Les bâtiments actuels, édifiés par les Frères mineurs à partir de 1655, constituent un ensemble architectural d’une grande importance au coeur de Liège. De style Renaissance mosane, ils sont construits autour d’un quadrilatère en briques et calcaire de deux étages percés de baies et couverts de bâtières d’ardoises. Le cloître du couvent est relié à un autre bâtiment, la maison Chamart jadis réservée au supérieur de la communauté religieuse, par une galerie qui permet le passage entre deux cours. Cette maison s’élève sur trois niveaux et date de 1670. Un pignon est flanqué à gauche d’une tour carrée caractérisée notamment par des blasons sculptés en tuffeau. Gravement sinistrés au cours de la Seconde Guerre mondiale, les bâtiments conventuels ont été rénovés entre 1963 et 1970 en respectant le style ancien tout en s’adaptant à une affectation muséale. Ils viennent d’être remaniés en 2008 dans le même esprit mais avec encore plus d’audace, dans la foulée du renouvellement de la scénographie du musée.
Aquarelle originale du coq hardi, réalisée par Pierre Paulus (1881-1959) © Province de Liège - Musée de la Vie wallonne
1913 : le Musée de la Vie wallonne
Pensé et voulu par la Société de Littérature wallonne dès 1907 pour sauver la langue, les objets et les traditions de Wallonie, le Musée de la Vie wallonne fut créé en 1913 et d’abord installé dans des locaux abandonnés par l’Académie des Beaux-Arts, puis dans des dépendances en Féronstrée. Dirigé par Joseph-Maurice Remouchamps à sa création, puis par son fils Édouard en 1939, le musée développe ses activités au travers d’une importante collection qui retrace l’histoire de la vie quotidienne et des métiers traditionnels de Wallonie : cadres familiaux, objets usuels, instruments agricoles, marionnettes, cultes populaires, etc., au point de devenir le plus important musée d’ethnographie et de folklore de Wallonie. Le Musée s’installe progressivement dans l’ancien couvent des Frères mineurs entre 1963 et 1971; il possède aussi une importante bibliothèque riche en ouvrages et archives d’ethnographie régionale et il contribue à de nombreuses publications depuis sa création. Depuis 2004, il abrite également le Fonds d’histoire du Mouvement wallon et, depuis 2005, la bibliothèque des dialectes de Wallonie.
C’est en ces murs qu’est conservée l’aquarelle originale représentant le Coq hardi, réalisée en 1913 à la demande de l’Assemblée wallonne par le peintre Pierre Paulus et reconnue comme emblème officiel de la Wallonie depuis 1998.