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D'Inverno Jenny

Culture, Lettres wallonnes, Théâtre

Liège 18/03/1926, Liège 25/06/2020

La fin des années 1940 est marquée par l’entrée en scène d’une brillante génération de poètes wallons. À un noyau primitif composé de Willy Bal, d’Albert Maquet ou de Louis Remacle, entre autres, est venu se greffer celui de Jenny d’Inverno.

Assistante sociale de formation, Jenny d’Inverno s’est surtout illustrée dans l’écriture et sur les planches. Poétesse « à la sensibilité à vif », elle met la mort et la difficulté d’être au cœur de ses écrits. « Sa poésie déchirée brûle des feux de la jeunesse qui réclame l’eau des orages, des puits, des espoirs. Elle hait les compromissions, hésite douloureusement sur la voie à suivre, requise, malgré elle, par un passé sans cesse rejeté, indécise sur un avenir que n’arrive à orienter le sentiment de la fragilité de la vie. L’intérêt dramatique vient de ce que tout, ici, reste en suspend » (LECHANTEUR). 

Auteure de contes parus dans Marche Romane et dans le Bulletin de la Société liégeoise de Langue et de Littérature wallonnes dont elle est membre, Jenny d’Inverno adapte une Antigone en wallon, d’après la pièce de Sophocle, et rédige plusieurs biographies, dont celle de Georges Ista notamment, destinées à la revue Wallonnes, dans les années 1990 et 2000 ; elle collabore également à la collection Mémoire wallonne pour laquelle elle dissèque, entre autres, l’œuvre en wallon de Marcel Hicter.

Bien davantage que dans les autres régions, le théâtre liégeois est marqué, entre les années 1950 et 1970, par un effort de rajeunissement en matière de mise en scène et d’interprétation. Pour impulser cet élan de modernisation, Jenny d’Inverno fait figure de meneuse de jeu. Elle joue également un rôle sans égal dans l’« apprentissage de jeunes recrues » et est avec Camille Caganus, la fondatrice du Théâtre dialectal populaire, en 1957, avant de devenir la directrice du Théâtre wallon du Trianon.

Lauréate du Premier Prix des Critiques wallons, Jenny d’Inverno a reçu en 2002 le Prix de la littérature dramatique wallonne, attribué par la province de Liège.

Sources

Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse, dont Le Soir, 6 janvier 1994 et Le Soir, 10 septembre 2002
Jean LECHANTEUR, dans La Wallonie. Le Pays et les Hommes. Lettres. Arts. Culture, t. III, p. 202
Emile LEMPEREUR, dans Ibid, p. 231 
Maurice PIRON, Anthologie de la littérature dialectale de Wallonie (poètes et prosateurs), Liège, Mardaga, 1979, p. 622-623 
Martine WILLEMS, dans Bruno DEMOULIN (dir.), Histoire culturelle de la Wallonie, Bruxelles, Fonds Mercator, 2012, p. 156

Œuvres principales

Li botique ås spènes, poèmes (1952)
Antigone (d’après Sophocle), théâtre (1957)
Florilège 1951-1961, poèmes 
On neûr vèvî qu’on nome amoûr, poèmes (1977)