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4500

Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée - Sofam

Monument-buste Zénobe GRAMME

En Wallonie, nul n’ignore que Zénobe Gramme est un enfant du pays. Le génial inventeur de la dynamo a fait, très tôt, l’objet d’hommages appuyés. L’inauguration du monument spectaculaire du pont de Fragnée, à Liège, en 1905, dans le cadre de l’Exposition universelle, montrait au monde que celui qui était né à Jehay, avait grandi et appris son métier au pays de Liège avait des racines wallonnes profondes que personne ne pouvait contester. Si les localités ne manquent pas d’attribuer le nom de Gramme à l’une de leur rue, d’autres monuments, plus modestes, viennent encore rappeler les origines de Zénobe Gramme, avant son départ pour Paris où il a déposé, en 1869, le brevet de son innovation majeure, une machine dynamoélectrique. On scrute alors avec attention la biographie de Zénobe Gramme et l’on retient qu’il a appris son premier métier, celui de menuisier, tant à Hannut, qu’à Huy et à Liège.

C’est en mémoire de plusieurs passages du génial inventeur à Huy que les autorités locales prennent l’initiative d’ériger un monument supplémentaire en son honneur. Dans sa jeunesse (vers 1848), Gramme a en effet suivi des cours du soir à l’École industrielle de Huy tout en travaillant comme apprenti chez un menuisier de la région ; plus tard, après son invention, dans les années 1870, il a réalisé une expérience qui marque les esprits. Depuis la pointe de la forteresse, il allume une sorte de phare, projette un faisceau de lumière et balaye la vallée au grand émerveillement de la foule rassemblée. Saisissant l’occasion des cinquante ans de la disparition de l’inventeur et du 125e anniversaire de sa naissance, Huy inaugure un buste en bronze placé au bout de l’avenue Albert Ier, juste devant la gare, sur une place qui porte le nom de l’inventeur. Ce lieu est aussi symbolique car la place qui s’étend devant la gare du nord est l’un des tout premiers endroits de Huy à avoir bénéficié de l’éclairage électrique. Organisée le 19 août 1951 en présence du gouverneur de la province, des recteurs des universités et de nombreuses autres personnalités, l’inauguration donne lieu à d’importantes festivités.

Le monument qui est découvert ce jour-là se présente sous la forme d’un bronze soutenu par un socle en marbre rectangulaire. Sur la face avant ont été sobrement gravés puis dorés les mots suivants :

ZENOBE
GRAMME


1826-1901

Composée de trois blocs de pierre, une haute colonne en forme d’obélisque s’élève derrière le buste et s’achève en pointe. Sur la partie supérieure, tant à l’avant qu’à l’arrière, l’électricité a été stylisée. À l’arrière de la colonne, dans la partie inférieure, l’artiste a représenté de manière allégorique la révolution provoquée par l’invention de l’illustre Zénobe Gramme. Formé à l’Académie de Liège, Guillaume Gueury (Blegny 1910 - ) est professeur dans l’enseignement provincial ; à l’Institut provincial de Huy, Gueury succède à Marceau Gillard au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Professeur d’arts plastiques, il fait partie de l’Association pour le Progrès intellectuel et artistique de la Wallonie ; il est membre du groupe des sculpteurs. S’il signe le buste en bronze de Zénobe Gramme (1951), Gueury est plutôt un adepte du grès et de la terre cuite.

 

Sources

Jean PELSENEER, dans Biographie nationale, t. 29, col. 627-634
Paul PIRON, Dictionnaire des artistes plasticiens de Belgique des XIXe et XXe siècles, Lasne, 2003, t. I, p. 666
Cor ENGELEN, Mieke MARX, Dictionnaire de la sculpture en Belgique à partir de 1830, Bruxelles, août 2006, t. III, p. 1753
Joseph PHILIPPE, Marceau Gillard dans l’École liégeoise de sculpture, Liège, 1991, p. 3

