Denis Jean-Pierre

Politique, Député wallon

Ath 14/01/1959

Député wallon : *2014-2019

Après des candidatures en histoire à l’ULB et un régendat littéraire, Jean-Pierre Denis devient, au début des années 1980, professeur d’Histoire, de Morale et de Sciences humaines à l’École provinciale d’enseignement secondaire d’Ath. Très impliqué dans la vie locale, il est membre et responsable de plusieurs associations culturelles du pays d’Ath (cercle d’histoire et d’archéologie, musée de la pierre, Jeunesse sportive, maison de la Nature, contrat rivière Dendre, club de basket de Maffle qu’il préside, etc.). En s’engageant aussi dans les rangs du PS, il prolonge une tradition familiale qui avait vu son grand-père, tailleur de pierre, militer dans le syndicalisme, et son père, Marcel Denis (1920-1985), exercer la fonction de bourgmestre de Maffle jusqu’à la fusion des communes (1976), avant d’être échevin et de faire fonction de bourgmestre d’Ath, dans l’ombre de Guy Spitaels.

Élu conseiller communal d’Ath en octobre 1994, Jean-Pierre Denis rejoint le Collège dès 1997, quand il remplace Georgette Brenez ; dans le même temps, Bruno van Grootenbrulle devient bourgmestre ; Premier échevin après le scrutin d’octobre 2000 où le PS culmine à près de 68% et dispose de 22 sièges sur 29, J-P. Denis préside aussi la Commission consultative d’Aménagement du territoire (2001-2006). Il conserve son mandat, après les élections de 2006 (3e candidat et 2e performeur, avec 3.350 vp), dans le Collège présidé par Bruno Van Grootenbrulle. La Culture, le Folklore, le Tourisme, l’Urbanisme, l’Environnement et l’Aménagement du Territoire lui sont attribués. Administrateur à la SWDE, de l’IEH, de l’IGEHO et d’Intermixt, J-P. Denis exerce ses différents mandats jusqu’en juin 2007. Il reste président de l’USC d’Ath et de l’asbl Maison du Peuple jusqu’en 2008.

Le 26 juin 2008, le bourgmestre Van Grootenbrulle présente sa démission de tous ses mandats, afin de pouvoir se concentrer sur sa défense dans le procès lié à la catastrophe de Ghislenghien (il sera finalement acquitté) ; c’est Jean-Pierre Denis qui assure sa succession dès le 16 juillet 2008. Amené à faire de l’ordre dans plusieurs dossiers du passé, tout en relevant les défis annoncés durant la campagne électorale, notamment celui de l’équilibre budgétaire, J-P. Denis a fort à faire avec une opposition écartée du pouvoir à Ath depuis la fusion des communes et qui pointe des problèmes de gouvernance dans la gestion passée du PS.

Lors du scrutin d’octobre 2012, le MR crée la surprise (22,3%, + 8,6%) ; avec les 1.478 vp de Stéphane Delfosse, les libéraux obtiennent 7 élus (+3), malgré la compétition interne au parti socialiste, voire en raison des fortes dissensions qui s’y expriment. Emmené par Jean-Pierre Denis (2.757 vp), poussé par Florent Van Grootenbrulle (2.680 vp), le fils de l’ancien bourgmestre, et porté par un Marc Duvivier, 23e candidat, qui totalise 2.936 vp, le PS est en recul de 3 sièges (16 s. ; 52%, -7,6%) et il décide d’ouvrir sa majorité au MR ; une situation inédite depuis la fusion des communes. Par ailleurs, en application du Code wallon de la démocratie locale et de la décentralisation, le poste de bourgmestre revient à celui qui émerge de la liste socialiste avec le plus grand nombre de voix de préférence, en l’occurrence l’ancien secrétaire communal Marc Duvivier (2.936 vp), au cœur de nombreux dossiers durant la législature. Dans le nouveau Collège, J-P. Denis redevient Premier Échevin, tout en continuant d’exercer son métier d’enseignant à temps partiel. Représentant du PS en tant qu’administrateur d’Ores (2013-2017), de l’IEH (2013-2014) et de l’IGH (2013-2014), J-P. Denis figure aussi régulièrement sur les listes lors d’autres scrutins que l’échelon local.

