Desonay Fernand

Académique, Philologie, Culture, Littérature

Stembert 28/11/1899, Wyompont 09/12/1973

Philologue, grammairien, critique et essayiste, Fernand Desonay compte parmi ces nombreux auteurs qui invitent à reconnaître aux écrivains de Wallonie « une certaine ‘vocation’ essayiste ». 

Le jeune Fernand Desonay est marqué par la première occupation allemande. Rhétoricien au collège Saint-François-Xavier de Verviers, où il mène des humanités gréco-latines, il tente de gagner les Pays-Bas pour rejoindre l’armée belge. Arrêté, il est emprisonné durant six mois. Au lendemain de l’Armistice, il s’inscrit à l’Université catholique de Louvain où il mène avec brio des études de Philologie romane et de Philosophie thomiste, avant de poursuivre une thèse à Paris, soutenue en 1922 et qu’il publiera en 1928 sous le titre Le rêve hellénique chez les poètes parnassiens.

Voyageant en Europe, Fernand Desonay est professeur dans l’enseignement secondaire, à partir de 1923, avant d’être nommé chargé de cours (1929), puis professeur ordinaire (1936) à l’Université de Liège, où il enseigne l’histoire des littératures romanes, de la littérature française, les exercices philologiques, jusqu’à son admission à l’éméritat (1960).

Critique, spécialiste de la littérature de la fin du Moyen Âge et de la Renaissance, de la littérature contemporaine, Fernand Desonay consacre plusieurs travaux à l’analyse des œuvres des écrivains et poètes français Antoine de la Sale, François Villon et Pierre de Ronsard – la trilogie qu’il réserve à ce dernier est couronnée du Prix Counson – ou encore Alain Fournier.

Séduit un temps par le modèle mussolinien, il s’en détourne et, écarté de l’Université par l’Occupant pendant toute la durée de la Seconde Guerre mondiale, en raison de ses prises de position contre l’Allemagne durant l’Entre-deux-Guerres, il rejoint le maquis ardennais, aide des étudiants juifs et participe à la presse clandestine.
Élu doyen de la Faculté de Philosophie et Lettres, en 1945 et 1958, docteur honoris causa des Universités de Montpellier, en 1955, et de Bordeaux, en 1962, écrivain à l’occasion – Ange (1942) – Fernand Desonay collabore à La Nation belge, de même qu’au Soir et au Pourquoi pas ?, pour lesquels il rédige des chroniques sur le langage, ainsi qu’a de nombreuses revues, notamment Le Guetteur wallon

Membre du Conseil de la Langue française depuis sa fondation et de la Société des Amis de l’Art wallon, il est également directeur de l’Académie de Langue et de Littérature françaises de Belgique (1955-1973), et président de la Commission Littérature française du Centre culturel wallon. Épistolier actif et grand voyageur, il profite de sa retraite pour séjourner en Italie et aux Etats-Unis, où il enseigne un semestre, et écrire des souvenirs qu’il raconte dans ses dernières œuvres. Retiré dans sa maison de campagne, en province de Luxembourg, Fernand Desonay meurt noyé dans l’Ourthe.

Sources

André VANDEGANS, dans Nouvelle Biographie nationale, t. V, p. 291-292
Jacques DUBOIS, dans La Wallonie. Le Pays et les Hommes. Lettres. Arts. Culture, t. III, p. 144
Paul DELFORGE, dans Encyclopédie du Mouvement wallon, Charleroi, Institut Destrée, 2000, t. I, p. 479
http://www.arllfb.be/composition/membres/desonay.html
https://www.servicedulivre.be/Auteur/desonay-fernand

Œuvres principales

Le Petit Jehan de Saintré par Antoine de la Sale, édition critique (1926)
Le Petit Jehan de Saintré, essai (1928)
Le rêve hellénique chez les poètes parnassiens, essai (1928)
Le paradis de la reine Sybille par Antoine de la Sale, édition critique (1930)
Fascisme anno X, essai (1932)
Villon, essai (1933)
Œuvres complètes d’Antoine de la Sale, édition critique (2 vol., 1935 et 1941)
Léopold II, ce géant, récit (1936)
Kadou, récit pour les jeunes (1937)
Images et visages de Meuse, essai (1938)
Les ducs de Bourgogne, essai (1938)
Les littératures étrangères du XXe siècle, t. 1 : Le roman et le théâtre, essai (1938)
Antoine de la Sale, aventureux et pédagogue, essai (1940)
Le Grand Meaulnes d’Alain Fournier, essai (1941)
Ange, roman (1942)
Les littératures étrangères du XXe siècle, t. 2 : La poésie et l’essai, essai (1944)
Le roman français d’aujourd’hui, essai (1944)
Dépaysements, notes de critiques et impressions, essai (1944)
Dans le maquis (6 juin-12 septembre 1944), souvenirs (1945)
L’art d’écrire une lettre, guide (1945)
Exercices pratiques sur l’art d’écrire une lettre, guide (1946)
La vivante histoire du français, essai (1946)
Le rapport. Comment l’élaborer ? Comment le rédiger ?, guide (1949)
Ronsard, poète de l’amour, essai (3 vol, 1953-1959)
Air de Venise, souvenirs (1962)
Air de Virginie, souvenirs (1965)
L’âme wallonne, essai (1976)