Baltus-Möres  Jenny

Politique, Député wallon

Malmedy 03/03/1983

Députée wallonne : 2014-2019

Diplômée de l’Université de Cologne (master en langues germaniques, 2006), Jennifer Baltus-Möres milite dans les rangs du parti libéral germanophone (PFF). Dès 2006, celle qui fut saxophoniste dans l’harmonie de Rocherath-Krinkelt est élue conseillère communale à Bullange, mandat qu’elle ne renouvelle pas à la fin d’une législature passée dans l’opposition. Professeur de langues germaniques à l’Institut Robert Schuman, à Eupen, cette enseignante qui obtient l’agrégation à l’Université de Liège en 2010 est aussi attachée de presse, entre 2006 et 2010, du parlementaire germanophone Bernard Collas (1954-2010), ainsi que du ministre Bernd Gentges. Candidate aux élections régionales du 7 juin 2009 en Communauté germanophone, elle est la suppléante de Ferdel Schröder, nommé président du Parlament der Deutschsprachingen Gemeinschaft Belgiens (2009) et qui est emporté par un cancer en janvier 2013.

Après dix-huit mois de mandat parlementaire effectif à la DG, Jenny Baltus-Möres obtient le renouvellement de ce mandat le 25 mai 2014, mais avec voix consultative. En effet, en 24e position sur la liste du PFF aux élections pour le renouvellement de la DG, elle n’est pas élue ; mais candidate MR dans la circonscription de Verviers au scrutin régional, elle profite pleinement de l’effet P-Y. Jeholet et de ses 16.000 voix de préférence, ainsi que de la progression du MR par rapport à 2009 (+5%) qui empoche ainsi un second siège. En prêtant serment en allemand à Namur, Jenny Baltus-Möres (dont le résultat personnel ne doit pas être négligé, avec 4.571 vp) permet à Charles Gardier de siéger au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, tandis qu’elle a le droit de participer aux travaux du Parlament avec voix consultative. Parmi ses projets au Parlement de Wallonie figurent le transfert des compétences de la Wallonie vers la DG, ainsi que la revalorisation de l’apprentissage et l’utilisation de la langue allemande.

À Namur, de 2014 à 2017, elle est membre de la Commission des Pouvoirs locaux-Logement-Énergie, et de l’Emploi-Formation ; elle siège brièvement au sein du Comité d’avis sur les questions européennes (2014-2015), mais reste vice-présidente du Comité d’avis pour l’égalité des chances « hommes-femmes ». Dans le dossier CETA, elle s’oppose, avec son groupe politique MR, à la résolution du 14 octobre 2016 par laquelle le Parlement de Wallonie marque son refus de déléguer ses pleins pouvoirs au Gouvernement fédéral pour la signature de l’accord CETA entre l’UE et le Canada. Et elle est absente le jour où est adopté le compromis par lequel l’Europe s’engage à prendre en considération les doléances wallonnes de manière contraignante lors de la signature et dans l’application du CETA, ainsi que dans tous les autres traités de nouvelle génération à venir (28 octobre 2016).

Au printemps 2017, elle est membre suppléante de la Commission spéciale Publifin, son statut de germanophone prévalant à celui de Liégeoise... Ses interventions parlementaires à Namur sont nombreuses et portent sur des sujets très divers (l’idée du référendum, la chasse, certains transferts budgétaires, les éoliennes, la rénovation des routes, la promotion touristique, la rénovation du Grand Théâtre de Verviers, des statistiques différenciées entre Wallonie et DG, les bus du TEC, la taxe photovoltaïque, des dispositifs anti-noyade dans les piscines, etc.). Aucun ministre n’échappe à la curiosité déterminée de la députée. Avec ses collègues MR P-Y. Jeholet et J-L. Crucke, elle dépose d’ailleurs une résolution destinée à pousser le gouvernement wallon à accélérer le processus de transfert de compétences vers la Communauté germanophone (mai 2015). Il s’agissait d’engager la procédure prévue par l’article 139 de la Constitution pour doter la DG des compétences non seulement de l’emploi, mais aussi de l’urbanisme, du logement, de l’aménagement du territoire et des travaux publics, ainsi que les responsabilités provinciales, avec les moyens financiers nécessaires. Au printemps 2016, c’est le parlement germanophone lui-même qui y allait d’une ferme résolution exigeant des autorités politiques fédérale et wallonne plus de considération à l’égard de la langue allemande. À Namur, Jenny Baltus-Möres relaie ces revendications portant sur l’amélioration de l’apprentissage de l’allemand, la mise en place de services en allemand dans l’administration, la prise en compte de la langue de Goethe lors des concours, la traduction systématique des réglementations, etc. À l’instar d’Edmund Stoffels, elle entend défendre les intérêts des Germanophones au sein du Parlement de Wallonie. 

