Bellot François

Politique, Député wallon

Jemelle 08/02/1954

Député wallon : 2014-2016* ; *2020-2024

Depuis la fusion des communes – pour ne pas remonter avant 1976 – Amand Dalem est le solide bourgmestre de Rochefort et le PSC local paraît inamovible. Élu conseiller de l’Action sociale en octobre 1982 et conseiller communal en octobre 1988, François Bellot constitue alors, avec un autre conseiller libéral, la seule opposition à la majorité en place. Pourtant, en juillet 1994, la nomination de l’ancien ministre wallon au poste de gouverneur de la province de Namur bouleverse l’échiquier politique local. Trois mois plus tard, la liste PRL-Intérêts communaux emmenée par François Bellot obtient 7 sièges, signe un accord de majorité avec les socialistes (3 sièges) et envoie le PSC dans l’opposition. Cet accord stipule qu’à mi-mandat, François Bellot cèdera l’écharpe maïorale au socialiste Freddy Paquet. Le 1er février 1998, l’accord est respecté et François Bellot se retrouve Premier échevin en charge des Travaux, de l’Économie, du Commerce et des Classes moyennes, fonction qu’il n’occupe que quelques mois. En effet, celui qui a été élu conseiller provincial de Namur en octobre 1994, est appelé à remplacer Jean-Marie Ledoux en tant que député permanent en charge des Finances et du Patrimoine, pour achever la législature (septembre 1998-octobre 2000), ainsi que l’avait plus ou moins prévu un accord politique signé en juin 1995 et qui entre en application suite au décès de J-M. Ledoux. En une décennie, celui qui avait été repéré et encouragé par Jean Gol est parvenu à se faire un nom sur le plan communal et provincial. Ce n’est que le début d’une carrière politique appelée à une progression constante pour cet énarque.

En effet, c’est à Paris, à la prestigieuse École nationale d’Administration (ENA), que François Bellot a finalement achevé son parcours universitaire, en 1988, dans la promotion Montaigne. Fils de commerçants en produits agricoles installés à Rochefort depuis des générations, déjà mordu par les mathématiques quand il achève ses humanités à l’Institut Jean XXIII de Rochefort, François Bellot est « poly-diplômé » : ingénieur civil de l’Université de Liège (1977), ingénieur en Gestion des entreprises de l’Université catholique de Louvain (1981) et licencié en Sciences politiques de la même université (1983). Intégrant le service militaire obligatoire dans son parcours de formation – il est affecté au sein du bureau d’études pour l’installation de la base militaire de Marche-en-Famenne – il travaille, dès 1978, au sein de la SA SOCOL, spécialisée dans la construction d’ouvrages tant immobiliers que de génie civil (ponts, ports, écluses, bâtiments industriels), avant d’intégrer une entreprise spécialisée dans la conception et la réalisation de structures en bois lamellé-collé. Lauréat de concours à la SNCB et au Ministère des Travaux Publics, il devient ingénieur des Ponts et Chaussées dans ce ministère encore national (octobre 1981). Il y dirige plusieurs grands chantiers et se spécialise dans la surveillance et l’entretien d’ouvrages d’art. Nommé Ingénieur principal des Ponts et Chaussées en 1984, alors qu’il termine sa licence à l’UCL, il obtient un congé pour mener ses études à l’ENA (1986-1988). à son retour, suite à la 3e réforme de l’État qui a procédé au transfert des Travaux publics vers les Régions, l’ingénieur intègre le Ministère wallon de l’Équipement des Travaux publics (MET). Chef de service, Ingénieur en Chef-Directeur des Ponts et Chaussées, François Bellot est alors en charge de l’instruction des dossiers européens et de la représentation de la Région wallonne au sein du Comité des Infrastructures mis en place par la Commission européenne. En disponibilité de l’administration wallonne à partir de 1995, il s’oriente de plus en plus vers la politique quand il occupe la fonction de secrétaire politique à la tête du groupe des collaborateurs du PRL au Parlement wallon, jusqu’en 1998.

