Nivelles

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1400

La tour Simone

L’histoire de Nivelles débute avec la fondation d’une abbaye au milieu du VIIe siècle. Au fur et à mesure de l’agrandissement du domaine et de la popularité d’un pèlerinage autour de la sépulture de sainte Gertrude, la ville prend de l’importance. Elle devient une des villes marchandes du duché de Brabant et atteint son apogée au XIIIe siècle lorsqu’une muraille de défense est érigée. Tout comme la plupart des villes du roman païs du duché de Brabant, Nivelles se trouve au sud des importantes terres brabançonnes et dès lors proches des comtés de Hainaut et de Namur. La période est aussi marquée par des luttes de pouvoir incessantes entre les abbesses de Nivelles, les ducs de Brabant et les bourgeois qui cherchent à s’émanciper de l’autorité seigneuriale. Au cours de l’Époque moderne, Nivelles est prise entre les feux des guerres de religion et des incessantes guerres européennes, bien qu’elle n’y joue aucun rôle stratégique.

De l’enceinte urbaine, percée de sept portes, défendue par trois tours et précédée d’un fossé large et profond, il ne subsiste actuellement que la tour Simone. Classée en 1950, elle est le seul témoin des fortifications élevées au XIIIe siècle. Haute de 8 m et de plan semi-circulaire, elle est édifiée en grès, pierre blanche et calcaire et percée de meurtrières. Après l’abandon progressif de Nivelles comme position stratégique, la tour devient en 1689 la salle de réunion de la gilde des arbalétriers avant d’être abandonnée à la fin du XIXe siècle ; elle a fait l’objet de deux campagnes de restauration, en 1958 et 2006. Elle abrite aujourd’hui un plan en relief de la ville en 1600 qui permet de se rendre compte de l’état des murailles à l’époque.

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La tour Simone
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Le musée communal

Ancien refuge de l’ordre des Trinitaires d’Orival, cette belle demeure de style Louis XV abrite aujourd’hui les collections du musée communal d’archéologie, d’art et d’histoire. On accède à cet édifice monumental de 1763-1764 par deux portails donnant sur une cour pavée. La façade donnant sur la cour s’élève sur deux niveaux de cinq travées et s’organise en double corps. À l’intérieur, un grand hall d’entrée aux plafonds recouverts de stucs rocaille abrite un très bel escalier orné de fleurs.

En 1804, le propriétaire du bâtiment fait don de l’édifice aux pauvres de la ville. La maison devient propriété du bureau de bienfaisance qui y installe un atelier de charité de tisserands qui fonctionne jusqu’en 1812. Une inscription sur la façade en rappelle le souvenir : l’inscription « 1805. Atelier de travail » côtoie les couleurs du drapeau français. Dans la nuit du 20 au 21 juin 1815, l’édifice accueille le duc de Wellington.

 

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musée communal de Nivelles
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Le couvent des Récollets et le cimetière Saint-Pierre de Nivelles

Fondé vers 1232 par les Frères Mineurs de Cologne et repris par les Récollets en 1598, le couvent a été reconstruit à partir de 1524 en commençant par l’église dédiée aux saints Jean et Nicolas. Les bâtiments conventuels datent de 1586 et ont été agrandis et embellis vers 1740-1750. L’ensemble est déclaré bien national sous le régime français et vendu en 1797. Il sert d’hôpital militaire en 1815. Il accueille notamment des soldats blessés à Waterloo. Une pierre commémorative a été encastrée dans la façade. Elle porte l’inscription : « 1815. Hôpital pour les militaires français » et est décorée de trois bandes bleu-blanc-rouge, couleurs françaises mais aussi nivelloises. Cette plaque a été apposée en même temps que deux autres en 1969 pour le bicentenaire de la naissance de Napoléon ; elles rappellent quelques souvenirs du régime français à Nivelles. La seconde se trouve sur la façade du musée communal et la troisième sur le mur du cimetière Saint-Pierre. On y trouve les mêmes couleurs et un énoncé des soldats décédés dans l’hôpital des Récollets : « 1815. † Français – 104 / † Prussiens – 13 / † Anglais – 8 / † Hollando-Belges – 4 ». Il n’y a toutefois qu’une trace de sépultures de soldats tués à la bataille de Waterloo dans ce cimetière. Le couvent des Récollets devient ensuite une école en 1818. Les bâtiments ont été fortement endommagés par un bombardement en 1940 et restaurés dans les années 1960.

