La ferme de la Bourse est une des belles exploitations agricoles traditionnelles situées à Limal. Appelée également « cense del Bourse », elle est caractérisée par son double porche millésimé 1702 et a de nos jours été reconvertie pour abriter plusieurs logements particuliers. L’ensemble des bâtiments, construits en pierre bleue et briques chaulées, s’articule autour d’une cour carrée.
Après avoir quitté la demeure du notaire Hollert, le maréchal Grouchy passe le reste de la journée du 18 juin dans cette exploitation agricole de Limal. À l’aube du 19 juin, les hommes de l’armée impériale parviennent à refouler les Prussiens vers Bierges et prennent la localité de Limal. Dans les années 1950, des traces de balles étaient encore visibles sur les murs de la ferme, ultimes témoignages des combats de retraite de l’armée française.
Déjà mentionné en 1674, l’ancien moulin seigneurial de Bierges conserve des bâtiments des XVIIIe et XIXe siècles groupés autour d’une cour carrée. Le moulin a été érigé en brique et grès ferrugineux sur la rive droite de la Dyle. Sur la rive gauche se trouvent la grange et les écuries, séparées par un porche. Le 19 juin 1815, le moulin est témoin de l’affrontement entre les Prussiens, défendant le bâtiment, et les Français, positionnés sur l’autre rive de la rivière. C’est au cours de ces combats que le général Gérard est touché d’une balle en pleine poitrine. Il est ensuite transféré dans la demeure du notaire Hollert afin d’y être soigné, à l’endroit même où la veille il avait sommé Grouchy de marcher au canon.
Un monument inauguré derrière le moulin de Bierges le 28 septembre 1958 rend hommage au général Maurice-Étienne Gérard, commandant le 4e corps des troupes impériales en 1815. Resté dans l’armée, il est nommé maréchal par le roi Louis-Philippe en 1830 et se porte au secours de la jeune Belgique en 1831 et 1832 face aux Hollandais. Il est donc connu chez nous sous ce double aspect ; c’est également la raison pour laquelle ce monument a été offert par le comité des fêtes pour la commémoration des journées de septembre 1830. Sculpté dans la pierre bleue, le monument est orné d’un portrait en médaillon du général. En dessous, figure l’inscription suivante : « En ces lieux fut blessé le 18 juin 1815 le général Gérard, héros de l’Empire et défenseur de notre indépendance nationale ». Le général fut un des artisans de la retraite française, sous la conduite de Grouchy, menée dans un premier temps non loin de Waterloo.
Signalée par son clocher caractéristique, l’église de Wavre a été érigée en style gothique ogival dans la seconde moitié du XVe siècle bien que les travaux se soient poursuivis au cours des deux siècles suivants. Elle est composée d’un chœur de deux travées, d’un transept saillant et de trois nefs de quatre travées. L’édifice a été érigé en brique et grès ferrugineux.
Au soir du 18 juin 1815, Français et Prussiens se battent à Wavre, Limal et Bierges avant de se diriger vers Namur. Située en plein centre, l’église est touchée par les affrontements du 18 juin : un boulet s’encastre dans un des piliers de la nef et s’y trouve toujours. Il a été conservé et entouré d’une plaque commémorative sur laquelle est dessiné un guerrier ailé foudroyant un homme allongé nu, qu’il foule au pied. Sur son bouclier figure la date de 1815. Enfin, une inscription latine figure sur cette plaque : « Quid vis irrita acies contre hac petram ? Ecce nedum plus ultra ! Sic inconsulta transit gloria mundi » (« Que veux-tu entendre, fer courroucé, contre cet édifice ? Certes tu n’iras pas plus loin. Ainsi passa la gloire écervelée du monde »). La pose de cette plaque en 1970 est l’initiative du curé de la paroisse. Une autre plaque située dans l’église précise : « Le 18 juin 1815, l’artillerie française bombarde les troupes prussiennes retranchées dans Wavre. Hommage aux victimes. Un boulet est encastré dans un pilier de l’église ».