Les scrutins provincial et communal d’octobre 2000 ne laissent planer aucun doute sur l’avenir de François Bellot. À la province, il double son score personnel dans le district de Ciney-Rochefort (4.149 vp), avec un résultat similaire à celui de Willy Borsus. Cela contribue à reconduire la majorité PS-PRL sortante à la députation permanente de Namur. Par ailleurs, avec 14 sièges sur 21 au Conseil communal (54,96%), la liste libérale double son résultat de 1994 et dispose d’une large majorité absolue, tandis que sa tête de liste attire 3.534 vp sur son nom, soit davantage qu’Amand Dalem à sa meilleure époque. Très vite, le maïeur de Rochefort lance divers projets portant sur la valorisation touristique, l’informatisation rapide de l’administration, l’aménagement urbain autour de la gare de Jemelle, la mise en place d’une maison de repos, le contournement routier de la ville, des mesures structurelles pour lutter contre les inondations provoquées par la Lesse, la création de nouveaux logements, etc. Il inscrit aussi volontiers sa commune dans le projet de Contrat d’Avenir de la Wallonie (automne 2002).

Conservant sa majorité absolue en octobre 2006, en dépit d’un petit tassement (54,94% ; 14 sièges sur 23 désormais, et 3.216 vp), le maïeur invite le PS (3 élus) à rejoindre le MR au sein du Collège, avec un mandat de trois ans pour un échevin en fin de législature. L’accent est mis sur la rénovation du centre-ville, l’équipement des quartiers, la préservation de l’environnement, ainsi que de la qualité de la bière trappiste. En octobre 2012, l’absence de deux échevins décédés en cours de législature pèse sur la liste MR de François Bellot, d’autant qu’au PS, sous la conduite de Pierre-Yves Dermagne (1.232 vp), le nombre de conseillers communaux est multiplié par deux (6). Disposant toujours d’une majorité absolue (48,31% ; 12 sièges sur 23), le MR de François Bellot (2.439 vp) renouvelle son ouverture à la liste POUR (24,2% ; 6 s.) en lui accordant cependant plus de place – P-Y. Dermagne (1.232 vp) devient Premier Échevin.

Dans le jeu de chaises musicales post-électoral d’octobre 2000, François Bellot a fait l’impasse sur la province et quand Michel Wauthier est nommé député permanent, Bellot reprend son mandat de député fédéral (19 décembre 2000), faisant ainsi partie de la majorité arc-en-ciel conduite par Guy Verhostadt. Suppléant à la Chambre lors des élections du 13 juin 1999 (9.104 vp), François Bellot va s’appuyer sur les voix de 18.399 électeurs lors du scrutin fédéral du 18 mai 2003 et sur 19.150 électeurs lors de celui du 10 juin 2007, pour continuer à représenter la province de Namur à la Chambre fédérale. Avec la ministre sortante Sabine Laruelle (39.763 vp), il incarne alors la vague bleue dans le Namurois, le MR dépassant tous ses adversaires, avec plus de 30% des voix.

Dès ses premiers pas à la Chambre, en 2000, François Bellot est appelé à aborder les questions institutionnelles. Membre de la majorité arc-en-ciel, le député apporte sa voix à la cinquième réforme de l’état, en adoptant les dispositions contenues dans l’accord de la Saint-Polycarpe conclu avec la VU et le FDF (23 janvier 2001), et complété par celui de la Saint-Boniface, avec le PSC : refinancement des communautés, élargissement de l’autonomie fiscale des régions, régionalisation d’une série de compétences (agriculture, commerce extérieur, coopération au développement, organisation des communes, etc.). Dans la foulée, il adopte la réforme des circonscriptions électorales fédérales qui correspondent désormais aux limites provinciales. Membre de la Commission d’enquête sur la faillite de la Sabena, membre de la Commission des infrastructures, il s’est fait une spécialité du dossier SNCB et possède une solide expertise en matière de Télécoms. Il intervient tant sur des questions d’intérêt général que pour sauvegarder des services dans les régions rurales (bureaux de poste, débit internet, services bancaires, etc.). En mai 2002, il est l’un des trois parlementaires PRL qui s’abstiennent lors du vote des projets de loi dépénalisant l’euthanasie et développant les soins palliatifs.

