Hardy Adolphe

Culture, Littérature

Dison 23/05/1868, Laeken 19/06/1954

Journaliste et poète, Adolphe Hardy est qualifié de chantre de l’Ardenne ; Dison, Stavelot, Rochefort, où il garde de la famille, figurent parmi les principales sources d’inspiration de son œuvre littéraire, dominée par La route enchantée, dont une première version paraît en 1904.

Interne au Collège Marie-Thérèse de Herve (1880-1886), où il étudie le grec et le latin et écrit ses premiers vers, Adolphe Hardy publie son premier recueil, Les voix de l’aube et du crépuscule, dès 1887. Le succès est tel qu’il est réédité l’année suivante. Étudiant à la Faculté de Droit de l’Université catholique de Louvain, où il obtient le diplôme de docteur, il suit en parallèle des cours de sciences naturelles. Durant cette période particulièrement féconde pour le poète, il ressent une cruelle nostalgie de son « Ardenne » natale et publie plusieurs recueils et livre des textes à La Revue belge, dont quelques-uns seront réédités dans La route enchantée, son ouvrage de référence.

Rentré à Dison après ses études, il écrit notamment pour Le Nouvelliste, donne des conférences et, voulant vivre de sa plume, se tourne vers le journalisme. Nommé secrétaire de rédaction (1900), puis rédacteur en chef du Rappel de Charleroi, il devient ensuite rédacteur en chef de La Dépêche, à Liège, puis secrétaire de rédaction du Journal de Bruxelles (1907), et son directeur en 1921. Cinq ans plus tard, il y publie son dernier article. Désormais, il vit de ses ouvrages et des articles et chroniques qu’il livre à plusieurs journaux, notamment Le Métropole, La Libre Belgique, La Nation belge, Le XXe siècle, ainsi que des causeries à l’INR (1933-1939).

En 1904, Adolphe Hardy publie La route enchantée, dont il remaniera le texte pour le sortir de nouveau, en 1911. Selon Marcel Thiry, « ces vers gracieux et frais ne cherchaient pas l’originalité, mais ils assuraient leur salut pas la simplicité de quelques thèmes éternels et la spontanéité d’un chant de flûte agreste ».

Pendant la Première Guerre mondiale, Adolphe Hardy est à Stavelot, d’où il participe aux activités de services secrets de renseignements et continue d’écrire. Dans L’Ardenne héroïque (1919), il dresse le témoignage de ce qu’il a vu. Le pays de Herve et De la Senne au Demer complètent son analyse de la guerre. Il connaîtra aussi l’autre guerre. Dès l’invasion de mai 1940, il trouve refuge à Issigeac. 

Grand Prix de Langue française de l’Académie française, pour Le cortège des mois (1932), qui récompense l’œuvre d’un écrivain hors de France, il reçoit le Prix biennal de Littérature de la province de Liège, en 1951, au moment où il publie son dernier recueil, Le bréviaire du bonheur. Nommé citoyen d’honneur de Dison, en 1954, peu de temps avant sa mort, Adolphe Hardy voit son souvenir conservé dans sa maison natale où s’active depuis plusieurs années une dynamique fondation qui porte son nom.

Sources

William LEGRAND, dans Biographie nationale, t. 33, col. 381-388
Robert FRICKX et Raymond TROUSSON (éds.), Lettres françaises de Belgique, Dictionnaire des œuvres, t. III : L’essai, Duculot, Paris-Gembloux, 1988, p. 262-263

Œuvres principales

La fête du pasteur, idylle allégorique, hommage au directeur de son école (1886)
Les voix de l’aube et du crépuscule, poèmes (1887 et 1888)
Vers le passé, poèmes (1888)
Jan et Léna, poèmes (1889)
Les émotions d’un pigeon blanc, poèmes (1889)
Fleur d’hiver, poèmes (1889)
Souvenir d’enfance, poèmes (1889)
Croquis ardennais, poèmes (1889)
Pour lire au bois, poèmes (1893)
Les émaux wallons, poèmes (1897)
Mimi, rouge-gorge, poèmes (1898)
Chant hennuyer, poèmes (1899)
Les ancêtres du prince Léopold, recherches généalogiques (1902)
Article sur le folklore et petit traité de versification, en neuf leçons (1903, inédit)
La route enchantée, poèmes (1904, 1911, 1948)
L’Ardenne héroïque, essai historique (1919)
Le pays de Herve, essai (s. d.)
De la Senne au Demer, essai (s. d.)
Le cortège des mois, poèmes (1932)
Le bréviaire du bonheur, poèmes (1951)