 

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couvent des Récollets et le cimetière Saint-Pierre de Nivelles
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La statue de Louis Seutin

Dans le petit square situé devant la gare figure une statue représentant Louis Seutin. Né à Nivelles le 19 octobre 1793, il entame sous l’Empire des études de médecine à l’école de l’hôpital Saint-Pierre à Bruxelles. Rattrapé par la conscription, il est enrôlé comme chirurgien-aide-major dans les armées napoléoniennes et pratique son métier en 1813 et 1814 sous les ordres de Dominique Larrey, baron d’Empire et chirurgien en chef de la Grande Armée. Il est alors chargé de soigner les blessés de diverses batailles menées en Allemagne. Licencié du service militaire après la chute de l’Empire, il rentre en Belgique en 1814 pour y poursuivre sa carrière. L’année suivante, pendant la bataille de Waterloo, il travaille pour les forces hollando-belges dans une clinique improvisée non loin du champ de bataille. Il y détient le record d’amputation sur une journée, avec pas moins de 32 opérations du genre réalisées à partir de 11 heures du matin ! Il devient par la suite médecin en chef de l’armée belge en 1831, médecin du roi en 1834, professeur de clinique opératoire à l’université de Bruxelles, sénateur de 1853 à 1862 et est fait baron par Léopold Ier. Il décède à Bruxelles le 29 janvier 1862.

Le monument, inauguré le 21 juin 1903 par le prince Albert, est l’œuvre du sculpteur Jean-Joseph Hérain. On y trouve un buste en bronze du chirurgien portant un costume civil et une toge académique sur son épaule droite. Il est situé au sommet d’une haute stèle de pierre bleue sur laquelle se trouvent les armoiries de la ville de Nivelles et l’inscription « Au baron Seutin, chirurgien, sa ville natale ». Au pied du monument, une statue de femme lourdement drapée en bronze personnifie la Science émergeant de la nuit. Le monument contient le coeur de Seutin, légué à la ville de Nivelles par le chirurgien dans son testament.

 

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statue de Louis Seutin
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L’ancien couvent des Carmes

Érigé à partir de 1677 mais achevé en 1718, le couvent des Carmes ne présente plus aujourd’hui qu’une partie des bâtiments qui existaient sous l’Ancien Régime. L’église disparaît presque totalement avant 1860 ; seuls de très rares vestiges subsistent aux flancs de deux maisons de la rue de Mons. Il en est de même des autres bâtiments conventuels : quelques éléments disparates du cloître dans le mur de clôture de la parcelle, grosse bâtisse de deux niveaux en brique et pierre bleue au fond du domaine. L’ensemble, aujourd’hui propriété privée, a été récemment entièrement restauré.

Supprimé en 1796, le couvent est vendu comme bien national et transformé en palais de justice et en prison sous le régime français. Nivelles abrite en effet à l’époque un tribunal de première instance de par sa position de sous-préfecture du département de la Dyle. Cette affectation est toutefois de courte durée. Sous le régime hollandais et jusqu’en 1891, le tribunal de Nivelles s’installe en effet dans l’ancien palais abbatial, de même que l’administration communale. À partir de 1803, le couvent abrite également une prison à la demande du préfet, les deux autres maisons d’arrêt nivelloises ne présentant selon lui aucune sécurité contre les évasions. L’utilisation du lieu comme maison d’arrêt se poursuit bien après la chute du régime français : la prison est désaffectée en 1903 et démolie en 1909.