S’il ne constitue pas l’essentiel de son travail parlementaire, le sort du rail wallon est une préoccupation constante de François Bellot. Président de la Commission Infrastructure-Entreprises publiques et Communication de la Chambre, il s’inquiète régulièrement du sort de la dorsale wallonne alors empruntée par le Thalys et insiste sur l’importance du projet EurocapRail (finalement abandonné au milieu des années 2000), comme sur la nécessité de relier correctement par le train des sites touristiques comme les grottes de Han-sur-Lesse. Décidée en 1992, l’amélioration du temps de parcours Bruxelles-Luxembourg n’a toujours pas été concrétisée vingt ans plus tard, suscitant notamment des sanctions de la part de l’Union européenne, et la mobilisation du député Bellot avec d’autres mandataires du sud wallon : en 2016, la ligne à grande vitesse Bruxelles-Arlon-Luxembourg-Strasbourg reste toujours en projet et plus aucun Pendolino n’est attendu en gare. Plus globalement, François Bellot dénonce l’absence d’une politique ferroviaire cohérente en Wallonie ; à ses yeux, l’absence d’un consensus wallon nuit à cette région incapable, contrairement à la Flandre, de présenter et de défendre un plan concerté auprès du ministre fédéral de tutelle. Par ailleurs, il dénonce, in tempore non suspecto, le danger des passages à niveau (2008) et, de manière plus globale, s’impatiente devant la lenteur mise à améliorer la sécurité du rail.

Président de la Commission mixte ruralité (Union des Villes et Communes de Wallonie et Fondation rurale de Wallonie) qui adresse un Memorandum au futur gouvernement wallon sur l’avenir des communes rurales (avril 2009), François Bellot se préoccupe de maintenir, voire de développer, dans les zones rurales, d’indispensables services de proximité. En 2008, il fait la démonstration que vivre en zone rurale wallonne coûte à un ménage 1.000€ de plus que la vie en Flandre. On entend aussi François Bellot dénoncer les surcoûts engendrés par les gares Calatrava en Wallonie, parlant de mégalomanie, pointer les chômeurs flamands qui viennent s’installer en Wallonie, protester contre la hauteur du survol aérien des zones rurales, contester le plan De Crem qui vide le Luxembourg de ses casernes et d’unités militaires, etc. Après la crise financière de 2008, le député fédéral est l’un des membres de la Commission Fortis (2009) ; il siège aussi dans les Commissions Défense et Justice. En 2010, quand la collision de Buizingen, entre deux trains, fait 19 morts et provoque un électrochoc dans l’opinion publique, François Bellot est très vite désigné à la présidence de la Commission spéciale « sécurité du rail », aussi appelée Commission Buizingen, mais la chute du gouvernement Leterme II sur BHV met un terme à sa mission.

Dernier suppléant sur la liste MR aux élections régionales du 13 juin 2004 (8.585 vp, 5e score de la circonscription Dinant-Philippeville) et à celles du 7 juin 2009 (8.602 vp, 3e score), ce grand faiseur de voix est invité par la direction de son parti à quitter la Chambre pour se présenter au Sénat lors du scrutin anticipé du 23 juin 2010, afin de réaliser un résultat aussi probant qu’en 2007 : 6 sénateurs MR sur 15. En l’absence de Richard Fourneaux (54.000 vp en 2007), le 3e candidat de la liste MR rassemble sur son nom les voix de 34.280 électeurs du Collège francophone. Si son score personnel réjouit le nouveau sénateur direct, il doit déplorer la perte de deux sénateurs MR, d’une part, et le tassement du MR à la Chambre dans le Namurois (maintien de deux députés). Ajoutés à d’autres griefs, ces résultats alimenteront les contestations portées contre la présidence de Didier Reynders. Soucieux de ne pas apparaître comme appartenant au clan Reynders ou au clan Michel, François Bellot propose une troisième voie, lors de la guerre des chefs pour la tête du MR, mais n’est pas suivi. Chef du groupe MR au Sénat depuis juin 2010, il est remplacé par Christine Defraigne (groupe Renaissance), en décembre 2011, après l’élection de Charles Michel à la tête du MR.

