Geradon Deborah

Politique, Député wallon

Huy 31/07/1986 

Députée wallonne : *2014-2018*

Originaire de Mons-lez-Liège (Flémalle), matheuse en humanités qu’elle accomplit à l’Athénée provincial Guy Lang à Flémalle, Déborah Géradon mène à l’Université de Liège des études de Sciences politiques, orientation administration publique (2008). Petite-fille de mineur et d’une grand-mère qui tenait un magasin coopératif, fille d’un père conducteur de travaux et d’une mère professeur, avec une activité syndicale de gauche, elle se dit marquée par le 21 avril 2002, l’élimination de Lionel Jospin au 1er tour de la présidentielle française et la présence de J-M. Le Pen au second tour ; de ce moment remonte son engagement en politique, en plus de son goût pour « la chose publique ». Présidente des Jeunes PS de l’arrondissement de Liège (2006), réclamant une participation plus grande des jeunes en politique, la jeune diplômée n’hésite pas à se présenter aux élections régionales wallonnes du 7 juin 2009. Quatrième suppléante, elle réunit 4.219 voix sur son nom, pour sa première participation à un scrutin, dans la circonscription de Liège. Fière des progrès sociaux et démocratiques obtenus par le socialisme d’hier, elle se présente comme appartenant à une gauche réaliste et elle met ses convictions en pratique comme conseillère au Centre public d’action sociale (CPAS) de la Ville de Seraing tout au long de l’année 2012. 

En troisième position sur la liste du PS, derrière Alain Mathot et Sabine Roberty, lors du scrutin communal d’octobre 2012, elle réalise le 6e score de sa liste et le meilleur des 20 femmes candidates tous partis confondus (1.256 vp). à peine élue conseillère communale, elle effectue son entrée au sein du Collège communal, en tant qu’échevine en charge du Développement économique, commercial, urbanistique et territorial d’une Cité du Fer en pleine reconversion et rénovation. Présidente de la Commission de rénovation de quartier et de la Commission consultative des Classes moyennes (2013-2015), administratrice de l’Immobilière publique (2012), de l’Agence immobilière sociale (2013-2014), du Centre Hospitalier du Bois de l’Abbaye (AISH, 2012-2014), de la Maison sérésienne (2013-2014), de la Régie communale autonome ERIGES (2013-), dont elle devient la vice-présidente en 2019, elle est aussi administratrice de l’Association pour le Redéploiement économique du Bassin sérésien (AREBS, 2013-), de l’IILE-SRI (2013-2017), de la SPI (2013-2017), et membre de son comité de direction (2014-2017), et déléguée de L’Habitation Jemeppienne (2015-2018). En 2013, Déborah Géradon intègre les structures de la Fédération liégeoise du PS comme membre de son bureau exécutif.

Agent provincial à mi-temps, elle est la responsable de la Cellule « supracommunalité » de la province de Liège : annoncée dans la déclaration de politique générale 2012-2018 du Collège provincial, cette cellule constituée au sein du Greffe provincial est chargée de coordonner et de promouvoir l’ensemble des services et appuis que la province de Liège peut apporter aux communes, en lien avec « Liège Europe Métropole », la nouvelle asbl qui remplace la « Coordination provinciale des pouvoirs locaux », créée en 2009. Il s’agit de favoriser la solidarité territoriale et la mutualisation des coûts.

À peine installée dans ses nouvelles fonctions échevinales, la Sérésienne se retrouve en situation de pouvoir siéger au Parlement wallon pour les derniers mois de la législature (octobre 2013), car, après l’adoption du décret spécial wallon limitant le cumul des députés wallons, l’échevine de Liège Maggy Yerna décide de conserver son échevinat et la présidence de deux Intercommunales. Après Willy Demeyer, Julie Fernandez-Fernandez et Michel Daerden, Maggy Yerna est la quatrième liégeoise du PS à céder ainsi son siège à Namur durant la législature 2009-2014. Quatrième suppléante, Déborah Géradon préfère alors se consacrer à ses nouveaux dossiers, passe son tour et laisse le siège wallon à Christie Morreale. En 2014, l’échevine contribue à la mise en place d’une « Bourse aux dons », plate-forme locale informatisée de redistribution des produits frais invendus.

