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de Bassecourt Claude

Culture, Poésie

Mons ou Ham-sur-Heure ca 1570, lieu de décès inconnu après 1608

La vie de Claude de Bassecourt ne se réduit pas à une querelle d’égo autour d’un concours de poésie raté. Relevant du comté de Hainaut, et par conséquent de la couronne des Habsbourg, ce lettré vraisemblablement originaire de Mons a laissé quelques traces de ses activités au tournant des XVIe et XVIIe siècles. Ses écrits sont surtout intéressants pour cerner les influences de la Pléiade et de l’humanisme sur les auteurs du pays wallon.

Sans aucun doute, Claude de Bassecourt a eu l’occasion d’étudier le latin et le grec, avant de se rendre en Italie, dont il apprendra aussi la langue. Ce séjour en Italie est dû à son statut de page de Philippe III de Croy, comte d’Aerschot. De retour dans « le Nord », il étudie la Droit à Douai (1592) et participe à un concours annuel de poésie. Il y présente, avec beaucoup d’espoirs, une pièce en vers qui, cependant, ne récolte aucun prix. Il en conçoit beaucoup de frustration qui lui inspire une violente critique écrite contre les juges du concours. Ceux-ci ne restent pas muets et répliquent à leur tour, tournant en ridicule l’auteur défait et sa pièce non couronnée.

Cette réponse ainsi que la diatribe de mille-six-cents vers qu’elle lui inspire et où il défend la beauté de ses vers, sont intégrés dans son principal ouvrage, Trage-comédie pastoralle et autres pièces, publié en 1594, à Anvers, et dédié à Charles de Croy. Si les goûts et les couleurs ne se discutent guère, l’intérêt de la polémique « de Bassecourt » est de révéler les critères du beau en poésie, chez les uns et chez les autres. L’étude du livre de Bassecourt par le romaniste et historien de la littérature, Gustave Charlier, a, en outre, démontré le plagiat déguisé auquel s’est livré l’auteur, à partir de L’Aminta, la fable du poète italien Torquato Tasso, ainsi que ses nombreux emprunts à Ronsard, Du Bartas et à Robert Garnier, notamment. Si le talent de Claude de Bassecourt reste discutable, son œuvre est par contre très révélatrice des influences de l’humanisme et de la Pléiade sur les auteurs qui vivent en pays wallon à cette époque.

Usant de ses connaissances dans plusieurs langues, Claude de Bassecourt se fera traducteur en langue française de plusieurs ouvrages religieux, sans que son talent soit ici contesté. À Paris, il célèbrera aussi la France sous le règne de Henri IV et fera le récit des fêtes du baptême du Dauphin, avant que l’histoire ne perde sa trace après 1608.

Sources

Jules DELECOURT, dans Biographie nationale, t. 5, col. 259-260
Gustave CHARLIER, Claude de Bassecourt, Τrage-Comédie Pastoralle (1594), Bruxelles, Palais des Académies, 1931 (Académie de Langue et de Littérature françaises de Belgique, Textes anciens, t. II)
Marcel DE GREVE, dans La Wallonie. Le Pays et les Hommes. Lettres. Arts. Culture, t. II, p. 38 
http://data.bnf.fr/13494058/claude_de_bassecourt/#rdt70-13494058 (s.v. janvier 2016)

Œuvres principales

Τrage-Comédie Pastoralle et autres pièces (1594)
Méditations sur les principaux mystères de toute la vie de nostre Seigneur Jésus-Christ... Rassemblés par le R. P. Vincent Bruno, prestre de la compagnie de Jésus. Mises d’italien en françois par M. Claude de Bassecourt (1597)
Jardin spirituel du R. P. F. Paul Morigy, Milanois, mis en François par C. de Bassecourt (1598)
L’echo et trompette des bien-faicts dont Dieu a bien-heurté la France (1606)
Le Triumphe et ceremonies du baptesme de Monseigneur le Daulphin & de mes dames ses sœurs (s.d.)