Alors que les entités fédérées assurent sereinement la continuité de l’État, le « fédéral » connaît sa plus longue crise politique : 541 jours de réunions, de crispations, de rebondissements, de notes et de discussions seront nécessaires pour que se dégagent un premier accord sur le volet institutionnel (octobre), puis un second sur le volet socio-économique (décembre). Le 6 décembre 2011, Elio Di Rupo devient le Premier ministre du nouveau gouvernement fédéral qui s’appuie sur la coalition PS-SPa-MR-OpenVlD-cdH-CD&V. Durant la courte législature 2011-2014, François Bellot figure parmi les sénateurs qui adoptent, parmi beaucoup d’autres textes législatifs, l’ensemble des dispositions de la 6e réforme de l’État qui comprend notamment la scission de BHV, la réforme profonde du Sénat, l’accroissement tangible de l’autonomie fiscale des Régions et le transfert d’importantes compétences vers les entités fédérées. Par ailleurs, président de l’asbl « Pays de Famenne » qui regroupe les communes de Nassogne, Marche, Somme-Leuze, Rochefort, Durbuy et Hotton, François Bellot défend l’idée de bassins de vie et appelle la Région wallonne à leur donner un vrai statut (2011). L’idée d’une nouvelle ville en Famenne est aussi lancée en 2013.

Lors du triple scrutin du 25 mai 2014, François Bellot est appelé à rencontrer de nouveaux défis. Avec l’annonce du départ de Willy Borsus vers la province de Luxembourg, la tête de liste MR dans la circonscription de Dinant-Philippeville au scrutin régional est offerte au sénateur qui achève son mandat à la Haute Assemblée en proposant au vote une loi visant à sanctionner les grèves sauvages dans les services publics (texte adopté en commission, mais pas en plénière). Outre sa propre élection, il doit assurer celle d’un deuxième MR sur les quatre possibles, battre P-Y. Dermagne, et réaliser un résultat qui lui permette de garder sa fonction de bourgmestre. Avec 14.617 vp, François Bellot réussit son pari, bien aidé par les 11.327 vp de Richard Fourneaux qui poussent la jeune MR Laetitia Brogniez (5.819 vp) à Namur : avec plus de 33%, le MR remporte son succès électoral le plus éclatant dans cette partie du Namurois. Quand il fait son entrée au Parlement de Wallonie, François Bellot découvre ainsi sa 3e assemblée parlementaire. Conformément au décret spécial wallon du 9 décembre 2010 limitant le cumul de mandats des députés wallons, son résultat personnel au scrutin régional (le meilleur taux de pénétration des bleus wallons, 13,37%) l’autorise à exercer son mandat de député wallon en même temps que ses fonctions de bourgmestre de Rochefort. Au Parlement de Wallonie, siégeant dans l’opposition, il est membre du groupe de travail sur les finances communales et préside deux Commissions, celle de la Vérification des pouvoirs et surtout celle de l’Agriculture et du Tourisme (2014-2016). Sans surprise, il s’intéresse prioritairement au Thalys wallon, ainsi qu’au dossier RER, tout en continuant à suivre le dossier du « Groupe SNCB » qui a été restructuré en 2014, passant de trois à deux filiales.

Au printemps 2016, Olivier Chastel fait d’ailleurs appel à son expertise pour remplacer la ministre fédérale Jacqueline Galant. En devenant ministre fédéral de la Mobilité et des Transports, chargé de Belgocontrol et de la SNCB dans le gouvernement dit de la Suédoise, dirigé par Charles Michel (18 avril), François Bellot se voit offrir un portefeuille en totale adéquation avec ses matières de prédilection. Il laisse son siège wallon à Valérie Warzée-Caverenne, sa suppléante, et se met en congé de sa fonction maïorale, qu’occupe P-Y. Dermagne par intérim. En charge du rail belge, il hérite du renouvellement des contrats de gestion d’Infrabel et de la SNCB, mais il avance tout d’abord, en 2017, sur un plan de transport où il s’efforce de rétablir ponctualité, confort et qualité des services du rail ; ensuite sur le plan d’entreprise, puis sur le plan de financement, validés en 2018. Il s’attaque aussi à la définition « d’un service minimum garanti » au moment de mouvements sociaux (reprenant sa proposition au Sénat), et « sa » mesure s’applique pour la première fois sur le rail en juin 2018 ; mais il n’y aura pas d’accord dans le secteur de l’aviation. Sans succès, le ministre propose que voient le jour une gare à Charleroi airport (ligne 140) et une ligne ferroviaire Namur-Paris ; son idée d’autoriser une vitesse de 130km/h sur les autoroutes ne fait pas l’unanimité ; quant à l’accueil de la sécurité du système satellitaire Galileo à Redu, l’Europe préférera Madrid à la proposition défendue par le ministre belge.

