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Godart Jean

Culture, Architecture

Huy 26/04/1931, Liège 2009

Diplômé de l’Institut d’architecture Saint-Luc à Liège (1956), Jean Godart traverse l’Atlantique pour effectuer son stage dans le célèbre bureau d’architecture Skidmore, Owings & Merill à Chicago (1957). Fort de son expérience américaine, il établit son bureau dans sa ville natale et s’associe à André Constant pour dresser les plans de bâtiments industriels, d’habitations privées nombreuses ou d’immeubles à appartements. Au moment où il entame sa carrière, Liège est en pleine ébullition. Le Grand Liège invite à anticiper les événements (désindustrialisation, expansion démographique) et à faire de Liège une capitale européenne. Si le projet CECA échoue, les architectes sont néanmoins mis à contribution (Palais des Congrès en 1958, nouvelle gare des Guillemins en 1960, plusieurs hauts immeubles dont la Cité administrative, la transformation de la place Saint-Lambert et le tracé de voies rapides destinées à pénétrer au cœur de la cité).

Sans être un acteur majeur de cette mutation, Jean Godart apporte sa contribution en s’inspirant de l’esprit du Mouvement moderne. À la suite de la venue à Liège de l’architecte américain Bruce Goff, invité par l’Association pour le Progrès intellectuel et artistique de la Wallonie (1969), Godart explore l’architecture organique et réalise, en 1971, la maison Raze, à Esneux.

Mais l’un des premiers projets majeurs sur lequel il intervient est celui qui vise à rassembler sur un seul site les phases à chaud et les phases à froid d’une aciérie liégeoise modernisée. En collaboration avec le bureau d’études de la SA Métallurgie d’Espérance Longdoz, il contribue à l’implantation à Chertal (1960-1964) d’une série de nouveaux bâtiments industriels (halls, bureaux, salles), en utilisant les matériaux produits par le commanditaire, à savoir des tôles profilées et de faible épaisseur. Dans un bassin industriel liégeois qui commence à s’inquiéter des indices de régression économique, la nouvelle usine de Chertal est le symbole de la modernisation d’une activité traditionnelle qui a fait la prospérité de la Wallonie. Mais le projet initial ne sera pas réalisé complètement et la phase à froid restera à une distance de la phase à chaud qui s’avèrera pénalisante sur le long terme.

À Seraing, avec André Constant, Jean Godart signe un quartier de maisons en éléments préfabriqués de béton cellulaire (1963) ; ensemble, ils ont aussi conçu le projet de l’école primaire du Sart Tilman (1962) et celui de l’Université de la Paix à Tihange (1964). Attentif au choix des matériaux, ce qui fait l’originalité de ses réalisations, l’architecte Jean Godart mène une réflexion permanente sur l’évolution de son activité professionnelle et met au point un prototype de maison à énergie solaire passive dès 1980.

Sources

Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse
Philippe HENRION, dans Anne VAN LOO (dir.), Dictionnaire de l’architecture en Belgique, de 1830 à nos jours, Bruxelles, Fonds Mercator, 2003, p. 319
Liège : Guide d’architecture moderne et contemporaine 1895-2014, Liège, Mardaga, 2015, p. 43-45, 305
http://gar.archi/collection/godart-jean/