Brogniez Laetitia

Politique, Député wallon

Lobbes 23/12/1980

Députée wallonne : 2014-2019

Bachelière en Économie de l’École provinciale de Ciney, agricultrice à Sautour, où elle tient la ferme du Moulin, Laetitia Brogniez, épouse Crépin, entend s’engager politiquement dans la défense des milieux agricoles. Bien que la tradition familiale s’inscrive dans la mouvance de l’ancien PSC, c’est au sein de la famille libérale qu’elle décide de militer. Élue conseillère communale MR en octobre 2006 à Philippeville, cette fille de vétérinaire repérée par Willy Borsus siège alors dans l’opposition. Dans les années 2008-2009 en particulier, elle est à l’initiative de plusieurs mobilisations d’agriculteurs en faveur de la défense du prix du lait.

Deuxième suppléante sur les listes MR aux élections européennes du 7 juin 2009 (23.916 vp), 4e candidate effective aux élections fédérales du 23 juin 2010 (6.580 vp), 3e candidate aux provinciales (2.342 vp) et 2e aux communales de 2012, elle contribue au succès des bleus (1er parti, avec 35,93% et une progression de 5%), emmenés par Jean-Marie Delpire (669 vp). Le MR décroche alors le PS (2e parti, 35,10%) du cdH avec lequel il était en majorité depuis 18 ans et, ensemble, MR et PS signent un nouveau pacte de majorité (16 sièges sur 21) ; Laetitia Brogniez (563 vp, 3e score personnel tous partis confondus) se voit confier l’échevinat du Budget et des Finances, ainsi que la Culture et le Patrimoine au sein du Collège communal de Philippeville.

Lors du scrutin régional wallon du 25 mai 2014, elle occupe la 2e place sur la liste MR emmenée par François Bellot (14.617 vp) et poussée par Richard Fourneaux (11.327 vp) dans la circonscription de Dinant-Philippeville. Avec les voix de ses deux locomotives, le MR namurois obtient plus de 33% et décroche ainsi, par l’apparentement namurois, un deuxième siège qui, en raison de l’effet dévolutif du vote en case de tête, revient à Laetitia Brogniez (5.819 vp).

Renonçant à son mandat échevinal (Brigitte Lepage la remplace) en application du décret spécial wallon du 9 décembre 2010 limitant le cumul de mandats des députés wallons, elle prête serment à Namur en juin 2014. Membre de la Commission de l’Agriculture et du Tourisme (2014-2019), la députée wallonne multiplie les interventions en faveur de la valorisation des produits issus de l’agriculture wallonne et de l’attractivité de la Wallonie rurale pour les citoyens et les entreprises ; elle rédige notamment un rapport sur le bail à ferme, en analysant la politique foncière menée en France : il s’agit de répondre aux attentes des propriétaires et des locataires en cette matière dont la Wallonie est compétente depuis le 1er janvier 2015. Une importante réforme sera adoptée in extremis en fin de législature. Laetitia Brogniez est aussi membre (2014-2019) et vice-présidente du Comité d’avis pour l’égalité des chances hommes-femmes (2014-2017) et, dès novembre 2014, elle siège également au sein du Comité d’avis chargé de questions européennes, nouvellement créé au sein du Parlement wallon. L’intention est de rendre les élus wallons plus actifs vis-à-vis des traités internationaux et de les examiner dès qu’ils sont connus, plutôt que d’attendre leur arrivée pour ratification. Très vite, l’attention se porte sur les enjeux des traités de libre-échange négociés par la Commission européenne (TTIP, CETA, ACS). La Commission se réunit plus d’une trentaine de fois et auditionne une vingtaine d’experts de très haut niveau (2014-2016), avant qu’une résolution arrive en assemblée plénière marquant le refus du Parlement de Wallonie de déléguer ses pleins pouvoirs au Gouvernement fédéral pour la signature de l’accord CETA entre l’UE et le Canada. Avec les 15 autres membres du groupe MR, Laetitia Brogniez s’oppose à ce texte qui reçoit cependant le soutien de 47 députés PS-cdH-Ecolo-PTB et indépendant (14 octobre 2016). Chargé de faire valoir le point de vue majoritaire wallon auprès des autorités européennes, le ministre-président wallon, Paul Magnette, provoque une crise inédite sur le plan international. Finalement, le 28 octobre, la députée MR et ses collègues joignent leur voix à celles du PS et du cdH en faveur du texte de compromis par lequel l’Europe s’engage à prendre en considération les doléances wallonnes de manière contraignante lors de la signature et dans l’application du CETA, ainsi que dans tous les autres traités de nouvelle génération à venir.

