Glineur Georges

Politique, Député wallon

Ostricourt 8/12/1911, Courcelles 3/10/1997

Député wallon : 1980-1981

Frère de Henri, cadet d’une famille de trois enfants, Georges Glineur est fils de mineur. Sitôt obtenu son certificat d’études primaires, il doit interrompre sa scolarité pour gagner sa vie, comme hiercheur puis comme mineur de fond. Par la suite, coiffeur, étameur, maçon, ouvrier d’entretien aux chemins de fer, il trouve à s’employer comme coupeur aux Glaceries, puis aux Verreries mécaniques de Roux (1926-1929), tout en suivant des cours du soir (bâtiment).

Son activité politique au sein du mouvement ouvrier ne facilite pas sa carrière professionnelle : ouvrier aux ACEC, il connaît une longue période de chômage avant d’être engagé dans le « bâtiment ». Son père était l’un des fondateurs du POB à Roux et à Forchies. Son frère Henri fait partie des Jeunes Gardes socialistes, à l’orientation de plus en plus communisante. Georges le rejoint au sein de la fédération de Charleroi du PCB. Élu conseiller communal de Courcelles, il y siégera pendant un demi-siècle sans interruption, de 1939 au 31 décembre 1988, et exercera aussi la fonction d’échevin des Travaux publics (1965-1970). 

Affilié au syndicat des verriers en 1926, membre de la Centrale des Métallurgistes, il en est exclu en 1938 ; il devient alors membre des Chevaliers du Travail, avant d’adhérer au syndicat des employés de la FGTB en 1946.

Mobilisé en 1939, prisonnier de guerre après la capitulation du 28 mai 1940, évadé, Georges Glineur devient ouvrier à la SNCB (1941) et l’organisateur de différents petits groupes de résistants. Dès juin 1941, il est contraint d’entrer dans la clandestinité dans la région de Charleroi, puis dans celle de Huy-Waremme. Membre des Partisans armés, il est arrêté par la Gestapo le 5 mai 1943 et fait prisonnier politique jusqu’à la Libération. 

Une fois la paix revenue, Georges Glineur poursuit ses activités politiques au sein du Parti communiste où il occupera toutes les fonctions : membre du comité central, membre du bureau politique, il est élu député communiste en 1946 et siège à la Chambre de manière ininterrompue jusqu’en 1958. Ayant raté la reconduction de son mandat au sortir de la Question scolaire, il le reconquiert après la grande grève de l’hiver ’60-’61. Fidèle à la ligne du Parti, il refuse de participer à la moindre majorité durant les années soixante, marquées notamment par le Walen buiten. Bien qu’il ait défendu le fédéralisme et les réformes de structures, il ne prête pas son soutien à la conciliation des extrêmes qui conduit à la réforme de la Constitution de 1970. Au commencement des années septante, il entame une nouvelle traversée du désert : non réélu en 1971, 1974 et 1977, il parvient à retrouver une place à la Chambre des représentants au soir du scrutin de décembre 1978 ; élu député dans l’arrondissement de Charleroi, il grignote l’un des deux sièges du Rassemblement wallon. 

Lorsque les députés se retrouvent pour la première fois en janvier 1979, il est amené, en tant que doyen d’âge, à présider la Chambre des représentants ; après avoir procédé aux vérifications des pouvoirs et à la prestation de serments des membres, Glineur profite de sa présence à la tribune pour plaider, à titre personnel, en faveur « de la constitution d’un gouvernement à très bref délai, dont le programme serait axé sur les revendications des organisations syndicales et des formations politiques se réclamant de la classe ouvrière, et qui mettrait en place d’urgence des institutions communautaires et régionales élues au suffrage universel et dotées de réels pouvoirs ». 

Durant l’été 1980, malgré l’accord des trois grandes familles traditionnelles, il refuse de prêter sa voix à l’adoption des lois d’août 1980 et vote contre la réforme de l’État mettant en application l’article 107 quater de la Constitution (4 août). Pourtant, dès le 15 octobre 1980, il siège au Conseil régional wallon. C’est d’ailleurs à nouveau à lui qu’est confiée, en tant que doyen d’âge, la présidence du Conseil régional wallon, lors de son installation provisoire, au Novotel de Wépion (15 octobre). Il est encore un éphémère chef de groupe du PCB au Conseil régional wallon (15 octobre 1980-6 octobre 1981).

En 1993, il déclare que c’est lui, Georges Glineur, qui est l’auteur du fameux « Vive la République ! », cri lancé lors de la prestation de serment du prince royal, le 11 août 1950, et jusqu’alors attribué exclusivement à Julien Lahaut.

 

Sources

Cfr Encyclopédie du Mouvement wallon, Parlementaires et ministres de la Wallonie (1974-2009), t. IV, Namur, Institut Destrée, 2010, p. 264-265

 

Mandats politiques

Conseiller communal de Courcelles (1939-1988)
Député (1946-1958, 1961-1971)
Echevin (1965-1970)
Député (1979-1981)
Membre du Conseil régional wallon (1980-1981)
Chef de groupe au CRW (1980-1981)