no picture

Bernier Armand

Culture, Poésie

Braine-l’Alleud 10/02/1902, Bruxelles 27/11/1969

Poète, conteur et critique littéraire, Armand Bernier est resté fidèle à un certain classicisme, comme bon nombre d’auteurs, une tendance bien perceptible en poésie et que l’on identifie comme l’ « un des traits marquants du tempérament wallon » (KLINKENBERG). 

Issu d’une famille de paveurs, installés dans le roman païs de Brabant depuis le XVIIIe siècle, Armand Bernier est élève à l’école communale du Chenois, avant de poursuivre sa scolarité à Haine-Saint-Pierre, où la famille Bernier a emménagé. À l’École moyenne de La Louvière puis à l’Athénée du Centre de Morlanwelz, il se pique d’intérêt pour la poésie. Installé à Bruxelles (1927), correcteur d’imprimerie à La Nation belge, co-directeur de la revue L’Avant-Poste, avec Maurice Quoilin (1929-1940), il entre comme chef de service des Beaux-Arts, au sein de l’administration provinciale du Brabant, et y termine sa carrière (1945-1964). Membre du comité du Journal des poètes, des Cahiers du Nord et du Thyrse, Armand Bernier collabore également au quotidien L’Éclair, au Soir, et au Soir illustré

En 1931 paraît son premier recueil, Portes obliques. Ses vers « nous ressource[nt] sans cesse » ; ils sont ceux d’un « poète de l’Air, de l’Eau, de la Terre et du Feu, en symbiose avec les éléments naturels. Il ne faudrait pourtant pas y trouver candeur et naïveté, mais plutôt une certaine pudeur bridant les grands élans lyriques auxquels il pourrait s’abandonner ». Son style classique et tout en transparence est en effet « unité, dépouillement – dénuement presque – grâce, élégance, pureté » (DAUBIER).

Ami de nombreuses personnalités littéraires, parmi lesquelles Michel de Ghelderode, avec qui il entretient une correspondance suivie durant les années 1930, estimé par Robert Vivier, Jules Supervielle, et autre Marcel Arland, qui qualifiera Migration des âmes (1952) de chef-d’œuvre, Armand Bernier est le lauréat de nombreuses récompenses. Prix Verhaeren pour Le carrousel d’ennui (1931), Prix de la Province de Brabant pour Le voyageur égaré (1934), Prix Polak pour Le sorcier triste (1936), Prix Edgar Poe pour Migration des âmes (1952), il reçoit surtout le Prix triennal de Poésie pour Il y a trop d’étoiles (1948), ainsi que le Grand Prix quinquennal de poésie Albert Mockel de l’Académie de Langue et de Littérature françaises de Belgique pour Le monde transparent (1956).

Sources

Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse, dont Le Soir, 28 novembre 1997
Jean-Marie KLINKENBERG, dans La Wallonie. Le Pays et les Hommes. Lettres. Arts. Culture, t. III, p. 53
Robert FRICKX, Raymond TROUSSON, Lettres françaises de Belgique. Dictionnaire des œuvres, t. 2 : La poésie, Duculot, Paris-Gembloux, 1988, p. 333-334
https://www.servicedulivre.be/Auteur/28133
https://www.arllfb.be/bulletin/bulletinsnumerises/bulletin_1953_xxxi_01.pdf

Œuvres principales

Portes obliques, poèmes (1931)
Le carrousel d’ennui, poèmes (1931)
La symphonie ouvrière, prose (1934)
Le voyageur égaré, poèmes (1934)
Destin de la poésie, prose (1936)
Le sorcier triste, poèmes (1936)
Quatre songes pour détruire le monde, poèmes (1938)
Il y a trop d’étoiles, poèmes (1948)
La famille humaine, poèmes (1941)
Le Brabant pittoresque, terre d’inspiration de nos peintres et de nos littérateurs (1944)
Auguste Marin, prose (1945)
Le village des hommes heureux, prose (1946)
Geneviève de la forêt, prose (1946)
Dans les vergers de Dieu, poèmes (1946)
Migration des âmes, poèmes (1952)
L’ami des arbres et des oiseaux, poèmes (1954)
Le monde transparent, poèmes (1956)
Bruxelles la mal-aimée, poèmes (1959)
Aux vivres de l’Éternité, poèmes (1963)
Quelques fables, satires, apologues et poèmes, adaptés en dialecte du Centre hennuyer (1964)
Pensées et réflexions d’un éphémère, prose (1965)
Les poèmes d’Armand Bernier, poèmes (1971, éd. posthume)