© Jacques Vandenbroucke

Dardenne Milo

Peinture

Sommière, 13/01/38

Fils de Louis Dardenne et de Renée Goffinet, Émile dit « Milo » voit le jour le 13 janvier 1938 à Sommière (Onhaye) où son père est garde-chasse et dresseur de chiens d’arrêt. Prisonnier en mai 1940, très affaibli à son retour de captivité, Louis Dardenne ne sera malheureusement plus en mesure d’exercer sa profession d’avant-guerre. La famille déménage à Houyet dont elle est originaire depuis plusieurs générations. 

Depuis sa naissance, Milo Dardenne baigne dans l’univers de la forêt et de la chasse. De père en fils, chez les Dardenne, sûrement depuis 1840, on est un « homme des bois ». Pour preuve, l’arrière-grand-père de Milo, Jean-Philippe Dardenne qui résidait à Sanzinne, fut régisseur des chasses royales sous Léopold II et premier régisseur de la Donation royale. « Mon arrière-grand-père était anticlérical. Il laissait des messages au Roi dans un registre. Pour un repas de mariage, il avait autorisé un paysan à placer 15 collets mais constata qu’il en avait mis 25. Il réclama un procès au Roi. Réponse de Léopold II : “Jean-Philippe, ne soyez pas trop dur !” Si vous croisez un Dardenne et qu’il est chasseur, c’est qu’il est de la famille », précise l’artiste.

Après avoir fréquenté l’école communale de Houyet, Milo Dardenne accomplit des humanités gréco-latines à l’École moyenne de Beauraing et ensuite à l’Athénée de Rochefort. Refusant, au grand dam de son père, d’entreprendre des études d’ingénieur des eaux et forêts, Milo part en auto-stop à Paris. Il vit dans la rue et dort à la belle étoile. Le jour, il réalise des portraits place du Tertre à Montmartre. Le soir, il pousse la chansonnette car il est auteur-compositeur-interprète. Après quelques mois, il est de retour en Belgique.

En 1956, Milo Dardenne effectue son service militaire comme candidat sous-officier de réserve, à l’école des troupes blindées à Stockem (Arlon) et ensuite au 3e régiment de Lanciers à Altenrath en Allemagne. Il est « béret noir ». 

Après avoir rempli ses obligations de milice, Milo se cherche. Quelle profession embrasser ? Au cas où, il présente plusieurs examens pour intégrer la fonction publique. À sa grande surprise, il est désigné chef de gare à Wiesme, un petit village à mi-chemin entre Houyet et Beauraing. Peu passionné par le rail et les machines à vapeur, il n’y demeurera que neuf mois.

Avec l’aide de son père, Milo Dardenne deviendra finalement éducateur interne à Neufchâteau et ensuite à Dinant. À 52 ans, il prend sa retraite. Entre-temps, Milo a épousé Vana Rocchetto dont il aura trois enfants : Emmanuelle, Gatien et Geoffroy. 

Depuis soixante ans, Milo vit sa véritable passion : la peinture. On ne compte plus ses expositions en Belgique, le nombre de toiles exécutées, les rétrospectives et les hommages. Milo Dardenne dépeint, au travers de ses toiles, la réalité quotidienne et la condition humaine de nos campagnes de jadis, entre travaux forestiers et agricoles. Souvent qualifié de « Permeke wallon », disciple d’Albert Raty, il est l’auteur d’une œuvre picturale abondante et populaire. On ne trouve chez lui aucun détail superflu, uniquement des masses solides et trapues, des attitudes sommaires, des atmosphères, du silence. La peinture de Milo Dardenne est reconnaissable au premier coup d’œil au point qu’il pourrait même se passer de signer ses tableaux.   

Il a été fait chevalier du Mérite wallon par le Gouvernement wallon en 2021.