Monument et buste de Zénobe Gramme

Place Zénobe Gramme
4500 Huy

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Paul Delforge

Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée - Sofam

Monument Eugène GODIN

Dans le Parc de l'Avenue Delchambre, à Huy, non loin de l’imposante statue de Joseph Lebeau, un buste tout aussi important rend hommage à Eugène Godin (1823-1886), prospère industriel, protecteur des arts. C’est le même sculpteur qui a réalisé les deux monuments, à trois ans de distance, à savoir le réputé Guillaume Geefs (1805-1883), qui signe sa réalisation par la mention « Gme Geefs/statuaire du roi/Bruxelles » gravée dans le bronze. Formé à l’Académie d’Anvers, le jeune Geefs avait été très rapidement repéré par ses professeurs ; une bourse lui a permis de parfaire sa formation à Paris et, à son retour, il était nommé professeur de sculpture à l’Académie d’Anvers (1833-1840). Membre de la classe des Lettres de l’Académie dès 1845, il la préside de 1858 à 1883. Il était membre de l’Institut de France. Présent dans différents salons, il s’impose avec le modèle de la statue du Général Belliard et le monument funéraire du comte Frédéric de Mérode. Le jeune royaume de Belgique venait de trouver l’un de ses sculpteurs capables de figer dans la pierre (ou le bronze) les personnes et les événements les plus illustres du pays. Répondant aux multiples commandes destinées à orner les églises, les places, les édifices, les cimetières ou les salons de toute la Belgique, il livre à Anvers une statue de Rubens (1840) et à Liège, celle de Grétry (1842), avant de réaliser de nombreuses statues de Léopold Ier, et le Joseph Lebeau des Hutois, avant d’entreprendre le buste d’Eugène Godin (1824-1886).

Directeur et propriétaire principal des papeteries Eugène Godin (1869), ce patron d’industrie développe une importante activité près de la cité hutoise et possède d’importantes participations dans d’autres secteurs économiques et financiers. Avec d’autres familles locales, il fonde notamment le comptoir d’escompte de la Banque nationale à Huy (1855), la Banque populaire de Huy (1865), et est partie prenante lors de la création de la Banque de Bruxelles, dont il est administrateur (1871-1877) ; il est aussi le patron de La Gazette de Huy. Il prend aussi des participations dans les secteurs de la verrerie, de la construction du chemin de fer, de l’assurance, de la Société de Vezin-Aulnoye et dans l’Asturienne des Mines. Conseiller provincial de Liège (1861-1875) et échevin de Huy (1870-1879), il défend le programme du parti libéral ; attentif à la situation sociale de ses nombreux ouvriers, il crée plusieurs écoles, cercles caritatifs et groupes de loisirs. Il préside d’ailleurs une association musicale, la Société d'Amateurs de Huy. C’est cette association qui l'honore de son vivant en commandant, en 1872, un grand buste en bronze à Guillaume Geefs (un buste en marbre est aussi conservé à Huy). Eugène Godin assiste à l’inauguration de l’imposant monument qui lui est dédié.

Car le bronze qui présente un Godin au visage sévère n’est qu’une petite partie de l’ensemble monumental : le buste est en effet posé sur un haut socle (près de 3 mètres) élancé, décoré sobrement dans sa partie supérieure ; à sa base, le socle comprend plusieurs niveaux qui s’intègre, au centre, dans un très large banc précédé d’une esplanade de pierres, à laquelle on accède par trois marches agencées sur toute la superficie de cet sorte de podium. On devine que l’espace devait accueillir les membres de l’association de musique. Le monument est placé dans le parc de l’avenue Delchambre.

 

Jean-Jacques HEIRWEGH, Patrons pour l’éternité, dans Serge JAUMAIN et Kenneth BERTRAMS (dir.), Patrons, gens d’affaires et banquiers. Hommages à Ginette Kurgan-van Hentenryk, Bruxelles, Le Livre Timperman, 2004, p. 430 et 434
Ginette KURGAN, Serge JAUMAIN, Valérie MONTENS, Dictionnaire des patrons en Belgique, Bruxelles, 1996, p. 318-319
Jean-Marie DOUCET (dir.), Hommes de fer et de fonte, Huy, 1994, coll. Histoire d’une ville
Michel LAFFUT, Le libéralisme à Huy (1846-1914), Bruxelles, 1968, p. XXVIII
Jacques VANDENBROUCKE, De Godin à Intermills. Histoire de l’industrie papetière à Andenne 1828-1983, Seilles, 1994
Le CLXXVe anniversaire de la fondation des papeteries Godin, Huy, 1932

Parc Delchambre
4500 Huy

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Paul Delforge

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Chapelle Saint-Eutrope de Solières

Construite en moellons peints sous une toiture d’ardoises et fermée par une grille ouvragée, cette chapelle détache sa silhouette rectangulaire sur fond de hêtres centenaires. Vraisemblablement érigée au XVIIIe siècle, elle abrite une statue de saint Eutrope en bois polychrome. Non loin coule le ruisseau de la Solières.

Rue du Vieux-Moulin
4500 Huy (Ben-Ahin)
 

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Classée comme site le 13 août 1987 (chapelle et source)

Institut du Patrimoine wallon

IPW

Château dit de l'abbaye de Solières

Dénommé « Heureux Abri », celui-ci fait partie d’un domaine qui fut le siège d’une communauté mixte dépendant, pour les moines, de saint Augustin (de 1230 à 1261) et les moniales, de saint Bernard (vers 1230 à la fin du XVIIIe siècle). Il abrite une institution accueillant des personnes handicapées physiques et mentales.

