Destrebecq Olivier

Politique, Député wallon

Tournai 21/03/1965

Député wallon : 2014-2019

Quand il prête serment au Parlement de Wallonie, le 16 juin 2014, en tant qu’élu de la circonscription de Soignies, Olivier Destrebecq compte déjà vingt années d’activités politiques sur le plan local, sans compter son ascendance familiale. En effet, ses deux grands-pères ont exercé la fonction de bourgmestre sous les couleurs libérales (Maurice Huart à Baugnies et Henri Destrebecq à Leuze). C’est en 1994 qu’Olivier Destrebecq s’affilie aux Jeunes Réformateurs libéraux avant d’être élu à leur présidence, deux ans plus tard. Que La Louvière soit dirigée par des socialistes depuis la fin de la Première Guerre mondiale ne fait qu’accentuer sa volonté de changement. Élu conseiller communal (465 vp) en octobre 2000 quand Willy Taminiaux devient bourgmestre, Destrebecq incarne alors le rajeunissement des cadres chez les bleus. Tour à tour secrétaire politique de la section louviéroise du PRL, vice-président du MR louviérois (2004) et secrétaire politique MR de l’arrondissement de Soignies (2005), le chef de groupe MR au conseil communal dénonce notamment le PS pour sa gestion du Foyer Louviérois (dans l’affaire Brynaert) ; pour cela, il est assigné en justice par le bourgmestre et d’autres membres du Collège.

C’est notamment dans ce climat qu’Olivier Destrebecq emmène ses couleurs vers le succès en octobre 2006. Avec 1.395 vp, il signe le 3e score tous partis confondus et permet au MR de devenir la 2e force politique locale, au moment où le PS perd sa majorité absolue et enregistre le départ politique de Willy Taminiaux, désavoué par ses amis quand il propose une coalition avec le cdH. En fait, c’est avec le MR de Destrebecq que Jacques Gobert signe l’accord de la nouvelle majorité PS (20)-MR (7) et UDSC (2). Mais l’affaire qui suit son cours en Justice ne permet pas à Destrebecq de devenir le premier « non socialiste » à faire partie du collège louviérois depuis 85 ans. Par contre, il préside l’AIS Logicentre (2007-), en attendant que la Justice rende son verdict. Quand il est blanchi en février 2008, l’USC n’a plus aucune raison de s’opposer à sa présence au sein du Collège (mai). Olivier Destrebecq devient échevin en charge de la Mobilité, de l’Urbanisme et du Logement (septembre).

Quatre ans plus tard, en octobre 2012, tout en écartant les élus du Front national, les électeurs rendent au PS sa majorité absolue (50% +8%), en conservant leur confiance au MR (en légère baisse) d’Olivier Destrebecq (1.276 vp). Néanmoins, le PS (25 sièges, +5) prolonge le Pacte de majorité avec le MR (6, -1) et la tête de liste libérale hérite du Développement économique, de l’Animation de la cité et des Relations internationales (2012-2014). Il renoncera à ce mandat échevinal pour siéger au Parlement de Wallonie, conformément au décret spécial wallon du 9 décembre 2010 limitant le cumul de mandats des députés wallons. Si la liste MR-IC perd un millier de voix en octobre 2018 (-2%), elle conserve 6 sièges. Son chef de file et président de la Fédération MR de l’arrondissement de Soignies-La Louvière améliore, quant à lui, son résultat personnel (1.325 vp). Alors que le PTB devient le 2e parti dans la 5e ville de Wallonie, le PS qui a gardé sa majorité absolue se tourne vers écolo (2 sièges, -1), repoussant le MR dans l’opposition.

Entre-temps, tout en restant un membre actif de l’importante société de gilles louviéroise « Les Commerçants » (1998-), celui qui fut enseignant pendant cinq ans avant de se lancer comme indépendant (il est administrateur délégué de l’Abcsys, une société de communication et de marketing fortement tournée vers le net), fait partie des fondateurs du Club des Exportateurs du Hainaut, dont il est l’un des vice-présidents (2004). Membre de l’asbl Communauté urbaine du Centre, il est parmi les créateurs de « Centre : capital ! », un business club destiner à affirmer l’identité économique de la région du Centre (automne 2005), qu’il présidera en 2023.