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ancien couvent des Carmes de Nivelles
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Église Sainte-Gertrude de Nivelles

Grand Place, 1400 Nivelles

Classée comme monument le 5 mars 1936
Patrimoine exceptionnel de Wallonie

L’église Sainte-Gertrude est devenue une collégiale double au IXe siècle. L’édifice actuel a été reconstruit à partir de l’an mil dans le style ottonien : imposante nef accostée de deux bas-côtés, double transept à l’est et à l’ouest, vaste crypte surmontée d’un choeur, avant-corps monumental dont la physionomie actuelle ne date que de la fin du XIIe siècle et même du XXe siècle pour son clocheton en raison du bombardement du 14 mai 1940. Celui-ci provoqua aussi la perte d’une part importante du mobilier.

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DEWANDELAER Franz

Plaque commémorative en hommage à Franz Dewandelaer, réalisée à l’initiative de la section de Nivelles de Wallonie libre, 15 septembre 1968.
 

Les admirateurs du poète Franz Dewandelaer (1909-1952) affirment que « son œuvre est une des plus fortes et des plus pathétiques de la poésie wallonne ». Nivelles, sa ville natale, est le thème central de nombreux écrits où il utilise souvent des images fortes, parfois violentes. Ayant exercé divers métiers avant de se fixer comme employé à l’administration communale de Nivelles (1934), il s’est lancé très tôt dans l’écriture poétique, en langue française comme en langue wallonne, avant de se lancer dans la composition de pièces de théâtre, au contenu engagé dans le combat politique, dans l’écriture de sketches radiophoniques, de contes, voire de chroniques pour des journaux et revues. Après la Libération, il militera très activement dans le Mouvement wallon : mêlant ses convictions politiques à ses talents littéraires, il propose un hymne wallon en composant deux chœurs parlés, Bloc et Il était une fois, d’après la Lettre au roi de Jules Destrée. Puisant son inspiration dans des sources identiques à celles des surréalistes wallons, Dewandelaer compose la plupart de ses poèmes entre 1930 et 1936, mais beaucoup ne seront publiés que bien plus tard.  Mobilisé en 1939, le soldat est arrêté au soir de la Campagne des Dix-Huit Jours, et emprisonné en Bavière. Rapatrié malade en 1941, il conservera toujours des séquelles de sa captivité. Il mourra en clinique des suites lointaines de sa captivité.
En septembre 1968, dans le cadre des fêtes de Wallonie, les autorités locales de Nivelles rendent un hommage appuyé à Franz Dewandelaer, figure marquante du roman païs de Brabant. Sans conteste, cette initiative doit beaucoup à Émile Delvaille, ancien résistant, président de la section de Nivelles de Wallonie libre et conseiller communal, qui a su convaincre les échevins Vander Heggen et Hemberg. Avant qu’un mémorial soit inauguré dans le parc de la Dodaine, un cortège officiel fait halte devant le n°3 de la rue Paradis pour inaugurer une plaque apposée sur la façade de la maison natale du poète :

ICI VECUT
FRANZ DEWANDELAER
CHANTRE DE SA BELLE VILLE DE
NIVELLES. LE PLUS POETE DE
NOS POETES DIALECTAUX.
1909-1952

Au-delà de la personnalité du poète dialectal, la manifestation organisée en 1968 vise à affirmer l’appartenance du Roman pays de Brabant à la Wallonie et la défense des intérêts wallons au moment où est débattue la question de l’implantation d’une activité de pétrochimie à Feluy. En septembre 1967, le bourgmestre Jules Bary avait conféré un caractère davantage officiel à la Fête de Wallonie organisée à Nivelles depuis les années 1930. La collaboration des autorités locales avec le Comité communal des Fêtes, le Syndicat d’initiative et de tourisme et la Fédération nivelloise de Wallonie libre contribue à l’organisation d’un programme structuré et ambitieux, visant à étoffer la commémoration wallonne. Ainsi en 1968, au-delà des discours officiels, du cortège musical et d’un feu d’artifice, le spectacle offert au public le samedi soir a été préparé par Willy Chaufoureau qui met en scène des poèmes, des chansons et des saynètes tirés des œuvres de Dewandelaer.

Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Archives Paul Collet, 14-22, Chemise Commémoration 1969, notamment article du Peuple, 24 septembre 1969
Paul DELFORGE, Essai d’inventaire des lieux de mémoire liés au Mouvement wallon (1940-1997), dans Entre toponymie et utopie. Les lieux de la mémoire wallonne, (actes du colloque), sous la direction de Luc COURTOIS et Jean PIROTTE, Louvain-la-Neuve, Fondation Humblet, 1999, p. 285-300
Paul DELFORGE, Franz Dewandelaer, dans Encyclopédie du Mouvement wallon, Charleroi, Institut Destrée, 2000, t. I, p. 498
Georges LECOCQ, Pierre HUART, Dis, dessine-moi un monument… Nivelles. Petite histoire d’une entité au passé bien présent, Nivelles, Rif tout dju, mars 1995, p. 17
La Vie wallonne, 1952, p. 220 ; 1953, p. 118-140
Le Gaulois, n° 245, 30 août 1952, p. 6
Wallonie libre,  septembre 1968, p. 15 ; octobre 1968, p. 10.

 

Plaque Franz Dewandelaer (Nivelles)

Plaque Franz Dewandelaer (Nivelles)

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Adresse : 
3 rue Paradis – 1400 Nivelles
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DEWANDELAER Franz
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Plaque Franz Dewandelaer (Nivelles)
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COLLET Paul

Plaque commémorative en hommage à Paul Collet, réalisée à l’initiative de la section de Nivelles de Wallonie libre, 21 septembre 1969.
 

Alors qu’il est encore étudiant à l’Université catholique de Louvain, dans les années 1907-1911, Paul Collet est particulièrement attentif à la défense du patrimoine ; en dehors de ses convictions religieuses et de ses études de Droit, Nivelles est au cœur de ses préoccupations, en particulier la préservation de son bâti (restauration de façades, maintien de maisons anciennes, etc.) et la valorisation du parler local et du folklore (initiateur d’un musée du folklore). Créateur de revues artistiques avant la Grande Guerre, attiré par la dimension régionale wallonne apportée par Jules Destrée à l’heure des Amis de l’Art wallon et de l’Assemblée wallonne, celui qui fut un membre actif de la Fédération wallonne des Étudiants de l’Université catholique de Louvain reste davantage ancré dans son « Roman pays de Brabant », dont il est un défenseur acharné et apprécié. Membre de la Commission des Monuments et des Sites, il fait de la restauration de la collégiale un engagement permanent. Son talent de dessinateur offre à sa ville natale des témoignages irremplaçables de certains de ses quartiers.
Parmi les hommages qui lui sont rendus à diverses reprises, deux s’inscrivent durablement dans l’espace public de Wallonie. En septembre 1969, Paul Collet figure en effet parmi les Nivellois marquants honorés dans la pelouse d’honneur du parc de la Dodaine et une plaque commémorative est officiellement inaugurée au 51 de la rue de Bruxelles. Elle est encastrée dans la façade de la maison où Paul Collet passa l’essentiel de son existence. A côté du blason de la ville de Nivelles, on peut y lire :