Erigé au XVIIe siècle à l’emplacement d’une des ailes du cloître, l’édifice est transformé en château un siècle plus tard. Il offre l’aspect d’une construction classique de deux niveaux sur haut soubassement. La façade est rehaussée d’un avant-corps dont la travée centrale, à motifs rocaille, se détache sur un appareil à refends. Un fronton décoré d’entrelacs et des armes des Desoer, un pavillon à la Mansart, un campanile et un dôme le surmontent. Les travées extrêmes se détachent de la même manière.

Une ferme en quadrilatère des XVIIe et XVIIIe siècles lui répond. Elle se compose d’un logis qui sépare les deux cours, reliées par un portail baroque. Trois étables et une grange forment deux des côtés du quadrilatère. Un bâtiment enserrant un portail monumental ainsi que des annexes ferment la cour. Isolée dans le parc, une tour circulaire sans doute du XVIIe siècle abritait un pigeonnier.

Cité dès 1262, reconstruit aux XVIIe et XVIIIe siècles et en fonction jusqu’en 1935, le moulin abrite une roue dont la machinerie, conservée, était mue par un bief issu de l’étang du château.

Rue du Vieux Moulin 5-6
4500 Huy (Ben-Ahin)

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Classé comme monument et comme site (abords) le 18 décembre 1984

Institut du Patrimoine wallon

Cense de Solières

L’exploitation dite cense de Solières ou ferme du Manoir est citée pour la première fois dans un acte juridique en 1362 en faveur de l’abbaye de Solière, toute proche. Toutefois, le bâtiment actuel, un bel exemple de style mosan en moellons de grès, calcaire et briques, date vraisemblablement du début du XVIIe siècle. 

Deux tours en égayent les façades, l’une circulaire, à l’angle de la façade principale et l’autre, pentagonale, élevée vraisemblablement lors d’une restauration vers 1930, au centre de la façade arrière. 

Hormis la tour circulaire entièrement en moellons, le bâtiment de deux étages et demi se compose d’un haut soubassement de moellons séparé des étages de briques par un ou deux cordons-larmiers, le tout chaîné aux angles ainsi qu’autour des baies et recouvert d’une toiture d’ardoises. 

La façade arrière donne sur une cour bordée d’annexes agricoles remaniées. Des dispositifs intérieurs subsiste une cheminée du XVIIe siècle.

Rue du Crucifix 1
4500 Huy (Ben-Ahin)

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Classée comme monument le 21 avril 1982

Institut du Patrimoine wallon

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Puits à Saint-Léonard, à Ben-Ahin

Ce point d’eau, qui semblerait dater du XVIIIe siècle, se compose d’une construction de moellons calcaires en forme de pain de sucre, recouvrant à l’origine le puits proprement dit et son mécanisme. Deux autres puits se remarquent non loin.

Rue des Cyclamens
4500 Ben-Ahin (Huy)

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Classé comme monument le 5 décembre 1983

Institut du Patrimoine wallon

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Ruines du château de Beaufort de Lovegnée

Mentionné pour la première fois en 1194 dans la chronique de Gislebert de Mons, chancelier du comte de Hainaut Baudouin V, le Bealfort castellum était à l’époque une possession liégeoise. Cité à nouveau en 1227, il est alors la propriété d’Arnold de Beaufort, chef des ministériaux du prince-évêque de Liège, avoué de Huy et premier seigneur du lieu. La seigneurie était puissante et s’étendait sur un territoire non négligeable. 
En 1276, en pleine guerre de la Vache, le seigneur de Beaufort se rallia au comté de Namur. Ce conflit entre Namur et Liège avait été déclenché par le vol d’une vache par un habitant de Jallet (fief namurois) à un habitant de Ciney (Bonne Ville liégeoise). Le voleur fut arrêté et pendu par les gens du bailli de Condroz : par vengeance, le seigneur Henri de Beaufort décida le pillage de Ciney. En représailles, les Hutois assiégèrent le château de Beaufort et obligèrent le seigneur à demander l’aide du comte de Namur Guy de Dampierre dont il dut se reconnaître vassal. Cette guerre, déclenchée par un événement anodin, fit donc passer Beaufort de Liège à Namur. La seigneurie devint un des points stratégiques d’importance du comté de Namur, une enclave de plus sur l’important territoire namurois ; dès lors, le château constitua une menace constante et directe pour la ville liégeoise de Huy, située à quelques encablures. 

