des Masures Louis

Culture, Littérature

Tournai ca 1515, Sainte-Marie-aux Mines 17/06/1574

Ami du poète Pierre de Ronsard, Louis des Masures est un lettré originaire de Tournai, pris dans la tourmente des guerres de religion du XVIe siècle.

Ayant quitté les bords de l’Escaut pour Paris, Louis des Masures grandit dans l’entourage de lettrés, sous la protection du cardinal Jean de Lorraine, dont il est le conseiller et le premier secrétaire. Il est en contact permanent avec les humanistes, poètes et autres écrivains de la cour de François Ier, notamment Clément Marot et François Rabelais. À cette époque, il entreprend une traduction en vers de l’Énéide de Virgile, qui ne sera publiée dans son intégralité qu’en 1560, à Lyon.

Traducteur d’autres textes antiques, Louis des Masures est l’auteur d’Œuvres poétiques latines et françaises qui contiennent, outre la traduction d’une vingtaine de psaumes, des épigraphes, des épitaphes, un éloge à Ronsard et une ode à Du Bellay. Ses dernières œuvres, dont plusieurs paraissent à Genève, sont marquées par le protestantisme, notamment Borbonias, épopée sur les troubles religieux. L’opposition entre catholiques et protestants a d’ailleurs eu des conséquences sur la vie de Louis des Masures.

Peut-être soupçonné d’intelligence avec les troupes impériales, il est une première fois contraint à l’exil par Henri II, en 1547. Il part pour l’Italie, où il se fixe durant un an, avant de regagner la France pour obtenir le pardon du roi, à l’instance de son ancien protecteur, Jean de Lorraine. Transitant par la Suisse, où il fait la connaissance de Calvin, il entre finalement en Lorraine, au service de la duchesse Christine de Danemark, nièce de Charles Quint, qui l’anoblit, en 1553, en récompense de ses services. À Saint-Nicolas du-Port, d’où est originaire son épouse, le protestantisme prenait souche et Louis des Masures y fréquente en secret les calvinistes de la ville, (1558). Chassé pour hérésie par Charles III de Lorraine, le fils de Christine du Danemark (1562), il prend le chemin de Metz (1562-1567), avant de devoir fuir une nouvelle fois et de mener une vie d’exil, jusqu’à sa mort, en 1574.

Sources

J. ROULER, dans Biographie nationale, t. 5, col. 774-748
Marcel DE GREVE, dans La Wallonie. Le Pays et les Hommes. Lettres. Arts. Culture, t. II, p. 36-38 
Léopold GENICOT, Racines d’espérance. Vingt siècles en Wallonie, par les textes, les images et les cartes, Bruxelles, Didier Hatier, 1986, p. 135
http://www.babelio.com/auteur/-Louis-Des-Masures/362148
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k70646c (s.v. mars 2016)

Œuvres principales

Vingt psaumes de David (1557)
Œuvres poétiques (1557)
L’Énéide (1560)
Tragédies saintes (1563)
Borbonias (1572)
Nervii Poemata (1574, éd. posthume)