Cinquième effectif au scrutin wallon du 13 juin 2004 (5.775 vp), troisième suppléant le 7 juin 2009 (5.562 vp), premier suppléant le 24 mai 2014 dans la circonscription de Tournai-Ath-Mouscron, il lui a manqué un électeur pour totaliser 5.000 voix de préférence. Désireux de siéger à Namur, il met un terme à une partie de ses mandats quand, en juillet 2014, il est appelé à remplacer Rudy Demotte au Parlement de Wallonie ; en décembre 2018, règlementairement, il deviendra le remplaçant de Bruno Lefebvre. Échevin empêché (il est remplacé par Raymond Vignoble), il prête serment à Namur, le 23 juillet 2014. Le député wallon est membre de la Commission de l’Environnement-Aménagement du Territoire-Transports (2014-2019). Il en devient même le vice-président à partir de septembre 2015 et c’est précisément là qu’est examinée la question de l’interdiction de l’abattage animal sans étourdissement préalable. Il participe aux débats, procède aux consultations écrites et aux auditions (dont le représentant de l’Exécutif des musulmans de Belgique (EMB) et celui du Consistoire central israélite de Belgique (CCIB), à leur demande insistante). Les échanges sont vifs, mais les députés wallons sont décidés. Sous la signature conjointe de Christine Defraigne, Josy Arens, Edmund Stoffels et Véronique Waroux, une nouvelle proposition de décret est déposée en avril 2017, offrant une alternative aux cultes concernés, ainsi qu’une période transitoire. Tout abattage animal sera interdit sans étourdissement préalable, y compris dans les abattoirs. Après un vote unanime de la Commission (mai), le décret est soumis à la discussion générale de l’assemblée plénière (17 mai 2017), avant d’être approuvé à la quasi-unanimité (66 sur 69) des députés présents. Bien que désormais dans l’opposition, Jean-Pierre Denis se joindra à ses 66 autres collègues députés (sur 69 présents) pour voter le Code wallon du bien-être animal, projet porté par le ministre di Antonio (3 octobre 2018), le législateur faisant ainsi de la Wallonie une région pionnière. 

Dans le dossier CETA, J-P. Denis soutient la résolution du 14 octobre 2016 par laquelle le Parlement de Wallonie refuse l’accord entre l’UE et le Canada ; après la crise internationale qui s’en est suivi, il est absent quand le Parlement de Wallonie adopte le compromis par lequel l’Europe s’engage à prendre en considération les doléances wallonnes de manière contraignante lors de la signature et dans l’application du CETA, ainsi que dans tous les autres traités de nouvelle génération à venir (28 octobre 2016).

Dans ses nombreuses interventions parlementaires, il se préoccupe des problématiques d’aménagement du territoire, de mobilité aux alentours du parc Pair Daiza – route de contournement comme arrêt d’un TGV au cœur du pays vert –, de gestion des déchets, de lutte contre les pesticides en particulier le glyphosate, de lutte contre le harcèlement sexiste… Il est le coauteur d’une proposition de résolution en faveur d’une politique de la qualité de l’air en Wallonie (2017). Au sein du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, le « professeur » s’intéresse en particulier à la réforme du cours de philosophie et de citoyenneté, rédigeant un rapport sur le sujet en 2018.

En mai 2019, il achève son mandat wallon avec la législature et met ainsi un terme à sa carrière politique, ayant renoncé, déjà en octobre 2018, à se représenter aux élections communales d’Ath.

 

Mandats politiques

Conseiller communal d’Ath (1994-2018)
Premier Échevin (1997-2000 ; 2001-07/2008)
Bourgmestre (07/2008-12/2012)
Premier Échevin (12/2012-07/2014)
Député wallon (2014-2019)
Échevin empêché (07/2014-2018)

 

Sources

Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse, dont Le Soir, 1er août 2014
Cumuléo (-2021)
Parlement de Wallonie, Rapports d’activités, de 2014 à 2019, https://www.parlement-wallonie.be/rapports-brochures

 

 

Parlementaires et ministres de Wallonie (+ 2024)