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André Francis

Culture, Littérature

Fratin (Étalle) 01/09/1897, Fratin 08/08/1976

Né dans une famille rurale, l’écrivain Francis André, poète paysan et nouvelliste particulièrement attaché à sa terre gaumaise, est l’une des figures de proue de la littérature prolétarienne de Wallonie.

Dernier enfant de la fratrie, autodidacte, Francis André est associé très jeune aux travaux des champs auxquels il se consacre, dès 1908, après avoir quitté l’école. C’est un poème, publié, en 1915, dans le journal arlonnais Les nouvelles et remarqué par le poète Augustin Habaru, promoteur de la littérature prolétarienne, qui va lancer sa carrière littéraire. 

Auteur de recueils de poésie et de romans, Francis André met en mot, dans un langage de tous les jours, les choses simples, les choses qui l’entourent : la vie rurale et ses gestes coutumiers, les saisons, son amour des gens, les bêtes, la terre, les champs et la nature. « En cheminant derrière ma charrue […], je formulais mon poème en marchant et c’est probablement le rythme de mon pas qui a amené une certaine cadence qui se répercute sans que je m’en aperçoive dans la construction de mes vers […]. J’écrivais mon poème sans jamais la moindre rature. Je n’ai jamais rectifié quoi que ce soit de ce que j’avais composé pendant le jour. J’écrivais donc directement, d’un jet, le poème que j’avais composé durant mon travail ». 

De décembre 1916 à février 1917, Francis André est déporté à Cassel, une expérience qui lui inspire un roman, Les affamés (1931), dans lequel il exprime avec force son attachement pour sa région natale. Écrivain engagé, trotskyste, il signe, en 1928, le Manifeste de l’équipe belge des écrivains prolétariens de langue française, avec Hubermont et Ayguesparse, qui paraît dans le numéro 4/5 de février-mars 1929 de la revue Tentatives, soit trois ans avant celui de Poulaille et de son « École prolétarienne », dont il est également signataire. Dans la foulée, Francis André se situe à un tournant idéologique quand d’extrême-gauche, il se range aux côtés du socialiste Henri de Man et participe à la propagation de son « Plan de Travail ». Devenu bûcheron et ouvrier carrier au sortir de la Seconde Guerre mondiale, il reçoit, en 1964, le Prix Max Elskamp pour l’ensemble de son œuvre.

Sources

Robert FRICKX et Raymond TROUSSON (éds.), Lettres françaises de Belgique, Dictionnaire des œuvres, t. II : La poésie, Duculot, Paris-Gembloux, 1988, p. 410 ; 413.
Francis André, poète paysan (littérature prolétarienne et idéologie), dans W’allons-nous ?, printemps 1985, 4e année, n° 12 (propos recueillis par J-Cl. Tournay)
Francis VANELDEREN, dans La Wallonie. Le Pays et les Hommes. Lettres. Arts. Culture, t. III, p. 103

Œuvres principales

Jeunesse paysanne, roman autobiographique (1927)
Poèmes paysans, poésie (1928, 1ère éd.)
Les affamés, roman (1931) 
Quatre hommes dans la forêt, roman (1938)
À l’ombre du clocher, nouvelles (1941)
Poèmes de la terre et des hommes, poésie (1959)
La gerbe du soir, poésie (1974)