En 1330, le comte de Namur Jean II acquit définitivement et personnellement la seigneurie pour la donner en apanage à son frère Robert de Namur. Entre 1344 et 1353, la comtesse douairière de Namur, Marie d’Artois, fit un séjour prolongé dans le château de Beaufort avec ses trois fils. La place forte fut à nouveau assiégée et rasée en juin 1430 par les Hutois, au cours d’une nouvelle guerre d’importance entre le prince-évêque de Liège Jean de Heinsberg et le comte de Namur Philippe le Bon. À partir de ce moment, la forteresse fut progressivement abandonnée et ne subsiste de nos jours qu’à l’état de ruines.

Le donjon, construit entre 1184 et 1194 sur un éperon rocheux en forme de triangle, est aujourd’hui réduit à des vestiges d’un pan de mur de 14 m de hauteur, de culées et d’une pile de pont-levis, élevés probablement par Lambert et Arnould de Huy où se devinent les caractéristiques du bâtiment (entrée par l’étage grâce à un escalier escamotable, latrine, meurtrière). Au point culminant de l’éperon se dresse encore l’angle nord du donjon et une partie de sa face nord-est, alors que le reste des ruines ne dépasse pas un mètre de hauteur. Un oratoire fondé par les seigneurs de Beaufort en 1127 est lui aussi encore visible au sud-ouest du donjon. Il est le survivant d’un ensemble religieux construit suite à l’autorisation conférée par une charte du prince-évêque de s’installer à cet endroit. Les fouilles menées entre 1969 et 1971 ont ainsi permis de mettre à jour bon nombre de vestiges et de découvrir avec certitude l’existence de deux complexes architecturaux : une communauté religieuse et un château fort.
 

Château de Beaufort
4500 Lovegnée 

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Classées comme site le 18 novembre 1982
Classées comme monument le 3 juillet 1984

Institut du Patrimoine wallon

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Chapelle Saint-Roch de Ben-Ahin

Construit en moellons calcaires sous une bâtière d’ardoises au XVIIIe siècle, ce modeste édifice s’adosse à la colline qui le surplombe. Son architecture fait preuve d’une grande sobriété : encadrement de porte à montants chaînés sous un épais linteau à large clé, simplement surmonté d’une niche dans laquelle s’encadre une dédicace à saint Roch, et petite fenêtre carrée éclairant une nef à chevet plat. 

Derrières d’anciens vantaux à balustres, la chapelle abrite une statue du saint patron datant de la seconde moitié du XVIIIe siècle.

Rue Saint-Roch
4500 Huy (Ben-Ahin)

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Classée comme monument le 24 août 1989
 

Institut du Patrimoine wallon

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Église Saint-Germain à Ben

Entouré d’un cimetière clôturé, l’édifice se compose d’une tour romane érigée en moellons de calcaire, prolongée d’une nef du XVIIIe siècle et d’un chœur gothique, tous deux en moellons de calcaire et de grès. La tour accueille un portail du XVIIIe siècle, tout comme le mur qui délimite le cimetière. Elle est surmontée d’une haute flèche octogonale reconstruite en 1960 à la suite d’un incendie. 

Datée du XVIIIe siècle, la nef de trois travées fait usage, au niveau du soubassement, de matériaux de remploi du XVIe ou XVIIe siècle. Enfin, le chœur du XIIIe ou XIVe siècle se distingue par la présence de contreforts qui rythment, tout comme les hautes et étroites fenêtres, les cinq pans du chevet. Une sacristie construite en moellons de calcaire s’ouvre dans la face sud du chœur. 

À l’intérieur, l’abside est décorée de peintures murales du XVe siècle et le plafond de la nef date du milieu du XVIIIe siècle. Le mobilier est composé de nombreuses pièces qui s’échelonnent du XVe au XVIIIe siècle.

Place de l’église
4500 Ben-Ahin

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Classée comme monument le 1er août 1933 (tour et chœur)

Institut du Patrimoine wallon

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Maison, rue du Marais n° 137

Conçu à l’origine comme un seul édifice sans doute du XVIIe siècle, le bâtiment est actuellement divisé en deux habitations. Chacune des deux parties est érigée en style mosan à pignons débordants à épis et bâtières de tuiles. 

Légèrement plus petit, le n° 137 se compose de deux niveaux de briques et calcaire pour les encadrements et d’un soubassement de grès et calcaire délimité par un bandeau. Des marches de la hauteur de ce soubassement donnent accès à une porte – sans doute de la première moitié du XIXe siècle – plus récente que les baies, autant d’éléments qui se présentent de la même manière dans l’habitation contiguë. Le rez-de-chaussée est éclairé par une baie à croisée accolée à une baie à traverse à linteaux droits et montants harpés. Une baie à meneau éclaire l’étage. Les appuis, traverses et linteaux sont prolongés en autant de bandeaux de calcaire. La façade arrière a été fortement remaniée.

Rue du Marais 137
4500 Huy (Tihange)

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Classée comme monument le 27 novembre 1989

Institut du Patrimoine wallon