Culot Pierre
Art public
Malmédy, 12/01/38, Roux-Miroir, 09/03/11
Étude à l'école d'Art de Maredsous puis à l'école nationale supérieure des Arts visuels, la Cambre, à Bruxelles.
Le mur est la forme principale que revêt l'oeuvre sculpturale de Pierre Culot, à tel point que l'architecte paysagiste français, Gilles Clément, parle de "Mur-Culot". Ces murs, l'artiste les conçoit de multiples manières et leurs appareils sont variés. Le mur est le lieu où Culot concilie magnifiquement son amour de la céramique et ses ambitions monumentales. Il est aussi une forme de mémoire : les murs, même en ruines, restent les traces d'un passé chargé de mystère : ils étaient là avant nous, ils seront encore là après nous. Contempler les murs, c'est un peu contempler le passé, l'histoire individuelle et collective ; mais c'est aussi les imprégner des bribes de notre vie, établir une filiation informelle avec notre descendance posthume.
Les "Murs-Culot" défient le temps, parce qu'ils sont insensibles à son écoulement. Ils sont intemporels. C'est-à-dire qu'ils ne sont pas hors du temps. Ils existent aujourd'hui, mais ils auraient parfaitement pu être, il y a cent ans, et ils pourraient encore être, dans cent ans, sans jamais paraître anachroniques. Face à eux, l'homme est renvoyé à sa condition de mortel. Les murs de Pierre Culot incitent à une méditation silencieuse sur l'existence.
La véritable place des sculptures de Pierre Culot est dans un écrin naturel. La végétation les envahit lentement et recouvre leurs fondations, pour éliminer les traces apparentes de leur origine humaine. Son art relève d'une véritable scénographie, nourrie de l'art des jardins, au sein de laquelle la sculpture reste toutefois l'élément central.