’installa à cet endroit. 

Le château actuel ne date pourtant essentiellement que du XVIIe siècle. On ne connaît toutefois que peu de choses sur sa construction, si ce n’est qu’une représentation peinte datée de 1642 et figurant sur une toile conservée dans l’église de Bolland nous renseigne sur l’aspect du domaine à l’époque. 

On y voit une forteresse entourée de douves et flanquée de trois tours. Dans la seconde moitié du siècle, l’édifice connaît plusieurs modifications. Louis XIV ordonne la destruction de la grosse tour de l’aile orientale pour punir le seigneur de Bolland de s’être lié au roi d’Espagne Charles II et les douves sont comblées en 1677. Les troupes françaises occupant le duché de Limbourg passeront à nouveau par Bolland le 20 septembre 1689 : le château est pillé et partiellement incendié. Aujourd’hui, il présente un dispositif en U autour d’une cour dessinant un fer à cheval et ouverte sur le parc. Il est encore ponctué de deux tours du XIIIe ou du XIVe siècle, comprises dans les bâtiments érigés au XVIIe siècle. Le château est aujourd’hui une propriété privée et n’est pas accessible à la visite.

Fondée par les seigneurs de Bolland, l’église Saint-Apollinaire a été consacrée le 3 mai 1730. De style classique, elle a été construite entre 1714 et 1717 à l’initiative du curé de la paroisse. On peut y voir deux autels latéraux dédicacés par des seigneurs de Bolland en 1624 et 1643 et provenant de l’ancien édifice ainsi que plusieurs dalles funéraires parmi lesquelles celle de Jean d’Eynatten, seigneur de Bolland décédé en 1510.

Rue des Doyards 54

4653 Herve

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Frédéric MARCHESANI, 2013

Églises ouvertes

Église Saint-Sébastien de Charneux

L’église Saint-Sébastien de Charneux a été construite à l’emplacement d’une chapelle mentionnée dès 1380. L’édifice en moellons de grès et calcaire est composé d’une tour, d’une nef centrale et d’un chœur à chevet à trois pans. Ce dernier est béni en 1443 et l’église est consacrée en 1616.

La tour est massive et percée de rares ouvertures. Elle est couronnée d’une haute flèche à huit pans en ardoises. L’entrée est composée d’une porte cintrée vraisemblablement datée du XVIIe siècle. La nef est flanquée de deux bas-côtés à pignons percés de baies chaînées à arc brisé.  Deux chronogrammes y sont placés : « MaLe/DI-Cent-bene fiat » ainsi qu’une date : 1652. Cette inscription signifiant « Qu’ils disent du mal, peu importe du moment que les choses soient bien faites » et se réfèrerait à une anecdote selon laquelle l’agrandissement de l’église aurait été possible par une vente de terrains. Cette vente aurait alors provoqué des critiques et des plaintes des villageois.

Les bas-côtés, ainsi que les colonnes de la nef, ont été ajoutés entre 1636 et 1675 par le curé Jacques Warrimont. La nef est couverte d’une voûte en berceau où l’on peut remarquer les représentations de la Vierge, du saint Esprit et des quatre évangélistes. Une sacristie est ajoutée dans le prolongement du chœur entre 1727 et 1757 par le curé Nicolas Ernolet. Elle est éclairée par des baies à meneau et bandeaux formés par les appuis et les linteaux. La toiture est caractérisée par un clocheton à bulbe polygonal. Remarquons les lambris en bois du chœur, les orgues, les confessionnaux ainsi que deux statues en bois figurant le saint patron de l’église, saint Sébastien.

Grand Vinave
4654 Herve (Charneux)

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Classée comme monument le 2 décembre 1959

Institut du Patrimoine wallon

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Église Saint-Jean-Baptiste de Herve

L’église paroissiale Saint-Jean-Baptiste comporte une tour imposante construite au XIIIe siècle, vestige du donjon d’un ancien château. Édifiée en moellons de grès et de calcaire, l’église est composée de quatre niveaux, chaque étage étant  souligné d’un cordeau mouluré. La tour conserve des caractéristiques défensives : sa hauteur impressionnante de 21 m, ses ouvertures étroites et rares servant au tir (aux premiers niveaux) et à l’éclairage (au dernier niveau). Le sommet de la tour surmontée d’une haute flèche hélicoïdale est flanqué d’échauguettes (ou guérites) couronnées de flèches octogonales.


L’édifice est reconstruit au XVIIe siècle. Il est composé d’une nef, de deux collatéraux, d’un transept et terminé par un chœur à abside à trois pans. La croisée du transept est couronnée d’un clocheton polygonal. La nef s’étend sur sept travées en arc brisé composé d’un soubassement, d’un bandeau de calcaire et de petits frontons triangulaires. Chacun de ses frontons comporte soit la date de son édification, soit les signes « IHS », « AO » ou « MRA ». Deux références à la construction de l’édifice sont également visibles dans le transept et le chœur. On peut y lire la date de 1653 formée par de gros moellons de calcaire. L’édifice est doté de sacristies néogothiques construites au XIXe siècle (1870) par l’architecte liégeois E. Halkin.


La façade est percée d’un portail cintré couronné d’un fronton triangulaire et d’un calvaire flanqué de deux baies à arcs brisés. On y ajoute en 1923, trois pierres tombales datées de 1630, 1654 et du XVIIIe siècle. Remarquons le mobilier (fonts baptismaux, orgues, chaire de vérité, banc de communion, etc.) datant essentiellement des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles.

Place de l'Église
4650 Herve

carte

Classée comme monument le 15 mars 1934

Institut du Patrimoine wallon