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Bauwens Claude

Culture, Poésie

Spiennes 02/07/1939, 12/01/2019

Claude Bauwens est l’archétype-même du poète secret. Assez peu connus, ses poèmes en prose évoquent constamment les paysages qui lui sont familiers, de Spiennes, son village natal, et de Saint-Symphorien, là où il a déménagé encore enfant. Dans cette famille où l’on ne se déplace pas, Saint-Symphorien, près de Mons, devient pour le poète « le lieu de l’immigration », une transhumance qu’il évoque dans ses écrits, tandis que le village devient « tout un univers dans lequel il nous fait pénétrer avec la sensibilité aiguë d’un poète de haut vol ».

Après des humanités gréco-latines à l’Athénée de Mons, Claude Bauwens devient éducateur dans un établissement d’enseignement spécial de la région du Centre – un poste qu’il exercera durant trente ans. Attiré dès l’adolescence par l’écriture, il peut bénéficier de l’enseignement du poète surréaliste Franz Moreau, professeur de langues anciennes et de français, qui lui « a donné confiance en [lui et] une plus haute idée de [lui]-même ».

En 1967, paraît son premier recueil, Derrière moi, dont les premières lignes évoquent les promenades, assis dans un panier, derrière le vélo de sa mère. Celle-ci est d’ailleurs présente dans tous ses livres, dans lesquels plane, par ailleurs, une atmosphère de deuil et d’abandon. « Les recueils de Claude Bauwens se nourrissent d’un passé ressassé et fantasmé, de quelques cartes mémorielles toujours semblables mais toujours rebattues différemment » (ROBERT). La guerre est également un motif récurrent de ce poète qui se trouve des affinités avec Georges Thinès et Fernand Dumont.

« Écrivain escamoté. Inabordable mais surtout inabordé », ainsi qu’il se définit lui-même dans La dernière position (2005), Claude Bauwens édite ses premiers textes à compte d’auteur ou grâce au soutien d’une bourse d’écriture. Prix Maeterlinck-Découverte de la Société des Gens de Lettres et la Société civile des Auteurs multimédia pour La projection de la tache aveugle (1992), Claude Bauwens est également l’auteur de deux recueils de nouvelles, La dérive des rêves et Nouvelles du hameau perdu, dans lesquels s’affirment peut-être davantage encore la noirceur de son univers.

Sources

Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse, dont Le Soir, 18 juin 1993
Laurent ROBERT, dans Le Carnet et les instants, n° 141, février-mars 2006, p. 22-24
Jean-Marie KLINKENBERG, dans La Wallonie. Le Pays et les Hommes. Lettres. Arts. Culture, t. III, p. 53 

Œuvres principales

Derrière moi, poèmes (1967)
Au garde-à-vous dormant debout, poèmes (1969)
Non aux jeux de queues de cerises, poèmes (1971)
Le chemin du retour, poèmes (1973)
Donnez-moi le tuyau, poèmes (1974)
L’avant-mère, poèmes (1975)
Il fait ocre fané, il fera blanc évanescent, poèmes (1979)
La part de l’arc-en-ciel, poèmes (1982)
Tableautins pour cimaises fantômes, poèmes (1983)
Si basse est la lumière, poèmes (1986)
Souterrainement, poèmes (1990)
La projection de la tache aveugle, poèmes (1992)
Le panzer le jardin le sybillaire, poèmes 1994)
Le veilleur d’apocalypse, poèmes (1995)
Gercé ou aoûté, poèmes (1998)
Hors et or, poèmes (1998)
Sénèque est prêt à mourir, poèmes (2001)
La dernière position, poèmes (2005)
La dérive des rêves, nouvelles (2008)
Nouvelles du hameau perdu, nouvelles (2013)