La salle académique de l'Université de Liège : un berceau de la conscience wallonne
La salle académique de l’Université – fondée par Guillaume Ier des Pays-Bas en 1817 – est l’oeuvre de l’architecte Jean- Noël Chevron. Elle se présente comme un hémicycle néoclassique à vaste galerie à deux étages, avec colonnes ioniques et corinthiennes recouvertes de dorures. Terminée en 1824, elle est couverte d’une demi-coupole avec plafond à caissons orné de stucs à motifs de rosaces. De nombreuses niches abritent des statues dont celles d’Athéna et de Mercure. Au-dessus de la tribune, une élégante grisaille, oeuvre du peintre Alexandre Rifflaert, représente Guillaume d’Orange offrant à un jeune diplômé guidé par Minerve une couronne de laurier tendue par la Justice. La salle académique est reconnue patrimoine exceptionnel de Wallonie.
1905 : le cinquième Congrès wallon. Présidé par Julien Delaite, le cinquième Congrès wallon s’ouvre le dimanche 1er octobre 1905 dans le cadre de l’exposition universelle. Les travaux se poursuivent le lendemain alors que la veille, le samedi 30 septembre, les congressistes ont visité l’exposition et déposé une gerbe de fleurs sur la tombe des héros de 1830 à Sainte-Walburge, à l’invitation de la Ligue wallonne de Liège. Au cours de cet important congrès, deux questions vont être longuement discutées : celle de la prédominance de la langue française en Belgique et celle de la littérature wallonne. Tout au long des débats, les congressistes s’attachent à mettre au point la construction d’une identité wallonne. Le but sera de différencier l’âme wallonne de l’âme flamande et tout est fait pour le montrer : on chante le Tchant dès Walons et l’idée d’un drapeau wallon surgit pour la première fois. La Wallonie est définie, caractérisée et son existence affirmée. Le Congrès de 1905 a donc pour la première fois tracé les contours d’une identité wallonne faite d’une mosaïque diversifiée mais unifiable. Tout comme le Congrès national wallon de 1945, le Congrès de 1905 constitue une étape capitale dans l’histoire du Mouvement wallon en dépassant pour la première fois les questions culturelles et linguistiques pour entrer de plein pied dans la discussion politique.
1930 : le deuxième Congrès international des Amitiés françaises. Organisé du 10 au 15 juillet 1930 et placé sous la présidence d’honneur de l’ancien Président de la République française Raymond Poincaré, ce Congrès international des Amitiés françaises programme son travail en trois sections : manifestations du génie français dans tous les domaines, tourisme et relations économiques entre la France et les autres pays, organisation des Amitiés françaises dans le monde. Au niveau belge, un projet de réunir les divers groupements en une Fédération des Amitiés françaises de Belgique est esquissé. Pour fêter la tenue du Congrès à Liège, les autorités communales organisent de nombreuses manifestations : réception à l’hôtel de ville, soirée de gala au théâtre royal, garden-party à l’exposition internationale et grand banquet le 14 juillet, en l’honneur de la fête nationale française.
1955 : le deuxième Congrès culturel wallon. Initialement prévu en 1945, le second Congrès culturel wallon ne sera organisé que dix ans plus tard. Réparti en quatre sections (éducation populaire, activités culturelles, folklore et culture régionale, histoire et histoire de l’art), il s’ouvre sous la présidence de Maurice Delbouille. Au terme des travaux, plusieurs résolutions sont adoptées parmi lesquelles une sur la fin de l’inégalité entre la Wallonie et… Bruxelles. Le Congrès souhaite également une autonomie culturelle des deux communautés nationales. En marge de ce Congrès, un dîner en présence de figures de proue du Mouvement wallon est organisé le 23 octobre dans le but de célébrer un double anniversaire : les cinquante ans du Congrès wallon de 1905 et les dix ans du Congrès national wallon de 1945.