ICI VECUT
PAUL COLLET
AVOCAT. HOMME DE LETTRES.
ILLUSTRATEUR DE TALENT.
DECEDE DANS CETTE MAISON
LE 22-7-1952

Docteur en Droit de l’Université catholique de Louvain, avocat avoué à Nivelles, Paul Collet (1889-1952) a consacré ses plus belles heures à sa ville natale qu’il illustre tant par ses talents littéraires qu’artistiques (croquis, illustrations à l’encre de chine, eaux fortes, aquarelles, pastels, lithographies, clichés photographiques). « Imagier du Roman Pays », comme le surnommaient ses amis, dont Georges Willame, Paul Collet est le fondateur et principal rédacteur de revues nivelloises avant la Grande Guerre, et un actif collaborateur de diverses revues wallonnes dont La Terre wallonne d’Élie Baussart, par la suite. En 1917 et 1918, il s’occupe activement de l’accueil des réfugiés français du Nord et du Pas de Calais. Il s’agit là de l’une de ses nombreuses manifestations de sa francophilie ; en contact avec plusieurs cercles culturels français, il a été un ardent propagandiste de la culture française, récompensé de la Légion d’honneur en 1939 (chevalier). Professeur d’histoire de l’art en amateur éclairé, mais surtout avocat, juge suppléant en première instance et bâtonnier, Paul Collet est encore le délégué de Nivelles à l’Assemblée wallonne (1921-1940) et membre de son Bureau permanent. Régionaliste unioniste, il est le pionnier des fêtes de Wallonie à Nivelles ; en 1928, il crée en effet le Comité de Wallonie qui institue la Fête de la Wallonie à Nivelles. Séduit par le discours de Degrelle, ce catholique accepte d’être candidat rexiste dans l’arrondissement de Nivelles en 1936. Élu député, il représente le Roman pays de Brabant à la Chambre jusqu’en 1939. En désaccord avec le chef de Rex, il quitte alors ce parti. Après un court exil en France durant les premières semaines de la Seconde Guerre mondiale, il passe la guerre à Nivelles où il vit dans la clandestinité. À la Libération, il est à nouveau désigné par ses pairs comme bâtonnier de l’Ordre (1948).
Le dimanche 21 septembre 1969, un hommage officiel appuyé est rendu à Paul Collet, tant au Nivellois qu’au Wallon. La veille, Nivelles avait inauguré la Bibliothèque nationale de Wallonie. À l’hôtel de ville de Nivelles, une foule nombreuse assiste à une séance académique qui associe dans un même hommage Paul Collet et la Fête de la Wallonie qu’il avait créée dans sa cité dès les années 1920. Sans conteste, l’hommage de Nivelles à Paul Collet doit beaucoup à Émile Delvaille, ancien résistant, président de la section de Nivelles de Wallonie libre et conseiller communal, qui a su convaincre les échevins Vander Heggen et Hemberg. Après la séance académique matinale, la plaque figurant sur la maison Collet est inaugurée par le vice-président de Wallonie libre-Nivelles, Paul Bila. Dans l’après-midi, un mémorial Paul Collet est aussi officiellement inauguré dans le parc de la Dodaine. Au-delà de la personnalité de Paul Collet, la manifestation organisée en 1969 vise à affirmer l’appartenance à la Wallonie de l’arrondissement de Nivelles, en d’autres termes le Roman pays de Brabant, au moment où les parlementaires débattent d’une réforme de l’État et de la révision de la Constitution.

Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Archives Paul Collet, 14-22, Chemise Commémoration 1969, notamment article du Peuple, 24 septembre 1969
Paul DELFORGE, Essai d’inventaire des lieux de mémoire liés au Mouvement wallon (1940-1997), dans Entre toponymie et utopie. Les lieux de la mémoire wallonne, (actes du colloque), sous la direction de Luc COURTOIS et Jean PIROTTE, Louvain-la-Neuve, Fondation Humblet, 1999, p. 285-300
Paul DELFORGE, Paul Collet, dans Encyclopédie du Mouvement wallon, Charleroi, Institut Destrée, 2000, t. I, p. 293-294
Georges LECOCQ, Pierre HUART, Dis, dessine-moi un monument… Nivelles. Petite histoire d’une entité au passé bien présent, Nivelles, Rif tout dju, mars 1995, p. 10

 

Plaque Paul Collet (Nivelles)

Plaque Paul Collet (Nivelles)

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51 rue de Bruxelles – 1400 Nivelles
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COLLET Paul
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Plaque Paul Collet (Nivelles)
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SEUTIN Louis-Joseph

Monument Seutin, 21 juin 1903.
Réalisé par Jean Hérain.

