Code postal
4140
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Église Saint-Martin

Citée depuis 760, l’église Saint-Martin passe au XIe siècle à l’abbaye de Stavelot. En 1286, elle est entièrement détruite et reconstruite par après ; encore aujourd’hui, elle domine le centre de l’agglomération. 

Elle est caractérisée par une imposante tour d’entrée surmontée d’une flèche octogonale du XVIIIe siècle. 

Parmi les quelques pierres tombales présentes dans l’édifice, la dalle de Bertin de Malmedy mentionne l’ancien duché. Située à l’extérieur, sur la façade nord, elle date de 1712 et a été taillée dans du calcaire de Meuse. On peut y lire « Sépulture de l’honorable Bertin de Malmedie, en son vivant juge en la chambre des Thols au duché de Limbourg, échevin de la haute cour de Louveigné (…) ».

4140 Sprimont

carte

Frédéric MARCHESANI, 2013

Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée - Sofam

Monument VAN DEN BERG

Monument van den Berg, auteur inconnu, 27 août 1960.

Le long de la route des Fawes, à Banneux, un mémorial Albert Van den Berg (1890-1945) a été aménagé dans la clôture d’enceinte de la Résidence Vierge des Pauvres, à quelques mètres à gauche du porche d’entrée, près du carrefour avec l’avenue Nusbaum. Rompant avec l’alignement des barrières en fer forgé blanches, un mur en moellons accueille un médaillon en bronze ainsi que deux plaques rendant hommage à cet avocat liégeois dont la vie fut enlevée, durant la Seconde Guerre mondiale, parce qu’il était juif.

Docteur en Droit de l’Université de Liège, invalide de la Grande Guerre et décoré de la Croix de feu, Albert van den Berg va se mobiliser pour sauver des vies, certes la sienne et celle de ses proches, mais surtout celle de nombreux enfants et adultes juifs persécutés par l’occupant. Avec l’aide de milieux catholiques (l’évêque de Liège, les sœurs franciscaines et celles de Saint-Vincent-de-Paul), il parvient à mettre en place un réseau qui procure de faux papiers d’identité et cache des enfants juifs dans deux homes de Banneux. Dénoncé en 1943, Albert van den Berg est envoyé en Allemagne dont il ne devait jamais revenir. En 1995, il a reçu le titre de Juste parmi les nations de l’Institut Yad Vashem.

C’est pour honorer sa mémoire, celle des millions de juifs victimes de la shoah et la bonne entente entre l’église catholique et la communauté israélite que l’initiative est prise à la fin des années 1950 d’ériger un mémorial à Banneux. Elle émane de la communauté juive de Belgique, à l’invitation de l’évêque de Liège Louis-Joseph Kerkhofs. Ce dernier avait contribué personnellement à la mise en place et à la réussite du réseau van den Berg de 1942 à 1944. L’inauguration s’est déroulée le 27 août 1960 en présence de représentants de toutes les autorités civiles et religieuses du pays de Liège.

Le médaillon en bronze présente van den Berg de face ; son nom est inscrit sur la partie supérieure, tandis que deux panneaux, l’un en hébreu, l’autre en français, précisent que le mémorial est destinée à celui :

« qui donna sa vie
pour les persécutés
du nazisme
juifs et chrétiens ».

Il s’agit du deuxième « mémorial juif » inauguré en extérieur en Wallonie, depuis la Seconde Guerre mondiale. Un premier l’avait été à Arlon en 1959.

Sources

Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse
Léon PAPELEUX, Un Liégeois qui sauva des centaines de juifs (1940-1944), dans La Vie Wallonne, 1980, t. LIV, p. 280-290 ; 1981, t. LV, p. 129-208
Une certaine idée de la Wallonie. 75 ans de Vie wallonne, Liège, 1995, numéro spécial de La Vie wallonne, t. LXIX, p. 252-253
Daniel Dratwa, Un aspect de la mémoire de la Seconde Guerre mondiale en Belgique : les monuments juifs, dans Rudi VAN DOORSLAER (dir.), Les Juifs de Belgique de l’immigration au génocide. 1925-1945, Bruxelles, CERHSGM, 1994, p. 209-222

Monument van den Berg

Rue des Fawes 58-62
4140 Banneux

carte

Paul Delforge

Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée - Sofam

Monument Henri SIMON

Monument Henri Simon, réalisé par Maurice Bar, 30 juillet 1939.


