L’ancienne usine Bettonville

Verviers

Située dans le quartier industriel de Hodimont, l’ancienne usine Bettonville ou Dethier est aujourd’hui reconvertie en centre touristique de la laine et de la mode, musée de l’histoire de l’industrie textile à Verviers. Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, une entreprise s’installe à cet endroit sous l’impulsion de l’industriel verviétois Pierre-Jean-Baptiste Dethier ; la propriété est agrandie par son fils en 1769 mais l’exploitation des Dethier cesse en 1813. L’usine est ensuite utilisée comme filature de coton jusqu’à sa vente en 1855 à Lambert Bettonville qui la transforme en fabrique de draps et filature de laine. L’usine cesse ses activités dans les années 1970.

Le remarquable site conservé aujourd’hui se compose du bâtiment industriel à proprement parler, de la maison de maître et de trois autres maisons de style Louis XIII, le tout disposé en forme de U. L’habitation du fabricant a été érigée en 1802 par l’architecte liégeois Beyne en style néoclassique ; elle est assez comparable à l’hôtel de Biolley édifié à la même époque. La façade compte trois niveaux de neuf travées dont les trois centrales sont surmontées d’un fronton triangulaire. La toiture est mansardée et percée de lucarnes. L’exceptionnel bâtiment industriel date de la même époque. Construit selon les plans du même architecte entre 1804 et 1806 à l’emplacement de l’ancienne usine, il fait partie du grand projet d’agrandissement opéré sous l’Empire. Édifiée sur trois niveaux, l’usine comporte deux ailes en L qui viennent s’accoler à la demeure patronale. La petite aile compte neuf travées alors que la grande aile en compte dix-sept. L’ensemble présente une succession de belles portes vitrées au rez-de-chaussée et des baies à linteau droit aux étages. Sous la corniche, la hauteur de l’édifice atteint 11 m, le tout couvert d’une toiture à la Mansart percée de lucarnes à fronton triangulaire. D’autres bâtiments se sont ajoutés à l’ensemble dans les décennies suivantes mais aucun n’a été préservé.

Frédéric MARCHESANI, 2014