Alors que le ministre planche sur le texte d’un tout nouveau code de la route (avec entrée en vigueur le 1er janvier 2021), les autorités flamandes émettent un avis négatif et recalent l’initiative fédérale. L’idée d’un permis à points est aussi abandonnée et ses initiatives fédérales pour réformer l’apprentissage à la conduite reçoivent les critiques des entités fédérées (2018). Tentant de trouver une solution pour régler définitivement les nuisances aériennes lors du survol de Bruxelles, le « plan Bellot » avance plusieurs pistes innovantes et originales, fait réaliser l’étude d’incidence réclamée par la Justice, mais le ministre se heurte ici aussi à l’opposition des régions (Flandre et Bruxelles). Il en tire publiquement le constat de blocages multiples aux différents niveaux de pouvoir, rendant impossible, à son avis, toute amélioration de la mobilité en Belgique. Il regrette l’absence « d’un outil pour contraindre les ministres à travailler ensemble ». Même si un accord est conclu entre Belgocontrol (futur Skeyes) et la Région wallonne (juillet 2018), François Bellot persiste à plaider en faveur du retour à l’état fédéral de certaines compétences comme le Commerce extérieur, la Mobilité, l’énergie ou la Santé, dans un seul but : l’efficacité. C’est le sens de la carte blanche qu’il signe avec une partie des mandataires libéraux, suscitant de vives réactions, notamment d’autres élus libéraux, obligeant Olivier Chastel à intervenir (août 2018). Le ministre est pourtant conforté dans son opinion quand son projet de loi réglementant les survols et leur dispersion géographique (vliegwet) est balayé d’un revers de main par les partis flamands ; en janvier 2019, son idée d’une agence interfédérale de la Mobilité destinée à coordonner le travail des régions est rejetée par ses homologues bruxellois et flamand.

à l’approche de la fin de la législature, le ministre fédéral garde deux fers au feu, la finalisation des contrats de gestion de la SNCB et d’Infrabel, et le refinancement de chantiers urgents. Depuis 2012, date de leur échéance, ces contrats initialement conçus pour la période 2008-2012 ont été prolongés par de simples avenants annuels ; proposant un nouveau texte (fin 2018), Bellot s’emploie à mettre fin à cette situation, non sans mal, quand survient la chute du gouvernement Michel suite à la défection de la NV-A en désaccord sur le pacte de Marrakech (décembre 2018). Jusqu’en octobre 2020, François Bellot restera ministre fédéral chargé de gérer les affaires courantes, mais sans la possibilité de régler les survols de Bruxelles ni les contrats de gestion reportés au prochain gouvernement, auquel il conseillera d’investir 35 milliards € dans la SNCB. Par contre, il parvient à valider le « milliard d’€ vertueux » qu’il avait réussi à dégager en 2017 – malgré les coupes sombres antérieures de l’exécutif Michel – en tant que « Plan national des investissements ferroviaires stratégiques » pour achever les chantiers urgents (par ex. le RER) : un accord de coopération est conclu entre les régions et le budget est approuvé puis ratifié, avec le soutien de toutes les régions et de tous les partis (février 2019). 

