Philippeville

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5600

Ville royale

Vue aérienne de la ville de Philippeville et de ses rues rappelant l’ancien tracé radioconcentrique de la place forte. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

Vue aérienne de la ville de Philippeville et de ses rues rappelant l’ancien tracé radioconcentrique de la place forte. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

Née au même moment que sa voisine de Mariembourg, Philippeville est héritière de la volonté de Charles Quint de défendre l’Entre-Sambre-et-Meuse par une série de places fortes suite aux terribles campagnes menées par Henri II en 1554. La forteresse de Philippeville est édifiée de toutes pièces près du village disparu d’Écherennes, entre Florennes et Sautour, et baptisée ainsi en l’honneur du roi d’Espagne Philippe II. La première garnison de la ville intègre ses quartiers le 17 janvier 1556, suivie par la suite d’une population civile. La place forte participe à toutes les opérations militaires de la fin du XVIe siècle. La forteresse est agrandie sous le gouvernement des archiducs Albert et Isabelle et devient alors une véritable ville. En 1659, le traité des Pyrénées fait passer Philippeville à la France en même temps que Mariembourg. Les fortifications sont renforcées et développées selon les plans de Vauban et jouent un rôle de premier plan dans les opérations militaires menées par Louis XIV dans la région. Rattachée au départ au comté de Namur, Philippeville fait ensuite partie du baillage d’Avesnes après son passage à la couronne de France. Malmenée d’une juridiction à l’autre, elle est définitivement rattachée au parlement de Douai en 1721 en même temps que Mariembourg et resta possession française jusqu’en 1815.

 

La halle de Philippeville avant restauration. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

La halle de Philippeville avant restauration. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

Le plan radioconcentrique de la place forte est encore aujourd’hui sensiblement apparent dans le tracé des rues de la ville, au départ de la place d’Armes, bien que les remparts aient disparu et aient été remplacés par des voiries. La prise de possession de Philippeville par les Français a modifié considérablement la physionomie de la place. Vauban repense les fortifications, tout en gardant le tracé primitif. De nombreux autres bâtiments de l’époque française subsistent encore de nos jours. Parmi ceux-ci, plusieurs casernes d’infanterie, l’ancien hôpital militaire, quelques pans de l’ancien arsenal, la halle, l’ancienne maison du gouverneur de la place forte et le magasin à poudre, devenu en 1922 la chapelle Notre-Dame des remparts. L’église Saint-Philippe, seul monument contemporain de la fondation de la ville par les Espagnols, décentré par rapport à la place d’Armes, conserve des monuments funéraires de hauts personnages liés au passé militaire de la ville à l’époque française. On y trouve également une longue inscription témoignant de la fondation de l’édifice en 1556. Des fortifications, nous conservons des galeries de contremine, en sous-sol, dont une partie est accessible au public. Les constructions en surface n’ont pas résisté au démantèlement de la forteresse entrepris en 1856.

La pierre de fondation de l’église de Philippeville. Photo de 1974. © KIK-IRPA, Bruxelles

La pierre de fondation de l’église de Philippeville. Photo de 1974. © KIK-IRPA, Bruxelles

 

 

 

La chapelle Notre-Dame des remparts de Philippeville, ancien magasin à poudre de la place forte. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

La chapelle Notre-Dame des remparts de Philippeville, ancien magasin à poudre de la place forte. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

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Ville royale
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Vue aérienne de la ville de Philippeville et de ses rues rappelant l’ancien tracé radioconcentrique de la place forte. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine
La halle de Philippeville avant restauration. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine
La chapelle Notre-Dame des remparts de Philippeville, ancien magasin à poudre de la place forte. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine
La pierre de fondation de l’église de Philippeville. Photo de 1974. © KIK-IRPA, Bruxelles
La pierre tombale de Guillaume de Silhac dans l’église Saint-Philippe de Philippeville. Photo de 1974. © KIK-IRPA, Bruxelles
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Les ruines de la forteresse de Fagnolle

