Créée en 1829, la Société royale d’Harmonie acquit en 1832 un terrain sur lequel un bâtiment, classique et élégant, fut inauguré en 1835. Le parc, rénové en 1994 par le paysagiste Serge Delsemme, conserve de nombreux arbres séculaires dont un des plus gros marronniers de Wallonie (5,30 m de tour) et un remarquable kiosque à musique inauguré le 13 août 1854. De forme octogonale et d’allure orientalisante, il repose sur un socle en pierre et sa toiture, surmontée d’un bulbe aplati, est soutenue par huit paires de colonnettes moulurées en fonte. Haut de près de onze mètres et large de plus de dix, cet édifice (dont une réplique existe à Bruges) confère au parc un charme tout particulier, au milieu d’un écrin de verdure au centre de Verviers.
1913 : la première fête de Wallonie
Le musicologue et militant wallon Paul Magnette fut le premier à émettre l’idée d’une fête wallonne. Dans un article paru en 1911, il préconisait « d’affirmer l’identité de la Wallonie par l’instauration d’une fête distincte du 21 juillet ». L’Assemblée wallonne de 1912 sollicita un rapport à ce sujet qui fut présenté par Richard Dupierreux lors de sa réunion du 16 mars 1913. À l’issue de celle-ci, l’Assemblée décréta que la fête de la Wallonie serait célébrée le dernier dimanche de septembre, dans l’esprit des commémorations des combats révolutionnaires de 1830, et ce fut le cas pour la première fois en septembre à Verviers.
Aquarelle originale du coq hardi, réalisée par Pierre Paulus (1881-1959) © Province de Liège – Musée de la Vie wallonne
Après une inauguration de l’événement à l’hôtel de ville, la première fête de Wallonie, organisée par la jeune Ligue wallonne de Verviers, se déroula dans le parc de l’Harmonie. Quelques manifestations avaient lieu aussi à Bruxelles, mais la plupart des associations wallonnes étaient représentées à Verviers où défila un cortège de 2500 personnes. Après plusieurs discours, dont celui de Jules Destrée, un chanteur interpréta le « Chant des Wallons ».
C’est à l’initiative de la Ligue wallonne de Liège que ce chant avait été composé suite à un concours lancé en novembre 1899. Un prix avait été décerné pour la musique au compositeur liégeois Louis Hillier le 12 avril 1901. C’est l’Assemblée wallonne, déjà à la recherche d’un drapeau et d’une fête, qui consacra également le Tchant dès walons, écrit par Théophile Bovy sur la musique d’Hillier. Traduit par la suite en français, le Chant des Wallons fut adopté officiellement comme hymne régional par le Parlement wallon en juillet 1998 après de longs débats : certains regrettaient le caractère désuet de ses paroles, mais celles-ci furent conservées dans leur historicité.