Situé à deux pas de la gare de Nivelles, sur une place arborée, un ensemble statuaire rend hommage au médecin nivellois Louis-Joseph Seutin. L’œuvre de Jean Hérain a été inaugurée en présence du prince Albert le 21 juin 1903. Elle correspond à un courant d’une certaine importance au tournant des XIXe et XXe siècles qui vise à honorer une personnalité active dans le domaine médical. Avec Louis Seutin, cependant, ce n’est pas un simple médecin de campagne que l’on fige dans le bronze pour l’éternité mais à la fois un chirurgien de réputation internationale, une personnalité libérale, voire un « révolutionnaire » de 1830.

Né sous le régime autrichien restauré, ayant grandi sous le régime français, Louis Seutin (Nivelles 1793 – Bruxelles 1862) connaîtra encore le régime hollandais puis belge durant son existence qui l’a vu sortir d’un milieu de modestes agriculteurs pour devenir un chirurgien respecté. À l’École de médecine de Bruxelles (1810-1812), il multiplie les premiers prix avant d’exercer sur les champs de bataille de Dresde et de Leipzig (1813). Nommé par le gouvernement des Pays-Bas chirurgien(-aide)-major à l’hôpital militaire de Bruxelles (1814), il sera tour à tour sollicité pour secourir les grands blessés de la bataille de Waterloo de 1815, puis les combattants des journées de Septembre 1830, ainsi que les soldats au siège d’Anvers en 1831. Après avoir défendu une première thèse à l’Université de Leyde (sur la péripneumonie) en 1816, il est reçu à l’Université de Liège docteur en chirurgie et en accouchements (1820). Co-fondateur puis président de la Société des sciences médicales et naturelles de Bruxelles (1822), chirurgien en chef de l’hôpital Saint-Pierre (1823), professeur à l’École de médecine (1824), il inaugure de nouveaux cours et forme de nombreux étudiants à une médecine opératoire moderne. Reconnues sous le régime hollandais, ses qualités le sont aussi, très vite, par le régime belge. Chargé d’organiser le service des ambulances de la jeune « armée » belge, médecin en chef (1831-1836), le médecin du roi devient, en 1854, inspecteur général honoraire du service de santé. Membre l’Académie de médecine (1841), professeur à l’Université libre de Bruxelles (1834), le chirurgien devient un véritable chef de file tant par la qualité de son enseignement que par celle de sa pratique. On retient surtout qu’il a été le premier à procéder à la réduction des fractures par l’utilisation de bandages amidonnés. En 1848, ce chirurgien de réputation internationale est encore le premier à utiliser du chloroforme dans la pratique d’anesthésie. Ses interventions pour améliorer l’hygiène et la salubrité publiques sont aussi décisives et le conduisent à s’occuper davantage encore de la « chose publique ».

En plus de ses activités dans le domaine de la médecine, Louis Seutin accepte de devenir sénateur, en tant que représentant de l’arrondissement de Bruxelles. De manière régulière, le « Nivellois » siège et intervient à la Haute Assemblée (1853-1862), pour défendre le programme du parti libéral. Dans son testament, outre des donations importantes aux hôpitaux de Bruxelles et de Nivelles, ainsi que des actions en faveur des Nivellois (notamment pour la restauration de la fontaine gothique de la Grand’Place), Louis Seutin a légué son cœur à sa ville natale. Dans un premier temps, ce « don » est déposé et conservé dans une urne de bronze dans la chapelle des Hospices dont Seutin était le médecin en chef honoraire. Face à tant de générosité, le maïeur libéral de Nivelles, Albert Paradis, se sentit obligé de lancer un projet de monument, mais la souscription publique ne rencontra pas le succès espéré. Force est de constater que Nivelles manqua l’occasion du centième anniversaire de la naissance de son illustre citoyen et qu’il fallut attendre le tout début du XXe siècle pour qu’un nouveau projet soit lancé. L’urne et le cœur seront placés à l’intérieur d’un monument. Sa réalisation donne lieu à un concours et c’est Jean Hérain qui le remporte (1901).