Premier suppléant MR dans la circonscription du Hainaut, lors du scrutin fédéral du 10 juin 2007, Olivier Destrebecq (8.934 vp) fait son entrée à la Chambre quand Olivier Chastel est nommé Secrétaire d’État dans les gouvernements Leterme Ier, Van Rompuy Ier et Leterme II. Membre de la majorité, il fait partie de la Commission de l’Infrastructure, des Communications et des Entreprises publiques, de la Commission de l’économie, de la Politique scientifique, des Classes moyennes et de l’Agriculture, ainsi que de la Commission spéciale « sécurité du rail », après la catastrophe de Buizingen.

Troisième suppléant lors des élections européennes du 7 juin 2009 (16.737 vp dans le collège francophone), il fait partie de la vingtaine de libéraux signataires d’une lettre ouverte qui remet en question le leadership de Didier Reynders (octobre). Après l’élection de Charles Michel à la présidence du parti, Destrebecq fait partie de ses conseillers pendant quelques mois. À nouveau Premier suppléant lors du scrutin anticipé du 13 juin 2010 (6.273 vp), il doit patienter jusqu’à la formation du gouvernement Di Rupo (décembre 2011) pour retrouver la Chambre fédérale, où il remplace à nouveau Olivier Chastel nommé ministre. Membre de la Commission du Budget et des Finances, de la Commission Économie-Politique scientifique-Classes moyennes, ce député de la majorité adopte, parmi beaucoup d’autres textes législatifs, l’ensemble des dispositions de la 6e réforme de l’État qui comprend notamment la scission de BHV, la réforme profonde du Sénat, l’accroissement tangible de l’autonomie fiscale des Régions et le transfert d’importantes compétences vers les entités fédérées.

Administrateur d’IDEMLS (2002-2006), du TEC Hainaut (2003-2011), du PACO (2005-2008), de l’IPFH (2007-2008), de Publigaz (2012-2019), de l’Intercommunale de mutualisation en matière informatique et organisationnelle (Imio) (2013-2017), Olivier Destrebecq est élu à la présidence de la Fédération MR d’arrondissement de Soignies (décembre 2016). Avec le retrait de la vie politique de Florine Pary-Mille, il se voit confier la tête de liste MR aux régionales de 2014 dans la circonscription de Soignies. Réalisant 5.126 vp, il contribue au maintien du MR à son niveau de 2009 (23,2%, +1%) et, pour sa première participation à un scrutin régional, il est élu au Parlement de Wallonie. En juillet, il est aussi choisi comme sénateur de Wallonie par son parti, ce qui le conduit à renoncer à son échevinat louviérois (remplacé par Jonathan Christiaens).

Membre de la Commission Agriculture-Tourisme et de la Commission de vérification des pouvoirs, le député wallon siège aussi dans la Commission mixte Assemblée nationale du Québec/Parlement de Wallonie. Dans l’opposition jusqu’à l’été 2017, il dépose textes de décret et résolutions, ainsi qu’un nombre considérable de questions orales et écrites auprès des différents ministres ; elles concernent tant les enjeux wallons (financement des PME par l’épargne, l’absentéisme dans la fonction publique, le TEC, l’utilité de certaines dépenses publiques, les éoliennes sur les aires autoroutières wallonnes, soutien au Ceta, etc.), que la région du Centre (sidérurgie avec NLMK Europe et Longtain, mobilité, tourisme, canal du Centre, l’avenir du triage-lavoir de Péronnes, nouveau découpage territorial et formation d’une nouvelle circonscription « Centre-Soignies » dans le cœur du Hainaut, etc.). 

En 2015, il propose de donner une nouvelle image à la région du Centre, d’en faire « une plateforme de création et d’exportation de costumes, de décors, de construction de scènes et de salles. Et pour mobiliser artistes, grands noms et entreprises du secteur, créer une locomotive, un festival international des arts de la scène. Plutôt qu’un Puy-du-Fou wallon, il veut faire de La Louvière la Cannes du spectacle vivant ». Dans cet esprit, il soutient fermement la réforme des circonscriptions électorales wallonnes : en raison d’un arrêt de la Cour constitutionnelle de novembre 2015 destiné à rééquilibrer la répartition des sièges entre les circonscriptions, celles-ci passent de 13 à 11, le décret spécial wallon du 25 janvier 2018 redéfinissant notamment une nouvelle et plus grande circonscription électorale du Centre/Soignies-La Louvière, où seront désormais élus cinq représentants à Namur.