Dans les heures qui suivent la terrible bataille de Waterloo, la ville de Wavre souffre considérablement des combats des 18 et 19 juin 1815. Une vingtaine à une trentaine de maisons sont incendiées par les Français dans le quartier du Sablon et d’autres sont ravagées à Basse-Wavre et Bierges. Traversant la Dyle, un petit pont qui fut rebâti en 1845 doit son nom à un christ érigé en 1702. Aujourd’hui intégré aux aménagements modernes du centre de Wavre, ce pont fut le théâtre de sérieux combats au soir du 18 juin 1815. Son emplacement était en effet stratégique car il était le principal passage menant à la ville. Les troupes prussiennes, barricadées sur la place du Sablon, attendent les Français tentant de pénétrer à Wavre. De chaque côté, les pertes sont estimées à 2 500 hommes. Une plaque commémorative rappelle ces furieux affrontements : « Le 18 juin 1815, ce pont fut l’enjeu d’un combat entre les troupes de Grouchy et de Blücher ». Le 9 mai 2009, une seconde plaque a été inaugurée ; elle rend hommage à des soldats ayant pris part aux combats : « Aux soldats du bataillon STOFFEL, du 2e régiment étranger (suisse), créé le 24 avril 1815 – intégré à la 10e division du 3e corps d’armée français (armée du Nord) – qui prirent part à la campagne de Belgique et qui furent décimés, à Wavre, en conquérant à deux reprises le Pont du Christ, dans la soirée du dimanche 18 juin 1815 ».
Ancien couvent des Carmes installés à cet endroit à partir de 1662, l’hôtel de ville de Wavre a pris place dans l’église du couvent. Érigée en brique et grès ferrugineux entre 1695 et 1720, elle possède un haut chevet rectangulaire, un haut vaisseau de sept travées ainsi qu’une étroite et haute façade baroque à deux niveaux sous un sobre fronton à contre-courbes. L’entrée se fait par un portail à bossages entre deux niches. Le couvent est supprimé à la Révolution et les biens des Carmes sont aliénés en plusieurs lots. L’église est désaffectée vers 1850. Elle souffre terriblement de bombardements pendant la Seconde Guerre mondiale avant d’être entièrement restaurée et réaménagée entre 1958 et 1961.
Lors des événements de juin 1815, le couvent sert d’ambulance pour soigner les blessés. L’ancien hôtel de l’Escailles, non loin de là, est lui aussi transformé en hôpital de campagne. On y trouve notamment le célèbre chirurgien Seutin, commémoré sur une place publique à Nivelles.
Portant le nom d’un lignage attesté à Wavre depuis le XIVe ou le XVe siècle, le château de la Bawette est transmis par mariage en 1736 puis passe entre diverses mains. Situé en dehors de la ville, l’édifice a été considérablement modifié au XIXe siècle bien que conservant des parties plus anciennes. Le corps de logis est ainsi millésimé 1662. La façade principale est ornée d’un fronton aux armes des Hardy de Beaulieu, actuels propriétaires du lieu, réalisé en 1959.
Le général des armées de Saxe, Johann Adolf von Thielmann, commandant le 3e corps, y installe son quartier général le soir du 17 juin après avoir combattu à Ligny. La cavalerie de Lottum et la division Borke, qui formaient l’arrière-garde, arrivent en pleine nuit et bivouaquent sur la rive droite de la Dyle. Au matin du 18 juin, Thielmann et ses hommes quittent Wavre pour rejoindre le gros de l’armée à Plancenoit alors que l’avant-garde du maréchal Grouchy arrive dans leur direction. Thielmann est forcé de se replier sur Louvain et de laisser la Bawette entre les mains du général Hobe. Le 19 juin, c’est au tour de Grouchy de s’installer au château de la Bawette et d’y installer un inutile quartier-général dans le but de poursuivre sa route vers Bruxelles. C’est là, à 10h30, qu’il apprend la défaite de Waterloo de la veille et se voit forcé de se replier sur Wavre afin d’y entreprendre sa retraite sur Namur.