La disparition, à Liège, le 11 mars 1939, de Henri Simon, à l’âge de 83 ans a laissé orphelin les amoureux de la langue wallonne. Poète, écrivain, auteur dramatique, auteur de comédies, il avait contribué à la renaissance des lettres wallonnes au tournant des XIXe et XXe siècles et, avec lui, disparaissait le Mistral du pays de la Meuse. Avec Li Mwért di l’abe (La mort de l’arbre) (1909) et Li pan dè bon Dieu (Le pain du bon Dieu) (1914), œuvres majeures ressortant d’une rare production, il avait signé des pièces de théâtre et des poèmes qui le plaçaient au premier rang des écrivains dialectaux. 

Après avoir cherché sa voie du côté de la musique, voire de la peinture, celui qui avait été boursier de la Fondation Darchis (1883) et avait bénéficié des conseils d’Adrien de Witte à Rome, s’installe loin de la ville, quand il revient à Liège. Il trouve le calme dans une maison de Sprimont-Lincé, où il va se consacrer entièrement aux lettres wallonnes. Adversaire des « Romantiques », hostile à La Wallonie d’Albert Mockel parce que le symbolisme lui paraît une esthétique ‘étrangère’, il apporte aux lettres wallonnes les qualités qui lui manquaient. Évoquant « le plus grand de tous », Albert Maquet parle d’une production rare, d’une rare tenue. Ses écrits « font de lui le maître incontesté du classicisme et, nouveau mistral, le sourcier des trésors de la langue ». Co-fondateur du Musée de la Vie wallonne (1913), Henri Simon en est le conservateur pendant ses premières années (1915-1922). Membre de la Société de Littérature wallonne et de l’Académie de Langue et de Littérature françaises, dite Académie Destrée dès sa création (1921), il ne prendra jamais place dans le fauteuil qui lui était réservé. La quiétude de sa maison de Sprimont-Lincé lui suffisait ; ses amis lui rendaient régulièrement visite. Fêté de son vivant (1934), Henri Simon ne pouvait être oublié, même si ses obsèques furent à l’image du personnage, à savoir discrètes et intimes. Discrétion ne rimant pas avec oubli, l’auteur du pan dè bon Dieu – ce monument de la littérature wallonne – se devait d’être honoré d’un lieu de mémoire à son mesure. Et ses amis ne tardèrent pas, puisque l’inauguration eut lieu le 30 juillet 1939.
Dans la rue Henri Simon, dans le grand virage, à droite en montant, juste après le n°13, un monument imposant épouse l’angle du tournant : un long mur de pierres définit un espace où des abreuvoirs sont régulièrement fleuris. Une colonne rectangulaire émerge, surmontée d’un épi de faîtage de forme ovale. Sur la face avant, ont été gravés dans la pierre les mots suivants :


A NOSS’ GRAND
SCRIYEU WALLON
HENRI SIMON
1856 – 1939


Quelques centimètres plus haut, apparaît un bas-relief représentant le visage de Henri Simon dans un léger profil, avec la barbe, la moustache et le chapeau caractéristiques du personnage. Il est signé par le sculpteur sprimontois Maurice Bar. Bien connu dans le pays de la pierre, sculpteur et entrepreneur, Maurice Bar avait suivi des cours à l’Académie de Liège et était régulièrement sollicité par les autorités communales pour réaliser des monuments aux victimes deux guerres (comme à Xhendremael), ou bien pour réaliser des bustes (comme celui en pierre du roi Albert, à Esneux), voire le monument O’Kelly, à Jemeppe-sur-Meuse.
 

