Première guerre mondiale

De 1914 à 1918, la Wallonie est au cœur du Premier conflit mondial. Envahie, martyrisée et entièrement occupée, elle fait figure d’exemple. A la libération, cette attitude vaudra notamment à la Ville de Liège d’être décorée de la Légion d’honneur par le Président Poincaré. À la suite de cette guerre qui l'a très durement affectée, l’industrie wallonne montre des signes de vieillissement que renforce une absence d’investissement dans ses structures. La crise de 1929 accentue cette évolution vers le déclin industriel.

L’extrême fin du XIXe siècle avait laissé apparaître les premiers signes d’inertie de l’économie wallonne, tardant à passer à l’énergie électrique et subissant les premiers effets de la maritimisation. La Première Guerre mondiale aura des conséquences catastrophiques. L’industrie métallurgique est presque entièrement détruite ou démantelée par l’occupant allemand. Durant la période de la reconstruction, les entreprises wallonnes ne parviennent pas à réorienter leurs activités vers les domaines technologiquement plus pointus comme la chimie, l’industrie électrique ou les biens de consommation. La conjoncture favorable des années 1920 permet de relancer les investissements mais la Grande Dépression de 1929 et l’écroulement du commerce mondial des années 1930 viennent briser l’élan. En 1937, le professeur d’économie montois Max Drechsel préconise « la spécialisation de l’industrie par le développement de la recherche appliquée [ainsi qu’]une réaffectation des capitaux de l’industrie lourde vers les industries d’avenir : terres plastiques, aciers spéciaux, céramique, appareils scientifiques ».

Durant les années 30 , des mouvements comme la Concentration wallonne, la Ligue d'action wallonne et le Front démocratique wallon continuent à dénoncer un Etat foncièrement centralisateur et la volonté d’imposer le bilinguisme en Wallonie. 

Sur ce plan, notamment sous l’influence du Namurois François Bovesse, la loi du 28 juin 1932 consacre l'unilinguisme des régions flamande et wallonne (et bilinguisme de Bruxelles).