Formé à bonne école – notamment auprès de Louis de Taeye à l’Académie de Louvain, sa ville natale, et du Liégeois Eugène Simonis à l’Académie de Bruxelles dans les années 1870, ainsi qu’à l’École des Beaux-Arts de Paris –, Jean Hérain (Louvain 1853 – Ixelles 1924) s’oriente très tôt dans la réalisation de portrait en buste et en médaillon. Fréquentant principalement les Salons organisés en Flandre, où il est fort apprécié mais peu acheté, c’est en Wallonie qu’il inaugure son premier buste dans l’espace public (buste Navez à Charleroi, 1889). Après avoir brièvement tenté sa chance en Amérique, il obtient plusieurs commandes officielles à Bruxelles et pour les chemins de fer. Candidat malheureux pour le Vieuxtemps de Verviers, il décroche plusieurs contrats au début du XXe siècle : le monument Seutin à Nivelles précède des décorations à Bruxelles, les Combattants de 1830 à Grez-Doiceau, et le fameux Sigebert de Gembloux. En observant les œuvres d’inspiration réalisées par Jean Hérain, Hugo Lettens regrettera que l’artiste n’ait pas davantage travaillé dans cette direction. « Il a réalisé quelques magnifiques sculptures » tandis que « ses bustes et monuments (sont) assez conventionnels ». Celui qu’il réalise à Nivelles ne manque cependant pas d’originalité : le buste en bronze au sommet de la stèle ne se limite pas en effet aux épaules ; le sculpteur laisse déborder un long manteau, sur le devant et l’arrière de la stèle, que Seutin porte négligemment sur l’épaule droite ; le sculpteur peut ainsi travailler le tissu et lui donner quelques formes. Par ailleurs, au pied de la colonne de pierre bleue, il a représenté une femme tenant un grand livre sur ses genoux, une coupe d’eau dans sa main droite, et une pièce de tissu au bout de son bras gauche relevé. Ici aussi, l’artiste joue avec les plis des différents vêtements pour figurer « la science émergeant de la nuit ». Comme le buste, l’allégorie est en bronze. Entre le buste et l’allégorie, ont été gravés dans la pierre la dédicace suivante :

AU
BARON SEUTIN
CHIRURGIEN
SA
VILLE NATALE

À l’arrière, apparaissent les dates 1793-1862, tandis que les armoiries de la ville de Nivelles sont incrustées sur le flanc droit de la stèle.

Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse
Hugo LETTENS, Hérain, dans Jacques VAN LENNEP (dir.), La sculpture belge au 19e siècle, catalogue, t. 2, Artistes et Œuvres, Bruxelles, CGER, 1990, p. 448-449
Paul PIRON, Dictionnaire des artistes plasticiens de Belgique des XIXe et XXe siècles, Lasne, 2003, t. I, p. 699
Georges LECOCQ, Pierre HUART, Dis, dessine-moi un monument… Nivelles. Petite histoire d’une entité au passé bien présent, Nivelles, Rif tout dju, mars 1995, p. 17-18
Joseph TORDOIR, Des libéraux de pierre et de bronze. 60 monuments érigés à Bruxelles et en Wallonie, Bruxelles, Centre Jean Gol, 2014, p. 163-165
Victor JACQUES, Seutin dans Biographie nationale, t. 22, col. 324-339
Jean-Luc DE PAEPE, Christiane RAINDORF-GÉRARD (dir.), Le Parlement belge 1831-1894. Données biographiques, Bruxelles, 1996, p. 506-507
Paul PIRON, Dictionnaire des artistes plasticiens de Belgique des XIXe et XXe siècles, Lasne, 2003, t. I, p. 699
http://www.sculpturepublique.be/1400/Herain-BaronSeutin.htm
http://www.flickr.com/photos/saigneurdeguerre/4943015536/
http://search.arch.be/BE-A0510_000280_002648_DUT.ead.pdf (s.v. juin 2014)