Etoile montante de la Fédération liégeoise du PS, Déborah Géradon se présente néanmoins au scrutin wallon du 25 mai 2014 ; elle est deuxième candidate suppléante sur la liste emmenée par J-C. Marcourt. Avec 6.312 vp, elle réalise le sixième score d’un PS liégeois qui est alors en recul de 6%, et qui perd un siège à Namur. Elle signe aussi le 12e score de la circonscription de Liège, tous partis confondus. La désignation de Jean-Claude Marcourt et d’Isabelle Simonis aux gouvernements wallon et communautaire ouvre à nouveau les portes du Parlement de Wallonie à la 2e suppléante qui, cette fois, accepte de siéger et prête serment à Namur, dès juillet 2014. En application du décret spécial wallon sur le cumul, elle se dit échevine empêchée à Seraing (remplacée par Julie Geldof).

A Namur, dès la rentrée parlementaire de 2014 et jusqu’en décembre 2018, elle est membre du Comité Mémoire et Démocratie, de la Commission Pouvoirs locaux-Logement-Énergie, de la Commission Environnement-Aménagement du Territoire-Transports et de la Commission spéciale « Renouveau démocratique ». L’amélioration de l’information aux passagers des TEC, la lutte contre le harcèlement sexuel dans les TEC, la gestion et la distribution des invendus alimentaires, la reconnaissance formelle par la Belgique de l’état de Palestine, la réforme de la formation à la conduite, le permis d’environnement, sont quelques-unes des premières problématiques dans lesquelles elle légifère. Elle participe également à la définition d’une politique ambitieuse en matière de qualité de l’air en Wallonie. Dans le dossier CETA, elle vote en faveur de la résolution du 14 octobre 2016 par laquelle le Parlement de Wallonie refuse l’accord entre l’UE et le Canada ; après la crise internationale qui s’en est suivi, elle figure parmi les 58 députés wallons qui votent en faveur du projet de motion qui valide le compromis par lequel l’Europe s’engage à prendre en considération les doléances wallonnes de manière contraignante lors de la signature et dans l’application du CETA, ainsi que dans tous les autres traités de nouvelle génération à venir (28 octobre 2016).

En octobre 2016, la députée wallonne remplace Edmund Stoffels à la présidence la Commission Environnement-Aménagement du Territoire-Transports et va ainsi participer activement aux débats sur la question de l’interdiction de l’abattage rituel sans étourdissement préalable, procédant à des consultations écrites et à des auditions (dont le représentant de l’Exécutif des musulmans de Belgique (EMB) et celui du Consistoire central israélite de Belgique (CCIB), à leur demande insistante). Les échanges sont vifs, mais les députés wallons sont décidés. Sous la signature conjointe de Christine Defraigne, Josy Arens, Edmund Stoffels et Véronique Waroux, une nouvelle proposition de décret est déposée en avril 2017, offrant une alternative aux cultes concernés, ainsi qu’une période transitoire. Tout abattage animal sera interdit sans étourdissement préalable, y compris dans les abattoirs. Après un vote unanime de la Commission (mai), le décret est soumis à la discussion générale de l’assemblée plénière (17 mai 2017), avant d’être approuvé à la quasi-unanimité (66 sur 69) des députés présents. Déborah Géradon est parmi eux et sera encore de la séance plénière qui plébiscite (67 oui, 2 abstentions) le Code wallon du bien-être animal, projet porté par le ministre di Antonio (3 octobre 2018), le législateur quasi unanime faisant de la Wallonie une région pionnière en matière de protection animale. Elle siège alors dans l’opposition puisqu’à la suite de l’appel du 19 juin 2017 de B. Lutgen, qui invitait à mettre un terme à toute gouvernance avec les socialistes, une motion de défiance constructive a été votée par les députés wallons cdH et MR (28 juillet), renversant le gouvernement Magnette. La suppléante n’a pas été concernée par les effets directs de la destitution des ministres socialistes, puisque J-Cl. Marcourt et I. Simonis restent ministres dans l’exécutif d’une Fédération Wallonie-Bruxelles où aucun changement de majorité ne s’est produit.

Dès septembre 2017, elle se voit confier la présidence de la Commission Action sociale-Santé-Fonction publique. C’est l’occasion de généraliser à l’échelle de la Wallonie le projet « Bourse aux dons » qui lui tient à cœur. En cours de législature, la députée wallonne a eu l’occasion d’en informer l’ensemble de ses collègues et de présenter une proposition de décret. Par ailleurs, elle continue de montrer son implication dans d’autres dossiers (égalité homme-femme, logement, tram liégeois, liaison CHB, etc.), tant lors de ses nombreuses interventions sous forme de questions écrites ou orales, qu’en déposant des propositions de décret ou de résolution (information continue pour les usagers du TEC, baisse du prix du permis de conduire, bien-être animal, représentation minimale d’un tiers hommes ou femmes dans tous les collèges communaux après les élections de 2018, etc.).

