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Bosquet Jean

Académique, Philologie, Culture, Poésie

Mons première moitié du XVIe siècle, Mons avant 1600

Littérateur, poète et grammairien, écolâtre à Mons, Jean Bosquet a fourni un premier essai de définition de la ponctuation, qu’il présente comme « un système doté d’une unité », à une époque où les variantes en la matière sont encore nombreuses. Jean Bosquet est également l’un des témoins des premiers développements de l’imprimerie à Mons – la ville avait reçu, de Philippe II, le privilège royal d’imprimer, le 14 janvier 1580.

Écolâtre à l’école des enfants pauvres de Mons, Jean Bosquet enseigne le français et fait représenter à ses élèves des tragédies et des comédies. Auteur d’un opuscule sur les devoirs du prince, il est contraint par le duc d’Albe, qui n’apprécie pas les idées exprimées dans cet ouvrage, de s’exiler durant cinq années dans le pays de Liège.
Pédagogue, il publie, en 1586, chez Charles Michel, imprimeur-juré de Mons, le premier ouvrage scolaire imprimé dans cette ville, une grammaire par laquelle conférer aux jeunes l’éloquence et l’élégance de la parole. Sous sa plume, la ponctuation, à laquelle il s’agit de donner une certaine stabilité, fait davantage « partie d’un art de l’expression que d’un art de l’écriture » et comporte neuf signes (la virgule, le point-virgule, les deux points, les points final, d’interrogation et d’exclamation, la division, la période).

Littérateur et poète, il donne une traduction en vers français de poèmes d’auteurs classiques – quand prévaut encore largement la langue latine – et suscite, si l’on en croit Bosquet, l’admiration du poète Libert Houthem de Liège, qui le compare à Ronsard. Pour signer ses poésies, Jean Bosquet avait adopté l’anagramme de son nom, Bonté acquise.

Sources

Jules DELECOURT, dans Biographie nationale, t. 2, col. 738-740
Jean-Marc DEFAYS et al. (éd.), À qui appartient la ponctuation : actes du colloque international et interdisciplinaire de Liège (13-15 mars 1997), Paris, Bruxelles, Duculot, 1998, p. 191 et sv. 
Léon-E. HALKIN, dans La Wallonie. Le Pays et les Hommes. Lettres. Arts. Culture, t. II, p. 30
Marcel DE GREVE, dans La Wallonie. Le Pays et les Hommes. Lettres. Arts. Culture, t. II, p. 40 (s.v. février 2016)

Œuvres principales

Fleurs morales et sentences préceptives. Servantes de rencontre à tous propos. Avec autres poèmes graves et fructueux : pris des plus excellens autheurs grecs et latins. Et réduis en ryme françoise, pour l’utilité de la jeunesse (1581)
Élemens ou institutions de la langue françoise, propres pour façonner la jeunesse, à parfaictement et nayvement entendre, parler et escrire icelle langue (1586)