Deblander Gabriel

Culture, Lettres wallonnes, Poésie

Rèves 17/04/1934, Braine-l’Alleud 22/09/2014

Romancier, conteur, nouvelliste et auteur de théâtre, Gabriel Deblander s’illustre surtout dans le genre fantastique, aux côtés d’auteurs parfois rassemblés sous l’étiquette d’École belge de l’Étrange. Installé, à partir de 1958, à Braine-l’Alleud, il publie, dans la revue Marginales, une première version de Les murs, en 1965, dont la réédition, l’année suivante, dans la revue Fiction marque le point de départ d’une collaboration régulière, de 1966 à 1971. En effet, « Deblander qui puise autant dans les légendes, que dans l’étrange ou la SF, figurera souvent au sommaire de la revue, avec des textes souvent fantastiques qu’il rassemblera en volume dans Le retour des chasseurs (1970) » (WARFA).

Poète, Deblander n’attend pas le nombre des années pour être reconnu ; en 1968, il reçoit le Prix Pont de l’Épée Saint Germain pour son recueil Terre brûlée ; auteur dramatique, c’est avec Les petits des chevaux (1972) qu’il s’essaie dans ce nouveau genre et, quelques années plus tard, Chats et rats, poissons morts (1974) est salué par le Prix Charles Plisnier ; il recevra encore diverses distinctions littéraires pour ses compositions de théâtre. Romancier, il est récompensé du Prix Rossel et du Prix triennal du roman pour L’oiseau sous la chemise (1976), dont il situe l’intrigue dans un petit village entre Nivelles et Charleroi. Il est également lauréat du Prix Franz de Wever pour son recueil de nouvelles Trois histoires rouges (1966), du Prix Georges Vaxelaire de l’Académie de Langue et de Littérature françaises pour Pieds nus au bord de la rivière (1976) et Les jardiniers de l’ombre (1982).

Issu d’une famille d’ouvriers hennuyers, Gabriel Deblander ne vit pas de sa plume. Il exerce plusieurs métiers avant d’entrer comme fonctionnaire au ministère de l’Éducation nationale, où il accomplit l’essentiel de sa carrière professionnelle, tout en poursuivant ses activités littéraires. Après son départ de l’Éducation nationale, en 1988, au moment de la Communautarisation de l’Enseignement, Gabriel Deblander ne publie plus guère. 

Collaborant, à partir de 1982, comme nouvelliste à plusieurs magazines grand public, souvent sous pseudonyme, Gabriel Deblander figure dans plusieurs anthologies, notamment dans La Belgique fantastique, de Jean-Baptiste Baronian, qui réunit les textes les plus représentatifs des auteurs qu’on rassemble parfois sous le nom d’École belge de l’Étrange. On y apprend, par exemple, que « […] Gabriel Deblander, communément identifié comme un digne héritier de la veine belge fantastique, se sent, en fait, plus d’affinités d’écriture avec Giono ou Buzzati qu’avec Jean Ray ou Thomas Owen ». Pourtant, le fantastique imprègne bien la totalité de ses écrits, même dans le roman L’oiseau sous la chemise, dans lequel Gabriel Deblander explore une dimension réaliste, nouvelle dans son œuvre. La nature, chère à l’auteur, est toujours évoquée de manière poétique, de même que les rapports que l’homme entretient avec elle.

Sources

Gabriel DEBLANDER, Le retour des chasseurs, Labor, 1999, p. 293-297 (Espace Nord, n° 153)
Robert FRICKX, Raymond TROUSSON, Lettres françaises de Belgique. Dictionnaire des œuvres, t. 1 : Le roman, Duculot, Paris-Gembloux, 1988, p. 377 ; 435-436
Francis VANELDEREN, dans La Wallonie. Le Pays et les Hommes. Lettres. Arts. Culture, t. III, p. 107
Dominique WARFA, Une brève histoire de la science-fiction belge francophone et autres essais, Bebooks, Liège, s.d., en ligne sur : https://books.google.be/books?id=nAkbCwAAQBAJ&pg=PT36&lpg=PT36&dq=deblander+ou+fleurit+l'%C3%A9tranger&source=bl&ots=yARDij1t4S&sig=QcPXdQaIlXqQ40fF_1e41LoNSW4&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjbsNyEmpPLAhXCgQ8KHUlwB1MQ6AEIIzAC#v=onepage&q=deblander%20&f=false https://maisondelapoesie.be/poetes-list/deblander-gabriel/ http://www.babelio.com/auteur/Gabriel-Deblander/84895
http://www.rodava.be/histoire/deblander (s.v. février 2016)