Informations obtenues grâce à l’amabilité de Mme Ahn et de M. Pierre Toussaint
Maurice PIRON, Anthologie de la littérature wallonne, Liège, Mardaga, 1979, p. 259
La Wallonie. Le Pays et les hommes (Arts, Lettres, Cultures), Bruxelles, t. II, p. 473-479 ; t. IV, p. 383-385
Les Lettres wallonnes contemporaines, 2e éd., Tournai-Paris, Casterman, 1944
Albert MAQUET, Création, à Liège, du ‘Djan ‘nèsse’ de Henri Simon, dans La Vie wallonne, XLVIII, n° 348, 4e trimestre 1974
Paul DELFORGE, Encyclopédie du Mouvement wallon, Charleroi, Institut Destrée, 2001, t. III, p. 1480
Rita LEJEUNE, Histoire sommaire de la littérature wallonne, Bruxelles. Office de Publicité, 1942
Préface de Jean Haust à la 2e édition du Pan de bon Diu, Liège, Vaillant-Carmanne, 1935, collection ‘Nos Dialectes’
Wallonia, 1893, p. 174
Louis REMACLE, Henri Simon, dans La Défense wallonne, 11 mai 1935
La Vie wallonne, octobre 1934, CLXX, p. 65-66 ; novembre 1934, CLXXI, p. 69-72
Maurice PIRON, Le souvenir de Henri Simon, dans La Vie Wallonne, CCXXIV, n° 8, 15 avril 1939
In memoriam. Textes inédits de Henri Simon dans La Vie Wallonne, CCXXXI, n° 3, 15 novembre 1939
Yves DUBOIS, Les monuments commémoratifs de la Grande Guerre en province de Liège, Université de Liège, mémoire 2010-2011, p. 103

Rue Henri Simon 13 
4140 Sprimont

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Paul Delforge

Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée - Sofam

Banc, arbre et plaque Henri Simon

Banc Henri Simon, arbre et plaque commémorative, réalisé à l’initiative des amis de l’écrivain, 7 octobre 1934

Avec Li Neure Poye (1893), Li Mwért di l’abe (La mort de l’arbre) (1909) et Li pan dè bon Dieu (Le pain du bon Dieu) (1914), Henri Simon (Liège 1856 – Liège 1939) a signé des œuvres majeures, ressortant d’une rare production, qui le placent au premier rang des écrivains dialectaux. Homme discret, fuyant la foule, il avait choisi de chercher le calme loin de la ville, et avait trouvé dans sa maison de Sprimont-Lincé une oasis rêvée. Ses amis lui rendaient régulièrement visite et c’est là, à Lincé, qu’en octobre 1934, ils lui réservèrent la surprise d’une fête associant les habitants du hameau. Toutes les maisons étaient pavoisées et un joyeux cortège composé d’amis de la littérature wallonne se donna rendez-vous à hauteur de la place du Batti pour rendre hommage au poète et lui dédier un monument de son vivant. Un hêtre pourpre fut planté et, par la suite, un panneau a été enfoncé dans le sol pour indiquer :

CHAL, HENRI SIMON
VINÉV VOLTÎ
PO LI FÉ ONEUR
ON-Z-A PLANTÉ ON TCHINNE EN
1934


Poète, écrivain, auteur dramatique, auteur de comédies, Henri Simon a contribué à la renaissance des lettres wallonnes au tournant des XIXe et XXe siècles, lui donnant ses lettres de noblesse avec des œuvres de qualité. Considéré comme le Mistral du pays de la Meuse, Henri Simon avait pourtant choisi une autre voie, dans sa jeunesse. En effet, en 1883, boursier de la Fondation Darchis, il s’est d’abord orienté vers la musique et vers la peinture. Mais dès son retour de Rome, Henri Simon s’installe à Lincé où il va se consacrer entièrement aux lettres wallonnes. Hostile à La Wallonie d’Albert Mockel parce que le symbolisme lui paraît une esthétique ‘étrangère’, il contribue au mouvement régionaliste wallon par ses écrits, mais aussi comme co-fondateur du Musée de la Vie wallonne (1913), dont il est le conservateur pendant ses premières années (1915-1922). Membre de la Société de Littérature wallonne et de l’Académie de Langue et de Littérature françaises, dite Académie Destrée dès sa création (1921), personne n’est étonné qu’il ne prenne jamais place dans le fauteuil qui lui est réservé. 