Terre franche située aux confins de la principauté de Liège, Fagnolle appartient à la famille de Rumigny-Florennes à partir du XIIIe siècle. La première mention d’un seigneur de Fagnolle remonte à Hugues Ier en 1249 ; la seigneurie est entrée ensuite dans le patrimoine des Enghien et des Barbençon. Le château tombe aux mains des Français en 1554 et est repris l’année suivante par Guillaume le Taciturne qui le fait sauter tout en y maintenant une garnison. La ruine du château épuise le village même, qui est abandonné en même temps que la forteresse. Le château devient possession des princes de Ligne au début du XVIIe siècle et est abandonné en 1659. En 1770, la terre de Fagnolle est érigée en comté d’empire par Joseph II. Le château et la terre de Fagnolle ont sans conteste joué au Moyen Âge un rôle stratégique de premier plan dans la défense de l’Entre-Sambre-et-Meuse à l’époque où la forteresse devait défendre la trouée de l’Oise.

Le château, édifié en calcaire, dessine un quadrilatère ponctué de quatre tours circulaires et cerné par des douves. Le complexe, aujourd’hui en ruines, aurait été érigé au XIIIe siècle, probablement au moment de la première prise du titre de sire de Fagnolle par Hugues Ier Rumigny. Les quartiers d’habitation dateraient de la seconde moitié du XIVe siècle. Deux tours d’angle sont encore partiellement debout et présentent un bel appareil de moellons de calcaire ; au dos des remparts se trouvent les vestiges des bâtiments résidentiels.

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Les ruines de la forteresse de Fagnolle
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Le café de la maison du peuple

Le 19 juin 1815, Napoléon arrive à Philippeville vers 9h du matin depuis Charleroi. Il s’arrête à l’hôtel du Lion d’Or, tenu par un vétéran des campagnes impériales. Il s’y restaure et s’y repose avant de prendre la route de Paris via Mariembourg, Rocroi, Maubert-Fontaine, Mézières et Laon. Située à l’angle de la place d’Armes et des rue de la Roche et du Moulin, cet immeuble daté de la seconde moitié du XVIIIe siècle était affecté à l’hôtellerie. Le bâtiment fut réaménagé aux alentours de 1910 en maison du peuple : les façades sont à l’époque chaulées et un clocheton est adjoint à l’ensemble.

 

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café de la maison du peuple de Philippeville
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Les vestiges des fortifications de Sautour

La seigneurie liégeoise de Sautour fut détenue successivement par un grand nombre de familles au cours des siècles ; cependant, aucune ne résida jamais dans le château. La forteresse, citée dès 1155, appartenait au prince-évêque de Liège. Elle joua un rôle de première importance dans la défense de l’Entre-Sambre-et-Meuse de par sa situation à quelques encablures de Philippeville, possession namuroise puis française. Si Sautour figure dans la liste des biens de l’Église de Liège, les origines de cette possession restent de nos jours méconnues. La forteresse était commandée par un capitaine et avait le statut de ville franche dont les habitants devaient assurer la garde et participer à la défense. Après la création de la place forte de Philippeville en 1555, Sautour fut délaissé et son entretien ne fut plus assuré, malgré quelques occupations sporadiques.

Établi au sommet d’un promontoire rocheux, le château se dresse sur le flanc occidental de la colline. Ville médiévale fortifiée sur un site de hauteur, Sautour a du voir son tracé médiéval fixé aux XIIIe et XIVe siècles. De nos jours, nous distinguons encore une tour médiévale de plan carré qui témoigne d’une implantation bien plus vaste encore. En ruine comme le reste des fortifications, le donjon ne s’élève plus que sur deux niveaux.

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Les vestiges des fortifications de Sautour
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L’hôtel de ville de Philippeville

À l’intérieur est conservé l’uniforme du capitaine Jean-Baptiste-Joseph Cardron, né à Philippeville en 1786. En 1804, il s’engage dans le 9e léger de Longwy et entame sa carrière militaire. Avec son régiment, il combat comme sous-lieutenant en Espagne en 1810 et est blessé à Chiclana. Devenu lieutenant, il sert en Saxe en 1813 et est une fois encore blessé à Bautzen. Nommé capitaine à la fin de cette année, il reçoit le commandement de la compagnie de carabiniers du 4e bataillon. Resté fidèle à l’empereur dès les premiers jours de la débâcle en 1814, il démissionne après la bataille de Waterloo et rentre à Philippeville. Admis au service de l’armée des Pays-Bas en 1817, il démissionne moins de deux ans plus tard. En 1830, il prend une parte active aux événements révolutionnaires belges et se voit confier le commandement de l’escorte chargée de conduire les prisonniers hollandais à Namur. Il décède à Philippeville le 25 juillet 1845.