Le cimetière de Chéremont à Wavre compte au nombre de ses sépultures le monument commémoratif des frères Debève. L’aîné, Jean-Baptiste, est né le 10 septembre 1788 à Bois-de-Lessines. Il participe à de nombreuses campagnes de l’Empire et est naturalisé Français le 14 février 1825 et fait chevalier de la Légion d’honneur la même année. Resté au sein de l’armée française, il meurt à Douai le 27 septembre 1843 où il est inhumé. Son frère Benoît-Joseph, né le 14 août 1793, est chasseur à cheval de la garde et décoré de la médaille de Sainte-Hélène. Il est décédé et enterré à Wavre en 1873. Le monument n’est donc pas une sépulture mais bien un monument commémoratif. Il se présente sous la forme d’une haute colonne reposant sur un socle carré, surmontée d’une urne funéraire et décorée de la croix de la Légion d’honneur. On y trouve les épitaphes des deux frères : « J.-B. Debève, capitaine de cavalerie, chevalier de la Légion d’honneur » et « B.J. Debève, chasseur de la garde impériale décoré de la médaille militaire de Sainte-Hélène ». On y trouve aussi les noms de célèbres batailles auxquelles ils ont pris part : Austerlitz, Iéna, Eylau, Waterloo…
La cense des Carmes ou du Petit Sart, est une ancienne exploitation signalée depuis 1598 et acquise par les Carmes en 1727. Située au bord de la Dyle, il s’agit d’une petite ferme clôturée entièrement enduite et transformée en habitation dans l’Entre-deux-Guerres. Du bâtiment d’origine subsistent une porte charretière en arc cintré, deux autres petites portes cintrées du côté de la rue et une autre dans une dépendance. Une inscription située à droite de la porte d’entrée rappelle l’origine des bâtiments : « Ici s’élevait au xviiie siècle une cense dépendant de la communauté des Carmes Chaussés de Wavre, supprimée le 3 vendémiaire an V ».
Cette brève inscription entretient le souvenir d’une facette parmi les plus connues de la période française, celle de ses relations avec l’Église. Les premières années du régime républicain sont caractérisées par un profond anticléricalisme. Parmi les mesures adoptées, la suppression des ordres religieux, la réquisition de leurs biens matériels et la nationalisation de ceux-ci dans le but de les revendre. Rares sont les lieux qui aujourd’hui conservent la marque de cet état de fait, comme c’est le cas ici avec cette inscription, faisant aussi référence au calendrier républicain (24 septembre 1796).
Située au no 246 de la chaussée de Bruxelles, la ferme de la Barrière est un beau bâtiment clôturé daté de 1775 et érigé sur un niveau et demi de brique et grès. Le rez-de-chaussée est éclairé de hautes fenêtres à linteau bombé. Le bâtiment sert d’octroi sous le régime français.
L’octroi
Aboli le 19 février 1791 par l’Assemblée nationale, l’octroi est une taxe créée sous l’Ancien Régime dont devait s’acquitter tout qui souhaitait entrer dans les murs d’une ville. Les finances de l’État sont toutefois toujours aussi désastreuses après la Révolution et de nombreuses villes accumulent rapidement un déficit important. L’octroi est donc progressivement rétabli sous le Directoire pour subvenir aux besoins des communes, des hôpitaux et des hospices. Il est rétabli par le gouvernement par les lois des 18 octobre et 1er décembre 1798. Cette taxe locale frappe les boissons, le bétail, le bois, le fourrage et les produits alimentaires. Malgré le fait que l’octroi constitue la source principale de revenus de la municipalité, il est extrêmement impopulaire. La mesure se poursuit pendant quelques décennies et est supprimée en Belgique en 1860. En France, l’octroi ne disparaît officiellement qu’en 1948.
La chapelle de Grimohaye a été construite à la demande du doyen Charles Martinez en 1688. Située sur les hauteurs de Limal, cette petite chapelle est dédiée à Notre-Dame des Affligés, à un endroit où selon certains, existait déjà une dévotion mariale. L’édifice cantonné de six arcs-boutants à pinacle depuis le XIXe siècle a connu des transformations dans le deuxième tiers du XIXe siècle et dans le premier tiers du XXe siècle. La chapelle abrite une statue de la Vierge invoquée en cas de maladies infantiles et portée occasionnellement en procession vers l’église paroissiale.