Avec le socialiste, elle dépose d’ailleurs une résolution, qui sera adoptée à l’unanimité en plénière (juillet 2016), afin que la langue allemande soit davantage utilisée dans toute la communication officielle de la Wallonie ; que le CoDT ne dispose pas d’une traduction allemande l’offusque au plus haut point, comme d’ailleurs toute une série de « brimades » que les Germanophones n’entendent plus supporter.

Le changement de majorité intervenu à Namur durant l’été 2017 réjouit la députée wallonne germanophone, non seulement parce que son parti est désormais dans la majorité, mais surtout parce que le transfert de compétences vers la Communauté germanophone est inscrite explicitement dans la déclaration de politique régionale, faisant déjà naître, à Eupen, un débat endiablé sur la question de savoir si le gouvernement germanophone devrait disposer d’un cinquième ministre. Elle est membre de la Commission de Coopération (2018-2019), après en avoir été l’une des vice-présidentes (2014-2017). Membre puis vice-présidente (2018-2019) de la Commission Budget-énergie-Climat, elle accomplit un travail important pour que se concrétisent les objectifs climatiques en vue de la COP23, et pour que la Belgique adopte une position interparlementaire commune sur la politique climatique dans la perspective de la COP24. 

Quand MR et cdH s’allient à l’été 2017, s’appuyant sur une très courte majorité (38 sièges sur 75), elle contribue à voter une série de mesures destinées à montrer le changement de cap imprimé à la politique wallonne : suppression de la « Redevance Télévision », modification de grille des loyers, réduction de la fiscalité immobilière, transfert de compétences vers l’Ostbelgien, abandon du Plan Marshall, réduction de l’intervention publique et incitation à l’initiative privée ou associative, résolution fixant une série de balises pour les futurs traités de libre-échange négociés par l’Union européenne, application de recommandations de la Commission Publifin en matière de transparence et de gouvernance, réforme de la gouvernance des GRD du gaz et de l’électricité, etc.

La députée adopte aussi une série de dispositions en matière de bien-être animal, compétence nouvellement transférée aux régions à la suite de la 6e réforme de l’État : avec le décret interdisant tout abattage animal sans étourdissement préalable (18 mai 2017) et le Code wallon du bien-être animal, projet porté par le ministre di Antonio (3 octobre 2018), le législateur fait de la Wallonie une région pionnière. Membre du Conseil parlementaire interrégional, elle est aussi membre de la Commission pour l’Egalité des Chances entre les Hommes et les Femmes (2018-2019).

Ayant déménagé à Eupen en 2013, conseillère communale PFF d’Eupen élue en octobre 2018, elle évoque des raisons privées pour expliquer son absence au triple scrutin de mai 2019 et son retrait de la vie politique parlementaire, cédant le relais à Christine Mauel, en insistant sur l’importance de disposer d’une représentante libérale germanophone au Parlement de Wallonie.

 

Mandats politiques

Conseillère communale à Bullange (2006-2012)
Députée au Parlament der Deutschsprachingen Gemeinschaft Belgiens (effective 01/2013-06/2014, avec voix consultative 06/2014-2019)
Députée wallonne (2014-2019)
Conseillère communale à Eupen (2018-)

 

Sources

Centre de Recherche & Archives de Wallonie, Institut Destrée, Revue de presse (-04/2024), dont le Grenz Echo (-11/2017)
http://www.j-bm.be/web/content/fr/jenny.php?lang=FR (janvier 2018)
Parlement de Wallonie, Rapports d’activités, de 2014-2019, https://www.parlement-wallonie.be/rapports-brochures
https://www.facebook.com/jenny.baltusmores (avril 2024)

 

 

 

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