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de la Marck Adolphe

Eglises, Politique

Lieu inconnu 08/1288, Clermont-sous-Huy 03/11/1344

Troisième fils d’Évrard II de la Marck, et d’Ermengarde de Berg, Adolphe de La Marck est un membre de la célèbre famille originaire de ce comté de Franconie traversé par la Roer, mais qui tente d’augmenter son pouvoir par la prise de multiples charges, laïques ou religieuses. Troisième du nom, le jeune homme est orienté vers la religion. Prévôt de Saint-Martin à Worms en 1298, (pour ses… dix ans), prévôt de Saint-Séverin à Cologne, en 1308, (pour ses 20 ans), chanoine en 1310, il a fait ses études à l’Université d’Orléans. Ayant obtenu le soutien de Philippe le Bel, roi de France, les La Marck parviennent à faire élire Adolphe à la tête de la principauté de Liège le 4 avril 1313, charge qu’il remplira jusqu’à son décès, en 1344. 

Avec l’arrivée d’Adolphe de La Marck sur le trône épiscopal s’ouvre une nouvelle période dans l’histoire de la principauté, celle de l’affirmation du pouvoir princier. Considéré comme le plus autoritaire de son époque, le successeur de Notger ambitionne de devenir le véritable maître de la cité ; le maintien de l’ordre devient pour lui une véritable prérogative ; les affrontements avec ses sujets sont inévitables.

Les premières années de son règne (1315-1316) sont marquées par les épidémies et la famine, mais Adolphe de La Marck est surtout occupé à mettre un terme au vieux conflit opposant les Awans et les Waroux. Cet épisode se conclut sur un compromis connu sous le nom de Paix de Fexhe (18 juin 1316), point de départ de la constitution du pays, qui règle notamment la manière dont le prince-évêque doit exercer son autorité judiciaire.

Cette loi devait mettre un terme aux rivalités entre le prince et la cité, mais l’opposition entre les deux est toujours latente. La cité de Liège s’attaque constamment aux droits du prince-évêque et viole les immunités des églises. Cette attitude exaspère le prince-évêque qui lance alors l’excommunication sur les maîtres, les jurés et gouverneurs des métiers et interdit la célébration des offices religieux dans la ville. Cette tension entre la ville et le prince se maintiendra durant quatre années au terme desquelles l’évêque infligera une défaite au peuple de Liège, condamné à accepter le compromis qu’on lui propose. C’est la Paix de Wihogne, signée le 4 octobre 1328. Ce conflit n’est plus social, il n’oppose pas « petits » et « grands » comme précédemment ; il est politique et oppose l’évêque à la cité. Au terme de ce conflit, la cité est invitée à se réformer : les gouverneurs des métiers sont exclus du conseil composé dorénavant d’une moitié de « grands » et d’une moitié de « petits ». Cette paix traduit bien l’affaiblissement politique des métiers et le retour en force du patriciat. Durant les quinze dernières années de son règne, Adolphe de La Marck, en lutte perpétuelle contre ses sujets, s’évertuera à instaurer un subtil dosage entre le pouvoir des « grands » et celui des « petits ». Particulièrement symptômatique de cette lutte, l’évêque s’empresse de supprimer le Tribunal des XXII (composée de 14 bourgeois), créé en 1343, pour juger les fonctionnaires épiscopaux qui se rendraient coupables de malversations. Il ne sera rétabli qu’en 1373 et fonctionnera dès lors, vaille que vaille, sans que les gens de métiers soient admis à participer à ses travaux.
 

Sources

Décédé en novembre 1344, Adolphe de La Marck est remplacé par Englebert de La Marck, son neveu, et son corps est enterré dans le chœur de la cathédrale de Liège.

Bruno DEMOULIN et Jean-Louis KUPPER, Histoire de la principauté de Liège de l’an 1000 à la Révolution, Toulouse, Privat, 2002
Alphone LE ROY, Adolphe de la Marck, dans Biographie nationale, t. XIII, col. 474-490
La Wallonie. Le Pays et les Hommes. Lettres - arts - culture, t. I, p. 155