Membre de la Commission spéciale relative au Renouveau démocratique (mai 2015-décembre 2018), elle mène une réflexion sur les mesures de bonne gouvernance à mettre en œuvre au niveau régional ou local, visant notamment à améliorer tant la démocratie représentative que la démocratie participative. Elle propose notamment la création d’un Parlement wallon des jeunes (avec de vrais pouvoirs) et l’obligation de quotas jeunes sur les listes électorales. à la suite de ces travaux, la Wallonie adopte notamment deux décrets qui en font la première entité du pays à adopter le principe d’une consultation d’initiative citoyenne (2019). Cette consultation peut être organisée si une majorité simple des députés le décide ou si sont réunies au moins 60.000 signatures de citoyens belges et étrangers résidant en Wallonie.

Son implication dans la vie politique sérésienne reste d’autant plus grande que le bourgmestre Alain Mathot annonce qu’il ne se représente pas au scrutin communal d’octobre 2018. Alors que la tête de liste socialiste est confiée à Francis Bekaert, président du CPAS sortant, Déborah Géradon obtient la deuxième place, tandis que la quatrième est confiée à Laura Crapanzano. Les électeurs de Seraing devront déterminer leur préférence entre ces prétendants à la fonction de bourgmestre, du moins s’ils votent pour le PS, premier parti de Seraing depuis les élections partielles de 1899, disposant de la fonction de bourgmestre sans interruption depuis 1921. Avec 4.635 vp, Bekaert s’impose de peu, face aux 4.449 vp de sa dauphine, tandis que la challenger passe le cap des deux mille voix (2.010). En recul de 7,5% (passant de 50 à 42,5%), le PS conserve in extremis la majorité absolue (20 sièges sur 39, -4), trouvant du côté du PTB un rival en pleine expansion (24,2%, + 10%) avec onze sièges (+6). Les verts ayant refusé le pacte de majorité proposé par le PS, ce dernier décide de gouverner seul la cité sérésienne, avec Bekaert à sa tête et Déborah Géradon comme échevine du Développement territorial. Elle quitte par conséquent le Parlement de Wallonie, en même temps qu’Alain Onkelinx (5e échevin), se conformant au décret spécial wallon sur le cumul. à Namur, elle est remplacée par André Vrancken. Malgré son investissement sérésien, Déborah Géradon ne peut éviter le rendez-vous électoral wallon du 26 mai 2019. Occupant la dernière place des suppléants PS (6.176 vp), elle réalise le 4e score tous candidats PS confondus et le 6e tous partis confondus dans la circonscription de Liège. Mais elle ne siège plus au Parlement de Wallonie.

Continuant d’appliquer à la lettre le plan d’action de requalification urbaine dont la ville s’est dotée dès juin 2005, et s’appuyant sur la RCA Eriges, l’échevine de Seraing s’attèle à « la reconstruction d’une ville post-industrielle, attractive et créatrice de nouveaux emplois », à sa transformation radicale et spectaculaire. En cours de la législature communale, le bourgmestre Bekaert remet sa démission et c’est Déborah Géradon qui lui succède (20 mars 2023). Présidente de l’AREBS (2019-) et de Publilec (2020-), administratrice de la SNCB (2021-), elle devient ainsi, à 36 ans, la première femme à diriger la Cité du fer.

 

Mandats politiques

Conseillère au CPAS de Seraing (2012)
Conseillère communale de Seraing (2012-)
Échevine (2012-07/2014)
Députée wallonne (07/2014-12/2018)
Échevine empêchée (07/2014-2018)
Échevine (12/2018-03/2023)
Bourgmestre (03/2023-)

 

Sources

Centre de Recherche & Archives de Wallonie, Institut Destrée, Revue de presse (-04/2024), dont La Libre, 11 décembre 2009 ; La Libre, 28 mars 2014 ; Sud Presse, 4 mai 2016
Classement des députés, dans Le Vif, 07 avril 2017, p. 22-23
Cumuleo (-2022)
Cfr Parlement de Wallonie, Rapports d’activités, de 2024 à 2019, https://www.parlement-wallonie.be/rapports-brochures
http://www.provincedeliege.be/fr/evenement/1/7172
http://www.provincedeliege.be/fr/supracommunalite (s.v. décembre 2017)
https://lpost.be/2023/03/21/salle-comble-et-des-roses-eternelles-pour-la-nouvelle-bourgmestre-de-seraing/
https://www.seraing.be/hotel-de-ville/deborah-geradon-la-bourgmestre/

 

 

Parlementaires et ministres de Wallonie (+ 2024)