En attendant la formation du gouvernement Vivaldi présidé par Alexander De Croo (octobre 2020), François Bellot demeure ministre en affaires courantes, dans le gouvernement Michel II (décembre 2018-octobre 2019), puis dans le gouvernement présidé par Sophie Wilmès (octobre 2019-mars 2020), après l’accession de Charles Michel à la présidence du Conseil européen. Bellot occupe les mêmes fonctions dans le gouvernement Wilmès II (mars-octobre 2020), mis en place dans l’urgence, gouvernement minoritaire, soutenu à la Chambre par une majorité alternative, pour faire face à la pandémie de la Covid-19. Le 1er octobre 2020, Fr. Bellot cède le relais de la Mobilité à l’écolo Georges Gilkinet et retrouve les bancs du Parlement de Wallonie. Président d’arrondissement du MR, Fr. Bellot a participé à l’élection du nouveau président de sa formation politique (automne 2019), mais entre les quatre candidats en présence, il a toujours refusé de révéler sa préférence. 

En octobre 2018, les deux partis de la majorité sortante de Rochefort, le MR et le PS, ont présenté une liste unique, CAP 2030-IC, aux élections communales, et ils ont convaincu deux électeurs sur trois (66%, 17 sièges). Tête de liste, P-Y Dermagne (2.109 vp) dépasse désormais Fr. Bellot (1.546 vp) qui poussait la liste. Les législations interdisant les cumuls des mandats empêcheront les deux leaders de siéger effectivement au Collège communal de Rochefort : Dermagne, bourgmestre empêché (2019), laisse à la MR Corine Mullens (sa dauphine sur la liste, 1.591 vp) la fonction maïorale, du moins jusqu’en juin 2022, moment où le MR Julien Defaux la remplace. Après 24 ans de maïorat, François Bellot, quant à lui, siège comme conseiller communal. Le 26 mai 2019, tête de liste dans le sud du Namurois, au scrutin régional wallon, François Bellot sauve la mise de son parti qui conserve ses deux sièges. Largement en tête en voix de préférence (13.864 vp), il réalise le meilleur taux de pénétration de Wallonie (12,63%). Néanmoins, le MR y a perdu près de 8% par rapport à 2014 (passant de 33,84% à 26,2%). 

Au Parlement de Wallonie, François Bellot est membre de la Commission Budget-Infrastructures sportives (2020-2024). En décembre 2021, il y est d’ailleurs l’un des trois membres MR qui questionnent avec insistance le ministre MR J-L. Crucke sur son projet de décret « portant diverses dispositions pour un impôt plus juste » qu’il peaufine depuis le début de la législature. Se faisant le porte-parole des habitants de la ruralité, Bellot met son ministre en difficultés ; l’écueil est finalement évité, même si, en janvier 2022, J-L. Crucke remet sa démission. Par ailleurs, après la démission du bureau du Parlement de Wallonie, suite à l’affaire dite du Greffier, Fr. Bellot devient membre de la Commission de la Comptabilité, créée pour renforcer le contrôle des budgets et comptes du Parlement de Wallonie (12/2022-2024). En août 2023, avec Sabine Laruelle, le député wallon déplore le rôle passif de tous ses collègues wallons de la majorité face « aux discours du gouvernement wallon » ; il réclame davantage de vitalité démocratique à Namur, et souhaite que les députés wallons quittent le statut de presse-bouton pour prendre plus sérieusement en considération l’ensemble des problèmes, surtout celui de la dette wallonne.

Ayant annoncé la fin de sa carrière politique, il reste à la disposition du MR pour les scrutins du 9 juin 2024, mais n’est plus tête de liste.

 

Mandats politiques

Conseiller au CAP de Rochefort (1982-1988)
Conseiller communal de Rochefort (1988-)
Conseiller provincial de Namur (1994-1998)
Bourgmestre de Rochefort (1995-01/1998)
Premier Échevin (02/1998-08/1998)
Député permanent (1998-2000)
Bourgmestre (04/2001-04/2016)
Député fédéral (12/2000-2010)
Sénateur direct (2010-2014)
Député wallon (2014-04/2016)
Ministre fédéral (04/2016-09/2020)
Bourgmestre empêché (04/2016-2018)
Député wallon (10/2020-2024)

 

Sources

Centre de Recherche & Archives de Wallonie, Institut Destrée, Revue de presse (-04/2024), dont Le Soir (1988-2024), notamment des 7 juin 2018, 29 août 2023 ; La Libre, 3 août 2018

 

 

Parlementaires et ministres de Wallonie (+ 2024)