À défaut d’un fauteuil, Henri Simon acceptera de s’asseoir sur le banc que lui offrent ses amis, en octobre 1934. Cette structure monumentale est relativement courante dans l’Entre-deux-Guerres. Une dizaine d’exemples pourraient être cités aux quatre coins du pays wallon ; le banc original de Lincé a cependant disparu et a été remplacé par un banc public ordinaire. En même temps qu’est planté un chêne, le banc Henri Simon est inauguré à l’initiative d’un comité présidé par Paul Baar. Une plaque commémorative est également apposée sur la façade de la « maison dite Nagant » où Henri Simon composa Li Neure Poye, « essai folklorique en deux actes qui s’appuie sur des superstitions curieuses et sur les usages populaires du Jour des Rois » (Wallonia). Cette plaque non signée est encore visible sur la façade d’une propriété privée de la rue Robespierre. Sur une pierre bleue de format carré ont été représentés un croissant de lune dans lequel s’ébat une poule, avec l’indication gravée

ICI
HENRI SIMON
ECRIVIT
LI NEURE POYE


En octobre 1934, les discours prononcés tant par le bourgmestre de Sprimont, que par Jean Haust et Joseph-Maurice Remouchamps, furent des hymnes à la langue wallonne et à l’un de ses plus grands interprètes. L’année suivante, les Amis de l’Art wallon organiseront au Trianon une autre manifestation d’hommage au « Maître de Lincé ».


Sources

Informations obtenues grâce à l’amabilité de Mme Ahn et M. Pierre Toussaint
Maurice PIRON, Anthologie de la littérature wallonne, Liège, Mardaga, 1979, p. 259
La Wallonie. Le Pays et les hommes (Arts, Lettres, Cultures), Bruxelles, t. II, p. 473-479 ; t. IV, p. 383-385
Les Lettres wallonnes contemporaines, 2e éd., Tournai-Paris, Casterman, 1944
Albert MAQUET, Création, à Liège, du ‘Djan ‘nèsse’ de Henri Simon, dans La Vie wallonne, XLV1II, n° 348, 4e trimestre 1974
Paul DELFORGE, Encyclopédie du Mouvement wallon, Charleroi, Institut Destrée, 2001, t. III, p. 1480
Rita LEJEUNE, Histoire sommaire de la littérature wallonne, Bruxelles. Office de Publicité, 1942
Préface de Jean Haust à la 2e édition du Pan de bon Diu, Liège, Vaillant-Carmanne, 1935, collection ‘Nos Dialectes’
Wallonia, 1893, p. 174
Louis REMACLE, Henri Simon, dans La Défense wallonne, 11 mai 1935
La Vie wallonne, octobre 1934, CLXX, p. 65-66
La Vie wallonne, novembre 1934, CLXXI, p. 69-72
Maurice PIRON, Le souvenir de Henri Simon, dans La Vie Wallonne, CCXXIV, n° 8, 15 avril 1939
In memoriam. Textes inédits de Henri Simon dans La Vie Wallonne, CCXXXI, n° 3, 15 novembre 1939

 

Banc Henri Simon, arbre et plaque commémorative (montage photographique) – © Photo Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée © Sofam

Place du Batti/rue Robespierre
4140 Sprimont Lincé

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Paul Delforge

Photo Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée © Sofam

Mémorial Stan OCKERS à Sprimont

Stan Ockers, un cyliste en pleine force de l’âge

L’Anversois Stan Ockers (né Josephus Constant Ockers en 1920) a marqué l’histoire du cyclisme belge par ses performances en tant que coureur professionnel. 

Surtout, il est entré dans la mémoire collective en raison de sa disparition tragique, en 1956, après une chute lors des Six Jours d’Anvers. Diverses manifestations d’hommage sont organisées à la suite de son décès, dont l’érection d’un monument à Gomzé-Andoumont, au sommet de la côte des Forges, l’une des dernières difficultés de la course Liège-Bastogne-Liège, épreuve qu’il avait remportée avec panache en 1955.

Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, le « gamin de Borgerhout » s’était progressivement forgé un palmarès enviable en collectionnant les accessits des grandes courses d’un jour ainsi que des grands tours. Souvent bien classé au Tour de France (il est 2e du classement général en 1952 et remporte deux fois le classement par points (1955 et 1956), il connaît une année 1955 exceptionnelle, enlevant le bouquet final lors de la Flèche wallonne (pour la 2e fois, après 1953), de Liège-Bastogne-Liège (les deux courses forment le week-end ardennais) et du championnat du monde. 

C’est par conséquent un sportif en pleine force de l’âge et promis à de nombreux autres succès qui chute brutalement sur la piste du Sportpaleis d’Anvers, à l’occasion des Six Jours, le 29 septembre 1956. Son décès, le 1er octobre, suscite un vif émoi dans la population.