Avec d’autres libéraux, le député Destrebecq est le signataire d’une proposition de décret spécial sur l’interdiction de cumul dans le chef des députés wallons afin qu’il ne s’applique aux membres de Collège communal que dans les localités de plus de 50.000 habitants. Avec les députés Wahl, Fourny et Drèze, il demande que la Cour des comptes réalise un audit des finances publiques wallonnes (été 2017). Dans le dossier du traité CETA, il s’oppose à la résolution du 14 octobre 2016 par laquelle le Parlement de Wallonie marque son refus de déléguer ses pleins pouvoirs au Gouvernement fédéral pour la signature de l’accord CETA entre l’UE et le Canada. Le groupe MR à Namur avait été le seul à manifester son opposition. Quinze jours plus tard, O. Destrebecq est absent quand est adopté le compromis par lequel l’Europe s’engage à prendre en considération les doléances wallonnes de manière contraignante lors de la signature et dans l’application du CETA, ainsi que dans tous les autres traités de nouvelle génération à venir (28 octobre 2016).

Durant cette législature, Destrebecq adopte notamment une série de dispositions en matière de bien-être animal, compétence nouvellement transférée aux régions à la suite de la 6e réforme de l’État : avec le décret interdisant tout abattage animal sans étourdissement préalable (18 mai 2017) et le Code wallon du bien-être animal, projet porté par le ministre di Antonio (3 octobre 2018), le législateur fait de la Wallonie une région pionnière. 

À la suite de l’appel du 19 juin 2017 de Benoit Lutgen qui invite à mettre un terme à toute gouvernance avec les socialistes, Olivier Destrebecq vote le 28 juillet, la motion de défiance constructive déposée par les 38 députés MR et cdH ; c’est une première dans l’histoire politique wallonne. Jusqu’à la fin de la législature wallonne, il fait désormais partie de la très courte majorité MR-cdH et contribue à l’adoption d’une série de mesures destinées à montrer le changement de cap imprimé à la politique wallonne : suppression de la « Redevance Télévision », modification de grille des loyers, réduction de la fiscalité immobilière, transfert de compétences vers l’Ostbelgien, abandon du Plan Marshall, réduction de l’intervention publique et incitation à l’initiative privée ou associative, résolution fixant une série de balises pour les futurs traités de libre-échange négociés par l’Union européenne, application de recommandations de la Commission Publifin en matière de transparence et de gouvernance, réforme de la gouvernance des GRD du gaz et de l’électricité, etc. Et si la réforme des provinces, celle des APE et l’assurance autonomie ne sont finalement pas votées, c’est en raison de la défection de la MR Patricia Potigny, partie vers la liste Destexhe (mars 2019). Cette dissidence au sein du MR lui sera personnellement fatale.

En effet, lors du scrutin régional wallon du 26 mai 2019, dans la nouvelle circonscription du Centre-Soignies, Olivier Destrebecq réunit 3.673 voix sur son nom, réalisant le 5e score tous partis confondus. Mais le MR devient le 3e parti avec 14,72%, enregistrant une perte de 8,5%. Le PS (3), le PTB (1) et le cdH (1) enlèvent les cinq mandats wallons et empêchent de justesse O. Destrebecq de retrouver le Parlement de Wallonie, le MR ayant perdu des forces dans sa querelle avec des dissidents… partis sur la liste d’Alain Destexhe.

Conseiller communal à La Louvière, Olivier Destrebecq devient conseiller auprès de Willy Borsus, vice-président du gouvernement wallon (mai 2020-2024). Il est aussi administrateur de l’Hippodrome de Wallonie (2020-) et commissaire du gouvernement auprès du Port autonome du Centre et de l’Ouest (PACO) et de la SRWT (2020), devenue en 2021 l’Opérateur de Transport de Wallonie (OTW).

Désigné tête de liste MR pour les communales d’octobre 2024, il figure en 6e position sur la liste conduite par Georges-Louis Bouchez aux élections fédérales du 9 juin 2024 dans le Hainaut.

 

Mandats politiques

Conseiller communal à La Louvière (2001-)
Député fédéral (03/2008-2010 ; 12/2011-2014)
Échevin de La Louvière (09/2008-07/2014)
Député wallon (2014-2019)
Sénateur de la Wallonie (07/2014-2019)
Échevin empêché (07/2014-2018)

 

Sources

Centre de Recherche & Archives de Wallonie, Institut Destrée, Revue de presse (-04/2024), dont La Nouvelle Gazette, 10 février 2015, La DH, 9 décembre 2019
Classement des députés, dans Le Vif, 07 avril 2017, p. 22-23
Cumuleo (2023)

 

 

Parlementaires et ministres de Wallonie (+ 2024)