Carême Maurice
Culture, Littérature
Wavre 12/05/1899, Anderlecht 13/01/1978
« L’œuvre de Maurice Carême comprend plus de quatre-vingts recueils de poèmes, contes, romans, nouvelles, essais, traductions. Elle n'a cessé de fasciner les musiciens tant les compositeurs que les chansonniers. De nombreuses anthologies de ses poèmes ont été publiées. Des essais, des disques, des films, des DVD lui sont consacrés. L’œuvre, couronnée par de nombreux prix littéraires, est traduite dans le monde entier et mise en musique par plus de trois cents musiciens », commente Jacques Dedecker.
C’est Wavre qui a vu naître et grandir le jeune poète ; très tôt inspiré, Maurice Carême y fait ses études avant d’être encouragé par un professeur de l’École normale primaire de Tirlemont ; il y découvre à la fois la poésie française du XXe siècle et les poètes du pays flamand. Nommé instituteur à Anderlecht en 1918, il s’établit dans la périphérie de Bruxelles et c’est là qu’il fera construire « la Maison blanche », inspirée de l’architecture de son Brabant et où s’établira, en 1975, la Fondation Maurice Carême, puis le Musée (1978).
Responsable de La Revue indépendante (1920), Carême collabore à la revue Anthologie de Georges Linze puis entre à La Revue sincère (1922). Il y côtoie Max Elskamp, Adolphe Hardy, Georges Simenon, Jean Tousseul, notamment, et publie son premier recueil, 63 Illustrations pour un jeu de l'Oie (1925). Après une période empreinte de surréalisme puis de futurisme (1926-1930), durant laquelle il publie Hôtel bourgeois (1926) et Chansons pour Caprine (1930), Carême trouve une voie qui va le distinguer nettement ; sa simplicité de ton et le choix de mots accessibles créent une poésie exquise qui se révèle dans les recueils Poèmes de gosses (1933), Mère (1935), et Proses d’enfants (1936). Considérée comme naïve par certains lecteurs, la poésie de Carême séduit et le recueil Mère – qui est son livre fétiche – est remarqué par la critique parisienne et lui vaut le Prix triennal de Poésie 1938.
Après la Seconde Guerre mondiale, Carême qui a quitté l’enseignement se consacre totalement à l’écriture, avec un succès sans cesse renouvelé. La Lanterne magique (1947) assoit sa réputation auprès des plus jeunes et il ne se passe quasiment pas une année sans qu’une récompense salue un travail d’écriture qui est constamment en recherche. Continuant à offrir fantaisie et créativité verbales à son jeune public, Carême s’emploie à donner une dimension supplémentaire à son œuvre, plus adulte, moins connue, et pourtant riche d’une dizaine de romans ou de recueils de contes (Heure de Grâce – 1957 ; La bien-aimée - 1965). Son inspiration puise tant dans ses nombreux séjours à l’abbaye d’Orval, qu’à la mer du Nord ou dans le Brabant qui l’a vu naître. Tout en gardant sa simplicité, Carême interroge les mystères de l'homme, se fait grave, voire philosophe.
Du Prix Verhaeren (1927) au Prix européen à Trente pour l'ensemble de son œuvre (1976), Maurice Carême a pratiquement connu tous les honneurs. Nommé « Prince en poésie » à Paris (1972), il trouve encore une féconde inspiration durant ses séjours estivaux en France. Nombreux sont ses poèmes qui ont été mis en musique par Paul Gilson (le tout premier), Darius Milhaud, Francis Poulenc, Jean Absil (5 poèmes de la Lanterne magique sous le titre Printemps), Raymond Chevreuille, notamment, et largement diffusés par le disque.
Sources
Œuvres principales
63 Illustrations pour un jeu de l'Oie (1925)
Hôtel bourgeois (1926)
Chansons pour Caprine (1930)
Mère, (1935)
La lanterne magique (1947)
Contes pour Caprine (1948)
La maison blanche (1949)
L'eau passe (1952)
Pomme de reinette (1962)
Un trou dans la tête (1964)
En sourdine (1964)
La bien-aimée (1965)
Brabant (1967)
Entre deux mondes (1970)
L'arlequin (1970)
Mer du Nord (1971)
L'envers du miroir (1973)
Le moulin de papier (1973)
Les étoiles de la poésie de Flandre (1973)
Médua (1976)
Institut Destrée, Paul Delforge