Le sculpteur Louis Van Cutsem

Le monument de la côte des Forges fut confié à Louis Van Cutsem (1908-1992). Certes influencé par les activités familiales – son père est responsable d’une entreprise de monuments funéraires établie à Evere –, Louis Van Cutsem reçut d’abord une formation de maçon, avant de s’inscrire à l’Académie de Saint-Josse, puis à l’Académie de Bruxelles, où ses dons de sculpteur se révèlent. Lauréat de plusieurs prix, celui qui affectionne particulièrement de tailler directement dans la pierre bleue commence à travailler à Schaerbeek dans un atelier qui lui survivra (1936). 

Très tôt, ancien footballeur et athlète lui-même, il est attiré par la représentation des sportifs dont il fera sa spécialité : des grands de la boxe d’abord, des cyclistes ensuite (Romain Maes, Eddy Merckx, Rick Van Steenbergen et le mémorial Stan Ockers), des athlètes (Jef Rens) et des pilotes automobiles, etc.

Portraitiste, médailleur, il travaille à la fois à partir du modèle, mais aussi de photographies. Par ailleurs, il ne résiste pas à l’envie de croquer des personnalités du monde politique et artistique. À partir de 1932, il est membre du groupe « Mine souriante », composé d’humoristes bruxellois qui excellent dans le dessin. Enfin, Van Cutsem réalise encore divers trophées sportifs pour de nombreuses disciplines. 

Durant la Seconde Guerre mondiale, le sculpteur et sa femme apportent leur aide à plusieurs Juifs, ce qui vaudra à Louis Van Cutsem d’être reconnu, par la suite, comme Juste parmi les Justes. Et son aide à un réfugié russe lui vaudra une médaille de l’URSS. Après la Libération, Louis Van Cutsem signe aussi bien un buste de Fernand Demany (secrétaire du Front de l’Indépendance) qu’une haute statue de la Vierge, ainsi que plusieurs monuments aux victimes de la guerre. Il est le père de Simone, elle aussi sculptrice.

Mémorial Stan Ockers (Gomzé-Andoumont, Sprimont)

Inauguré le 4 mai 1957, la veille de Liège-Bastogne-Liège, le mémorial Stan Ockers, en pierre bleue de Liège, est situé devant ce qui était à l’époque la laiterie de la Croix Michel, le long de la grand-route reliant Aywaille à Beaufays. L’ensemble est imposant : sur une large base surélevée et construite en moellons, se dresse une sculpture originale représentant un Stan Ockers très réaliste, qui pédale sur un vélo figuratif ; à l’arrière, un haut mur, toujours en moellons, soutient des écritures. En grand, apparaît le nom de STAN OCKERS, et sur deux plaques sont gravés deux textes plus longs, l’un en français, l’autre en néerlandais :


3.2.1920 – 1.10.1956
SUR CETTE ROUTE, EN MAI 1953,
BÂTIT LA PREMIÈRE D’UNE SÉRIE
DE RETENTISSANTES VICTOIRES
INTERNATIONALES
____
FLÈCHE WALLONNE 1953
WEEK-END ARDENNAIS 1955
CHAMPIONNAT DU MONDE 1955
CHALLENGE DESGRANGE-COLOMBO 1955
ROME-NAPLES-ROME 1956

Depuis 1996, le « Cyclo-Club de Beaufays » organise chaque année le « mémorial Stan Ockers ».


Théo MATHY, Dictionnaire des sports et des sportifs belges, Bruxelles, 1982, p. 179.
Didier MALEMPRÉ, Liège-Bastogne-Liège, une Doyenne vénérable et vénérée, Liège, Céfal, 2014.
http://www.sonuma.be/archive/hommage-%C3%A0-stan-ockers 
http://www.siteducyclisme.net/coureurfiche.php?coureurid=3051 
http://www.tento.be/tentoonstelling/louis-van-cutsem-1908-1992-sportbeeldhouder-bij-uitstek (s.v. juin 2015)
Louis Van Cutsem. Un atelier de sculpteur à Schaerbeek, Bruxelles, Les Amis de la Maison des Arts et La Mine souriante, 1988.
Paul PIRON, Dictionnaire des artistes plasticiens de Belgique des XIXe et XXe siècles, Lasne, 2003, t. II, p. 557.
ENGELEN-MARX, La sculpture en Belgique à partir de 1830, Bruxelles, août 2006, t. VI, p. 3536-3537.