 

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hôtel de ville de Philippeville
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Village de Roly

5600 Roly, Belgique

Classement comme site le 25 novembre 1997

Le village de Roly est occupé depuis le Néolithique comme nous l’ont appris plusieurs éléments découverts à la suite de fouilles archéologiques (silex, pointes de flèches…). Des tombes des époques gallo-romaine et mérovingienne ont également été mises au jour. Au 11e siècle, la terre de Roly est divisée en deux fiefs relevant de seigneurs différents. Le premier appartient à l’abbaye de Florennes et le fief de la Tour de Rolier appartient à la famille seigneuriale de Roly jusqu’au 18e siècle. Il passe ensuite dans la famille de Groesbeeck qui le conserve jusqu’à la fin de l’Ancien Régime. Aujourd’hui, Roly est un village assez dense établi sur une pente au sommet de laquelle se dressait une église, antérieure à l’actuelle. L’ensemble de bâtiments de la localité date essentiellement du 19e siècle et le village reste marqué par la présence de deux monuments classés : l’église Saint-Denis et l’exceptionnel château-ferme situé juste à côté. Hormis ces deux édifices principaux, le village conserve également un très beau moulin, situé en contrebas du château et bâti dans la seconde moitié du 17e siècle. Plusieurs belles fermes en long témoignent de l’activité agricole alors que la ferveur religieuse d’Ancien Régime est encore perceptible dans la présence d’une belle potale de 1726 protégée par un grillage en fer forgé située rue de l’Argilière.

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Église Saint-Denis de Roly

Place Saint-Denis, 5600 Roly, Belgique

Classement comme monument le 20 novembre 1972

Sur un versant assez abrupt, en bordure de la place principale du village, se trouve l’église Saint-Denis, érigée en style classique vers 1769, probablement sur les plans de l’architecte Jean-Baptiste Chermanne, artiste prolifique dans la région namuroise dans la seconde moitié du 18e siècle. Le sanctuaire est consacré en 1772. Il est composé d’une nef unique terminée par une maigre tour carrée. À l’intérieur, les voûtes du chœur comportent encore le blason et la devise de l’abbé de Saint-Jean de Florennes, Hubert Leclercq, décimateur et collateur de cette église. Il était ainsi chargé de « décimer », c’est-à-dire, collecter les dîmes du village (impôt à verser au clergé) et de « collationner », c’est-à-dire de conférer un bénéfice ecclésiastique. Une partie du domaine de Roly appartenait en effet à l’abbaye de Florennes sous l’Ancien Régime. L’église abrite un exceptionnel ensemble mobilier en chêne de style Louis XV contemporain de l’église comprenant l’autel majeur, les autels latéraux à retables, les lambris, le banc de communion, deux confessionnaux et les bancs de chœur. On y trouve aussi une statue en bois peint représentant saint Ghislain datée du 16e siècle et des fonts baptismaux gothiques en pierre bleue de la même époque. On peut enfin y admirer la pierre tombale d’un seigneur du lieu, Jean de Roly, mort en 1554, et de son épouse Amphile de Hologne, décédée en 1560.