Suite à l’appel du 19 juin 2017 de Benoit Lutgen visant à mettre un terme à toute gouvernance avec les socialistes, elle vote, le 28 juillet, la motion de défiance constructive déposée par les députés MR et cdH ; c’est une première dans l’histoire politique wallonne. Dans l’opposition jusqu’à l’été 2017, dans la majorité ensuite, elle continue d’intervenir essentiellement dans les dossiers liés à l’agriculture et à la défense de la vie rurale. Mais l’alliance MR et cdH repose sur une très courte majorité (38 sièges sur 75) et, avec la nouvelle majorité, la députée Brogniez entend voter rapidement une série de mesures destinées à montrer le changement de cap imprimé à la politique wallonne : suppression de la « Redevance Télévision », modification de grille des loyers, réduction de la fiscalité immobilière, transfert de compétences vers l’Ostbelgien, abandon du Plan Marshall, réduction de l’intervention publique et incitation à l’initiative privée ou associative, résolution fixant une série de balises pour les futurs traités de libre-échange négociés par l’Union européenne, application de recommandations de la Commission Publifin en matière de transparence et de gouvernance, réforme de la gouvernance des GRD du gaz et de l’électricité, etc. 

Durant cette législature wallonne, elle adopte aussi une série de dispositions en matière de bien-être animal, compétence nouvellement transférée aux régions à la suite de la 6e réforme de l’État : avec le décret interdisant tout abattage animal sans étourdissement préalable (18 mai 2017) et le Code wallon du bien-être animal, projet porté par le ministre di Antonio (3 octobre 2018), le législateur fait de la Wallonie une région pionnière. Au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, elle rédige en 2015 une motion visant à assouplir la législation et sauver ainsi un nombre important d’écoles en zone rurale.

Dauphine du bourgmestre sortant, J-M. Delpire, aux communales d’octobre 2018, elle réalise 604 voix de préférence, 2e score de sa liste, mais 6e score tous partis confondus. La liste pluraliste « Agir ensemble » conduite par l’ancien PS André De Martin réalise plus de 35% et enlève 9 sièges, alors que le MR perd plus de 7% et un siège (28,6% et 7 sièges). Le nouveau pacte de majorité est signé par les deux principales forces politiques de Philippeville et, dans le Collège échevinal désormais présidé par le bourgmestre De Martin, le 4e échevinat revient à Laetitia Brogniez. Elle l’occupe à partir de juin 2019, quand elle quitte le Parlement de Wallonie. échevine en charge des Travaux publics et de l’Agriculture, elle préside la Commission locale de développement rural.

 

Mandats politiques

Conseillère communale à Philippeville (2006-)
Echevine (2012-2014)
Echevine empêchée (07/2014-06/2019)
Députée wallonne (2014-2019)
Echevine (06/2019-)

 
Sources

Centre de Recherche & Archives de Wallonie, Institut Destrée, Revue de presse (-04/2024)
Parlement de Wallonie, Rapports d’activités, de 2014 à 2019, https://www.parlement-wallonie.be/rapports-brochures 

 

 

Parlementaires et ministres de Wallonie (+ 2024)