Monument au premier soldat français tombé en Belgique en 1914 – © Photo Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée © Sofam

Monument au premier soldat français tombé en Belgique en 1914

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Carte : 
Adresse : 
Square Baron Seutin, devant la gare, à l’angle de la rue de Namur et de l’avenue de Burlet, 1400 Nivelles
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SEUTIN Louis-Joseph
Image : 
Monument au premier soldat français tombé en Belgique en 1914 – © Photo Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée © Sofam
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TAMINE Edmond

Bas-relief en mémoire d’Edmond Tamine, 24 juin 1934.
Réalisé par Marcel Collet.

Pendant de nombreuses années, le médecin Edmond Tamine (1862-1926) s’est consacré corps et âme à la santé de la population la moins favorisée de Nivelles. Surnommé èl mèd’cin dès poûves, Tamine a fait l’objet d’un hommage tout particulier lorsqu’a été inaugurée, le 24 juin 1934, un monument en son honneur. Dans un style similaire au monument dédié à Georges Willame, une pierre rectangulaire avec des effets de profondeurs soutient un bas-relief en bronze où a été représenté le profil gauche du médecin. Dans la partie supérieure, en lettres d’or, les années 1862 et 1926 occupent les deux coins, tandis que la mention suivante apparaît dans la partie inférieure, sous le portrait :

Au
Dr Edm. Tamine
El méd’cin des pouves

À la fois sculpteur et architecte, dessinateur et graveur, prix Godecharle 1907, Marcel Collet (1894-1944) a reçu plusieurs commandes de la ville de Nivelles, dont la célèbre statue de l’archange saint Michel, patron originel de la ville, qui couronne le perron depuis 1922, du moins quand elle n’est pas prise à partie par des chapardeurs. Frère de Paul Collet, le sculpteur signe d’autres monuments à Nivelles (dont celui de G. Willame), ainsi que diverses maisons de particuliers dans le style Art Déco à Bruxelles.

L’initiative de ce mémorial revient au cercle Le Réveil postal, en particulier à Victor Dozot et à Victor Marchand. Il s’agissait de rendre hommage à un médecin de province, modeste et dévoué, toujours disponible et attentif à ceux qui avaient besoin de lui dans le canton de Nivelles. Le parcours de vie d’Edmond Tamine ne présente en effet aucune réalisation particulière ou exceptionnelle ; il était président de la section locale de la Croix-Rouge et consacrait tout son temps à soigner et à aider. Cette abnégation désintéressée suffisait pour susciter l’admiration de tous. Mais sa disparition tragique marqua davantage les esprits : de retour d’une consultation à la veille de la Noël 1926, le docteur revenait à pied de la campagne ; cherchant le chemin le plus court, il longeait la voie ferrée quand un train de marchandises surgit.

Le monument Tamine est situé à l’entrée du parking de l’hôpital général de Nivelles. Il est placé au pied d’un arbre au tronc remarquable.

Georges LECOCQ, Pierre HUART, Dis, dessine-moi un monument… Nivelles. Petite histoire d’une entité au passé bien présent, Nivelles, Rif tout dju, mars 1995, p. 24-25
Paul PIRON, Dictionnaire des artistes plasticiens de Belgique des XIXe et XXe siècles, Lasne, 2003, t. I, p. 238

Bas-relief en mémoire d’Edmond Tamine – © Photo Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée © Sofam

Bas-relief en mémoire d’Edmond Tamine

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A l’entrée du parking de l’hôpital, au carrefour de la rue Samiette et du boulevard de la Batterie, 1400 Nivelles
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TAMINE Edmond
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Bas-relief en mémoire d’Edmond Tamine – © Photo Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée © Sofam
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