Thier des Forges
4140 Gomzé-Andoumont (Sprimont)

carte

Paul Delforge

Photo Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée - Sofam

Plaque Georges LAPORT

Plaque commémorative Georges Laport, réalisée par l’architecte H. Moureau, avec l’aide de J. Maréchal et R. Parmentier, 4 mai 1952.

Sous le patronage des autorités locales, une plaque commémorative est inaugurée dans la cour de l’École communale de Fraiture. Don des carrières de la Belle Roche, la pierre est dédiée à

GEORGE LAPORT
NÉ À FRAITURE EN 1898
HOMME DE LETTRES
HISTORIEN DES TRADITIONS POPULAIRES
RÉSISTANT MORT AU CAMP D’EXTERMINATION
ALLEMAND DE DACHAU EN 1945

L’initiative en revient au Comité provincial liégeois d’Action et de Vigilance et au Comité patriotique de Comblain-au-Pont. Avocat général et membre du musée de Comblain, Georges de Froidcourt a rédigé le texte de la dédicace. L’architecte H. Moureau a conçu la répartition du lettrage sur la plaque qu’a gravée J. Maréchal et peinte R. Parmentier, un ancien prisonnier de guerre. D’autres associations apportent leur soutien en raison des multiples activités développées par George Laport.

Maître de carrières, George Laport est avant tout connu comme homme de lettres, critique d’art et folkloriste. Depuis cinq générations, les Laport ont leur ancrage au bord de l’Amblève et ses parents sont propriétaires de nombreuses terres à Fraiture où l’exploitation des carrières est la principale activité. En dehors de ce métier, Laport s’intéresse particulièrement à son terroir. Co-fondateur du Musée de Comblain-au-Pont, il en sera le président. Il préside aussi l’Association libérale de Comblain. Mais ses écrits le font connaître au-delà de Comblain. Trésorier et bibliothécaire du jeune Musée de la Vie wallonne, délégué de la société des Écrivains ardennais (1932), membre titulaire de la Société de Littérature wallonne, membre de la Commission nationale de folklore (1937), correspondant wallon pour des revues étrangères, auteur d’articles très documentés dans La Vie wallonne, il signe plusieurs ouvrages qui deviennent de véritables références comme Folklore des paysages en Wallonie (1929), Les Quatre Fils Aymon et la Forêt d’Ardenne, ou Les Contes populaires wallons (1932). Celui qui avait d’abord écrit sur les carrières de l’Ourthe et de l’Amblève signera aussi un ouvrage sur Marcellin Lagarde (1927) et un autre sur Théroigne de Méricourt (1931).

Pionnier de l’enquête orale, il rassemble nombre de témoignages et légendes qui, sans lui, auraient disparu. C’est notamment le cas pour l’histoire de Bertrix, mais aussi pour les contes et légendes de la région de Comblain. Par ailleurs, George Laport présidait aussi avec intelligence la Société du Vieux Liège lorsque la Seconde Guerre mondiale éclata. L’historien des traditions populaires entra rapidement en résistance. Mais le 4 juin 1942, il est arrêté par la GFP et, condamné pour ses actes de résistances à l’occupant, il est déporté à Dachau où il semble être décédé en 1945.

Les associations patriotiques placent tous leurs espoirs dans la présence permanente du message gravé dans la pierre au cœur d’un établissement scolaire tourné vers les jeunes générations. Cette plaque ne sera pas la seule dédiée à George Laport, par ailleurs défenseur de la nature et de l’environnement notamment au sein de l’Association de Défense de l’Ourthe. C’est ainsi, notamment, que l’on retrouve le nom de George Laport, associé à celui d’autres victimes de la Seconde Guerre mondiale, sur une plaque commémorative insérée dans le mur de la ferme de la rue de l’Entente. 

Sources 

Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse
Benjamin STASSEN, La Fête des Arbres. L’Album du Centenaire. 100 ans de protection des arbres et des paysages à Esneux et en Wallonie (1905-2005), Liège, éd. Antoine Degive, 2005, p. 77, 130, 142, 211
Bulletin de l’Association de Défense de l’Ourthe et de ses affluents, avril-juin 1952, n°151, p. 80-81.
 

Plaque Georges Laport (Fraiture (-sur-Amblève)

Rue A Vi Tiyou 10
4140 Fraiture (-sur-Amblève)

carte

Paul Delforge