L’église Sainte-Élisabeth à Mons

Mons

Située à l’emplacement d’un hôtel particulier légué par une veuve pieuse pour y édifier une chapelle dédiée à sainte Élisabeth, l’église a été construite en style gothique brabançon entre 1516 et 1588. Plusieurs fois remaniée et réparée ensuite, elle disparaît dans un incendie en 1714. L’édifice actuel a été érigé sur les plans de l’architecte C. J. de Bettignies de 1714 à 1730 en pierre et brique. L’église est caractérisée par sa haute et élégante tour en façade surmontée d’un campanile à lanterne et lanternon superposés. L’édifice comporte une triple nef de sept travées bordées de chapelles, un chœur de trois travées et un chevet à trois pans.

Le 24 novembre 1794, trois commissaires de l’administration municipale de Mons choisissent l’église Sainte-Élisabeth, située à l’entrée de la rue de Nimy, non loin de l’hôtel de ville et de l’hôtel de la préfecture, pour y installer un temple de la Loi. Dès le lendemain, des travaux sont entrepris : les signes de la religion sont ôtés du frontispice, les autels enlevés, les confessionnaux transformés en guérites à l’entrée de l’église pour y installer des sentinelles. Les articles de la Déclaration des droits de l’homme sont inscrits en grands caractères sur les piliers de la nef et le drapeau tricolore est suspendu à la voûte. Dans le chœur sont inscrites les tables de l’acte constitutionnel de la République française. L’inauguration du temple a lieu le 21 janvier 1795, jour anniversaire de la mort du roi de France. Les Montois ne voyaient pas ces bouleversements d’un bon œil et, des années durant, les paroissiens de Sainte-Élisabeth militent pour le rétablissement du culte catholique dans leur église. Le 5 janvier 1797, l’administration centrale du département de Jemappes autorise, par intermittence, la pratique du culte décadaire et celle du culte catholique dans l’église. Le 13 avril suivant, le temple est définitivement transféré dans la chapelle Saint-Georges, contiguë à la maison communale. Les paroissiens rebénissent Sainte-Élisabeth et procèdent immédiatement à son nettoyage : toute trace d’un « culte républicain » disparaît pour de bon.

 

Frédéric MARCHESANI, 2014