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Château-ferme de Roly

Place de Roly 8, 5600 Roly, Belgique

Classement comme monument le 16 octobre 1975

Au 11e siècle, la terre de Roly est divisée en deux fiefs relevant de seigneurs différents. Le premier appartient à l’abbaye de Florennes et le fief de la Tour de Rolier appartient à la famille seigneuriale de Roly jusqu’au 18e siècle. Il passe ensuite dans la famille de Groesbeeck qui le conserve jusqu’à la fin de l’Ancien Régime. L’ancienne demeure seigneuriale, un château-ferme, se situe en bordure de la place principale du hameau et témoigne de l’important passé médiéval du lieu. Cet important complexe castral est encore partiellement bordé de fossés et rassemble dans ses murs le château proprement dit, une chapelle et une vaste ferme. Il retrace l’évolution de la manière d’habiter depuis le Moyen Âge jusqu’à l’époque classique. L’ensemble est dominé par la masse importante d’un donjon rectangulaire érigé probablement au 13e siècle ; on y trouve encore des traces d’archères. À partir de cet élément ancien se développe le château en lui-même, érigé en quadrilatère autour d’une cour pavée au milieu du 16e siècle. D’autres aménagements sont entrepris par les propriétaires successifs jusque dans la seconde moitié du 18e siècle. Beaucoup plus vaste que le château, la ferme clôturée a été érigée entre le 16e et le 19e siècle ; on y accède par deux entrées opposées. On y trouve deux tourelles rondes dont l’une d’elles abritait vraisemblablement une bergerie. Les propriétaires actuels mènent depuis 1995 de nombreux travaux de restauration tout en respectant l’esprit des lieux.

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Ferme du Vieux-Sautour

Chemin du Vieux-Sautour, 5600 Sautour, Belgique

Classement comme monument le 29 août 1990

Isolé sur le versant d’une vallée, à côté du site de l’ancienne église, ce vaste ensemble emmuraillé s’est développé principalement aux 17e et 18e siècles suivant un plan complexe autour de deux cours en L. Propriété des famille Oudart et Lange à l’Époque moderne, elle passe dans les biens des Licot, anciens seigneurs de Nismes, après la Révolution. On accède à l’ensemble par un portail daté de 1733, situé entre deux murs percés d’arquebusières. À droite se situent les dépendances, construites en deux étapes dans la première moitié du 18e siècle. On y trouve deux étables et deux bergeries. Au centre de la façade arrière subsiste une partie d’une tour ronde qui flanquait à l’origine l’angle nord-est. Visible depuis la rue de Moriachamps, elle a perdu sa toiture mais conserve trois niveaux. En face du portail se trouvent le logis et une longue aile d’étable dont la partie la plus ancienne remonte au premier quart du 17e siècle. D’autres bâtiments à vocation agricole érigés jusqu’au 19e siècle complètent l’ensemble. Au sud du complexe est conservé un vaste jardin rectangulaire clôturé au centre duquel se devinent les fondations d’un bâtiment ancien, peut-être un logis seigneurial. À côté de la ferme, dans la rue de Moriachamps, se trouve la chapelle du cimetière, construction néogothique de la fin du 19e siècle considérée comme étant le chœur de l’ancienne église paroissiale du Vieux-Sautour, visiblement reconstruite. Une pierre de remploi datée de 1733 se trouve au-dessus du portail.

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Vestiges des fortifications de Sautour

5600 Sautour, Belgique

Classement comme monument le 1er février 1937 et comme site le 30 mars 1992

La seigneurie liégeoise de Sautour fut détenue successivement par un grand nombre de familles au cours des siècles : cependant, aucune ne résida jamais dans le château. La forteresse, citée dès 1155, appartenait à l’évêque de Liège. Elle joua un rôle de première importance pour la défense de l’Entre-Sambre-et-Meuse de par sa situation à quelques encablures de Philippeville, possession namuroise puis française. La forteresse était commandée par un capitaine et avait le statut de ville franche dont les habitants devaient assurer la garde et participer à la défense. Après la création de la place forte de Philippeville en 1555, Sautour fut délaissée et son entretien ne fut plus assuré. Établi au sommet d’un promontoire rocheux, le château se dresse sur le flanc occidental de la colline. Ville médiévale fortifiée sur un site de hauteur, Sautour a dû voir son tracé médiéval fixé aux 13e et 14e siècles. De nos jours, nous distinguons encore intra muros une tour médiévale de plan carré qui témoigne d’une implantation bien plus vaste encore. En ruines comme le reste des fortifications, ce donjon ne s’élève plus que sur deux niveaux. Beaucoup de demeures du haut du village ont été reconstruites dans les ruines de la forteresse. Parmi les vestiges, signalons les restes d’une dizaine de tours de l’enceinte, au nord et la porte dite « Romaine » ou « Postiène » à l’est qui était une des entrées de la ville.

 

Vestiges des fortifications de Sautour © IPW

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